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de sa famille. En tous cas, le nom de Perpétue qui se lit sur cette pierre la rend particulièrement précieuse.

Dès le début de l'exploration du terrain de Meidfa 1, nous avions déjà trouvé dans l'area une inscription brisée, gravée en caractères de bonne époque et renfermant la seconde moitié du nom de Perpétue. C'était une dalle de calcaire gris presque carrée, mesurant 0m 48 de longueur et 0m 46 de hauteur.

F. Au-dessous d'une colombe renversée, accompagnée d'une branche d'olivier, on lit :

ETVA ·M VII
ELIS AN M‹VII

YR&PAT

Hauteur des lettres, 0 m 04. Entre la deuxième et la dernière ligne qui semble renfermer le mot martYR, il y avait peut-être une ligne plus courte que les autres.

1. 16 juillet 1906.

Ce texte nous avait déjà tout d'abord fait songer à sainte Perpétue, mais son état incomplet ne permettait pas de s'arrêter d'une façon sérieuse à cette pensée.

Presque en même temps que cette inscription qui peut remonter à l'époque de sainte Perpétue, nous avions trouvé, également dans l'arca un débris d'épitaphe, de forme païenne, renfermant le nom VIBIA. On sait que Perpétue appartenait à cette famille; elle s'appelait Vibia Perpetua. G. Voici ce fragment:

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Ces divers textes ne peuvent-ils pas faire supposer que la famille de sainte Perpétue avait son cimetière particulier en cet endroit? J'ai déjà constaté plusieurs fois, dans ce quartier de la banlieue de Carthage, de petits groupes de tombeaux indiquant que les propriétaires de villas avaient coutume d'inhumer leurs morts sur leur propre terrain, in praedio suo.

Le tombeau de sainte Perpétue put être d'abord une simple memoria, construite à côté d'un puits dans un terrain appartenant à sa famille. Plus tard, les fidèles de Carthage élevèrent une basilique dont la memoria devint le centre, et le puits préexistant fut conservé dans son enceinte.

J'ai cité plus haut l'épitaphe d'une VIBIA. Ce n'est pas la première fois que l'on trouve à Carthage des membres de la famille de ce nom. Le Corpus en offre des exemples1. En voici une autre de découverte récente.

1. C. I. L., VIII, 1009, 1066.

H. L'inscription est gravée sur une plaque de marbre blanc, longue de 0m 39 et haute de 0m 22.

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Les Vibii avaient sans doute une area ad sepulchra dans leur domaine, comme l'area du procurateur Macrobe dans laquelle fut inhumé saint Cyprien et comme d'autres areae particulières que j'ai découvertes à Carthage 1. Il y en avait une païenne sur la limite extrême d'un des terrains limitrophes de la basilique de sainte Perpétue. Nous venons d'y trouver un caveau ? renfermant deux morts sans mobilier funéraire, plusieurs tombes demi-cylindriques, des épitaphes de membres de la gens Caecilia, des lampes romaines et diverses poteries.

Comment expliquer maintenant la présence des nombreux cadavres trouvés dans le puits voisin du tombeau de sainte Perpétue, au milieu de la basilica majorum?

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J'avais d'abord songé aux multiples victimes de la peste qui décima Carthage en 252. Le fragment d'inscription sur lequel se lisent les mots ERIPVIT PESTIS et l'épitaphe d'une femme enlevée par la mort en même temps que sa belle-mère, CVM SVA SOCRV SIMILI CASV EREPTA m'ont déjà paru se rapporter à cette épidémie. Mais la ren

1. Cf. Dictionnaire d'arch. chrétienne, au mot area, col. 2794-2802. 2. Ce caveau, voûté à plein cintre et entièrement revêtu d'un bel enduit, mesure 2m 30 de longueur, 1m 60 de largeur et 2m 55 de hauteur. L'entrée de forme carrée, située dans un angle, était couverte d'une simple pierre sans inscription.

3. Comptes rendus, 1906, p. 431.

4. Comptes rendus, 1907, p. 525.

1908.

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contre de débris d'épitaphes chrétiennes d'époque postérieure, mêlés aux ossements remplissant le puits, ne permet pas de s'arrêter à la première hypothèse. D'ailleurs, l'existence de ces corps s'explique mieux par d'autres faits.

On sait que pendant le ive siècle plusieurs églises de Carthage furent disputées et enlevées aux catholiques par les donatistes. En 317, ceux-ci refusèrent de se soumettre à l'édit de l'empereur Constantin qui leur enjoignait de rendre aux catholiques leurs églises. A Carthage, dans une des basiliques, il fallut employer la force armée. Le sang coula et il y eut des victimes. D'après un auteur donatiste dont le nom ne nous a pas été conservé1, elles auraient été nombreuses cum omnis aetas et sexus clausis admodum oculis caesa in media basilica necaretur. C'est dans un sermon sur la mort de Donatus et d'Advocatus, considérés comme martyrs par les schismatiques, que l'auteur anonyme donne ces détails, et il ajoute que l'église renfermait la sépulture de ceux qui y avaient trouvé la mort, basilica intra cujus parietes et occisa et sepulta sunt corpora numerosa. Il dit aussi qu'on pouvait s'en convaincre par les inscriptions conservant leurs noms, ex titulationibus nomi

num.

La basilique de Meidfa, tout entière remplie de sépultures et de dépôts d'ossements, semble bien être celle dont parlait l'orateur donatiste. Un de mes confrères, Mgr Toulotte, de vénérée mémoire, était d'avis que l'église où se passèrent les faits rapportés plus haut, était la basilica majorum qu'il nomme la basilique des areae majores 2.

Parmi les nombreux fragments d'inscription recueillis, il en est plusieurs qui appartiennent peut-être à des textes. commémoratifs des faits dont l'église avait été le théâtre.

1. S. Optat, De schismate donatistarum. Paris, 1702, p. 190: Donatistae cujusdam sermo de passione SS. Donati et Advocati.

2. Nuovo Bull. di arch. crist., anno IV, num. 3 et 4. Пonorat de Sicilliba.

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