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Le nombre des produits agricoles utilisables est très grand plus de trois cents espèces de plantes textiles, beaucoup de plantes comestibles, et, une variété infinie de plantes tinctoriales, médicinales, oléagineuses, ou produisant des résines et des gommes. Comme dans les autres pays tropicaux, on obtient aux Philippines presque sans culture les bananes, les oranges, les céréales, les patates, les tomates, etc.

Le principal produit faisant l'objet d'une exportation régulière est le chanvre de Manille ou abaca, qui a formé en 1902 les deux tiers (67,3 p. 100) du chiffre total des exportations. Viennent ensuite le sucre, le tabac, le riz, le coprah. Le café entrait autrefois pour une grande part dans l'exportation, mais sa culture a beaucoup diminué depuis les ravages causés par les insectes dans les plantations.

Le recensement de 1903 a permis de dresser un inventaire exact des richesses agricoles de l'archipel. A mesure qu'on en prenait connaissance, on a pu se rendre compte des cultures qu'il fallait encourager et de celles qu'il y avait lieu d'introduire. C'est ainsi que le blé d'origine américaine a été acclimaté et cultivé avec succès.

Les pratiques culturales qui étaient, à l'origine, des plus primitifs, ont été remplacés par des méthodes rationnelles. L'attention du gouvernement américain s'est également portée sur l'amélioration des pâturages déjà nombreux aux Philippines. De vastes espaces ont été aménagés pour l'élevage des buffles indigènes ou « carabaos »; on a aussi réussi à acclimater les bêtes à corne et les chevaux d'origine américaine ou australienne.

On pourra juger de l'importance croissante de l'agriculture aux Philippines par le tableau suivant :

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On voit qu'en moyenne les produits agricoles forment environ 90 p. 100 de l'exportation totale; les produits manufacturés n'y entrent que pour 10 p. 100. Le nombre total des fermes, dont la plupart appartiennent aux indigènes, est de 815 453.

La surface cultivée ou plutôt défrichée des Philippines est de 2 827 704 hec

1. Dans l'année 1898, le recensement n'a été fait que pour cinq mois.

2. Cette rubrique comprend tous les produits non manufacturés ou grossièrement travaillés,

tares, c'est-à-dire à peine 9,5 p. 100 de la superficie totale. Comme les forêts vierges occupent 70 p. 100 de la superficie de l'archipel, il reste un peu plus de 20 p. 100 de terrains incultes, dans lesquels les eaux, les marais, les rochers et autres régions improductivės ne doivent guère dépasser 10 p. 100. Industrie. Les Philippins, bien que possédant une grande aptitude pour les arts mécaniques et un esprit d'initiative développé, ne s'étaient pas jusqu'ici adonnés aux entreprises industrielles. Abondamment pourvus par la nature, comme tant d'autres peuples tropicaux, de tout ce qui est nécessaire aux besoins de la vie, ils n'avaient guère senti le besoin de créer un outillage industriel compliqué, et, on a constaté, au cours des travaux du recensement, que les procédés industriels des Philippins ne différaient guère de ceux qu'avaient décrits les navigateurs du xvi° siècle.

Parmi les industries déjà existantes que le gouvernement américain a cherché à encourager, il faut citer le tissage des étoffes, la préparation des câbles de chanvre et les pêcheries. L'industrie de la pêche est très importante, car la consommation annuelle de poisson dans l'archipel est d'environ 500 000 tonnes; elle occupe plus de 119 000 habitants possédant 28 000 barques. La pêche des huîtres perlières a donné de bons résultats, surtout depuis qu'elle est pratiquée avec des engins modernes. Enfin les Moros, se livrent avec profit à la pêche du requin.

Le tabac est fort peu travaillé, et il est pour ce motif légèrement déprécié sur le marché, malgré sa qualité.

Parmi les industries qui ont été créées, pour ainsi dire, aux Philippines, depuis l'annexion aux États-Unis, les principales ont trait à l'exploitation des richesses minérales du sol.

La production minérale était presque nulle en 1903, surtout en raison du manque de moyens de communication.

Le charbon qui existe dans l'archipel se trouve dans les terrains tertiaires. Il y en a de différentes qualités, depuis des lignites presque inutilisables, jusqu'à des charbons gras comparables aux meilleures sortes japonaises. Certains gisements qui semblaient mauvais à la surface, ont pu être utilisés à une profondeur plus grande. Dans les îles Batan, le charbon a été exploité par le gouvernement américain, surtout pour les besoins de la marine et des transports militaires. De plus, des extractions privées ont commencé sur divers points de l'archipel. Le combustible minéral pourra bientôt, non seulement suffire à la consommation locale, mais encore fournir un appoint sérieux à l'exportation.

Le minerai de fer se rencontre surtout à Angat et d'autres points de la province de Bulacan; il contient en général de 50 à 60 p. 100 de fer natif. On trouve surtout de la magnétite et de l'hématite. Il est probable que la bonne qualité et l'abondance du fer et du charbon permettront un jour la fondation des usines pour la production de l'acier et du fer.

L'archipel renferme également d'importants gisements de cuivre et l'on a signalé la présence de l'asphalte et du pétrole, en petites quantités, il est vrai. L'or se trouve assez abondamment, mais les filons sont, en général, pauvres et l'absence de moyens de communication en rend l'exploitation difficile. Ce sont surtout les Igorotes qui, sous la direction de prospecteurs américains, exploitent les filons et les placers, en se servant de procédés modernes.

Commerce. Le Census montre le progrès du commerce aux Philippines depuis 1831, date à laquelle ces îles ont été ouvertes au commerce, jusqu'en 1902.

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Le commerce, après avoir éprouvé un arrêt au moment de la conquête, tend peu à peu à se relever.

La part que prennent les divers pays dans le commerce des Philippines est intéressante à noter. Si l'on envisage deux périodes quinquennales (1890-94 et 1900-1904), comme le fait le consul anglais dans son rapport de 1904, on remarque que, de 1890 à 1894, les États-Unis, avec leurs 2 415 800 francs d'importation annuelle moyenne, figurent pour 3 p. 100 seulement dans le chiffre total des importations, tandis que de 1900 à 1904, ils y figurent pour 13 p. 100 (moyenne annuelle: 18,7 mill. de fr.). Par contre, l'Angleterre descend pour les périodes correspondantes de 30 p. 100 à 17 p. 100.

L'importation des autres pays n'a pas beaucoup varié, sauf en ce qui concerne l'Indo-Chine française et l'Espagne. En effet, notre colonie ne figure dans la première période que pour 5,2 millions de francs à l'importation annuelle, soit 7 p. 100 du chiffre total des importations, tandis que dans la deuxième période (moyenne annuelle: 23,3 mill. de fr.), elle y figure pour 15 p. 100. Ce progrès considérable est dû surtout à l'importation du riz. En 1904, l'Indo-Chine française figure au premier rang des pays importateurs avec le chiffre de 34,8 millions de francs, dépassant les États-Unis (25,4 mill. de fr.) et l'Angleterre (21,7 mill. de fr.) 2. Par contre, les importations de l'Espagne sont en décadence de 24 p. 100 (moyenne annuelle: 19,2 mill. de fr.), elles sont tombées à seulement 7 p. 100 (10,8 mill. de fr.) du chiffre total.

1. Dans ce tableau les chiffres donnés pour 1898 ne portent que sur cinq mois.

2. En 1905, l'Indo-Chine est passée au second rang après la Grande-Bretagne, avec une diffé

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Parmi les pays en léger progrès d'importation pour les deux périodes ci-dessus, il faut citer l'Allemagne et la France (4 p. 100 à 6 p. 100, et p. 100 à 4 p. 100), ainsi que les Indes britanniques qui sont passées de 7 à 8 p. 100. Le chiffre pour la Chine et Hong-Kong est en diminution (de 19 à 18 p. 100). De 1904 à 1905 les importations des États-Unis, de la GrandeBretagne, de l'Australie, de la France et de la Suisse ont augmenté tandis que celles des autres pays ont diminué.

Pour l'exportation, le tableau change un peu. Si les États-Unis gagnent encore, étant passés de 17 p. 100 (moyenne annuelle: 16,1 mill. de fr.) à 32 p. 100 (moyenne annuelle: 43,7 mill. de fr.) de l'importation totale, l'Angleterre perd de son côté, mais fort peu, en passant de 35 p. 100 (moyenne annuelle 35,5 mill. de fr.) à 33 p. 100 (moyenne annuelle: 45,7 mill. de fr.). La France gagne énormément; elle est passée de 1 p. 100 (moyenne annuelle: 926 750 fr.) à 8 p. 100 (moyenne annuelle: 10,8 mill. de fr.), de sorte qu'elle occupe la quatrième place parmi les pays exportateurs, après l'Angleterre, les États-Unis et la Chine. Par contre, l'Espagne qui figurait dans la première période pour 10 p. 100 (moyenne annuelle: 9,5 mill. de fr.) de l'exportation totale est tombée dans la seconde à 4 p. 100 (moyenne annuelle: 5,6 mill. de fr.). Elle occupe la même place que le Japon (4 p. 100, soit une moyenne annuelle de 3,5 mill. de fr.) qui, dans la première période, ne figurait que pour 1 p. 100 avec une moyenne annuelle d'un million de francs. L'exportation pour les Indes britanniques est aussi en décroissance (5 p. 100 à 2 p. 100 d'une période à l'autre).

En somme, les importations annuelles totales qui n'étaient que de 79,5 millions de francs en moyenne pendant la période quinquennale de 1890 à 1894, c'est-à-dire sous la domination espagnole, se sont élevées à 131,7 millions de francs pendant la période quinquennale de 1900 à 1904, c'est-à-dire sous la domination américaine; elles ont donc presque doublé. Durant les mêmes périodes, les exportations sont passées de 100 à 137,7 millions de francs, c'est-à-dire qu'elles n'ont augmenté que d'un quart environ de leur valeur.

Les rapports des consuls anglais à Manille, Ilo et Cebu fournissent, sur le commerce pendant les années 1904 et 1905, les renseignements suivants.

Le commerce total a été de 293 millions de francs environ en 1904, et de 318 millions de francs en 1905; il se trouve un peu au-dessous de ce qu'il avait été en 1903, mais plus élevé cependant que dans les années précédentes. L'exportation a été de 146 millions de francs en 1904, et de 167 millions de francs en 1905. Pour la première fois depuis l'occupation américaine le chiffre de l'exportation a dépassé celui de l'importation en 1905. Parmi les produits agricoles exportés figure, en première ligne, le chanvre pour 104,7 millions de francs en 1904 et pour 108,2 millions en 1905, à destination principalement de l'Amérique et de la Grande-Bretagne.

Le commerce du sucre a beaucoup diminué surtout à destination de l'Europe. Il semble que ce produit soit destiné à s'écouler uniquement sur les marchés d'Extrême-Orient. En 1904, l'exportation de cette denrée était de 86 362 tonnes métriques, soit 15,4 millions de francs. En 1905, l'exportation a augmenté de 21 000 tonnes, et représentait 25,3 millions de francs en raison de la hausse du prix du sucre. Sur ce chiffre, Hong-Kong a pris à lui seul 9,8 millions.

On a exporté, en 1904, 18 640 012 livres de tabac en feuilles contre 19 249 094 en 1903, les valeurs respectives étant de 4,9 millions et 4,7 millions de francs. En 1905, l'exportation est montée jusqu'à 19 millions de livres, pour une valeur de 6,8 millions. Le tabac est exporté presque exclusivement en Espagne et en Autriche, tandis que le tabac manufacturé est surtout envoyé dans les colonies anglaises.

Le café, dont le maximum d'exportation a eu lieu en 1886 (7,099 tonnes métriques, valant 5,2 mill. de fr.) et le minimum en 1903 (3,7 tonnes métriques), a été en 1904 de 562 000 francs. Si l'exportation du café a décru sensiblement, celle du coprah a augmenté considérablement (38 256 tonnes métriques en 1904 contre 7 tonnes en 1889). Cette denrée occupe la quatrième place comme matière exportée, en 1905, représentait une valeur de 16,2 millions de francs. La destination principale est la France (10 millions).

Si nous passons aux importations, nous voyons le riz y figurer, en première ligne, pour 38,5 millions en 1904, et pour 33,7 millions de francs en 1905, chiffres inférieurs à celui de 1903, année pendant laquelle une épidémie sévissant sur les bœufs entrava sensiblement la culture de cette céréale dans

le pays.

L'importation du coton manufacturé s'est élevée, en 1905, à 33,6 millions. L'importation de la soie en 1905 a été de 2,3 millions de francs dont un tiers provenant de l'Espagne, un autre de la France et de l'Allemagne et un troisième des pays divers. L'importation de la laine en 1905, était de 897 000 francs, dont la moitié au moins originaire d'Angleterre.

En 1900, les États-Unis entraient pour 877 000 francs dans le commerce du fer et de l'acier (brut et manufacturé); ils y figurent maintenant (1905) pour 6,4 millions, sur un total de 12,8 millions de francs. L'Angleterre y figure actuellement (1904) pour 3,7 millions, l'Allemagne pour un million et demi et la France pour un demi-million de francs. Les États-Unis ont, en somme, supplanté la Grande-Bretagne et ils tiennent à peu près la moitié de cette importation. Ce sont eux qui importent la plus grande quantité de machines et d'outils, tandis que les Anglais fournissent le métal non cuivré.

L'importation du charbon a été, en 1904 de 10 301 tonnes, dont 3862 venues du Japon et 6 439 de l'Australie.

Le pétrole est importé, en majeure partie, d'Amérique et de Russie.

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