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Présentement, elle n'est peuplée que de 9 000 habitants qui vivent là dans un état de civilisation rudimentaire. Ils sont divisés en deux sectes, Senoussites et Madanites, en guerre entre elles, quand elles ne sont pas obligées de se réunir pour repousser l'ennemi commun le Bédouin du désert. S. A. le khédive, désireux de se rendre compte par lui-même de ce qu'il était possible de faire pour améliorer le sort des habitants, avait décidé de la visiter. Le capitaine eut l'honneur d'être invité à l'accompagner. Il partit donc le 11 février d'Alexandrie par le chemin de fer que le khédive fait construire à ses frais dans la Marmorique, en compagnie d'un médecin, d'un chimiste, chargés d'étudier le paludisme et et aussi d'un jeune archéologue allemand. Après avoir fait, en un jour, les 132 kilomètres du chemin de fer, les voyageurs prirent un automobile qui leur permit de rejoindre leur hôte. Le temps fut froid pendant ce voyage. Jamais le thermomètre ne marqua plus de 3o à sept heures du matin, et plus de 19o à deux heures de l'après-midi.

De la Marmorique à Siouah. Ce désert de la Marmorique revêt plusieurs formes, tantôt aride, tantôt tapissé d'une végétation touffue. D'ailleurs toute la région était cultivée autrefois. On en tirait du grain et auprès du lac Mariout un raisin renommé, des figues et quelques légumes. Le 13 février, vers onze heures, la suite khédiviale arrivait en vue de Mersa Matrouh. Ce point appelé jadis Parotonium, fut un port assez important pour abriter la flotte d'Alexandre et pour offrir un asile à celle d'Antoine battu à Actium, courant après Cléopâtre. Aujourd'hui ce n'est plus qu'un des centres de la pêche des éponges où s'installe de mai à octobre une assez nombreuse colonie grecque. Là fut organisée la caravane. Elle comprenait 304 chameaux ou dromadaires, 44 chevaux et 206 hommes. Les chameaux portaient surtout l'eau nécessaire aux hommes et aux chevaux. Le départ fut facile et les 14 et 15 février le camp fut dressé près de citernes, qui datent de trois époques reculées. Le 16, une autre citerne fournit assez d'eau (4 à 5000 litres) pour toute la caravane. Le lendemain, on pénétrait tout à fait dans le désert, surveillant les guides, la boussole à la main et suivant la route que les caravanes ont tracée en pistes parallèles. On traversa pendant quatre jours un plateau uniforme de 208 kilomètres de large, qui n'offre pas une aspérité, pas un mouvement du sol. Tous les jours on levait le camp à six heures et on marchait jusqu'à cinq heures et demie ou six heures, afin d'avoir juste assez de jour pour dresser les tentes. Le 20, vers quatre heures du soir, quelques monticules se dressèrent à l'horizon; c'était la limite sud du désert. Trois brèches sont connues des guides dans la falaise qui borde le plateau.

Description et constitution de l'oasis du Siouah. Ce qui frappe en descendant dans la dépression, c'est l'étendue de cette oasis: 50 à 55 kilomètres sur une largeur variant de 3 à 12 kilomètres. Elle est loin d'être cultivée partout. Sa surface entière est uniformément composée d'une couche de sel épaisse de 20 à 40 centimètres. Le 21 au matin eut lieu l'entrée officielle. La ville se présentait au fond, bâtie sur une colline qu'une autre domine à l'ouest. Trois cents sources ont miné la surface salée du sol, formant des bassins dont ont peut faire monter le niveau par la pression même des sources. L'eau est dirigée par des rigoles à travers les carrés de terre que l'on veut irriguer, et qui sont entourés de petits talus pour laisser l'eau s'infiltrer lentement. Cette terre est d'une fertilité merveilleuse. Les dattiers y donnent un fruit supérieur à celui de l'Égypte et les olives fournissent plus de la moitié de leur poids d'huile. Malheureusement, les eaux sont sans écoulement et deux grands lacs se sont formés, alimentés eux-mêmes par des sources inutilisées.

Le plus petit a 5 kilomètres de long sur 2 de large; le plus grand, 10 à 12 sur 4 à 5, avec un niveau de 50 centimètres supérieur à celui du petit. L'eau de source contient peu de sel; elle est donc potable; sa température varie de 19o à 29o. Plusieurs sources enfin, dégagent de l'acide carbonique qui fait bouillonner l'eau par instant.

Cette oasis, qui renferme peu de vestiges archéologiques, est administrée par un mamour et cinquante agents de police changés tous les ans. L'impôt qu'elle donne s'élève à 44 528 fr. dont 23 000 fr. sont dépensés pour l'administration. Il est perçu par famille et le chef ou cheikh en est responsable. Les trente cheikhs forment une assemblée qui

élit huit membres constituant un tribunal que préside le mamour et qui juge au civil et au criminel.

A la suite de la visite du khédive, ce qui bouleversera la vie intérieure de l'oasis, ce sera la création d'une piste carrossable, tracée à travers le désert en suivant la ligne la plus directe. Ainsi, mis en communication directe et constante avec l'Egypte, les habitants ne pourront plus maintenir leurs esclaves dans une dépendance aussi étroite.

Leurs produits s'échangeant, la richesse achèvera leur transformation. Plus tard, le chemin de fer que construit le khédive assurera leur prospérité. L'an dernier, il a transporté 22 500 tonnes de marchandises payantes et délivré 132 000 billets. La paille d'orge, qui ne se vendait pas jadis, vaut 10 fr. 40 la charge du chameau. Ainsi la richesse s'annonce et un avenir nouveau s'ouvre à ce pays, grâce à l'initiative du khédive qui consacre toute son activité à cette noble fin « la grandeur de sa patrie ».

FRÉDÉRIC LEMOINE.

M. le président s'est fait l'interprète du sentiment unanime en félicitant M. le capitaine de Saint-Exupéry dont l'exposé méthodique et clair, fait dans une langue très pure et illustré par de fort belles photographies, a particulièrement intéressé l'auditoire. L'étude précise de l'œuvre menée à bien par l'Angleterre dans ce riche pays, révèle l'esprit sagace et observateur du brillant officier. S'il a rendu un juste tribut d'éloges à l'ardeur et à l'intelligence de ses collègues anglais aux colonies, il a prouvé qu'il saurait, à l'occasion, rivaliser avec eux par les connaissances, l'activité et l'énergie.

Membres admis.

Mme la baronne Henry de ROTHSCHILD.

MM. HYDE (James K. Hyde).

DELACROIX.

le colonel BOUGON.

MM. BOUGON.
PSICHARI.

le Dr KÉRANDEL.
AGUILLON (Gabriel).

Candidats présentés.

M. CHAUTARD (Jean), chef du Service géologique et des mines de l'Afrique occidentale française, présenté par MM. LE MYRE DE VILERS et Louis GENTIL.

M. NIVOIT (Paul), présenté par Mme BEL et M. LE MYRE DE Vilers.

Séance du 15 juin 1906.

Présidence de M. le baron de GUERNE.

Congrès de Dunkerque.

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Dans une improvisation charmante, M. Dumont, maire de Dunkerque, qui a pris place au bureau, esquisse à grands traits le programme des travaux du congrès national des sociétés françaises de géographie qui se réunira dans cette ville à la fin de juillet. Le 29, en effet, aura lieu l'ouverture solennelle du congrès. Le travail des sections commencera le lendemain et se poursuivra jusqu'au 2 août. Entre temps, des congressistes visiteront le port, les ateliers, le sanatorium de Zuydcoote et feront une excursion à Tourcoing, puis du 3 au 6 août un excursion maritime à bord d'un paquebot

et La Haye, Flessingue et Middelburg, Cassel seront le principal attrait de cette agréable tournée. Des renseignements circonstanciés sont, d'ailleurs, fournis directement à tous ceux qui en font la demande à M. Georges Majoux, secrétaire général de la Société de géographie de Dunkerque. Ajoutons que M. Deman, président du comité d'organisation, a tout mis en œuvre pour assurer le succès de cette session à lequelle M. Guillain a pris un intérêt très vif. M. Dumont dit encore l'accueil que la ville et le conseil municipal préparent aux congressistes. Il se félicite ensuite de l'appui scientifique que lui apportera la Société de géographie de Paris pour l'étude des graves intérêts nationaux et coloniaux qui se rattachent à la ville et à son port.

Get appel sera certainement entendu et le président espère que ses collègues se joindront nombreux à lui pour se rendre à l'aimable invitation, faite au nom de la Société de géographie de Dunkerque comme au nom de la ville par M. Dumont, dont l'allocution a obtenu un véritable succès.

Exposition coloniale de Marseille. Collection des ouvrages publiés par la commission des publications et notices. Aux cinq volumes de cette collection que nous avons signalés dans La Géographie de mai s'en ajoutent aujourd'hui quatre autres que nous nous faisons un devoir de mentionner. Ce sont d'abord les deux premiers tomes de la série intitulée Les colonies françaises au début du XXe siècle (1900-1903).

Le tome I entièrement consacré à l'Algérie par MM. F. Nicollet et G. Valran, et à la Tunisie par M. E. Toutey, s'ouvre sur une préface et une introduction de M. Paul Masson, dont nous avons déjà eu l'occasion de noter l'excellent ouvrage.

Le tome II est fait par l'actif et sympathique secrétaire général de la Société de géographie de Marseille, M. Jacques Léotard, avec la collaboration de MM. Tesseire, Rampal, Gasquet et Samat pour l'Afrique occidentale. M. Gerin-Ricard s'est chargé du Congo, MM. P. Roubaud de la Côte des Somalis, H. Bardou de Madagascar, A. Duranty de la Réunion, Mayotte, les Comores.

Les deux autres volumes concernent l'Industrie des pêches aux colonies sous la signature de MM. Darboux, Cotte, Stephan, van Gaver. Grâce à eux des renseignements épars sur cette importante question trop peu connue sont maintenant groupés et coordonnés, œuvre qui ne sera pas moins appréciée des savants dont les recherches sont ainsi simplifiées, qu'aux coloniaux désireux de développer nos richesses coloniales et les moyens de les utiliser.

La collection formera un ensemble de treize volumes grand in-8, tous publiés chez Barlotier, imprimeur à Marseille. Trois d'entre eux ne paraîtront qu'après la clôture du congrès.

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Congrès colonial français. Ce congrès, le quatrième depuis la fondation des congrès coloniaux français, comporte le programme suivant Le 18 juin, jour de l'ouverture, conférence de M. Ét. Clementel, ancien ministre des Colonies, sur l'expérience coloniale; le 19, conférence de M. P. Guieysse, ancien ministre des Colonies sur la liberté douanière aux colonies; le 20, conférence de M. Caillaux, ancien ministre des Finances sur la politique coloniale économique. Ces trois séances plénières auront lieu sous la présidence de M. François Deloncle, député de la Cochinchine. Un banquet, présidé par M. Georges Leygues, ministre des Colonies, terminera cette session. Quant aux travaux des sections ils ne comprennent pas moins de dix-huit catégories et portent sur l'organisation civile des colonies, la législation et la jurisprudence, les intérêts économiques, les réformes administratives et fiscales, les transports et communications, le peuplement et la maind'œuvre, la médecine, l'enseignement, les intérêts extérieurs de la colonisation française l'industrie minérale, la presse coloniale véritable encyclopédie dans laquelle chacun peut s'attacher aux études qui sont de sa compétence et fournir ainsi utilement son tribut.

Les obsèques du lieutenant Grillières. M. le colonel Grillières nous annonçait, le 8 juin, que les restes de son fils venaient d'ètre transportés en France et que les obsèques

auraient lieu le 13 à Carcassonne. La Société n'a pas manqué de s'associer, en cette douloureuse circonstance, au deuil du colonel Grillières. Celui-ci prépare un recueil de notes laissées par l'héroïque explorateur et suivant le désir de sa famille elles seront publiées sous le patronage de la Société de géographie.

Mission Lancrenon au Congo français. Le lieutenant Lancrenon, de l'artillerie coloniale, désigné pour servir au territoire du Tchad, parti de France le 15 mars 1905 pour se rendre à son poste, a été retenu au passage à Brazzaville par M. le commissaire général Gentil et chargé par ce dernier d'organiser et de commander une mission spéciale. Cette mission avait pour but de reconnaître le pays compris entre la Sangha et le Logone et de déterminer les routes à suivre pour relier Carnot, sur la Sangha, à Lai sur le Logone.

Ce vaste territoire était en grande partie inconnu. En 1901, le capitaine Löfler, parti de Carnot avec une mission nombreuse pour gagner Lai, ne trouvant pas de guides, éprouvé par le manque d'eau et de vivres, n'avait pu continuer sa route vers le nord et avait dû se rejeter vers l'est pour aboutir au Chari en amont de Bousso. Il avait descendu le Chari, suivi la dépression du Toubouri, et était revenu à Carnot par Léré N'gaounderé et Koundé. Aucune de ces deux routes, d'aller et retour, dont la dernière se trouve en grande partie sur le territoire allemand ne pouvait être utilisée.

Depuis, aucune autre tentative n'avait été faite et cependant la colonie avait un grand intérêt à ouvrir cette route, notamment pour permettre le transport facile des chevaux et des bœufs qui abondent autour de Lai, vers la Sangha et le Congo où on en manque complètement.

La mission fut difficile à organiser en raison des ressources très faibles dont on disposait et aussi des souvenirs de la mission Löfler qui était revenue après avoir perdu plus de la moitié de son effectif. Aucun porteur ne voulait s'engager. Enfin, grâce aux efforts du capitaine Bailly, commandant du cercle de Carnot, elle put se former et partir de Carnot le 5 juillet 1905. Elle comprenait environ 25 personnes le lieutenant commandant; les deux sergents d'infanterie coloniale Chevriaux et Delanef; un représentant de la Société de la Haute-Sangha qui participait aux frais de l'expédition: M. Hacquin; des tirailleurs; des auxiliaires Bayas armés de mousquetons, enfin des porteurs. Elle se dirigea vers Koundé puis de là, au nord est vers Lai. Elle reconnut un système orographique et fluvial très important. De fortes rivières: la M'Béré, la N'Gou, le Lim, etc., descendent des plateaux de l'Adamaoua, vers le Logone et le Chari en suivant des vallées sauvages et encaissées. La N'Gou présente une vraie cataracte de plus de 100 mètres de hauteur. Comme montagnes, la mission a relevé principalement le Gaoulougou qui domine la vallée de M'Béré et surtout le Boumbabal, à quelques kilomètres du Logone, d'où l'on domine toute la plaine du Logone et une grande partie de la région précédemment traversée.

La mission est arrivée au Logone vers le Boumbabal, sans autres incidents que des détours inutiles dus à de faux renseignements, au milieu de populations paisibles, dont certaines ignoraient même l'existence des blancs et d'autres étaient heureuses de pouvoir espérer une protection contre les tribus du territoire allemand; elle a traversé le Logone et s'est engagée dans la vaste plaine du pays Laka. Là, le passage a été moins facile elle a été attaquée à plusieurs reprises par les Lakas; puis elle s'est trouvée sans guides et a failli se perdre au milieu des marécages et des plaines inondées. Enfin, elle a pu arriver à Lai le 4 septembre n'ayant perdu qu'un ou deux hommes après avoir parcouru en 41 jours 630 kilomètres depuis Koundé en pays entièrement inconnu.

Les mesures prises pour le retour de la mission n'ayant pu être exécutées, le lieutenant Lancrenon a dû la ramener lui-même à Carnot. Il a quitté Lai le 26 septembre avec M. Hacquin et tout le personnel noir, puis il a atteint Boumbabal et, de là, Carnot par un itinéraire direct sans passer par Koundé. Il est arrivé à Carnot le 6 novembre et c'est là que la mission a été licenciée. Le lieutenant a dû ensuite descendre lui-même à Nola où

par le commandant Moll à qui il a donné tous les renseignements qui pouvaient lui être utile, il est ensuite remonté à Carnot d'où il est parti le 23 décembre avec 8 tirailleurs et 30 porteurs pour se diriger vers Boumbabal et le Logone par un troisième itinéraire dans une région très montagneuse précédemment traversée en partie par le capitaine Löfler. Ce dernier trajet, de Carnot au Logone, a été effectué en 17 jours avec une vitesse moyenne de 29 kilomètres par jour. Arrivé le 8 janvier à Boumbabal, le lieutenant y a trouvé le sergent Coquel venu de Lai avec des pirogues. Ce dernier a repris avec l'escorte et les porteurs le chemin de la Sangha et le lieutenant est descendu, en cinq ou six jours, avec les pirogues à Lai où il est arrivé après avoir relevé près de 2 000 kilomètres d'itinéraires et d'où il a pu enfin gagner Fort-Lamy.

H.

Asie Mineure et Syrie, par M. Eugène Gallois. En artiste, M. Gallois dépeint à larges traits cette presqu'île à laquelle on a donné le surnom d'Asie Mineure. Il rappelle sa configuration générale avec ses côtes capricieusement découpées, surtout en face de la Grèce. Il en fait ressortir les avantages: littoral baigné par les flots bleus, offrant des abris merveilleux, des ports naturels, garni à l'extérieur d'une ceinture protectrice d'iles et ilots plus ou moins égrenés, terres aux silhouettes pittoresques, entre lesquelles il est délicieux de se glisser, pays bénis du ciel où tout pousse à souhait, produisant des vins justement réputés dès l'antiquité. Puis, sur le continent, ce sont des vallées plus ou moins larges, aux sinuosités fantaisistes, arrosées par des fleuves d'importance inégale, courant parfois torrentueux ou se prélassant mollement en lacets capricieux comme le Méandre. Ils fécondent des plaines riches en cultures variées. Le pays se prête aussi d'une façon merveilleuse à la sériciculture; par endroits, ce sont de véritables forêts de figuiers, rappelant un peu les « huertas » du sud de l'Espagne, comme aspect. Enfin la vigne alimente un important commerce de raisins secs.

Le sol de l'Asie Mineure et de la Syrie est accidenté, c'est un enchevêtrement de collines, voire de montagnes formant les lignes de partage des eaux qui se déversent soit au nord (dans la mer Noire), soit à l'ouest et au sud (dans la Méditerranée), et aussi de massifs ou de véritables chaînes, avec des sommets de 2000, 3 000 mètres, comme dans le Taurus; certains se terminent près de la mer en imposantes falaises, comme dans le sud de la presqu'ile en particulier. D'autres montagnes se dressent parfois isolées, comme le mont Argée, colossale pyramide de 4 000 mètres de hauteur. Quelques-uns de ces sommets paraissent être d'anciens volcans. Enfin l'Asie Mineure présente dans sa partie centrale un vaste plateau, d'une altitude moyenne d'un millier de mètres, dont l'aspect rappelle celui des plateaux de l'Atlas. Quelques chaînons montagneux en rompent la monotonie. A l'intérieur du plateau s'étendent de véritables déserts comme le désert salé et des bassins fermés qui forment des lacs, aux dimensions variables suivant la saison, et parfois plus ou moins éphémères comme les chotts algériens. Mais certains de ces lacs, par le charme pittoresque de leur encadrement, pourraient soutenir la comparaison avec ceux d'Europe. Parmi eux il en est de fort vastes, mais malheureusement souvent aussi les bords en sont marécageux et dégagent des miasmes pestilentiels. Rien d'étonnant par conséquent à ce que le paludisme sévisse plus ou moins en ces contrées plutôt déshéritées.

Climat et habitants. D'une façon générale le pays est peu boisé ou plutôt déboisé en quantité d'endroits, aussi le climat a-t-il dù subir des modifications dans le cours des siècles. Sur les côtes et dans les îles plus particulièrement, la température est agréable et assez modérée quoique l'été il y fasse quelquefois un peu chaud et même en certains endroits cette chaleur est rendue plus désagréable et fatigante par l'humidité, mais sur les plateaux c'est autre chose, on y est sous le régime climatologique continental, les hivers y sont parfois rigoureux, certaines périodes estivales chaudes, et on n'y connaît peu ou pas ces délicieuses transitions du printemps et de l'automne, comme dans nos contrées privilégiées.

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