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connue aujourd'hui, continuant le Sik vers l'ouest, sert de route de pénétration vers le centre de la ville. A l'est de la cité se trouvent une tombe corinthienne et un grand temple. En allant vers l'ouest, la voie principale passe devant un arc de triomphe, puis devant le Château de Pharaon, monument qui était orné sur la façade d'une rangée de colonnes dont quatre subsistant encore. On longe ensuite la base du rocher de la citadelle où l'on voit une quantité de tombes et de sculptures, puis un temple que l'on appelle le temple de l'Arc-en-Ciel, à cause de la merveilleuse coloration des grès dans lesquels il est taillé.

La citadelle, en ruines, semble avoir été une petite forteresse élevée par les croisés. Une mauvaise route et un escalier en démolition y conduisent. Un peu plus loin, vers le nord-ouest, se trouve, dans l'un des sites les plus grandioses et les plus sauvages des environs de Pétra, une autre « Haute Place », avec tous les mêmes accessoires du culte, autels, cavités, gradins, etc., que dans la High Place du sud de la ville, qui paraissait la plus importante. C'est la même disposition que l'on a constatée pour les temples du Soleil du sud de la Syrie, où ils sont souvent par couples, l'un plus élevé et installé sur le sommet d'une montagne dominant la ville, que l'on utilise en été, l'autre situé à l'intérieur même de la ville et destiné à servir pendant l'hiver.

Parmi les nombreuses fissures qui, du fond de la vallée principale, s'ouvrent au milieu de la masse rocheuse, l'une des plus remarquables est celle qui conduit au monument appelé le « Deir ». Là, comme partout dans la région de Pétra, les vents et les tourbillons ont érodé les grès colorés en leur donnant des formes aussi variées que curicuses.

Le Deir, nom qui signifie monastère et qui lui a été donné plus tard par les chrétiens, est un monument qui rappelle le Trésor de Pharaon; il est creusé, comme celui-ci, sur le flanc d'une montagne, mais il n'y a pas au-dessus une masse rocheuse qui surplombe. Sa hauteur est de 43 mètres et sa largeur, qui dépasse celle du Trésor, est de 45 mètres. Le monument comprend aussi deux étages comme le Trésor, et il est surmonté d'une urne et d'une boule. Les cinq niches peuvent avoir contenu autrefois des statues; mais, en tout cas, s'il y en a eu, elles n'étaient pas taillées à même le roc. Le Deir contient lui aussi plusieurs chambres toutes creusées dans le rocher. L'une d'elles paraît avoir été employée, à une certaine époque, comme église chrétienne.

Tels sont les monuments les plus curieux et les mieux conservés de cette étonnante cité qui renferme en si grand nombre tombeaux, temples, ruines et vestiges de toute sorte, non pas seulement de l'époque romaine, mais aussi de temps plus reculés. Les descriptions détaillées qu'en ont données MM. Libbey et Hoskins sont des plus intéressantes et ils y ont ajouté une ample et belle documentation photographique qui les rend plus saisissantes encore, comme le montrent les figures accompagnant cette notice et communiquées par leur éditeur, MM. Putnam fils.

MM. Libbey et Hoskins ont terminé leur voyage par une excursion au mont Hor, près de Pétra, haut de 1 380 mètres, que surmonte le tombeau d'Aaron, monument sacré pour l'Islam; ils ont pu faire l'ascension de cette montagne que rendait impos

Burckhardt s'arrêta sur le petit plateau, à mi-chemin du sommet du mont Hor. Ni Laborde en 1827, ni Robinson en 1838 ne furent autorisés à gravir la montagne. Quelques autres voyageurs virent de loin la tombe blanche du sommet et durent s'en retourner. Mais dès que les routes furent mieux connues et que les voyageurs purent se dispenser de se faire accompagner par des guides, l'ascension fut faite plusieurs fois. Ce n'étaient pas des difficultés physiques qui mettaient obstacle à l'entreprise, mais bien la jalousie, la cupidité et la superstition des Bédouins qui élèvent des prétentions sur le monument du sommet et en gardent les approches. Il est curieux de voir que le tombeau d'Aaron est devenu une relique musulmane, tandis

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que celui de Moïse au pied du mont Nebo a été convoité par les chrétiens et plus spécialement par les Israélites.

La masse du mont Hor est constituée par du grès rougeâtre et des conglomérats. A la base du grès apparaît une solide masse de granite et de porphyre. Le sommet de la montagne a la forme d'une pyramide grossière.

Du haut du mont Hor, que les Arabes appellent djebel Haroun, on jouit d'une vue magnifique sur la grande vallée d'Arabah, sur le Seir ou Edom, sur la dépression du Ghor, au delà de la mer Morte, et sur tout le plateau du sud de la Palestine. Les voyageurs ont trouvé le tombeau réparé et blanchi à la chaux à l'intérieur depuis peu de mois. La porte était fermée à clef, de sorte qu'ils ne purent pas essayer d'y entrer. L'ascension du mont Hor marque la fin du voyage de

MM. Libbey et Hoskins. C'est par la mer Morte et Jaffa qu'ils opérèrent leur retour. Venant de Tafileh, ils abordèrent la mer Morte au sud par de vastes marais; il faut suivre des sentiers glissants et l'on est de temps à autre exposé à s'enfoncer dans des sables mouvants. Les guides suivent une piste marquée par les empreintes laissées par les animaux des caravanes; ils marchent en avant, tâtant les endroits douteux avec leurs pieds et avec de grands bâtons, mais il arrive plus d'une fois que leurs chevaux s'enfoncent dans l'argile et doivent fortement se débattre avant de pouvoir se dégager.

Quand on est sorti de ces marécages salés, on arrive au djebel 'sdum qui

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domine au sud-ouest l'extrémité de la mer Morte. La montagne a environ quatre milles de longueur et sa hauteur est, par endroits, de sept à huit cents pieds. Les deux ou trois cents pieds inférieurs sont constitués par une masse de sel en roche solide dont le niveau supérieur est indiqué par l'humidité qui s'y forme.

Arrivés sur les bords de la mer Morte, les voyageurs prirent un bain dans ses eaux épaisses et huileuses. Contrairement à leur attente, ils ne trouvèrent pas le fond glissant; il était propre et clair et couvert d'un banc de cailloux. Ils ne ressentirent pas les douleurs cuisantes à la peau dont s'étaient plaints quelques voyageurs. Le goût de l'eau est répugnant, et sur les paupières elle produit une brûlure. Une tempête qui survint obligea les voyageurs à écourter leur bain. A leur entrée

Burckhardt s'arrêta sur le petit plateau, à mi-chemin du sommet du mont Hor. Ni Laborde en 1827, ni Robinson en 1838 ne furent autorisés à gravir la montagne. Quelques autres voyageurs virent de loin la tombe blanche du sommet et durent s'en retourner. Mais dès que les routes furent mieux connues et que les voyageurs purent se dispenser de se faire accompagner par des guides, l'ascension fut faite plusieurs fois. Ce n'étaient pas des difficultés physiques qui mettaient obstacle à l'entreprise, mais bien la jalousie, la cupidité et la superstition des Bédouins qui élèvent des prétentions sur le monument du sommet et en gardent les approches. Il est curieux de voir que le tombeau d'Aaron est devenu une relique musulmane, tandis

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que celui de Moïse au pied du mont Nebo a été convoité par les chrétiens et plus spécialement par les Israélites.

La masse du mont Hor est constituée par du grès rougeâtre et des conglomérats. A la base du grès apparait une solide masse de granite et de porphyre. Le sommet de la montagne a la forme d'une pyramide grossière.

Du haut du mont Hor, que les Arabes appellent djebel Haroun, on jouit d'une vue magnifique sur la grande vallée d'Arabah, sur le Seir ou Edom, sur la dépression du Ghor, au delà de la mer Morte, et sur tout le plateau du sud de la Palestine. Les voyageurs ont trouvé le tombeau réparé et blanchi à la chaux à l'intérieur depuis peu de mois. La porte était fermée à clef, de sorte qu'ils ne purent pas essayer d'y entrer. L'ascension du mont Hor marque la fin du voyage de

MM. Libbey et Hoskins. C'est par la mer Morte et Jaffa qu'ils opérèrent leur retour. Venant de Tafileh, ils abordèrent la mer Morte au sud par de vastes marais; il faut suivre des sentiers glissants et l'on est de temps à autre exposé à s'enfoncer dans des sables mouvants. Les guides suivent une piste marquée par les empreintes laissées par les animaux des caravanes; ils marchent en avant, tâtant les endroits douteux avec leurs pieds et avec de grands bâtons, mais il arrive plus d'une fois que leurs chevaux s'enfoncent dans l'argile et doivent fortement se débattre avant de pouvoir se dégager.

Quand on est sorti de ces marécages salés, on arrive au djebel Usdum qui

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domine au sud-ouest l'extrémité de la mer Morte. La montagne a environ quatre milles de longueur et sa hauteur est, par endroits, de sept à huit cents pieds. Les deux ou trois cents pieds inférieurs sont constitués par une masse de sel en roche solide dont le niveau supérieur est indiqué par l'humidité qui s'y forme.

Arrivés sur les bords de la mer Morte, les voyageurs prirent un bain dans ses eaux épaisses et huileuses. Contrairement à leur attente, ils ne trouvèrent pas le fond glissant; il était propre et clair et couvert d'un banc de cailloux. Ils ne ressentirent pas les douleurs cuisantes à la peau dont s'étaient plaints quelques voyageurs. Le goût de l'eau est répugnant, et sur les paupières elle produit une brûlure. Une tempête qui survint obligea les voyageurs à écourter leur bain. A leur entrée

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