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Le montant de la dépense s'élevant à 200 000 francs et les participations à ce jour n'atteignant que 170 000 francs, il reste à trouver 30 000 francs qui seront fournis par de

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Comme la plupart des membres de la Société de Géographie ne possèdent pas les connaissances biologiques et médicales leur permettant de tracer des directions scientifiques aux membres de la mission, elle s'adressa à l'Association scientifique internationale d'Agronomie coloniale, dont la compétence en ces matières est indiscutée. Celle-ci constitua une sous-commission française composée de :

MM.

LE MYRE DE VILERS, président;

Le docteur LAVERAN, de l'Académie des Sciences et de l'Académie de Médecine, viceprésident;

BOUVIER, de l'Académie des Sciences, professeur au Muséum d'histoire naturelle;

GIARD, de l'Académie des Sciences, professeur à la Sorbonne;

Le docteur. KERMORGANT, de l'Académie de Médecine, inspecteur général du Service de santé des Colonies;

MESNIL, de l'Institut Pasteur;

Le docteur Roux, de l'Académie des Sciences et de l'Académie de Médecine, directeur de l'institut Pasteur;

Le président de l'Association scientifique internationale d'Agronomie coloniale;

Le secrétaire perpétuel de la même Association.

Cette commission chargea trois de ses membres, MM. Bouvier, Giard et Laveran, de rédiger les instructions techniques de la mission qui, dans une seconde séance, furent approuvées à l'unanimité des voix.

Ultérieurement, sur la proposition de M. le professeur Roux, de M. l'inspecteur général Kermorgant et de M. le professeur Bouvier, la Société de Géographie désigna comme membres de la Mission d'études de la maladie du sommeil :

M. le docteur Martin, des troupes coloniales, déjà connu par ses travaux sur les Trypanosomiases à la Guinée;

M. le docteur Leboeuf, des Troupes coloniales, qui a passé plusieurs années au Congo; M. Roubaud, agrégé ès sciences naturelles;

M. Weiss, aide-naturaliste.

La Société de Géographie s'est assuré le précieux concours de M. le docteur Allain, directeur du Service de santé du Congo, et des médecins des troupes coloniales de cette colonie; de M. le docteur Kérandel, de la mission Lenfant; de M. le docteur Duperron, de la mission Bel; de M. le docteur Gaillard, de la mission Tilho; de M. le docteur Chaignolleau, de la mission Desplagnes; de M. le docteur Eckenhorst, de la Compagnie de la Haute-Sangha. Ces médecins, déjà habitués pour la plupart aux travaux de laboratoire, communiqueront leurs observations individuelles au docteur Martin, qui pourra ainsi donner à ses études un caractère de généralisation et de synthèse sur les possessions françaises s'étendant du 15° de Lat. N. au 5o de Lat. S.

La mission a quitté Bordeaux, à destination de Brazzaville, le 25 octobre 1906.

A cet exposé de l'organisation de la Mission d'études de la maladie du sommeil, que nous empruntons à une brochure publiée récemment sous ce titre, s'ajoutent les Instructions pour les recherches à effectuer au Congo français. Rédigées au nom de la commission par MM. Bouvier, Giard et Laveran, membres de l'Académie des Sciences, elles comportent les instructions médicales et les instructions zoologiques, que nous tenons à la disposition des personnes qui en exprimeront le désir.

Les Instructions médicales du Dr Laveran comprennent les paragraphes suivants : 1o Répartition de la trypanosomiase humaine et des Glossina au Congo français. Cartes à dresser; 2o Importance du diagnostic précoce de la trypanosomiase. Valeur séméiologique des adénites cervicales; - 3° L'étude des trypanosomiases animales est insépa

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rable de celle de la trypanosomiase humaine; 4o Rôle des infections bactériennes secondaires dans la pathogénie des accidents de la maladie du sommeil; - 50 Rôle des Glossina dans la propagation de la trypanosomiase humaine; 6o Recherches concernant le traitement; recherches concernant la prophylaxie.

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Les Instructions zoologiques de MM. Bouvier et Giard se subdivisent en cinq parties : Histoire de la Glossina palpalis ; Les autres articulés qui, peut-être, sont capables de propager le trypanosome; Les hôtes naturels du trypanosome; Modifications subies par le trypanosome chez l'insecte propagateur; Lutte contre les insectes propa

gateurs.

Ces documents signés de noms autorisés ont été visés, pour le Bureau de l'Association scientifique internationale d'agronomie coloniale, par MM. de Lanessan, président, et F. Hein, secrétaire perpétuel.

Nous n'ajouterons que quelques mots sur le personnel de la mission.

M. le Dr Gustave Martin, lauréat de l'Académie de Médecine, médecin-major des troupes coloniales, qui compte quatorze ans de service et fut attaché d'abord au laboratoire d'hygiène de Bordeaux, passa cinq ans en Cochinchine et au Cambodge pour la mission de la vaccine. Entre temps, en 1900, il fut élève à l'institut Pasteur de Lille. Il quitta en 1903 l'institut Pasteur de Saïgon pour celui de Paris. En 1905, chargé de mission en Guinée, il créa le service de la vaccine dans cette colonie et dirigea ses études sur les trypanosomiases animales et la maladie du sommeil.

Son second, le Dr Lebœuf, sortit, comme lui, du Service de santé de la Marine, à l'école de Bordeaux et fut, en 1901 et 1903, lauréat de la faculté de cette ville. Aide-major de Ire classe, il a déjà passé deux années au Congo, où il a été chargé du laboratoire de Libreville et fit colonne dans les monts de Cristal (Haut-Como) en septembre 1904. De retour en France, il entra à l'institut Pasteur.

M. Roubaud, agrégé de l'Université en 1904 (sciences naturelles), membre de la Société entomologique de France, pour l'étude spéciale des insectes diptères, a effectué au laboratoire d'entomologie du Muséum de nombreuses recherches. Détaché en 1906 à l'institut Pasteur pour l'étude des mouches piquantes et des trypanosomes, il se recommande encore par différentes publications spéciales.

Un aide-naturaliste, M. Weiss, s'est déjà fait connaître au laboratoire d'entomologie de M. le professeur Bouvier par de nombreux et très intéressants envois d'insectes de Tunisie et du Tonkin. Son expérience et son adresse le désignaient pour seconder les efforts des autres membres de la mission.

En même temps que ces voyageurs s'est embarqué le sapeur Muny chargé, par la Société, et grâce à une subvention du ministère des Colonies, de tenter quelques essais d'utilisation des pigeons voyageurs au Congo. L'initiative de cette tentative appartient à M. le commandant Reynaud et les pigeons expédiés ont été gracieusement fournis par la Société colombophile de Dunkerque. M. Muny est adjoint pour cette tâche spéciale à la mission d'études de la maladie du sommeil. Les fonds qui sont spécialement affectés à cet essai d'établissement d'un colombier militaire à Brazzaville sont principalement constitués par la subvention de 5 000 francs du ministère des Colonies.

Le 25 octobre tout le personnel de la mission quittait Bordeaux et s'embarquait sur le paquebot Europe, des Chargeurs réunis, à destination du Congo. Seul M. le Dr Martin s'arrêtera quelque peu en Guinée pour mettre la dernière main à ses précédents tra

vaux.

Sur le même paquebot se sont embarqués les membres de deux autres missions :

Guinée; elle comprend, en dehors de cet officier déjà connu par ses travaux archéologiques et cartographiques dans la boucle du Niger, qui lui valurent le prix Potron fondé à la Société, MM. le docteur Chaignalleau et le lieutenant d'Ideville.

L'autre, sous la conduite de M. le capitaine Tilho, est chargée de continuer la délimitation entre Niger et Tchad. Cette dernière mission sur laquelle nous aurons à revenir nous amène à parler des négociations qui se sont poursuivies à Londres pour la détermination de cette ligne frontière.

La nouvelle frontière franco-anglaise entre Niger et Tchad. La première conférence de Londres, où il fut question de cette délimitation franco-anglaise, s'ouvrit le 16 octobre 1903. Les commissaires français étaient M. Binger, directeur de l'Afrique au ministère des Colonies et vice-président de la Société, le comte de Manneville, premier secrétaire de l'ambassade de France à Londres et le capitaine Tilho qui, lors de la première mission Moll, avait exploré la région intéressée.

L'accueil fait à nos compatriotes fut des plus cordiaux et c'est avec plaisir que nous rappelons l'hommage rendu à M. Binger, lauréat de la grande médaille d'or de la Société de Géographie de Londres et vice-président en 1903 de notre Société. Au cours d'un banquet offert aux trois délégués français, le président, Sir Taubmann Goldie, a tenu à saluer le grand voyageur qui, le premier, explora du haut Niger au golfe de Guinée, à louer le représentant avisé qui sut, avec autant de fermeté que d'adresse, défendre les intérêts français, sans se départir de la plus parfaite courtoisie. A son tour M. Binger tint à rendre justice à l'œuvre des explorateurs anglais et remercier ses collègues de la Royal Geographical Society de la sympathie témoignée à ses collaborateurs et à lui-même comme aussi à la Société de Géographie de Paris qu'il représentait au milieu d'eux.

Cependant cette première conférence dut être interrompue. Le règlement définitif ne put être signé avant les élections anglaises. Toutefois les négociations qui s'étaient continuées entre Londres et Paris permirent à une deuxième conférence de s'ouvrir le 1er avril 1906. Elle aboutit à la rédaction d'un protocole très détaillé, arrêté le 29 mai suivant et consigné dans le Journal officiel du 29 septembre 1906.

Tout en reconnaissant l'intégrité des sultanats placés sous le protectorat anglais, la France obtenait un notable accroissement de territoire lui permettant de relier par une bonne route ses possessions du Niger et celles du Tchad. Ainsi le ravitaillement, si compliqué dans cette partie de nos possessions, se simplifie en même temps que la police de nos postes aux confins du Sahara devient plus facile. Cette surveillance assure par le fait même la sécurité sur la frontière anglaise. Au cours des négociations les délégués français n'ont eu qu'à se féliciter des rapports qu'ils entretinrent avec les commissaires anglais et en particulier avec leur président, Sir Eric Barrington qui permit de régler la ligne séparative à la satisfaction des deux pays.

La mission Tilho. A la suite de la convention du 29 mai 1906, les gouvernements anglais et français ont décidé d'envoyer des commissaires pour préciser sur le terrain l'emplacement de la nouvelle frontière qui doit séparer la Northern Nigeria du territoire du Zinder.

Il a été convenu d'attendre la fin de l'hivernage afin de commencer les travaux dans les conditions climatériques les plus favorables. C'est donc au commencement de décembre seulement à Ilo sur le Niger point de départ de la nouvelle délimitation, que les deux missions doivent effectuer leur jonction.

L'Angleterre sera représentée par le major O'Shee commandant la mission, le major Simonds, de l'artillerie, le lieutenant Hearson, du génie, le Dr Flood.

De son côté le gouvernement français a choisi comme commissaires : le capitaine d'infanterie coloniale Tilho, chef de la mission; le lieutenant de vaisseau Audoin; le lieutenant d'infanterie coloniale Vignon; le Dr Gaillard, médecin aide-major de 1 classe des troupes coloniales.

De plus M. le ministre des Colonies a adjoint à la mission française un personnel spécial et scientifique comprenant MM. l'officier interprète de 1re classe Landeroin; le géologue Garde, préparateur de minéralogie à la Faculté de Clermont; le lieutenant d'infanterie coloniale Lauzanne; le commis des affaires indigènes Roserot.

L'importance de la nouvelle frontière vient de ce qu'elle réalise pratiquement la jonction de nos possessions du Soudan et du Congo, et qu'elle substitue aux anciennes limites tout artificielles, une frontière rationnelle respectant l'autonomie des diverses tribus placées sous les protectorats respectifs de chacune des deux puissances.

En dehors des travaux de délimitation qui se poursuivront sur environ 1 700 kilomètres depuis le Niger jusque dans le lac Tchad, un certain nombre de travaux scientifiques seront entrepris par les membres de la mission française. Le lieutenant de vaisseau Audoin, connu par ses études sur le lac Tchad et ses travaux hydrographiques région Logone-Toubouri-Mayo Kabi, étudiera la météorologie et la climatologie générale des régions traversées et effectuera des observations magnétiques d'une grande précision, travail qui n'a jamais été effectué dans ces pays. M. Garde, licencié ès sciences naturelles, géologue distingué, qui a longtemps étudié comme préparateur de géologie à la Faculté de Clermont la région de l'Auvergne, fera au point de vue théorique et pratique l'étude minéralogique des terrains compris entre le Niger et le Tchad, travail qui n'a pas jusqu'à ce jour pu être effectué dans des conditions rigoureusement scientifiques.

Le Dr Gaillard, déjà connu par son premier voyage avec le commandant Moll au lac Tchad et à travers les colonies anglaises de la Nigeria depuis Kano jusqu'à Lagos, s'occupera des études médicales, microbiologiques, ethnologiques et fera l'analyse de certaines eaux spéciales qui se rencontrent dans les puits et dans les mares du Sud Saharien.

L'officier interprète Landeroin, qui fit, il y a huit ans déjà, partie de la mission Marchand et qui un peu plus tard servit sous les ordres du lieutenant-colonel Peroz, est actuellement dans la région de Zinder qu'il connaît parfaitement pour l'avoir étudiée dans un précédent séjour de plus de quatre ans. Il a déjà composé en collaboration avec le capitaine Tilho un dictionnaire et une grammaire de la langue haoussa qui seront publiés ultérieurement; il s'occupera plus spécialement des recherches politiques historiques et linguistiques.

Enfin, lorsque la mission aura terminé ses travaux de délimitation, elle procédera à l'étude du Tchad dont la cartographie a, d'après les dernières nouvelles de la région, subi de profondes modifications depuis l'établissement de la dernière carte du lac par le capitaine Tilho.

Les études sur la faune et la flore de la région du Tchad sur la salure des eaux au lac et sur les espèces de poissons que l'on pourrait y rencontrer seront poursuivies en même temps.

Ces études offrent un intérêt particulier en raison de l'hypothèse d'une ancienne mer intérieure dont le Tchad ne serait qu'un résidu.

Les travaux sur le terrain dureront vraisemblablement une quinzaine de mois; la mission sera de retour en France vers le milieu de 1908.

Le lieutenant Maurice Mercadier, du 3o bataillon de chasseurs, mis par M. le ministre de la Guerre à la disposition de la Société de Géographie, est, ainsi que le capitaine Tilho, à bord du paquebot Europe. Il se rend, comme lui, dans la région à délimiter. Toutefois son but est moins de s'en tenir à la nouvelle ligne de délimitation, que d'étendre ses

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