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dernier ouvrage peut être daté directement le second livre a été composé sous le pontificat du pape Anastase', qui va de 399 à 401, et le livre III, qui a suivi de près, a été écrit vers 402. D'après cela, les Confessions ne peuvent être postérieures à 401.

<< Pour préciser davantage, il faut s'adresser aux Rétractations. On sait combien est précieux cet opuscule, où Augustin, dans les dernières années de sa vie, a passé en revue tous ses ouvrages. Pour cet examen rétrospectif, il a suivi l'ordre chronologique c'est lui-même qui le dit à la fin de sa Préface2, et l'on peut en croire un homme aussi scrupuleux, aussi méthodique. Ajoutons que l'opuscule nous est parvenu en fort bon état. On n'est autorisé à en suspecter l'exactitude chronologique, que si l'on parvient à saisir une preuve certaine d'erreur. Cette preuve formelle, on ne l'a jamais produite jusqu'ici; et cependant les Bénédictins, Tillemont, puis, à leur suite, bien des critiques modernes, ont incriminé à l'occasion la chronologie des Rétractations. La faute en est encore aux Acta contra Felicem Manichæum.

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<«< Voici les faits, en ce qui regarde les Confessions. Dans la liste chronologique des Rétractations, c'est le sixième des ouvrages composés par Augustin après son ordination épiscopale3. D'autre part, les Confessions sont antérieures de deux rangs aux Acta contra Felicem Manichæum (document daté, nous l'avons dit, du 7 décembre 404); de onze rangs, aux trois livres Contra Epistulam Parmeniani (qui datent de l'année 400 environ); et de dix-neuf rangs, aux trois livres Contra litteras Petiliani (dont le second, écrit sous le pape Anastase, ne peut être postérieur à 401). Donc, il y a erreur dans la chronologie des Rétractations.

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<«< A moins que l'erreur ne soit le fait d'un copiste; et c'est

1. « Cathedra tibi quid fecit Ecclesiæ romanæ..., in qua hodie Anastasius sedet?» (Contra litteras Petiliani, II, 51, 118).

2. Augustin, Retract., Prolog., 3.

3. Augustin, Retract., II, 27-32.

4. Ibid., II, 32 et 34.

5. Ibid., II, 32 et 43. 6. Ibid., II, 32 et 51.

précisément le cas, à notre avis. On surprend l'erreur dans l'ouvrage qui, à lui seul, crée toutes ces difficultés : les Acta contra Felicem Manichæum. Voici la date que donne le texte actuel de ce document: « Honorio Augusto sexies consule, septimo idus decembris1». Le sixième consulat d'Honorius correspond à l'année 404 de notre ère; c'est, en effet, la date que tous les érudits ont attribuée au document. Il y a là, pourtant, une altération évidente du texte primitif. Au lieu du VI® consulat d'Honorius, le manuscrit original indiquait presque sûrement le IVe consulat du même empereur : la confusion des deux chiffres, résultat d'une simple transposition, est très fréquente dans les documents, surtout dans les manuscrits des Actes des Conciles. Le IVe consulat d'Honorius correspond à l'année 398; les Acta contra Felicem datent donc du 7 décembre 398, et, par là, se trouvent reportés dans la période des polémiques d'Augustin contre les Manichéens. Par cette correction très simple, toutes les difficultés disparaissent l'ordre chronologique est rétabli dans les Rétractations, on est amené à reconnaître une fois de plus l'exactitude d'Augustin, et, du même coup, nous pouvons dater, à quelques mois près, vingt-cinq de ses ouvrages.

<«< Pour nous en tenir aux Confessions, la date, au moins approximative, devient facile à déterminer. C'est le sixième des ouvrages composés après l'ordination épiscopale d'Augustin (en 395 ou 396); et il ne précède que de deux rangs les Acta contra Felicem Manichaeum, procès-verbal rédigé le 7 décembre 398. Par conséquent, les Confessions ont été écrites vers la fin de 397 ou le commencement de 398. »

M. COLLIGNON fait une communication sur une statuette grecque archaïque du musée d'Auxerre. Cette statuette, en pierre calcaire, date de la première moitié du vre siècle, et appartient à la série des figures féminines en forme de xoanon. Elle représente une femme, sans doute une orante, la main droite

1. Acta contra Felicem Manichæum, I, 1. - Même date dans les Rétractations (II, 34) par suite de la même confusion. Notons cependant que plusieurs manuscrits des Rétractations omettent ici le chiffre du consulat, et qu'un autre indique le troisième consulat d'Honorius (= 396).

2. Il est probable que le IIII du texte primitif s'est altéré en III, puis en VI (par le rapprochement des deux premières barres de III).

ramenée sur la poitrine. On constate des particularités de costume intéressantes, telles que le décor en imbrications gravé sur le buste, la large bande brodée, également gravée au trait, qui orne le péplos, et la ceinture à garniture métallique qui a été parfois, sans raisons décisives, interprétée comme la mitré homérique. Mais l'intérêt de cette statuette réside surtout dans l'étroite parenté qu'elle présente, au point de vue du type, avec des œuvres crétoises, comme le torse du musée de Candie trouvé à Éleuthernes et celui du musée d'Athènes découvert à Tégée. Quelle que soit la provenance, d'ailleurs inconnue, de la statuette d'Auxerre, elle prend place dans le groupe, encore peu nombreux, des œuvres qui relèvent de l'école crétoise du vie siècle, dont les maîtres ont été les initiateurs de l'art dans le Péloponnèse.

APPENDICE

RAPPORT DU SECRÉTAIRE PERPÉTUEL DE L'ACADÉMIE DES

INSCRIPTIONS

ET BELLES-LETTRES SUR LES TRAVAUX DES COMMISSIONS DE PUBLI

CATION DE CETTE ACADÉMIE PENDANT LE SECOND SEMESTRE DE 1907, LU DANS LA SÉANCE DU 31 JANVIER 1908.

Mes chers confrères.

Depuis le rapport sur les travaux et les publications de l'Académie que je vous ai présenté dans la séance du 26 juillet 1907, il n'a paru que le fascicule I du tome II du Répertoire d'épigraphie sémitique, dont est chargé M. l'abbé Chabot. Il vous a été distribué aussi deux tirages à part, extraits l'un des Mémoires de l'Académie, et l'autre des Notices et Extraits. De plus, le jour même où je vous lisais ce rapport, j'ai pu déposer sur le bureau, brochés avec titre et couverture, le volume des Actes de Philippe Ier qui fait partie du Recueil des Historiens de France, et le cahier qui forme la troisième partie du tome XXXIII

de nos Mémoires, c'est-à-dire la Table des matières des tomes XXIII à XXXIII, dressée par M. Léon Dorez. L'Imprimerie nationale n'a plus qu'à livrer les exemplaires. Les deux volumes seront en distribution d'ici à une semaine ou deux.

La première partie du tome XXXVIII de nos Mémoires s'achève, à la feuille 44, avec le mémoire de notre Président, M. Babelon, La théorie de la monnaie féodale. Je donne le bon à tirer du titre. De ce volume a été distribué, en tirage à part, le mémoire de M. Cagnat: Les deux camps de la légion de Lambèse, d'après les fouilles récentes.

Mémoires des savants étrangers. La première partie du tome XII est au brochage. On m'en avait promis un exemplaire à montrer pour la séance d'aujourd'hui.

Notices et extraits des manuscrits. La première partie du tome XXXIX en est à sa 32° feuille bonne à tirer, avec le mémoire de M. Langlois sur Les papiers de Guillaume de Nogaret. De ce dernier volume a déjà paru, en tirage à part, une notice de MM. E.-F. Gautier et Froidevaux, sur un manuscrit arabico-malgache qui raconte les campagnes de Lacaze.

Dans les séries du Recueil des Historiens de France dont sont chargés MM. d'Arbois de Jubainville et Longnon, le travail ne cesse d'avancer, grâce à l'ardeur dont sont animés les directeurs de la publication, et qu'ils font partager à leurs collaborateurs.

Le volume consacré aux Actes de Philippe Ier, roi de France, par M. Maurice Prou, professeur à l'École des Chartes, est

terminé.

Quant aux Actes de Lothaire et de Louis V, édités par M. Louis Halphen, le volume qui les contient, composé de trente-six feuilles et de deux planches, est au même point que celui de M. Maurice Prou.

Deux autres volumes sont sous presse:

1o Les actes de Louis d'Outremer, réunis par M. Philippe Lauer. 2o L'introduction aux actes d'Henri II, roi d'Angleterre, duc

de Normandie et de Guyenne, par M. Léopold Delisle, notre savant confrère, qui a en portefeuille et qui nous donnera le texte des actes relatifs à la France et la photographie des originaux, principal fondement de son étude diplomatique.

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Obituaires. Tome III de la province de Sens (diocèses d'Orléans, d'Auxerre et de Nevers). L'impression des textes est absolument terminée; ils occupent les soixante premières feuilles du volume. L'index formera environ dix-huit feuilles. Il est composé en placards.

Tome IV de la province de Sens (diocèses de Meaux et de Troyes). Les trente premières feuilles sont en placards. L'imprimerie a encore à composer dix-huit autres feuilles, et le surplus de la copie lui sera incessamment remis.

Pouillés. Tome V. Province de Trèves. Les dix-sept premières feuilles sont en bon à tirer. Les feuilles dix-huit à quarante-neuf qui complètent les textes sont en pages. On prépare l'index.

Tome VI. Province de Reims. Les quatre-vingt-onze feuilles de texte sont tirées ou en bon à tirer. L'index, très considérable, sera remis à l'imprimerie vers le printemps.

Le tome XXXIV de l'Histoire littéraire de la France en est à sa vingt-huitième feuille. Viennent d'être envoyés à l'imprimerie, pour ce volume, deux nouveaux articles de M. Noël Valois : ·I, Jean de Pouilly; III, Jacques de Thermes.

La préparation des différentes parties du Corpus inscriptionum semiticarum se continue sans interruption. Sur la foi de notre confrère, M. Philippe Berger, j'avais cru, en juillet, pouvoir annoncer comme prêt à paraître le troisième fascicule du tome II du recueil (partie phénicienne). L'espérance qu'il nous donnait alors a été trompée; mais il m'assure que nous la verrons réalisée sous peu de jours. Les douze premières feuilles sont tirées et les bons à tirer des autres six dernières ont été donnés. C'est affaire maintenant à l'imprimerie de nous livrer le cahier.

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