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façon générale, la quantité des précipitations augmente de l'est à l'ouest (voir la carte, au tome Ier du Census, p. 180).

En ce qui concerne les cyclones, les observations faites dans différentes stations aux Philippines et dans les régions avoisinantes de l'extrême-Orient, constatent que 397 de ces « baguios » ont touché l'archipel durant la période de 19 années allant de 1880 à 1898, soit 21 par an en moyenne. Le maximum (79) correspond au mois de septembre et le minimum (0) au mois de janvier.

Si l'on divise les cyclones, par rapport à Manille, en trois groupes, selon qu'ils se forment dans le Pacifique, dans la mer de Chine, ou dans la mer de Soulou et dans les eaux interinsulaires des Philippines elles-mêmes, on constate que 81 p. 100 des cyclones appartiennent au premier groupe, 15 p. 100 au second et seulement 4 p. 100 au troisième.

Le volcanisme n'a pas été oublié dans le Census. On y mentionne 12 volcans actifs et 8 éteints, avec indication de leur position, de leur altitude, de la nature de leur constitution géologique et de la date de leurs éruptions. Ces notions sont complétées par une carte et par la description détaillée de chacun des groupes volcaniques, avec planches.

Les tremblements de terre, si fréquents dans l'archipel, ont été aussi l'objet d'une étude spéciale. Une belle carte fait embrasser d'un coup d'œil les directions des mouvements de l'écorce terrestre qui se produisent dans les diverses îles. Le nord, le sud-ouest et le sud-est de Luçon, ainsi que l'est de Mindanao sont les régions les plus sujettes aux tremblements. Viennent, ensuite, le reste de Luçon, le centre de Mindanao, Mindoro, Masbate et Panay; ce sont les îles centrales Cebu et Bohol, qui sont le plus stables.

Population. — Estimée à 7 millions d'habitants environ en 1898, la population est exactement de 7 635 426 habitants, d'après le Census de 1903.

Sa densité se trouve être de 67 habitants par mille carré, soit d'environ 26 habitants par kilomètre carré. Elle est donc huit fois plus faible que celle de Java, quatre fois plus faible que celle du Japon et presque trois fois plus faible que celle de la France. La densité de la population des Philippines se place entre celles de l'Espagne et de Cuba; elle est deux fois et demie plus forte que celle des Etats-Unis.

La population des Philippines est répartie dans 342 îles habitées d'une façon permanente. Luçon, la plus grande, qui représente 35 p. 100 de la superficie totale de l'archipel, renferme presque exactement la moitié de la population de l'ensemble des Philippines. Mindanao, qui vient après, occupe 31 p. 100 de la superficie, mais, ne fournit que 7 p. 100 de la population. Ces deux grandes îles réunies représentent les deux tiers de la superficie de l'archipel et 56 p. 100 de la population. Les neuf îles qui viennent ensuite par ordre de grandeur et qui ont été précédemment énumérées, comptent ensemble pour 26 p. 100 de la superficie et 35 p. 100 de la population. Le

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reste des îles et ilots ne représente que 7 p. 100 de la superficie et 8 p. 100 de

la population.

Ethnographie. — Près de 7 millions des habitants des Philippines sont classés par le Census comme « civilisés », et 647 740 comme « sauvages », ce qui donne à peu de chose près la proportion de 10 des premiers contre 1 des seconds. Les « civilisés » comprennent tous les Philippins chrétiens organisés en municipes et environ 56 000 étrangers: 41 000 Chinois, 8 135 Américains des États-Unis, 3 888 Espagnols, 1 636 autres Européens (dont 121 Français), 921 Japonais, etc. Les « non-civilisés » sont les tribus non chrétiennes, musulmanes ou animistes, qui vivent à l'état sauvage, ou encore ont une organisation différente de celle des municipes établis par les Espagnols.

Ces deux groupes de population se composent d'une grande quantité de peuples, peuplades, tribus ou nations, dont la délimitation a été, de tout temps, une tâche difficile pour les ethnographes. Les Jésuites ont ordinairement admis qu'il existe aux Philippines 67 peuples divers. Blumentritt, dans son remarquable travail sur l'ethnographie des Philippines', en compte 82. Enfin les recenseurs ont recueilli des indications sur 116 groupes ethniques, lesquels peuvent, cependant, d'après l'opinion même qu'ils expriment, être réduits à 91 . Cette diversité d'estimation tient à ce que l'on prend souvent pour un peuple distinct une population, en réalité, peu différente de celles qui l'avoisinent, mais portant un nom spécial, souvent une appellation toute locale. Parfois aussi les dénominations sont synonymes et font par suite double emploi. On comprend donc que les commissaires spéciaux du Census aient pu réduire notablement le nombre de tribus et de peuples qui avaient été primitivement inventoriés. En dernière analyse, ils n'admettent que 24 peuples ou tribus, dont 8 sont au rang des indigènes « civilisés » et 16 à celui des « non civilisés ». Les huit nations ou peuples indigènes « civilisés », tout en offrant certaines variations locales qui les différencient entre eux, peuvent cependant être considérés comme formant, dans leur ensemble, un seul et même groupe bien caractérisé.

Tous, en effet, appartiennent à la race dite indonésienne (malaise de certains auteurs, malayo-polynésienne des autres), plus ou moins modifiée, suivant les localités, par des mélanges avec les Négritos aborigènes, avec les Malais, à un plus faible degré avec les Hindous d'immigration ancienne, avec les Espagnols et les Chinois d'immigration plus récente; tous aussi parlent des dialectes divers de la même langue malayo-polynésienne; tous enfin ont le même type psycho-physiologique, caractéristique de la race.

Malgré la diversité des appréciations données par ceux qui ont écrit sur le sujet, voyageurs, missionnaires, fonctionnaires espagnols, représentants élus

1. Versuch einer Ethnographie der Philippinen, in Petermann's Mitteilungen, Ergänzungsheft n° 67. Gotha, 1882.

ou littérateurs indigènes, ce type peut être caractérisé par les traits suivants : sobriété, propreté relative, caractère ordinairement calme, impassibilité, dissimulation, modestie et soumission, passion du jeu et du combat de coqs, goût prononcé pour la musique, respect envers les parents et les vieillards, amour touchant pour les enfants, fidélité conjugale.

Ajoutons que tous les Philippins « civilisés », sauf un nombre assez faible de protestants, sont des catholiques fervents, à la façon des Hispano-Américains, aimant surtout les pompes du culte extérieur, les processions, les images et mélangeant la crédulité d'origine chrétienne aux superstitions indigènes. Ces huit peuples indigènes civilisés se répartissent comme suit, du

nord au sud.

Dans le nord de Luçon, dans la vallée du Cagayan et sur la côte septentrionale, ainsi que dans les îles qui la prolongent vers Formose, vivent les Cagayans, dont le type est peut-être plus altéré que celui des autres Philippins par les mélanges avec les Négritos, leurs voisins de l'est.

La côte ouest et quelques points de l'intérieur dans le nord de Luçon sont occupés par les Ilocanes, plus industrieux et moins rudes que les Cagayans, et les seuls, parmi les Philippins, qui soient portés à la colonisation.

En suivant la côte occidentale vers le sud, on rencontre les Pangasinans, la moins nombreuse de toutes les peuplades civilisées des Philippines, vivant presque exclusivement de l'exploitation du sel, et, plus au sud, les Zambalans. A l'est de ces derniers, dans la vallée du Pampangan, on trouve les Pampangans, qui sont séparés des Zembalans par un massif montagneux peuplé de Négritos.

La partie centrale de Luçon est occupée par les Tagals ou Tagalocs, qui sont le peuple le mieux connu et aussi le plus mélangé de tout l'archipel. Les Tagals sont très policés et leur dialecte tend à devenir le parler commun de tous les Philippins. Il y a eu parmi eux des littérateurs dont les œuvres ont eu une puissante influence, comme J. Rizal, et des peintres de talent, comme Luna. Enfin le sud-est de Luçon est habité par les Bicols, d'ordinaire plus grêles, plus soumis et moins énergiques que les Tagals.

Les îles Samar, Leyte, Masbate, Cebu et Bohol, sont presque exclusivement peuplées de Bissayas ou Vissayas, qui occupent aussi toute la côte des îles Panay et Negros, dont l'intérieur est habité par des tribus « non civilisées ». On trouve aussi des Vissayas sur la côte nord de Mindanao; ils vivent également sur la côte sud de Mindoro, le reste des côtes de cette ile étant peuplé de Tagals. Les Vissayas sont la peuplade la plus nombreuse des Philippines et la première découverte par les Espagnols. Ils forment presque la moitié de la population totale: 42,6 p. 100. Les Tagals en constituent presque un cinquième (19,3 p. 100) et les Ilocanes le dixième. Le reste des tribus

reste des îles et ilots ne représente que 7 p. 100 de la superficie et 8 p. 100 de

la population.

Ethnographie. — Près de 7 millions des habitants des Philippines sont classés par le Census comme « civilisés », et 647 740 comme « sauvages », ce qui donne à peu de chose près la proportion de 10 des premiers contre 1 des seconds. Les « civilisés » comprennent tous les Philippins chrétiens organisés . en municipes et environ 56 000 étrangers: 41 000 Chinois, 8 135 Américains des États-Unis, 3 888 Espagnols, 1 636 autres Européens (dont 121 Français), 921 Japonais, etc. Les « non-civilisés » sont les tribus non chrétiennes, musulmanes ou animistes, qui vivent à l'état sauvage, ou encore ont une organisation différente de celle des municipes établis par les Espagnols.

Ces deux groupes de population se composent d'une grande quantité de peuples, peuplades, tribus ou nations, dont la délimitation a été, de tout temps, une tâche difficile pour les ethnographes. Les Jésuites ont ordinairement admis qu'il existe aux Philippines 67 peuples divers. Blumentritt, dans son remarquable travail sur l'ethnographie des Philippines', en compte 82. Enfin les recenseurs ont recueilli des indications sur 116 groupes ethniques, lesquels peuvent, cependant, d'après l'opinion même qu'ils expriment, être réduits à 91. Cette diversité d'estimation tient à ce que l'on prend souvent pour un peuple distinct une population, en réalité, peu différente de celles qui l'avoisinent, mais portant un nom spécial, souvent une appellation toute locale. Parfois aussi les dénominations sont synonymes et font par suite double emploi. On comprend donc que les commissaires spéciaux du Census aient pu réduire notablement le nombre de tribus et de peuples qui avaient été primitivement inventoriés. En dernière analyse, ils n'admettent que 24 peuples ou tribus, dont 8 sont au rang des indigènes « civilisés » et 16 à celui des « non civilisés ». Les huit nations ou peuples indigènes « civilisés », tout en offrant certaines variations locales qui les différencient entre eux, peuvent cependant être considérés comme formant, dans leur ensemble, un seul et même groupe bien caractérisé.

Tous, en effet, appartiennent à la race dite indonésienne (malaise de certains auteurs, malayo-polynésienne des autres), plus ou moins modifiée, suivant les localités, par des mélanges avec les Négritos aborigènes, avec les Malais, à un plus faible degré avec les Hindous d'immigration ancienne, avec les Espagnols et les Chinois d'immigration plus récente; tous aussi parlent des dialectes divers de la même langue malayo-polynésienne; tous enfin ont le même type psycho-physiologique, caractéristique de la race.

Malgré la diversité des appréciations données par ceux qui ont écrit sur le sujet, voyageurs, missionnaires, fonctionnaires espagnols, représentants élus

1. Versuch einer Ethnographie der Philippinen, in Petermann's Mitteilungen, Ergänzungsheft n° 67. Gotha, 1882.

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