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Des coordonnées géographiques des points importants ont été prises tous les 30 ou 40 kilomètres. Ainsi le consciencieux explorateur a pu dresser une excellente carte au 50 000 qui est encore inédite.

Disons pour terminer ce qui concerne ici la Bolivie, et puisque M. Vaudry fait partie de la commission bolivienne de délimitation avec le Brésil, qui est chargée de fixer sur le terrain la frontière définitive, dans la région du haut Paraguay, que cette frontière a été arrêtée par un traité signé à Petropolis le 17 novembre 1903. D'un commun accord, les commissions de délimitation des deux pays doivent commencer leurs travaux en 1906 par la région des Lagunas. V. Hcor.

RÉGIONS POLAIRES

Nouvelle carte du Grönland. géographiques et géologiques au Grönland vient de publier une carte générale de cette terre arctique au 2000 000. Coordonnant tous les levers accomplis depuis trente ans, ce document constitue une représentation de l'état actuel de nos connaissances cartographiques du Grönland. De l'immense ligne de côtes que possède cette terre polaire, seule aujourd'hui demeure en blanc la section du littoral nord-est comprise entre le 79° de Lat. N., point extrême aperçu par l'expédition du duc d'Orléans, et le 83° 50′ de Lat. N., la terre de l'Académie atteinte par Peary. Prochainement cette lacune sera comblée. L'expédition Mylius Erichsen partie récemment de Copenhague, a précisément pour objet la reconnaissance de la partie du Grönland nord-oriental restée jusqu'ici inconnue.

La commission danoise des explorations

Dans l'œuvre considérable que représente cette carte, la plus large part a été accomplie par les explorateurs danois. A ces missionnaires scientifiques est dû le lever de toute la côte occidentale du 60° au 73° de Lat. N., représentant en ligne droite 3 200 kilomètres, nombre qui est plus que décuplé par les innombrables dentelures de cette côte fjordienne.

Ajoutons que cette carte figure la portion de la côte orientale située au delà du 77° de Lat. N. et qui a été entrevue par l'expédition du duc d'Orléans en 1905. CHARLES RABOT.

Nouvelle expédition du prince de Monaco au Spitsberg.

Le 9 juillet

S. A. S. le prince de Monaco a quitté Tromsö, sur son yacht Princesse Alice, à destination du Spitsberg.

Comme dans ses précédentes campagnes le prince emmène avec lui de nombreux savants, qui poursuivront des recherches, chacun dans le domaine de leur spécialité. C'est, d'abord, le Dr Bruce, l'ancien chef de l'expédition antarctique écossaise, que se propose d'explorer le Prinz Charles Foreland, la grande ile de la côte ouest. du Spitsberg demeurée jusqu'ici pour ainsi dire inconnue; c'est ensuite le capitaine Isachsen, de l'armée norvégienne, qui fut comme on sait le topographe de l'expédition Sverdrup dans l'archipel polaire américain. Accompagné du D' Louet 1. Kort over Grönland udgivet of Commissionen for Ledelsen af de geologiske og geographiske

du 2 cuirassiers, du lieutenant norvégien Staxrud, de trois sous-officiers également norvégiens, et d'un jeune géologue de l'université de Kristiania, cet officier doit explorer et relever les massifs glaciaires entre la Red bay et la Magdalena bay.

Le professeur Hergsell, qui fait partie de l'expédition continuera ses expériences sur la circulation atmosphérique au moyen des ballons sondes.

De son côté, comme d'habitude, le prince se livrera à des recherches océanographiques et zoologiques avec la collaboration du Dr Richard, directeur du Musée océanographique de Monaco.

L'expédition comporte, outre la Princesse Alice, un second vapeur destiné à servir de lien entre le gros de l'expédition et le groupe de Isechsen.

Ca. R.

Étendue comparée des régions inconnues dans l'Arctique et dans l'Antarctique'. D'après des mesures planimétriques exécutées par le D' W. S. Bruce, l'ancien commandant de l'expédition antarctique écossaise, le continent antarctique, demeuré jusqu'ici pour ainsi dire entièrement inconnu, couvrirait une surface de 14166753 k2. Cette valeur est de beaucoup supérieure à celle admise jusqu'ici. La zone polaire australe renferme, en outre, une étendue océanique de plus de 2 200 000 k2 complètement inexplorée. C'est donc à plus de 16 368 000 k' que s'élève l'étendue de la zone inconnue située autour du pôle sud, soit à peu près la surface de l'Europe et de l'Australie réunies (17354 560 k 2, suivant M. Bruce). Dans l'Arctique l'étendue de la zone inconnue serait 3,4 millions de k2.

CH. R.

1. W.-S. Bruce, The area of Unknown Antarctic Regions compared with Australia, Unknown Arctic Regions and British Isles, in The Scottish Geographical Magazine, juillet 1906.

ACTES DE LA SOCIÉTÉ DE GÉOGRAPHIE

Séance du 1er juin 1906.

Présidence de M. E.-A. MARTEL
Vice-président de la Commission centrale.

Voyage du Dr Sven Hedin.

D'une correspondance du célèbre voyageur datée de Seistan, 15 avril 1906, nous extrayons le passage suivant que nous devons à l'obligeance de M. de Lapparent :

<«< J'ai trouvé deux fois le grand Kévir. C'est un lac de boue et de sel, horizontal comme la mer. J'ai recueilli 1 200 pages de notes, 169 feuilles de cartes, 50 grands panoramas de montagnes (chacun long de 2 m. 50), 100 portraits au crayon d'indigènes, 500 photographies.

« Du Kévir, j'ai rejoint Tebbes, oasis admirabte, puis le désert de Bahabar, Najbend, Neh et Seistan. La saison était trop avancée pour gagner le Lout; et, enfin, mon but était le Tibet. Cependant j'ai amassé des matériaux pour un gros ouvrage scientifique sur des portions très peu connues de la Perse.

Ici, à Seistan, je me repose une semaine. C'est un pays très intéressant pour moi : il me rappelle le Tarim et le Lop-nor; Helment et Hamun! Malheureusement cette annéeci, il y a des inondations telles, qu'on ne voit presque rien que de l'eau. J'ai eu l'occasion de faire la navigation d'une partie du Hamun et, en partant d'ici, je verrai le Hel

ment.

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L'exploration est rendue actuellement très difficile par la peste qui ravage affreusement le pays. Imaginez que, dans le village Deh-Gourg, sur 170 habitants, 150 sont morts. Les Anglais ont tout fait pour arrêter le fléau; mais les Persans sont fanatiques et il y a deux semaines ils ont dirigé une sérieuse attaque contre le consulat. Le docteur anglais croit que, cette fois, la peste se dirigera vers l'ouest. C'est affreux, mais grandiose en même temps et on se sent singulièrement petit et faible vis-à-vis de pareilles forces de la nature! >>

Exploration de M. R. Chudeau.

Aux notes intéressantes fournies par M. le Dr Hamy et que nous avons publiées en avril s'ajoutent des informations communiquées par M. Gautier, qui nous avait permis de suivre les principales étapes de M. Chudeau jusque dans l'Air. Ce dernier s'est ensuite rendu d'Agadès dans le Damergou.

« A la fin de décembre, nous écrit M. Gautier, il était encore à Zinder, d'où il se préparait à faire une pointe sur le lac Tchad. Nous allons donc avoir des renseignements précis sur la géologie d'une grande région qui n'a pas été parcourue par un géologue professionnel depuis Overweg, le compagnon de Barth.

<«< D'autre part, le colonel Laperrine, poursuivant l'exécution du plan que nous avions ébauché avec lui au mois de mai de l'année dernière, fait en ce moment une pointe vers

le sud qui le conduira au moins jusqu'à Hasi Achourat au nord-est de Mabrouk. J'ai câblé à Tombouctou pour prévenir M. Chudeau; qui pourrait peut-être profiter de cette occasion, comme c'était primitivement son intention, pour revenir par un itinéraire nouveau en France à travers le Sahara. Je crains bien, il est vrai, que M. Chudeau ne puisse pas être à Tombouctou en temps utile. »>

Délimitation Congo-Cameroun. Les dernières nouvelles du commandant Moll, envoyées au président de la Société, sont de Koundé, le 12 mai dernier. «< Ici tout marche à merveille, écrit-il, et je n'éprouve que des satisfactions. Nous voici à Koundé et, grâce à cinq occultations bien observées, nous avons déjà déterminé ce point important du protocole. A la fin de ce mois la mission française n'aura plus aucun travail à faire an sud du sixième parallèle. Je pousse déjà des reconnaissances vers le nord. Nous sommes tous en parfaite santé et pleins d'ardeur. L'entente règne avec les Allemands; elle ne peut être meilleure.

<< Nos travaux ont marché beaucoup plus rapidement que je ne m'y attendais. Va-t-il en être de même dans le nord de Koundé? je l'ignore; mais je m'attends à plus de difficultés. Le pays n'est d'ailleurs pas du tout connu en dehors de l'itinéraire Löfler et de celui-ci je n'ai pas grand'chose à ma disposition. Quant à la situation du pays, nous n'y avons aucune influence et on me signale la population comme hostile. Tout cela retardera peutêtre un peu notre arrivée à Lamé et nos opérations. Néanmoins j'espère maintenant terminer ma mission au printemps prochain (1907). »

Chemin de fer du Cap au Caire. De Cape Town, le 20 février 1906, M. le consul Vossion, membre de la Société, nous a adressé la note suivante : « D'après les derniers renseignements que j'ai pu obtenir du Bureau central des Rhodesian Railways, établi au Cap, la ligne ferrée a atteint la rivière Kafoué, affluent de gauche du Zambèze; elle traversera cette rivière sur un pont qui est presque terminé. Un pont provisoire de bateaux sert au transport des matériaux. Il n'y aura donc aucun retard dans le mouvement en avant de la construction de la ligne. La rivière Kafoué est franchie en un point situé approximativement par 15°40′ de Lat. S. et 28° 40′ de Long. E. de Greenwich. De ce point, la ligne est construite sur une longueur de 109 milles, jusqu'aux mines de Broken Hill. La station de Broken Hill est située par 14o 35 de Lat. S. et par 28° 31' de Long. E.

((

Après Broken Hill, les arrangements financiers ne sont pas encore pris pour la continuation de la ligne, mais le délai ne saurait être long. En attendant la conclusion des négociations engagées à Londres et au Cap, il y a un groupe qui explore et prépare le terrain pour le tracé de la route de Broken Hill aux rives du lac de Tanganyika. Il n'y a aucun doute à avoir que la ligne conçue par Cecil Rhodes sera construite.

«La meilleure carte à consulter, celle qui sert du reste aux travaux de la maison Pauling et Cie qui a le contrat de la construction, est la carte de la Rhodesia, partagée en provinces et districts sous l'administration de la British South Africa Company en 1903, publiée à Londres par Edward Stanford, 12-14 Long Acre, London W. C.

<«< Dès que les travaux seront repris de Broken Hill au Tanganyika, et de là aux grands lacs, je me ferai un plaisir de vous en informer, en vous donnant les détails qui viendront à ma connaissance. >>

M. Le Myre de Vilers reçoit de M. le ministre des

Utilisation des chutes du Niger.

-

Colonies la lettre qui suit :

«M. le président,

«Mon prédécesseur n'avait pas manqué de faire part à M. le gouverneur général de l'Afrique occidentale française de votre désir d'obtenir les renseignements les plus complets sur les chutes du Niger avoisinant les régions où pourrait aboutir le Transsaharien en vue de leur utilisation éventuelle pour la traction électrique de ce chemin de fer.

<«< Par lettre, en date du 11 mai dernier, M. Roume m'a fait connaître que M. Millot, enseigne de vaisseau, membre de la mission hydrographique du Niger, avait été chargé d'étudier cette question.

«M. Millot se trouve actuellement dans le bief de Tombouctou à Niamey, et pourra, par suite, procéder à l'étude des nombreux rapides qu'on rencontre dans le fleuve après Ansongo.

« J'aurai soin de vous tenir au courant des résultats obtenus. >>

Cette mission spéciale a pour point de départ une libéralité faite à la Société.

La Société exprime à M. Leygues sa gratitude pour la suite qu'il a bien voulu donner à la démarche de M. Le Myre de Vilers.

L'étude à laquelle M. Millot se livre sur le cours du Niger complète les travaux de prédécesseurs tels que le lieutenant Brulard, de l'artillerie coloniale, qui lui-même succède au capitaine Fourneau et au commandant Lenfant.

Retour et départs d'explorateurs. - Nouvelles diverses.

A cette séance assistent deux

de nos collègues chargés tous deux de missions de la Société dans le Soudan égyptien. L'un est M. Bonnel de Mézières, administrateur des Colonies, dont les travaux ont été résumés dans une lettre qu'il nous écrivait du Caire, le 7 mai, et que nous avons publiée en juin. Un rapport très substantiel fait suite à cette missive et donnera lieu à plusieurs notes détaillées sur les questions économiques, politiques et scientifiques qu'il lui a été donné d'aborder.

Quant à M. Charles Alluaud, qui cette fois encore, a été accompagné dans son voyage par Mme Alluaud, il vient d'étudier particulièrement la faune du bassin du Nil bleu et de ses affluents entre Khartoum et la frontière abyssine.

D'autres de nos collègues, également présents à cette réunion, sont sur leur départ : M. Pelliot et ses deux collaborateurs, qui, dans une quinzaine, prendront le chemin de l'Asie centrale pour y accomplir une longue et savante exploration dont nous avons déjà signalé l'intérêt 1; M. Marc-Bel qui se rend au Congo français avec un but scientifique, économique et industriel. La topographie de la région entre le Niari et le bas Congo n'est encore qu'ébauchée et sa géologie est moins avancée encore. Il s'agit plus spécialement de l'étude minière du bassin cuprifère du Niari, dont le centre est M'Boko-Songho. La création d'une voie de communication sans doute une voie ferrée paraît s'imposer pour faciliter l'exploration de cette mine. M. Bel emmène avec lui M. Devès, ancien élève de l'École des mines d'Alais, quatre chefs mineurs, un officier topographe et géodèse du Service géographique de l'Armée et un médecin naturaliste.

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La correspondance comprend encore cet extrait du Journal de Saint-Pétersbourg, du samedi 14 avril 1906, sur le Trans-Alaska-Sibérien : « La commission spéciale nommée par Sa Majesté l'Empereur, pour régler les conditions d'exécution du chemin de fer de Kansk au détroit de Behring, vient de terminer ses travaux. Les délégués des différents ministères et les délégués spéciaux qui composaient la commission, avaient tenu à s'entourer des avis des hommes les plus compétents en matière technique, économique et stratégique; car, sur ces deux derniers points, d'importantes modifications au tracé de la voie ferrée avaient été proposées par M. Loïcq de Lobel, délégué du syndicat américain. Sans s'arrêter aux objections, d'ailleurs peu sérieuses, qui furent présentées, la commission a approuvé, article par article, toutes les conditions soumises par le syndicat américain, qui de son côté avait souscrit aux obligations que lui imposait le gouvernement impérial.

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Enfin deux notes sont parvenues au président, l'une de M. E. Laîné, de la Société de Géographie de Lille, au sujet d'une ingénieuse montre boussole-solaire, munie d'un cadran de vingt-quatre heures, d'une lecture facile et permettant de s'orienter rapide

1. La mission Pelliot a quitté Paris le 15 juin; elle était à Moscou le 19. Un télégramme adressé à M. le professeur Léon Vaillant par son fils, médecin de l'expédition, le 25 juin, lui annonce

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