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Elle remonte encore, et vient chercher le jour.

Le fil qui se replie annonce son retour;
Aussitôt, dirigé par ce guide fidèle,

L'intrépide pêcheur arrête sa nacelle,

Au lieu même où le monstre, épuisé, haletant,
Lève sa tête énorme et respire un instant.
Il paroît: mille coups irritent sa vengeance :
Terrible,
se ranime, et de sa queue immense
Bat l'onde qui bouillonne et bondit dans les airs.
Sa rage, en soulevant le vaste sein des mers,
Exhale en tourbillons le souffle qui lui reste.
Malheur au nautonier, dans ce moment funeste,
Si l'aviron léger n'emportoit ses canots
Loin de l'orage affreux qui tourmente les flots!
Tout s'éloigne, tout fuit; la baleine expirante
Plonge, revient, surnage; et sa masse effrayante,
Qui semble encor braver les ondes et les vents,
D'un sang déjà glacé rougit les flots mouvants :
Auprès de ses vaisseaux le Batave l'entraîne.

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Pierre Laujon, membre de l'Académie française Paris en janvier 1727, mort dans cette ville en 181 été l'ami des Piron, des Collé et des Panard, et eux le coryphée et le doyen des chansonniers. S de Sylvie est estimé.

LES REGRETS DE L'ABSENCE

AIR: Que n'ai-je, en te perdunt, perdu le

EN vain dans ces asiles
Le plaisir suit mes pas;
Est-il des jours tranquilles
Pour qui ne vous voit pas?
Félicité passée

Qui ne peux revenir,

Tourment de ma pensée,

Que n'ai-je, en te perdant, perdu le s

Mes compagnes fidèles
Font redire aux échos,
Mille chansons nouvelles,

Pour adoucir mes maux;

Mais votre voix touchante

M'a trop fait retenir

Ce refrain qu'elle chante:

Que n'ai-je, en l'écoutant, perdu le souvenir!

Ici tout me rappelle

Ce jour délicieux

Où l'amitié fidèle

S'enchaîna de vos nœuds;

De votre heureux exemple
Les cœurs sembloient jouir;
Vous êtes loin du temple!

Que n'ai-je, en les voyant, perdu le souvenir!

Notre bonheur extrême

Se peignoit dans vos yeux;
Vous répétiez, vous-même,
Nos refrains et nos vœux;
Et votre sœur charmante

Vouloit vous prévenir;

Bonheur qui me tourmente!

Que n'ai-je, en le perdant, perdu le souvenir!

La douceur séduisante

Dirigeoit tous vos pas;
La vertu caressante,
N'en a que plus d'appas;
Ces précieuses larmes

Qu'on ne put retenir,

M'ont offert trop de charmes!

Que n'ai-je, en les voyant, perdu le souvenir !

Souvent un songe aimable

Me retrace vos traits;
Cette erreur agréable

Assoupit mes regrets;
Mais jaloux d'un mensonge

Le jour vient m'en punir;

Le bonheur n'est qu'un songe!

Que n'ai-je, en l'éprouvant, perdu le souvenir!

Oui, cette nuit encore,
J'ai cru voir mille cœurs

A l'envi faire éclore

Et des vœux et des fleurs;
C'étoit pour votre fête;
J'allois les prévenir;...

Le jour luit; et m'arrête!...

Que n'ai-je, en le voyant, perdu le souvenir!

L'INGENUE.

AIR: De M. L***.

Vous me grondez d'un ton sévère,
D'avoir, malgré votre leçon,

Ce matin, dans notre maison,

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Reçu, même écouté Valère;

Il reviendra ce soir, je crois;

Maman, grondez-moi pour deux fois.

Je devois fuir le téméraire,
Pour agir selon vos désirs;

Mais quand on ne sent que plaisirs,
Comment bien marquer sa colère ?
Il reviendra ce soir, je crois;
Maman, grondez-moi pour deux fois.

Le nom d'amour, qui m'effarouche,
Il me le fait si bien goûter,
Qu'on jureroit à l'écouter,
Qu'il est innocent dans sa bouche;
Il reviendra ce soir, je crois;
Maman, grondez-moi pour deux fois.

En vain contre un amant si tendre
De vos leçons je veux m'aider;
Il sait l'art de persuader,

Mieux que vous ne savez défendre;
Il reviendra ce soir, je crois;

Maman, grondez-moi pour deux fois.

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