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MEAUX. IMPRIMERIE CH. COCHET.

DU POUVOIR

POLITIQUE & RELIGIEUX

DANS LA SOCIÉTÉ CIVILE

DÉMONTRÉE PAR LE RAISONNEMENT ET PAR L'HISTOIRE

SUIVIE DE

LA THÉORIE DE L'ÉDUCATION SOCIALE

ET DE

L'ADMINISTRATION POLITIQUE

PAR

M. LE VICOMTE DE BONALD

PAIR DE FRANCE.

TOME PREMIER

PARIS.

LIBRAIRIE BLOUD ET BARRAL

18, RUE CASSETTE, 18

1880

JC 336

B69

1880

160-83953

DE LA VIE ET DES ÉCRITS

540 2

DE

M. LE VICOMTE DE BONALD.

QUOIQUE la vie d'un homme qui a marqué dans le monde soit difficile à écrire sous les yeux de ses contemporains, et à une époque surtout où mille passions, fruits des discordes civiles, agitent encore les esprits, j'essaierai cependant de retracer ici les principaux traits de la vie de M. de Bonald, persuadé que ces difficultés ne doivent pas arrêter, et qu'on peut trouver, et dans ses sentiments et dans la droiture de ses intentions, le moyen de les surmonter.

M. Louis-Gabriel-Ambroise, vicomte de Bonald naquit à Milhau, en Rouergue, d'une famille ancienne, le 2 octobre 1754. Il n'avait que quatre ans lorsqu'il perdit son père. Sa mère, femme très-pieuse, l'éleva auprès d'elle jusqu'à l'âge de onze ans, et lui inspira ce vif attachement à la foi catholique dont il a donné des preuves dans toutes les circonstances de sa vie. On peut dire que c'est du zèle de ses an

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cêtres pour la religion qu'il se plaisait à relever. Il rappelait divers traits de leur conduite à l'époque de la prétendue Réforme, et l'ardeur que montra un de ses grands oncles, Étienne de Bonald, Conseiller au Parlement de Toulouse, pour empêcher que les nouvelles erreurs ne s'introduisissent dans cette ville. Théodore de Bèze en fait mention dans son Histoire de l'Église réformée. Il était beau-frère du premier Président Duranti, grand défenseur de l'autorité royale, et massacré par les Ligueurs en 1589.

M. de Bonald commença ses études dans une pension de Paris, mais il fit sa rhétorique et sa philosophie au collége de Juilly, dirigé par les Oratoriens, et qui jouissait d'une réputation méritée. Le Père Mandar, prêtre recommandable, était alors supérieur de cette maison. Il conserva beaucoup d'amitié pour M. de Bonald, et entretint une correspondance avec lui jusqu'au moment de la Révolution.

Au sortir du collége, M. de Bonald entra dans les Mousquetaires, et y resta jusqu'à leur suppression en 1776. Revenu dans sa ville natale, il fut élu maire, quoique jeune encore. Déjà les temps devenaient mauvais: on était à la veille de la Révolution. M. de Bonald sut par sa prudence contenir les partis et empêcher une collision menaçante; il prévint l'effusion du sang, comme avait fait, sous Louis XIII, Pierre de Bonald, son aïeul, juge et bailly de Milhau, lequel reçut de Louis XVI un brevet de Conseiller d'État, en considération des services qu'il avait rendus pendant les troubles de religion.

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