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Enfin, au-dessous du niveau de la mer, à une profondeur moyenne de 200 mètres, on trouve une troisième plate-forme, dont le sommet est connu, sur les cartes marines, sous le nom de « Agulhas Bank ».

Dans le Transkeï et le Pondoland, M. Schwarz croit même avoir reconnu deux autres plates-formes, l'une à 500 mètres (de Vlugt Plateau), l'autre à 850 mètres. (Kentani Plateau). On observe ainsi, sur la côte méridionale de l'Afrique australe, une succession de plates-formes dont la plus élevée est à l'altitude 850 mètres et dont la plus basse se trouve à 200 mètres. C'est à 400 mètres au-dessous du niveau de la mer qu'on atteint le niveau de base absolu de l'érosion, c'est-à-dire le niveau au delà et au-dessous duquel l'action des eaux courantes, du moins pendant les époques récentes, ne s'est jamais exercée,

Tous ces faits prennent un singulier intérêt quand on les compare aux faits de même nature observés dans l'Atlantique nord.

Sur la côte orientale de cet océan, dans les parages de l'Écosse, on observe une plate-forme à 200 mètres au-dessous du niveau de la mer (Coast shelf), une autre à 400 mètres (Iceland shelf); et c'est par 3000 mètres en moyenne qu'on rencontre le niveau de base absolu de l'érosion, c'est-à-dire le niveau auquel les vallées submergées s'ouvrent sur le fond.

Sur la côte occidentale de l'océan Atlantique, aux États-Unis, il y a une plateforme submergée à 100 mètres (Coast shelf), une autre à 900 mètres (Blake

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En comparant ces observations, on arrive à cette conclusion que, étant donné le mouvement d'oscillation commun à tous les continents, les côtes atlantiques de l'Europe et de l'Amérique se trouvent dans un état très avancé d'affaissement, tandis que l'Afrique australe en est encore au début d'un stade de soulèvement. De là, entre l'Europe et l'Afrique, des différences de modelé.

En Europe, le travail des cours d'eau est avancé; les systèmes hydrographiques voisins se touchent presque sur la ligne de partage; les vallées, larges, remblayées d'alluvions, se terminent à des deltas; leur pente est faible. Dans l'Afrique australe, le travail des cours d'eau est beaucoup moins avancé; les vallées se trouvent séparées les unes des autres par de grandes étendues de terrain plat; elles descendent par des pentes rapides et creusent des lits étroits en trait de scie. En un mot, en Europe, la surface continentale présente des signes de vieillesse; en Afrique, des signes de jeunesse. A. DEMANGEON.

Exploration dans le bassin de l'Abaï'. - M. H. Weld Blundell, lors d'un précédent voyage exécuté au printemps de 1898, avait découvert, en campant à Mendi, près du Béni-Changoul, par 9° 50 de Lat. N., que le coude brusque que décrit l'Abaï vers le nord avait été porté sur les cartes beaucoup trop haut. Trompés par le profil des montagnes éloignées, des voyageurs qui avaient vu le fleuve au confluent du Dabous, lui avaient attribué une direction presque est-ouest et les cartographes avaient perpétué l'erreur 2.

A l'aide d'une visée au théodolite faite du sommet du toulou Goumbi, M. Blundell avait pu reporter le coude du fleuve, qui coïncide avec le confluent de la Didessa, à une quarantaine de kilomètres au sud du point que lui assignaient généralement les cartes. Le cours exact de l'Abaï était donc, à peu de chose près, celui qu'on attribuait, sur celles-ci, à la rivière Orghesa qui n'existe pas.

Ce n'est qu'au printemps de 1904 que M. Blundell eut l'occasion de retourner dans cette région. Partant de Nedjo, il touchait l'Abaï au point précédemment visé, pendant que M. Crossby, de l'autre rive, relevait le cours général du fleuve.

Au commencement de l'année 1905, M. Blundell, après une excursion au lac Zouaï, partait d'Addis Ababa vers le nord-ouest pour compléter le levé du Nil bleu dans la partie orientale de la grande boucle qu'il décrit au sud. Par une route parallèle à la gorge de la Mougher, à travers un magnifique pays bien cultivé, et après avoir franchi avec beaucoup de difficultés les rivières Ourga et Goudr qui entaillent à pic et très profondément le plateau, le voyageur atteignait l'Abaï à Asendabo. Mais comme il était impossible de suivre le fleuve, M. Blundell fit un détour par le sud et, contournant le rebord du plateau, franchit la rivière Findjar, à l'endroit où elle tombe en cataracte d'une centaine de mètres de haut, pour remonter de là directement vers le nord.

La rivière Findjar prend sa source à peu de distance, dans les marais de Tchoumen encaissés, surtout vers l'ouest, par de hautes montagnes dont la cime culminante est le Djembo, au nord duquel, à 2 750 mètres d'altitude, est le grand village de Gouletcha avec un poste de douane : c'est le siège du Choum.

Au mont Degga, M. Blundell dut faire un nouveau crochet et par Dérou regagna l'Abaï un peu au nord et en contre-bas du marché de Lokman, au gué (838 m. d'altitude) que traverse une route venant du Lekempti. Un peu plus à l'ouest, il le toucha de nouveau au gué de Mabil, dans la gorge de Sinatcha, au pied du village de Wounchit situé sur le rebord du plateau qui tombe à pic sur le fleuve; puis le rencontra derechef un peu plus loin, au pied du toulou Abourabi.

Après avoir franchi les montagnes de l'Evantou, l'explorateur atteignit encore l'Abaï près d'Ebou, puis, suivant la direction générale de son cours des hauteurs qui le dominent, traversa le Ouelmal qui sépare l'Evantou du district montagneux du Limmou dont le sommet le plus élevé est le toulou Ouéni qui est visible de Lékempti et de Gouletcha.

1. H. Weld Blundell, Exploration in the Abai Basin, in The Geographical Journal, Londres, XXVII, 6, juin 1906, p. 529, avec une carte au 1 000 000 hors texte.

2. M. Blundell dit que l'Abaï a été ainsi tracé hypothétiquement entre le confluent du Dabous et Asendabo, le point le plus voisin observé sur ce fleuve et situé à 200 kilomètres environ plus à l'est. Il oublie que l'itinéraire de d'Abbadie qui coupe le fleuve à quelque distance au nord-est de Darou (Dérou) a également fixé un point situé à mi-chemin environ de ces deux points extrèmes.

D'Adisa, village situé sur un éperon avancé de cette chaîne, la descente dans la forêt de Handak est très abrupte. Le gué de Gombali, où l'expédition franchit le Nil bleu après trois jours de marche dans la kolla, est à 704 mètres d'altitude.

C'est vers ce point que l'Abaï, arrêté dans sa course vers le sud par l'éperon des monts Limmou nommé Endibo, et qui a contourné plus ou moins capricieusement, dans la dépression de la forêt de Handak la base du mont Sarébanti, prend après avoir reçu les eaux de la Didessa, la direction du nord à travers les territoires soudanais.

La Didessa est le tributaire le plus important de l'Abaï.

A partir du confluent de cette rivière, et tout le long du fleuve et de ses affluents, les Galla se livrent au lavage de l'or. Nedjo est le grand marché aurifère de cette région; on en exporte annuellement environ 2 millions de francs d'or provenant, en majeure partie, du Dabous, des rivières du Béni Changoul, du Toumat et de leurs affluents.

L'habitat des Galla ne dépasse pas les plateaux de Mendi; les terres basses sont habitées par les Changalla. Les Berta, qui constituaient la principale tribu de cette région, ont été complètement détruits et dispersés par les Derviches.

M. Blundell a relevé à la boussole sa route dans le bassin de l'Abaï. La carte au 1000 000, qui accompagne son récit, est basée sur ces levés, corrigés par des observations de latitude et ajustés, dans la partie occidentale, sur les positions astronomiques du major Gwynn.

C'est une précieuse contribution à la cartographie encore bien indigente de cette partie de l'Abyssinie vers laquelle l'exploration tend cependant à se porter de plus en plus. M. CHESNEAU.

AMÉRIQUE

Les pêcheries aux États-Unis dans les grands lacs.

Les pêcheries dans les

grands lacs de l'Amérique nord ont rapporté en 1903 aux pêcheurs des États-Unis 13 727 500 francs, représentés par 39 045 900 kilogrammes de poisson. Les espèces les plus productives ont été les suivantes :

La campagne commence après la disparition des glaces (avril) et se termine

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1. Department of Commerce and Labor. Report of the Bureau of fisheries, 1904. Washington, 1905.

avant l'arrivée des premiers froids (octobre). Parfois, en hiver, on prend du poisson en pratiquant des trous dans la glace.

Dans le lac Supérieur, les pêches les plus fructueuses ont été faites dans les eaux des comtés de Marquette et d'Alger et aux îles des Apôtres. La truite abonde surtout sur les côtes de l'Isle Royale. Divers ports expédient le hareng vers SaintPaul et Minneapolis pour les besoins des fermiers de l'ouest.

Le lac Michigan tient le record dans les statistiques. Dans les baies poissonneuses du nord, dans la Green Bay, en particulier, 3 241 pêcheurs ont réalisé un butin, que les négociants de Chicago et de Green Bay ont payé 5 452 750 francs.

Dans le lac Huron, les eaux de la baie de Saginaw sont les plus riches. Bay City est le port de pêche important et le marché principal.

L'Erié vient, dans les statistiques, après le Michigan. La pêche y a occupé 2727 personnes qui ont vendu pour près de 4 millions de francs de produits à Buffalo, Erié, Sandusky, etc.

Dans l'Ontario, on a pêché principalement l'esturgeon, la perche jaunâtre et le poisson chat. L. PERRUCHOT.

Le mouvement commercial des principaux ports des États-Unis'. -- Au point de vue du chiffre des affaires les ports des États-Unis se classent ainsi : New-York, Boston, la Nouvelle-Orléans, Galveston, Philadelphie, Baltimore, San Francisco et le Puget Sound.

Le tableau suivant donne, pour chacun de ces ports, la valeur des échanges pen dant l'année 1905 :

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En 1904 Boston, ne venait qu'au troisième rang. L'énorme valeur des exportations de la Nouvelle-Orléans et de Galveston dérive du commerce des grains. Les compagnies de chemins de fer ayant consenti des tarifs très bas pour le transport des céréales en faveur de ces ports, ces villes tendent à absorber l'exportation de ceproduit, et nombre de navires, après être allés porter des cargaisons dans le nord, s'en vont chercher un fret de retour à Galveston et à la Nouvelle-Orléans.

CHARLES RABOT.

Explorations en Bolivie. De toutes les régions que traverse, du cap Horn à l'isthme de Panama, la puissante chaîne des Andes qui forme le squelette de l'Amérique du Sud, celles qui sont du domaine bolivien restent de beaucoup les moins Trade of the Consular District of Boston.

1. Diplom. and consul. Reports. n° 3598. Ann. Ser.

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explorées et les moins connues. Les Andes intérieures de Bolivie sont encore mal définies, leur hydrographie est encore incertaine. Cependant, une suite ininterrompue d'expéditions sont venues, pendant ces dernières années, améliorer de beaucoup cette situation, et, dans ces expéditions fructueuses, la France a certainement la part la plus importante.

Nos lecteurs ont encore à la mémoire ce qui a été dit ici même de la magnifique mission organisée par MM. de Créqui-Montfort et Sénéchal de la Grange et ce qui a été écrit par elle. Nous ne reviendrons sur son œuvre que pour annoncer, pour une date prochaine, la publication du résultat fécond de ses travaux sur la géographie, l'anthropologie, l'archéologie, la géologie, la linguistique des régions des hauts plateaux de l'Amérique du Sud.

Tandis que la mission française faisait tous ses efforts pour ne pas se laisser distancer et y parvenait, une importante mission allemande, celle des Dr Steinmann Hæk et Bistram, parcourait, elle aussi, pour en faire l'étude géologique, les hautes sierras et les hautes vallées boliviennes. Partis de Jujuy et de Rinconada, région de l'Argentine limitrophe de la Bolivie, ces explorateurs atteignaient Tarija, puis Potosi et Sucre, Cochabamba, Oruro, enfin la région de la Cordillera Real et La Paz. Ce magnifique itinéraire a été publié cette année par les Mitteilungen de Gotha '.

Il est facile, en étudiant de près les deux cartes qu'elle a publiées, de voir quelle perturbation et en même temps quelles rectifications, la mission allemande a apportées à la connaissance topographique de l'intérieur de la Bolivie, en traversant et en relevant les innombrables crêtes, en suivant les non moins innombrables vallées qu'elle a rencontrées, dans des parages très imparfaitement connus jusqu'ici et que la mission française dans ses laborieuses investigations avait laissés dans son est. Enfin, nous avons à parler d'une autre exploration qui vient fort heureusement se souder à l'itinéraire Steinmann et le compléter, celui d'un de nos compatriotes, M. J.-B. Vaudry, ingénieur des Arts et Manufactures, qui fait partie de la commission de délimitation entre le Brésil et la Bolivie et à qui ses voyages ont donné l'occasion de relever en 1904 un très important itinéraire dans les départements boliviens de Chuquisaca, Santa Cruz et Tarija. La route suivie par ce voyageur, relevée et appuyée sur des déterminations astronomiques, part de Sucre, passe par Padilla, Monteagudo, Muyú Pampa ou Sapirangui, Cuevo, San Francisco du Pilcomayo, descend ce fleuve au delà de la Colonia Crevaux, et, remonte ensuite à l'ouest, passant par Caiza, Aguairenda, Yacuiba (en Argentine), Carapari, Itau, San Luis, pour aboutir à Tarija. C'est une route d'environ 1500 kilomètres qui fixe, elle aussi, d'importantes stations habitées, des coudes et des méandres de cours d'eau, des cols et des sommets de montagnes, et, constitue, en somme, des fils nouveaux qui enserrent davantage les mailles encore très larges du réseau des itinéraires boliviens et établissent les points essentiels qui marquent le détail de la topographie de ces régions très difficiles d'accès. Les levés de M. Vaudry ont été faits à la boussole et au podomètre; les altitudes ont été prises à l'aide du baromètre altimétrique Goulier.

1. Erläuterung zur Routenkarte der Expedition Steinmann, Hæk, v. Bistram in den Anden von Bolivien 1903-04. Von Dr. Henry Hoek und Prof. Dr. Gust. Steinmann (mit 2 Karten), in Petermanns Mitteilungen. Gotha; Justus Perthes. 52 Band, 1906. -1.

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