MM. POTIER T'Abbé), Curé de Saint-Etienne de Beauvais. QUESTE (l'Abbé), Curé de Rue-Saint-Pierre. QUESTIER (l'Abbé), Curé de Thury-en-Valois. RENET (l'Abbé), Directeur au grand-séminaire de Beauvais. RICHARD (Achille), ancien Entrepreneur, à Beauvais. RODIN (Hippolyte), Maître de pension à Beauvais. SALIS (Comte de), Conseiller général, à Beauvais. TARTIGNY (de), Conseiller général, au château de Tartigny. VÉRITÉ, Horloger-Mécanicien à Beauvais. VUATRIN, Propriétaire à Beauvais. WEIL, Architecte à Beauvais. YANVILLE (COUSTANT D'), Chef d'escadron au 3o lanciers. MEMBRES CORRESPONDANTS. BADIN O., Administrateur de la Manufacture impériale de tapisseries des Gobelins et de Beauvais. BAECKER (de) *, Inspecteur des monuments historiques, à Norpeen (Nord). Bosc père, Propriétaire, Artiste graveur, à Paris. Bosc fils, Intendant militaire. COCHET (l'Abbé,, Inspecteur des monuments historiques CONSTANTIN, Professeur d'histoire au lycée impérial de DROUET, Naturaliste à Troyes. DUSUZEAUX, Directeur de la ferme-école du Mesnil-Saint- GÉRIN (l'Abbé, Professeur à l'institution de Saint-Vincent, GOMART, Correspondant du ministère de l'instruction publique, Secrétaire du comice agricole de Saint-Quentin. MM. HERSAN, ancien Instituteur communal de Boury, à Gisors. HETTE, Directeur de la sucrerie de Bresles. JORRY (l'Abbé), Curé de l'Abbaye-sous-Plancy (Aube), Membre LABOISSIÈRE, Suppléant de justice de paix, à Paris. LEMONNIER (Céran), Docteur en médecine, Inspecteur des MAINDREVILLE (Gaston de), Officier de la marine impériale. PEAUCELLE, Employé à la conservation des hypothèques POQUET (l'Abbé), Secrétaire de la Société Académique de REY (Jules), Conservateur du Musée, à Troyes. VÉRET, ancien Chirurgien militaire, à Péronne. SECTION D'ARCHÉOLOGIE ET D'HISTOIRE. LE DOCTEUR ÉMILE BORDES. Lu dans la séance du 16 mars. MESSIEURS, Parmi les Sociétés savantes, les unes traitent de matières qui touchent directement à des intérêts pratiques de premier ordre; d'autres, plus modestes dans leur but, s'occupent de sciences purement théoriques ou spéculatives; mais quel que soit leur programme et à quelque titre qu'elles se recommandent à la considération publique, chacune d'elles se regarde comme constituant une même famille; de là cette sorte de solidarité entre les membres d'une même Société; de là ce soin vigilant, ces précautions jalouses qui président au recrutement des titulaires nouveaux; de là surtout, Messieurs, cette pieuse coutume de retracer les traits et le caractère de ceux que la mort a moissonnés, pour fixer leur mémoire dans l'esprit de ceux qui survivent. C'est pourquoi, comme une famille est glorieuse d'enregistrer les vertus ou les hauts faits de ses enfants, la Société Académique de l'Oise, fière des membres qui l'ont illustrée, cite avec orgueil le nom du savant et laborieux secrétaire que la mort vient de lui enlever, et en honorant une mémoire si chère elle s'honore à ses propres yeux. En effet, Messieurs, jamais hommage ne fut mieux mérité; jamais non plus, flatterie ne fut moins nécessaire, tant l'éloge s'impose de lui-même et s'élève naturellement à la hauteur de la vérité, quand il est question du docteur Marie-Jean-BaptisteEmile Bordes, secrétaire pendant plus de seize années de cette compagnie savante. Né à Beauvais en 1820, notre compatriote semblait destiné à devenir médecin; son grand-père exerçait la médecine dans nos murs, et personne ici n'a perdu le souvenir de son père, ancien chirurgien de la grande armée, qui vint au commencement de la Restauration se fixer dans cette ville, où sa mémoire est devenue populaire, et son nom resté synonyme de dévouement et bonté pour les malades. Témoin d'une vie si bien remplie et de talents si largement mis à la disposition d'une vaste clientèle, séduit d'ailleurs par l'attrait puissant et toujours nouveau que promet l'étude des sciences médicales à certains esprits chercheurs, Emile Bordes, après de brillantes études au collége de Beauvais, embrassa la carrière de son père. Il eut la bonne fortune de rencontrer à Paris un de nos compatriotes, homme d'un esprit distingué, fils de ses œuvres, qui laissera, dans la spécialité qu'il a embrassée, un nom des plus recommandables, et dont l'appui près des célébrités médicales contemporaines, devint précieux pour lui. Ceux-là seuls comprendront l'importance d'une pareille protection, qui, livrés à euxmêmes, sans guide, dans ce dédale de cours d'une Faculté, au milieu de nombreux services de médecine affectés à des maladies spéciales, errent sans fil conducteur et éprouvent amèrement le singulier ennui de l'embarras des richesses. En effet, ce qui est un avantage sérieux, une ressource précieuse pour l'étudiant qui a pu discerner sa voie et diriger sûrement ses pas, reste un chaos impénétrable, une mêlée confuse pour celui dont une main amie n'est pas venue guider la marche incertaine. Savoir où l'on va, marcher droit au but, sacrifier l'accessoire au principal, telle est la devise de tout homme sérieux qui entreprend l'étude d'une science d'application, surtout d'une science aussi pratique que la médecine; telle fut le plan adopté par notre studieux confrère et qui lui permit, dès l'âge de vingt-six ans, de recevoir le titre tant ambitionné de docteur en médecine. Qu'on est fier, Messieurs, à cet âge d'or de la vie, en pleine jeunesse, alors que l'avenir s'ouvre radieux et plein d'espérances, quand les rêves brillants, enfants de l'imagination, semblent revêtir pour quelque temps une forme réelle, qu'on est fier de ce diplôme, et que la vie paraît belle à mener! C'est un sentier fleuri où l'on s'élance avec allégresse : le désir de réussir, le besoin de se dévouer pour des malades à soi, de leur appliquer tel remède nouveau, dont les journaux disent merveille, semblent aplanir toute difficulté et faciliter le succès. Ce fut dans ces sentiments que notre futur collègue quitta l'école, pour aborder les épreuves nouvelles de la vie pratique. A son arrivée à Beauvais, la fortune parut lui sourire. Son père, à la tête d'une clientèle fort étendue, devait l'initier à l'exercice de son art, tout en le recommandant à la confiance des malades qu'il visitait chaque jour; en outre, il était médecin de plusieurs établissements publics, et il avait lieu d'espérer que son fils lui succéderait dans ces emplois, moins lucratifs qu'honorifiques, mais ardemment recherchés, en raison de la considération dont jouissent leurs titulaires. Ces prévisions se réalisèrent pour la plupart. Ceux de vous, Messieurs, qui ont connu le docteur Emile Bordes, à cette époque, se le rappelleront sans peine d'une taille au-dessus de la moyenne, il était aussi vigoureux de corps que d'esprit et doué de cette force physique indispensable au médecin, pour suffire aux laborieuses et continuelles dépenses d'une fatigue de chaque jour. Son maintien sérieux et froid donnait à toute sa personne un caractère de sévérité, à laquelle ajoutait encore sa physionomie grave et pourtant si expressive. Vous voyez encore, Messieurs, cette figure d'un teint mat, éclairée par un beau front, sous lequel brillaient deux yeux. bruns, dont la ferme expression semblait indiquer une volonté inflexible, cette bouche railleuse quelquefois et cependant si bienveillante; encadrez ces traits d'un ovale régulier, donnezleur le relief qui ajoutaient des sourcils, une barbe et des cheveux noirs, vous aurez à peu près le portrait du docteur Bordes, au moment de ses débuts parmi nous. Il n'attendit pas longemps la distinction qui devait, tout d'abord, le désigner à la confiance publique, et ce fut, pour ainsi dire, en arrivant qu'il reçut le titre de médecin-adjoint des hospices de Beauvais. Il sut si bien s'y concilier l'estime et la sympathie générales, qu'à une époque de bouleversement peu |