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sépultures puniques qui avaient été déjà visitées dans l'antiquité, d'un aqueduc et de thermes. Le P. Delattre a également trouvé un important dépôt de lampes romaines provenant d'un atelier ou d'un magasin. Il envoie le dessin d'une de ces lampes portant les images d'Isis et d'Hermanubis. Ce dernier est représenté avec un buste humain drapé et une tête de chacal; il tient un caducée de la main gauche '.

COMMUNICATION

FOUILLES DANS LE FLANC SUD DE LA COLLINE DE BORDJ-DJEDID,

A CARTHAGE (1908),

PAR LE R. P. DELATTRE, CORRESPONDANT DE L'ACADÉMIE.

Les travaux de fouilles entrepris cette année dans le flanc sud de la colline de Bordj-Djedid, à Carthage, ont amené la découverte de sépultures puniques.

Au bas de la colline, nous avons d'abord rencontré une construction demi-circulaire de 40 mètres de diamètre correspondant à un aqueduc de même forme. Derrière cet aqueduc qui enserrait un monument non encore déterminé, nous avons reconnu l'existence de thermes. Nous y avons déblayé un curieux couloir à voûte en plein cintre formée, par sections, de briques tubulaires sans enduit, ce qui lui donne un aspect particulièrement intéressant. Des bouches de chaleur aboutissaient dans ce corridor et une entrée en bel appareil s'ouvrait vers la grande construction demi-circulaire, avec une baie plus élevée appartenant à un étage supérieur.

1. Voir ci-après.

Des salles conservaient leurs séries de piliers destinés à la circulation de l'air chaud sous le dallage. Chaque pilier se compose d'un morceau de lave complété par des briques

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carrées pour atteindre la hauteur nécessaire. C'est dans le déblaiement de ces salles que nous avons trouvé les fragments d'un texte gravé en l'honneur des empereurs Crispus,

Licinius et Constantin. Un des fragments porte le nom de Catullinus, proconsul d'Afrique en 317.

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Fig. 2. Baie supérieure des thermes.

Il nous a fallu chercher sous ces constructions et sous d'énormes blocs de maçonnerie les puits d'accès des tombes puniques. La plupart avaient été visités par les Romains et

souvent en partie détruits par eux pour

établir une surface

plane nécessaire aux constructions. Le plafond même des chambres avait parfois disparu par suite de ces travaux.

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A l'entrée de la galerie voûtée en briques tubulaires, le mur de gauche passait sur l'orifice d'un puits funéraire que je réussis à faire déblayer. Il mesurait 2 mètres sur 0m 70

Vue des piliers dans une salle des thermes. Fig. 3.

de côté. A la profondeur de 4 mètres, on pénétra dans une chambre à deux auges. Au fond de l'auge de droite, une excavation longue de 1m 10, large et profonde de 0m 50, renfermait des ossements calcinés, qui avaient été placés dans un cercueil de bois, car nous avons retrouvé les tiges de plomb destinées à l'assemblage des pièces à la place de chevilles. Nous avons constaté plusieurs fois, dans la nécropole voisine de Sainte-Monique, l'existence d'un ossuaire encastré au fond de l'auge préparée pour recevoir le cadavre. Je ne serais pas éloigné de croire que les Carthaginois si superstitieux prétendaient assurer ainsi au mort la sécurité dans sa tombe. Peut-être même les ossements calcinés, ainsi placés sous des corps qui n'avaient pas passé par le feu, étaient-ils les restes de quelque victime humaine sacrifiée à Moloch?

La chambre en question qui mesurait 2 mètres de longueur, 1 85 de largeur et 1m 60 au-dessus des auges, avait été agrandie. Le plafond avait été entaillé de façon à pouvoir donner place à un cercueil supplémentaire. Sept ou huit cadavres avaient reposé dans cette chambre. Le mobilier funéraire se composait de seize urnes à queue, de huit lampes bicornes avec leur patère. Toutes ces lampes sont d'époque secondaire; aussi sont-elles accompagnées d'une lampe de forme grecque. Cette dernière était renversée dans une coupe noire à double anse.

L'inventaire nous donnait encore une petite fiole à une anse, un petit unguentarium et un autre très gros, à panse presque sphérique, avec fausses anses, un pied de brûleparfums et enfin un fragment de beau vase attique. Ce dernier morceau appartient au bord d'une coupe qui portait un sujet. On y lit les trois lettres | AΣ hautes de 5 millimètres. Avec ces poteries, la chambre renfermait des cisailles, une lame de coutelas, des clous à tête dorée, un miroir brisé, 36 monnaies de plusieurs modules, un coquillage (grosse cypræa, longue de 0m 05, très lustrée, ayant la couleur du café au lait), du bitume, un osselet.

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