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Rapport d'ensemble

sur la

situation financière de la Société de Géographie

(1821-1905)

Dans son discours d'ouverture de l'assemblée générale d'avril dernier, M. Le Myre de Vilers annonçait, en esquissant à larges traits un état des finances de la Société de Géographie, que la commission centrale publierait, cette année, un rapport d'ensemble sur sa gestion.

Ce travail, qui porte sur quatre-vingt-cinq années, a nécessité de longues et laborieuses recherches, dont le mérite revient à M. Aubry, agent de la Société, qui les a consignées, suivant nos indications, dans une série de tableaux.

Si aride que soit la lecture de ces statistiques, nous croyons utile de les reproduire, les chiffres ayant leur éloquence et permettant à tous ceux qui s'intéressent à la vie de la Société d'en suivre le cours, et ainsi de se faire une opinion directe, personnelle, sur l'emploi des fonds mis, depuis l'origine, à sa disposition.

Les recettes sont principalement constituées par les cotisations annuelles, auxquelles s'ajoute, depuis 1879, le produit des locations des salles, puis par les dons et legs, enfin par les souscriptions et subventions.

Les dépenses concernent l'administration intérieure, les séances, la bibliothèque, les publications, les prix, les subventions accordées aux géographes et aux explorateurs, les œuvres d'assistance qui se sont fondées au sein de la Société ou lui ont fait retour, enfin, sous une rubrique spéciale, les sommes engagées dans la construction de l'hôtel de la Société.

RECETTES

1° Cotisations. S'il n'est pas exact de dire que l'activité d'une société se mesure au nombre de ses membres, il n'en est pas moins vrai qu'une asso

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ciation se soutient surtout par un recrutement régulier, les cotisations constifuant son principal moyen d'action.

FIG. 5.

Un coup d'œil jeté sur la courbe tracée de 1821 à 1876 par V. A. MalteBrun et continuée jusqu'à 1906 par MM. Jackson et Jules Girard, permettra de suivre, année par année, la marche de la Société et le mouvement de ses membres. (Voir le graphique ci-joint, figure 3.)

En s'y reportant on constate que les débuts furent heureux. Commencer avec 217 membres c'était un résultat tout à fait à l'honneur de l'élite qui, à l'appel de Barbié du Bocage, Fourier, Jomard, Langlès, Letronne, MalteBrun, de Rossel et Walckenaer, se rendit, le 15 décembre 1821, à l'Hôtel de Ville de Paris pour y jeter les bases de la société nouvelle.

Après quelques hésitations la courbe s'éleva jusqu'aux approches de 400. En 1827, en effet, 378 membres étaient inscrits; mais, dix ans après, les fluctuations s'effectuaient aux environs de 150, pour tomber à 101 en 1850, chiffre minimum où soient descendues les inscriptions. La Société, malgré la pénurie de ses membres, avait pris rang parmi les corps savants; de hautes personnalités telles que Laplace, Cuvier, Villemain, Dumas, Dumont d'Urville, l'illustraient; c'était une académie dont les discussions toujours intéressantes, mais souvent spéciales, n'attiraient qu'un public restreint. Quatorze années encore la courbe cheminera lentement avant d'atteindre, en 1864, le chiffre de 270 membres, mais dès lors elle gravit une pente rapide, interrompue seulement en 1870, pour atteindre le faite, avec 2478 membres, en 1885. Le phénomène inverse se produit ensuite pendant une décade; puis, en 1897, arrêt dans la chute. La Société, qui n'a plus que 1 957 membres, reprend bientôt sa marche en avant. En avril 1906, elle comptait 2166 adhérents, soit un gain de 200 membres en ces dix dernières années.

Si du mouvement des inscriptions nous passons à celui des capitaux nous remarquons que, dès la fin de l'exercice 1821-1822, les comptes accusent une recette de 10 740 francs et un excédent de 6 892 francs. Trois ans plus tard, les recettes dépassent 20 000 francs et le capital 26 000 francs. De tels résultats semblaient autoriser des dépenses; aussi la commission centrale, désireuse de justifier son existence par des actes et des travaux scientifiques, vota-t-elle des récompenses aux voyageurs, publia-t-elle des mémoires originaux et décidat-elle peu après, qu'un prix de 10 000 francs serait attribué au premier Français qui visiterait Tombouctou. C'était compter sur le développement progressif de la Société. Au contraire, un ralentissement se produisit dans le recrutement; le fléchissement de la courbe des membres détermina une baisse rapide dans les recettes et le capital. Le capital ne s'est jamais maintenu au-dessus de 17108 francs pendant le gouvernement de Juillet, mais il s'est affaissé

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ciation se soutient surtout par un recrutement régulier, les cotisations constifuant son principal moyen d'action.

Un coup d'œil jeté sur la courbe tracée de 1821 à 1876 par V. A. MalteBrun et continuée jusqu'à 1906 par MM. Jackson et Jules Girard, permettra de suivre, année par année, la marche de la Société et le mouvement de ses membres. (Voir le graphique ci-joint, figure 3.)

En s'y reportant on constate que les débuts furent heureux. Commencer avec 217 membres c'était un résultat tout à fait à l'honneur de l'élite qui, à l'appel de Barbié du Bocage, Fourier, Jomard, Langlès, Letronne, MalteBrun, de Rossel et Walckenaer, se rendit, le 15 décembre 1821, à l'Hôtel de Ville de Paris pour y jeter les bases de la société nouvelle.

Après quelques hésitations la courbe s'éleva jusqu'aux approches de 400. En 1827, en effet, 378 membres étaient inscrits; mais, dix ans après, les fluctuations s'effectuaient aux environs de 150, pour tomber à 101 en 1850, chiffre minimum où soient descendues les inscriptions. La Société, malgré la pénurie de ses membres, avait pris rang parmi les corps savants; de hautes personnalités telles que Laplace, Cuvier, Villemain, Dumas, Dumont d'Urville, l'illustraient; c'était une académie dont les discussions toujours intéressantes, mais souvent spéciales, n'attiraient qu'un public restreint. Quatorze années encore la courbe cheminera lentement avant d'atteindre, en 1864, le chiffre de 270 membres, mais dès lors elle gravit une pente rapide, interrompue seulement en 1870, pour atteindre le faite, avec 2478 membres, en 1885. Le phénomène inverse se produit ensuite pendant une décade; puis, en 1897, arrêt dans la chute. La Société, qui n'a plus que 1 957 membres, reprend bientôt sa marche en avant. En avril 1906, elle comptait 2 166 adhérents, soit un gain de 200 membres en ces dix dernières années.

Si du mouvement des inscriptions nous passons à celui des capitaux nous remarquons que, dès la fin de l'exercice 1821-1822, les comptes accusent une recette de 10 740 francs et un excédent de 6 892 francs. Trois ans plus tard, les recettes dépassent 20 000 francs et le capital 26 000 francs. De tels résultats semblaient autoriser des dépenses; aussi la commission centrale, désireuse de justifier son existence par des actes et des travaux scientifiques, vota-t-elle des récompenses aux voyageurs, publia-t-elle des mémoires originaux et décidat-elle peu après, qu'un prix de 10 000 francs serait attribué au premier Français qui visiterait Tombouctou. C'était compter sur le développement progressif de la Société. Au contraire, un ralentissement se produisit dans le recrutement; le fléchissement de la courbe des membres détermina une baisse rapide dans les recettes et le capital. Le capital ne s'est jamais maintenu au-dessus de 17108 francs pendant le gouvernement de Juillet, mais il s'est affaissé

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