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Le tamisage ajouta à ces objets un anneau en or, des grains de collier (cornaline sous forme d'olive), des amulettes, un Bès, un petit cochon en ivoire, enfin de nombreuses lamelles d'ivoire portant de très fines ciselures : buste de femme, animaux, colonnes, etc... autant de débris de pièces d'applique d'un coffret dont les charnières mesuraient un centimètre de diamètre.

La chambre qui renfermait ce mobilier varié fut photographiée par M. Henry Bourbon.

Il serait trop long de décrire chacune des sépultures que nous avons découvertes. Je me contenterai de signaler celles qui offrent quelque particularité.

Un puits de 9 mètres donnait accès à deux chambres superposées, chacune à double auge. Dans la chambre inférieure, les auges étaient fermées par d'énormes blocs longs de 2m 40, larges de 1 mètre et épais de 0m 23. Dans la paroi verticale, à gauche, était creusée une niche longue de 1 mètre, haute et large de 0m 40. Le mobilier qui accompagnait les corps n'offrait rien de particulier. Dans la chambre supérieure, une seule des deux auges celle de droite était fermée par sa grande pierre; le bloc appartenant à l'auge de gauche était placé de champ contre la paroi à droite. L'auge de gauche contenait seulement, avec les ossements, quelques poteries funéraires. L'auge de droite, si bien fermée par son énorme dalle, semblait nous réserver un mobilier moins pauvre. Il n'en fut rien. Elle ne contenait absolument que du sable sans trace d'ossements ni d'objets. L'entrée de cette chambre ne mesure que 0m 65 de largeur et on se demande comment les Carthaginois ont faire passer par cette baie les énormes blocs destinés à fermer les auges.

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Une surprise unique en son genre nous attendait dans un autre puits. A 6 mètres de profondeur, nous nous trouvions à l'entrée d'une chambre fermée par une dalle de tuf bien taillée, posée debout sur une autre petite dalle transversale

lui servant de base. En avant, on trouva huit urnes à queue dont plusieurs brisées, deux lampes bicornes avec leur patère, une lampe de forme grecque, une tasse avec double oreillon à palette horizontale, des clous, etc. Mais quelle ne fut pas notre surprise, après l'ouverture de la chambre ', de voir, en haut et en bas, la partie centrale, sur un espace de 1 mètre environ, toute remplie de stalactites et de stalagmites ayant la blancheur du lait!

Les stalactites sont des aiguilles, longues de 0m 50 à 0m 60, suspendues au plafond. Il y en a de minces qui sont creuses et ne dépassent pas la grosseur d'un tuyau de plume. D'autres sont plus épaisses et pleines. Quant aux stalagmites, elles ont la forme de rognons ou de cônes annelés et obtus. En les enlevant, on emporte des restes du bois des cercueils sur lesquels ces concrétions sont formées.

La chambre avait deux auges. On en retire, comme mobilier, des urnes à queue, une amulette, sorte de domino percé de sept trous, un miroir, beaucoup de clous, 18 monnaies, un caillou roulé et une boule bleue d'argile saturée de sulfate de cuivre. Une photographie de M. Bourbon, très bien réussie, montre les stalactites de cette chambre. Nous n'avons pas pu nous expliquer comment se sont produites ces concrétions pierreuses.

Deux puits funéraires, de forme carrée, au-dessous du niveau de la chambre inférieure, ont été ainsi creusés plus profondément par les Romains pour atteindre la nappe d'eau. Nous la rencontrons nous-mêmes dans l'un et dans l'autre à la profondeur de 15 m 50.

Une tombe offrait cette particularité qu'elle renfermait dix stèles avec personnage à la main levée. Dans une de ces stèles, le cartouche à fronton où figure une femme est surmonté d'un autel enflammé entre deux dauphins.

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Une autre tombe nous donna des morceaux d'oeufs d'autruche, diverses poteries, dont une très élégante de forme, des monnaies, une grosse agate ronde, forme d'œil (diam. 0m 18), une pastille de verre, ovale (0 m 0220m 016), avec personnage en creux (petit génie ailé), une bague en argent, une curieuse lamelle de même métal, haute de 0m 044 et large de 0m 032, toute remplie de figures empruntées à l'art et à la religion égyptienne globe ailé, série d'uraeus, vase placé sur un autel, etc. Ce mobilier était

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complété par une croix ansée en or et par trois pendants en or ayant la forme de petites lanternes, bijoux fréquents dans la nécropole de Douimès et qui disparaissent dans la nécropole voisine de Sainte-Monique. Les pendants sortis de nos nouvelles fouilles sont plus petits qu'à Douimès. Le cube creux que l'on croit avoir servi à renfermer des parfums ou du bois de senteur, n'a que 5 millimètres de côté.

Les tombes puniques du flanc sud de la colline de BordjDjedid, semblent bien, au point de vue chronologique comme au point de vue topographique, tenir le milieu entre les plus anciennes nécropoles de Carthage (colline de Junon

1908.

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et de Douimès, vue-ve siècle avant notre ère), et celle de Sainte-Monique (ive-Ie siècle). La céramique me paraît confirmer cette conclusion.

C'est ainsi que nos dernières fouilles ont fait découvrir, dans une même sépulture, une double paire de ces fioles

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caractéristiques des tombes les plus anciennes, avec des lampes bicornes, largement ouvertes sur de grandes patères, et, en même temps, des lampes se relevant en tricorne sur

de petites patères, accompagnées de lampes de forme grecque, indices de la basse époque punique.

Il me reste à signaler la découverte, au cours des fouilles, d'un important dépôt de lampes romaines provenant d'un atelier ou d'un magasin. La plupart des lampes ont des sujets particuliers, et plusieurs ont une forme rare, telle que celle de dauphin, de masque tragique, de chasseur portant la peau d'un bubale, statuettes-lampadaires, personnages grotesques servant de support. Ces lampes étaient accompagnées de belles poteries ornées d'animaux en relief: lion, léopard, taureau, daim, cerf, biche et bubale. Dans ce dépôt, qui nous a fourni une série considérable de noms de potiers, se trouvaient beaucoup de moules.

Cette découverte mérite de faire l'objet d'un mémoire à part. Je me contente aujourd'hui de joindre à cette communication le dessin d'une lampe dont le curieux sujet est emprunté à la mythologie gréco-égyptienne. On y voit les bustes d'Isis et d'Hermanubis.

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M. Georges PERROT a la parole pour un hommage :

« M. Pierre Gusman continue, avec l'activité et le goût dont il a déjà donné de si nombreuses preuves, la publication du recueil intitulé : L'art décoratif de Rome, de la fin de la République au IVe siècle (Librairie centrale d'art et d'architecture, ancienne maison Morel). M. Georges Perrot en dépose sur le bureau la seconde livraison qui n'est pas moins intéressante que la première. Elle renferme les planches 21 à 40, empruntées à différentes catégories d'objets, l'orfèvrerie, les éléments architectoniques, les monuments funéraires, le mobilier sculptural, l'ornementation sculptée, la terre cuite, le basrelief historique, les stucs, les bronzes. Les motifs reproduits ont été très bien choisis. Les brèves notices qui accompagnent chaque

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