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tretenir l'Académie (Comptes rendus, p. 260). Mais les événements politiques, qui ont agité le Midi cet été, ont rendu impossible toute campagne archéologique dans la région, et nous avons dû reporter ce projet à l'année 1908. II. Ouvrages subventionnés. — Pour le fascicule paru des Mémoires et Monuments de la Fondation Piot, M. Leroux a reçu 3.000 francs. La librairie Hachette a touché la subvention de 5.000 francs, qui avait été votée en 1906 pour être répartie sur deux annuités et consacrée à la publication du travail de notre confrère M. Dieulafoy sur la Statuaire polychrome en Espagne. On vous a distribué ce magnifique volume de 250 pages, illustré de 80 planches et de trois reproductions en couleurs, qui fait connaître tant de monuments précieux pour l'étude de l'art et qui ouvre un chapitre nouveau dans l'histoire de la sculpture en Europe, depuis la période romane jusqu'au XVIIIe siècle. En félicitant l'auteur de l'heureux achèvement de son ouvrage, M. le Secrétaire perpétuel a exprimé le regret de ne trouver dans ce livre aucune mention du patronage qu'il a reçu de l'Académie sur les arrérages du Fonds Piot. La Commission croit devoir s'associer à ces observations et elle rappelle une fois de plus, aux auteurs comme aux éditeurs, que cette mention placée sur le titre même des publications est obligatoire et constitue une des conditions essentielles mises par l'Académie à ses subventions. C'est, en effet, pour elle un devoir strict que de commémorer par ce moyen les bienfaits qu'elle a reçus du donateur du Fonds Piot.

Rappelons enfin que M. Léon Dorez, qui avait autrefois. bénéficié du même fonds pour aller étudier en Angleterre la collection de Lord Leicester et y photographier les belles miniatures qu'elle contient, vient de faire paraître en un grand volume in-folio, contenant 60 planches et environ 100 pages de texte, les résultats de sa mission sous ce titre Les manuscrits à peintures de la collection de Lord Leicester (Leroux, 1908).

Tels sont, Messieurs, les principaux actes de notre gestion pour l'année 1907. Nous vous demandons de vouloir bien les approuver, heureux si ces appuis donnés à des savants tous dignes d'être encouragés ou aidés vous semblent bien répondre au rôle que l'Académie s'est assigné.

LIVRES OFFERTS

M. G. PERROT offre, de la part de l'auteur, un ouvrage qui a pour titre : Le shintoïsme, par Michel Revon, ancien professeur à la Faculté de droit de Tokio, chargé du cours des civilisations d'ExtrêmeOrient à la Faculté des lettres de l'Université de Paris (1 vol. in-8°, Paris, Ernest Leroux):

« Ce volume est, dans la pensée de l'auteur, un fragment d'une histoire de la civilisation japonaise qu'il prépare et à laquelle il entend consacrer toute sa vie. C'est l'étude de la religion des Japonais primitifs, c'est-à-dire de ce qu'étaient les Japonais quand ils apparaissent dans l'histoire, avant l'introduction dans leur archipel des idées bouddhiques et chinoises, avant l'adoption du système d'écriture emprunté à la Chine. Pendant plus de deux mille ans et jusqu'à nos jours, cette religion est restée au fond de l'âme japonaise, et l'on ne saurait bien interpréter les actes contemporains sans recourir aux anciennes croyances qui les dictèrent. Les sentiments et les idées du plus vieux Japon sont encore à la base du Japon moderne, et depuis les plus hautes institutions de l'État jusqu'aux moindres faits de la vie privée, depuis le système politique qui soutient l'empire jusqu'aux plus menues pratiques de l'existence quotidienne, c'est toujours l'âme des lointains ancêtres qui s'agite dans les têtes et qui s'exprime par les actes des vivants. L'ouvrage est donc d'un haut intérêt; ce serait à l'un de nos confrères, plus compétent que moi en ces études, de dire quelle confiance il mérite et d'apprécier l'emploi que l'auteur a fait des matériaux qu'il a longuement étudiés. >>

M. Héron de Villefosse dépose sur le bureau de l'Académie : 1o Au nom du R. P. Delattre : La Basilica majorum ; tombeau des saintes Perpétue et Félicité (extr. des Comptes rendus de l'Académie, 1907);

2o En son nom personnel, un volume intitulé: École pratique des Hautes Études; section des sciences historiques et philologiques. Annuaire 1908, contenant un article de lui, intitulé: Lycurgue et Ambrosie; mosaïque découverte à Sainte-Colombe-lez-Vienne, avec trois planches.

M. CAGNAT offre, de la part de M. Merlin, le premier fascicule d'une publication qu'a entreprise la Direction des antiquités et des arts de la Tunisie. Il est intitulé : Le temple d'Apollon à Bulla Regia, et contient une étude détaillée de ce sanctuaire. Sept planches accompagnent le texte, représentant le plan et les différentes statues qui y ont été trouvées.

M. BARTH fait hommage, de la part de M. Kielhorn, correspondant de l'Académie, de la suite des travaux épigraphiques que le savant professeur publie dans l'Epigraphia Indica.

M. DELISLE a la parole:

<< J'ai l'honneur de déposer sur le bureau le magnifique volume que M. Léon Dorez vient de publier sur Les manuscrits à peintures de la bibliothèque de Lord Leicester, grâce au concours de notre Académie et à celui de la Société des bibliophiles françois (Paris, 1908, in-fol.).

« Nous connaissions d'avance l'importance de son travail. L'auteur avait eu l'honneur de nous communiquer, dans plusieurs de nos séances, quelques-unes de ses notices et de nous faire admirer les photographies qu'il avait rapportées d'Angleterre. Le volume qu'il vient de publier est une révélation sur une collection jusqu'ici très peu connue, quoiqu'elle ait été fondée, en grande partie, depuis près de deux siècles. Elle sera désormais citée comme une des bibliothèques les plus riches en manuscrits à peintures et à reliures artistiques du moyen âge. L'étude en sera facilitée par les notices substantielles et très instructives que M. Dorez a consacrées à 23 des volumes les plus remarquables comme œuvres d'art, pour accompagner 60 planches en héliogravure de Dujardin ou en phototypie des frères Berthaud. On y trouvera çà et là des renseignements abondants et tout à fait nouveaux sur l'histoire de plusieurs anciennes bibliothèques d'Italie, de France, d'Allemagne et de Belgique, d'où sont sortis les principaux manuscrits de Lord Leicester. Un catalogue raisonné de toute la collection, rédigé par M. Dorez, ne tardera pas à paraître.

<< On doit féliciter Lord Leicester de la libéralité avec laquelle il met à la disposition des savants les trésors qu'il est si digne de posséder. ›

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SÉANCE DU 31 JANVIER

PRÉSIDENCE DE M. E. BABELON.

LE SECRÉTAIRE PERPÉTUEL donne lecture de son rapport sur les travaux des Commissions de publication de l'Académie pendant le second semestre de 1907'.

MM. DELISLE et CAGNAT sont délégués par l'Académie à la Commission Debrousse.

M. Philippe BERGER présente à l'Académie l'inscription funéraire d'un fondeur trouvée par le R. P. Delattre dans la nécropole de Bordj-Djedid.

Cette inscription est curieuse à cause de l'aspect tout à fait inusité des noms propres des ancêtres du défunt. M. Berger se demande si ce ne seraient pas des noms grecs transcrits en punique.

Un échange d'observations a lieu à ce sujet entre lui et M. Alfred CROISET.

M. HÉRON DE VILLEFOSSE lit, au nom du R. P. Delattre, une note sur un puits rempli de squelettes, découvert à Carthage, à peu de distance de la basilique de Meidfa. Au-dessous d'un amoncellement de squelettes d'environ trente mètres de hauteur, le dévoué correspondant de l'Académie a recueilli des débris d'inscriptions dont deux renferment le nom de Perpétue et dont deux autres appartiennent à des épitaphes de la gens Vibia. Or sainte Perpétue, martyrisée à Carthage, s'appelait Vibia Perpetua. Le P. Delattre en conclut que le terrain sur lequel il a fait cette découverte appartenait à la famille Vibia qui possédait là, sur son propre domaine, une sépulture privée. Il croit aussi que le puits rempli de squelettes avait pu rece

1. Voir ci-après.

voir les corps des nombreux Donatistes qui, en 317, trouvèrent la mort dans la « Basilica majorum >> en résistant à main armée à l'édit de Constantin, édit qui leur enjoignait de rendre aux catholiques leurs églises '.

M. Paul Monceaux, professeur au Collège de France, a la parole pour une communication :

<< La chronologie des œuvres d'Augustin, au moins dans les grandes lignes, est fixée depuis longtemps, depuis les travaux des Bénédictins et de Tillemont. Cependant, il reste bien des points à réviser. Notamment, il règne quelque incertitude, et l'on constate quelques désaccords, sur les dates des vingt ou vingt-cinq ouvrages qui se sont succédé entre les années 396 et 404. La faute en est, comme nous le verrons, aux Acta contra Felicem Manichæum, document daté du 7 décembre 404, qui, à première vue, occupe une place anormale dans la série chronologique des Rétractations.

<«< Prenons pour exemple le plus célèbre ouvrage d'Augustin : les Confessions. Les Bénédictins, suivis par Bardenhewer dans sa Patrologie, les placent vers 400; Tillemont, en 397; Morcelli, dans son Africa christiana, en 398. D'où viennent ces divergences? A vrai dire, les Confessions elles-mêmes ne fournissent aucune donnée précise: autant l'ouvrage abonde en renseignements sur la jeunesse d'Augustin, autant il est discret sur la période qui a suivi la conversion de l'auteur, ou, du moins, la mort de sa mère. De la lecture des Confessions, on peut conclure seulement que l'ouvrage est postérieur au retour d'Augustin en Afrique 2, tout au plus, à son ordination épiscopale en 395 ou 396. Cependant, nous avons un moyen indirect de fixer un terminus ante quem. Augustin mentionne lui-même ses Confessions dans le De Genesi ad litteram et dans le troisième livre Contra litteras Petiliani3. Or le De Genesi ad litteram a précédé immédiatement le Contra litteras Petiliani', et ce

1. Voir ci-après.

2. Augustin, Confess., IX, 8, 17.

3. Augustin, De Genesi ad litteram, II, 9, 22; Contra litteras Petiliani, III, 17, 20. Cf. Contra Faustum, I, 1; Epist. 230, 4; 231, 6; De dono per

severantiæ, 20.

4. Augustin, Retract., II, 50-51 (édit. Knoll).

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