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ouvrage sur l'Hydrographie des vallées de la Cèsse et de l'Ognon (Hérault). C'est une monographie d'une région particulièrement curieuse par ses phénomènes de géographie souterraine. C'est là ce que l'auteur a surtout mis en lumière avec autant d'intérêt que de sagacité. Il faut noter que son livre est une thèse de doctorat, et il faut applaudir à cette tendance de jeunes professeurs qui, pour conquérir ce grade, ont l'initiative de s'attaquer à la description scientifique de portions du territoire français. A ce titre, l'ouvrage de M. Ferrasse prend dignement place à côté de la Flandre, de M. R. Blanchard; la Picardie, de M. Demangeon, et la Champagne, de M. Chantriot.

M. Martel offre, en son nom personnel, la Spéléologie au XXe siècle; c'est un répertoire de 810 pages de ce qui a été fait et publié en matière de géographie souterraine depuis l'année 1900, tant d'après les travaux personnels de l'auteur que d'après les recherches des autres spécialistes qui s'occupent de ces sortes d'études.

On sait l'importance de ces travaux, leur valeur scientifique et l'intérêt pratique qui s'y ajoute.

En Argentine; de l'Atlantique à la Cordillère, par M. F. Schrader. Cette communication qui paraîtra in extenso dans La Géographie emprunte à la personnalité du conférencier une autorité particulière. Ce n'est pas à la Société qu'il est besoin de rappeler l'œuvre scientifique considérable de M. Schrader, tant comme directeur du service géographique de la maison Hachette que comme topographe poursuivant des travaux sur le terrain.

Ses cartes, ses ouvrages, ses voyages et ses missions sont autant de titres à l'attention des géographes. C'est là ce qu'a fait ressortir le président de la séance en remerciant son collègue de la Commission centrale d'avoir ouvert la session par ce large exposé de sa dernière mission dans l'Argentine.

Candidats présentés.

Me la comtesse d'OLLONE, présentée par MM. LE MYRE DE VILERS et le baron HULOT.
FIEDLER Laurence), présentée par MM. Émile CHEYSSON et LE Myre de Vilers.

Mile ANDLAUER (Marie), présentée par MM. le lieutenant-colonel GOURAUD et le baron HULOT.
Mme De COLOMBE ROUHER Marie, présentée par MM. Eugène GALLOIS et le baron Hulot.
MM. JONNART (C.), député, gouverneur général de l'Algérie, présenté par MM. LE Myre de
VILERS et le baron HULOT.

MARTIN (Dr Gustave), présenté par MM. LE Myre de Vilers et le baron HULOT.
LEBOEUF (D" Charles),

FONDÈRE, président de la compagnie des messageries fluviales du Congo, présenté par MM. LE MYRE DE VILERS et le baron HULOT.

LE CESNE, administrateur délégué de la compagnie française de l'Afrique occidentale. présenté par MM. LE MYRE DE VILERS et le baron HULOT.

CHAGNOLLEAU (Dr J.), médecin-major des troupes coloniales, présenté par MM. LE MYRE DE VILERS et le baron HULOT.

BOERSCH DE MALROY (Henry), présenté par MM. LE MYRE DE VILERS et le baron HULOT. MERCADIER (Élie), directeur des services télégraphiques de l'Agence Havas, présenté par MM. LE MYRE DE VILERS et le baron HULOT.

MERCADIER, lieutenant au 3e bataillon de chasseurs à pied, présenté par MM. LE MYRE DE VILERS et le capitaine TILHO.

BOULLOCHE Léon-Paul-Jules, gouverneur de la Guadeloupe, présenté par MM. LE MYRE DE VILERS et le baron HULOT.

MM. BENAC (André), directeur général honoraire des finances, présenté par MM. LE MYRE
DE VILERS et le baron HULOT.

GAUTHIER, adjoint de 1r classe des affaires indigènes, présenté par MM. Victor-
Antoine BERNARD et le Dr Émile DUCHÉ.

COELHO (Eduardo), secrétaire de la rédaction du Diario de noticias, présenté par
MM. ALMADA NEGREIROS et le baron HULOT.

PERQUEL (Jules), banquier, conseiller du commerce extérieur, présenté par MM. Albert
HANS et Louis BINGER.

ARLEN (Charles-Rufus), éditeur, présenté par MM. SCOTT-KELTIE et le baron HULOT.
GORY (Henri-Abel), employé des douanes chinoises, présenté par Jean CHAFFANJON et
Jules DUPONT.

De GROLLET DES Prades de FleuRELLE (Pierre-Gabriel-Edmond de), lieutenant d'artil-
lerie, présenté par MM. le capitaine D'OLLONE et LE MYRE DE VILERS.

LEPAGE (Gaston-Jules), lieutenant d'artillerie coloniale, présenté par MM. le capitaine
D'OLLONE et LE MYRE DE VILERS.

MUNY, présenté par MM. LE MYRE DE VILERS et le commandant RAYNAUD.

DESERVILLERS (Vicomte de, présenté par MM. Le Myre de Vilers et LOICO DE Lobel. ALTMAYER (Félix-René), lieutenant au 21° régiment de dragons, présenté par le lieutenant BOURGEOIS et le baron HULOT.

TROUSSELLE (Roger), présenté par MM. Eugène ÉTIENNE et LE MYRE De Vilers.
ECKENHORST, docteur en médecine, présenté par le commandant LENFANT et LE MYRE
DE VILERS.

WEISS, naturaliste, présenté par MM. LE MYRE DE VILERS et le Dr Gustave MARTIN.
CURRAL (Henri),

ROUBAUD, agrégé des sciences naturelles,

LATHAM (Hubert), présenté par MM. Jules KRAFFT et Emmanuel SCHLUMBERGER.
AKIN-HIGGINS, capitaine, présenté par MM. Jean DUPUIS et le baron HULOT.

FREYDENBERG (Henri, lieutenant d'infanterie coloniale, présenté par MM. LE MYRE
DE VILERS et Louis GENTIL.

VIGNON (Pierre-Stephan), lieutenant d'infanterie coloniale, présenté par MM. le capitaine TILHO et LE MYRE DE VILERS.

BERTAUT (André-Frédéric), pharmacien de 1re classe, présenté par MM. Eugène GALLOIS et le baron HULOT.

FROSSARD (Charles), présenté par MM. Édouard BLANC et le baron HULOT.

FROSSARD (Pierre),

Séance du 23 novembre 1906.

Présidence de M. E.-A. MARTEL

Vice-Président de la Commission centrale.

L'ordre du jour étant particulièrement chargé, le secrétaire général remet à la première séance de décembre la présentation d'un certain nombre d'ouvrages offerts à la Société pendant les vacances; mais il donne lecture d'une lettre du 19 novembre que le ministre des Affaires étrangères de Belgique adresse, par l'entremise de la légation, à M. Le Myre de Vilers pour le remercier, au nom du roi, de lui avoir fait hommage des instructions données à la mission d'études de la maladie du sommeil et pour féliciter la Société de Géographie et son président d'avoir pris cette heureuse initiative. Il signale ia présence de M. le capitaine Cambier, chef de la mission du chemin de fer du Congo, et de M. A. Moulin, directeur de la Revue hebdomadaire, qui parleront le premier de sa mission technique, le second de son voyage au Maroc. Du Congo revient également M. Levat, chargé d'une mission géologique et minière, et du Maroc, le commandant Dyé et M. Bourdarie, chef et membre de la mission hydrographique organisée grâce à la généreuse initiative de Mme Hériot.

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Le secrétaire général leur souhaite la bienvenue et donne sur les voyages en préparation ou en cours les nouvelles suivantes :

Mission Chevalier. Une mission de dix années a été confiée à M. Auguste Chevalier pour étudier, dans les différentes parties du gouvernement général de l'Afrique occidentale française, divers problèmes scientifiques relatifs à la mise en valeur de ces territoires et pour faire notamment l'inventaire de la flore forestière. A cet effet il explorera nos colonies de l'Afrique occidentale, revenant en France par intervalles pour y classer ses matériaux et en compléter l'étude.

La campagne prochaine, faite sous les auspices du gouvernement général avec le concours de la colonie de la Côte d'Ivoire, du ministère de l'Instruction Publique et du Muséum, va s'effectuer à la Côte d'Ivoire. Son but essentiel sera l'inventaire des arbres constituant la grande forêt vierge. M. Chevalier visitera les principales parties de la colonie, ensuite par la Sassandra il cherchera à atteindre la région montagneuse où naît le Cavally. De là, il gagnera la haute Guinée et le Fouta-Djalon, où il doit continuer pendant l'hivernage de 1907 ses recherches de 1905, en vue de déterminer l'emplacement d'une future station de haute altitude où les Européens viendraient se reposer et jouir d'un climat tempéré. Le haut plateau de Diaguissa, situé à 50 kilomètres au nord de Timbo, qui présente des altitudes comprises entre 1 200 et 1 400 mètres, a déjà fixé l'attention du gouverneur général à la suite de la dernière mission de M. Chevalier. Un des collaborateurs de celui-ci, M. Caille, chef de cultures au Muséum, va y installer dès cette année un observatoire météorologique dont les données constitueront une base précieuse. M. Chevalier qui s'embarque le 25 à Bordeaux est en outre accompagné d'un aide chargé spécialement de la préparation des collections destinées à nos musées et à nos laboratoires scientifiques.

Nouvelles des voyageurs. M. le commandant Lenfant annonçait, le 9 octobre, qu'il arriverait le lendemain à Quesso sur la Sangha pour y changer de bateau à vapeur et remonter la rivière jusqu'à Nola où il pensait être le 17. Après un arrêt en ce point la mission entrera dans la forêt et compte y séjourner environ deux mois. Elle se dirigera ensuite vers le pays Laka. Tout le matériel est arrivé sans accident à Ouesso et le personnel est en excellente santé.

M. le Capitaine Tilho était le 2 novembre à Dakar où il laissait le lieutenant Lausanne et ses adjoints, MM. Roserot, Schneider et Aguillon, qui vont escorter le convoi de matériel de la mission jusqu'à Niamey, via Sénégal, Kayes, Koulikoro, Niger. « Je compte, ajoute le capitaine Tilho, que, sauf le cas de force majeure, Lausanne nous rejoindra vers le 1er janvier aux abords de la frontière dans le dallol Maouri. Quant à nous, nous continuerons à voguer vers le Dahomey et nous espérons bien arriver à Ilo pour le rendezvous du 10 décembre. » On sait que notre collègue est le chef de la mission de délimitation Niger-Tchad, le major O'Shee représentant l'Angleterre.

M. Maurice Levis, membre de la Société, dont les précédents voyages, notamment aux Indes, ont été signalés nous a écrit de Kisumu (lac Victoria-Nyanza) le 9 octobre. Après un court séjour à Mombasa, dont l'importance augmente chaque jour grâce à l'activité des Anglais, M. Levis a pris l'Uganda railway pour se rendre à Port-Florence, au milieu des contrées vierges où folâtrent toutes les variétés d'antilopes, de gazelles, de zèbres, d'autruches, de girafes. Sa surprise nous rappelle celle de M. Alluaud sur le même parcours. Le naturaliste d'alors comme l'artiste d'aujourd'hui ont été séduits par cette nature si neuve et ces populations si primitives, ces Kavirondos qui regardent passer le train «< vrais sauvages, plumes de vautour au front, bras et chevilles cerclés de cuivre et d'acier, face zébrée de blanc ou de rouge, souvent la sagaie au poing et le bouclier de cuir en sautoir ». M. Lévis, le premier paysagiste qui ait planté son parasol sur les bords du lac Victoria et manié ses pinceaux au milieu des Kavirondos, nous reviendra enthousiasmé dans le courant de décembre.

M. le commandant de Lacoste, poursuivant son voyage en Asie, nous écrivait de Rawal Pindi, le 18 octobre, sur la seconde partie de son trajet, comprise entre Yarkand et Srinagar: « J'ai suivi la route Kargalik, Kilyang, Schahidoullan, Karakoroum et Leh. Ce chemin est beaucoup moins facile que ceux du Pamir et du Turkestan chinois. Quelques cols de glaciers, notamment le Kilyang Davan et le Khardong Pass, nous ont donné du mal, surtout le dernier que nous avons traversé par une tourmente de neige assez violente. Par contre, nous n'avons pas souffert de l'altitude personne dans la caravane n'a été incommodé au passage des cinq cols de la chaîne, qui tous dépassent 5300 mètres.

« Le 13 septembre, nous arrivions à Leh en parfaite santé et sans avoir perdu une caisse, exactement un mois après le départ de Yarkand. De Leh, il m'a fallu encore quinze jours de caravane pour atteindre Srinagar où j'ai reçu un accueil particulièrement aimable du colonel Yunghusband, le vainqueur de Lhassa. J'ai dû quitter le Kashmir plus tôt que je ne le pensais. Me voilà maintenant à Rawal Pindi, d'où le chemin de fer me transportera à Guetta puis à Noushki. En ce point je formerai une nouvelle caravane et me mettrai en route pour Kelat et Seïstan. Comme documents de cette première partie du voyage, je rapporte des notes, des itinéraires, les températures journalières et les altitudes de tous les points traversés, plus 400 clichés photographiques. »

Informations diverses. M. le ministre de l'Instruction publique fait connaître à la Société de Géographie que M. le docteur P. P. Lavtchinski, attaché au port de Vladivostock, doit se rendre l'an prochain en mission au Kamtchatka. Il se met à la disposition des voyageurs français pour les guider dans ces régions et leur faciliter les études qu'ils pourraient y entreprendre.

Mission technique au Congo français. Le chemin de fer projeté, par M. le capitaine L. Cambier. La France possède au Congo un immense domaine de 1 800 000 kilomètres carré, c'est-à-dire deux ou trois fois grand comme l'Indo-Chine ou Madagascar, comparable seulement par l'étendue à l'ensemble de nos colonies de l'Afrique occidentale. Dix ou douze millions d'indigènes peuplent cette vaste région qui s'étend du 5o Lat. S. au 15o de Lat. N. - L'unité d'une aussi vaste étendue n'est pas physique, elle est

Dans la zone équatoriale, celle qui va nous intéresser tout particulièrement, un sol des plus fertiles attend d'être mis en valeur.

Les rives des cours d'eau, les collines qui les encadrent sont pays de cultures riches par excellence.

Sur leur sol argilo-sablonneux, exposé à une forte chaleur et à une constante humidité, le cacao, la vanille et le café commencent à se développer. La forêt, qui couvre de sa luxuriance tout le pays jusqu'à 500 et 600 mètres d'altitude, est abondamment pourvue de lianes caoutchoutifères qui constituent pour la colonie la plus précieuse de ses ressources. On y trouve également des bois très recherchés sur nos marchés pour l'ébénisterie et la menuiserie, tels que l'ébène, l'okoumé, le bois rouge et le bois jaune. Le palétuvier abonde sur les rives marécageuses des cours d'eau. Dans la forêt on trouve encore le kolatier et le palmier à huile en très grand nombre. Enfin, dans les clairières et les futaies de la région boisée, particulièrement dans le riche bassin de l'Ivindo, rôdent de nombreux troupeaux d'éléphants dont l'ivoire est un des principaux produits d'exportation de la colonie.

Acquise à la France sans guerre coloniale, sans conflit, par le patient effort de deux hommes surtout, de Brazza et Gentil, cette possession a trop longtemps été méconnue.

Au lendemain de l'entrée en vigueur des décrets qui ont donné au Congo une organisation nouvelle, qui ont créé pour ainsi dire l'organisme central capable de donner à l'ensemble des territoires des directions conformes à un plan général et harmonieux de développement, il est intéressant de discuter la solution du problème fondamental qui renferme en lui tout l'avenir du Congo, et qui consiste dans l'établissement des voies de communication et de moyens de transport.

La colonie se trouve à cet égard dans une situation des plus précaires. Tout l'hinterland du Gabon, qui a près de 800 kilomètres de côtes, depuis l'enclave espagnole jusqu'à l'enclave portugaise de Cabinda, est dénué de moyens de communication avec le littoral. Comme dans le reste de l'Afrique, les fleuves côtiers sont inutilisables à une petite distance de leur embouchure; ils doivent pour gagner la mer franchir les degrés de gigantesques escaliers, et pour passer d'un bief à l'autre il faut attendre les crues. La navigation n'est possible que peu de mois par an et avec de grandes difficultés, souvent même avec de grosses pertes en hommes et en produits transportés; aussi les quelques barques à faible tirant d'eau qui peuvent alors franchir les rapides n'établissent entre la mer et l'intérieur qu'un trafic dérisoire; seule, une voie ferrée pourra triompher des obstacles qu'opposent le relief du sol et la forêt équatoriale à la circulation des marchandises et du personnel; elle assurera notre domination sur des populations incontestablement encore peu soumises et très arriérées; elle en diminuera les charges; elle permettra le ravitail lement rapide et peu coûteux de nos postes et de nos fonctionnaires, elle facilitera les échanges, les rendra plus importants parce que la production augmente, dès que les débouchés sont certains; enfin, elle supprimera le portage qui rend si peu, qui coûte si cher et que l'humanité condamne. L'infrastructure d'une route carrossable devrait être aussi solide que celle d'une voie ferrée, sinon elle courrait risque d'être détruite par l'abondance des pluies et l'exubérance de la végétation, les animaux de bât et de trait sont rares et vivent mal au Congo, et les risques d'avaries des automobiles sont encore trop multiples. Entin ce recours ne résout pas le problème du morcellement des transports. Aussi il n'est pas douteux que l'absence d'une voie de communication rapide est pour le Congo français une cause d'infériorité par rapport au Congo belge, qui, lui, possède

une voie ferrée.

On s'est pourtant beaucoup occupé de remédier à cette situation; il y a même peu de colonies où cette question de création des voies ferrées ait été aussi discutée.

C'est M. de Brazza qui, dès les premières années d'existence de notre colonie du Congo, faisait reconnaitre sur notre territoire un tracé entre Loango et Brazzaville en même temps que nos voisins de l'État indépendant étudiaient leur futur chemin de fer de Matadi à Stanley-Pool.

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