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De son esprit et de son zèle
Tu reçois les dons précieux.
Succède à ce ministre sage:

Mais, hélas! que de jours d'orage
Naîtront pour toi de cet honneur!
De ton maître l'illustre vie

Fut sur le point d'être ravie
Par les ennemis du Seigneur.

Grand Dieu! ton équité répare
Les outrages que tu permis.
Périsse la reine barbare

Qui fait la guerre à tes amis;
Dieu vengeur qu'elle persécute,
Apprends aux hommes par sa chute
A ne pas braver l'Eternel.
Effrayés de son sort funeste,
Ils diront: Voilà ce qui reste
De l'orgueilleuse Jézabel.

Loin de cette femme implacable,
Jouissez d'un destin plus doux;
Prophète, le bras qui l'accable
Prodigue ses bienfaits sur vous.
Conduit par
de brillantes routes,

Au-dessus des célestes voûtes,

Attendez le temps limité.

Pour nous alors, ange propice,

Vous viendrez fléchir la justice

Du souverain juge irrité.

ALLUSION.

Du Très-Haut sublime interprète,
Vous n'avez point connu la mort :
Avec vous nul autre prophète
N'a partagé cet heureux sort.
L'instant qui nous donne la vie,
Dans notre âme au corps asservie,
De la mort imprime le sceau.
Tu n'as point connu nos ténèbres,
O Vierge! et les ombres funèbres
N'ont point entouré ton berceau.

AUTRE.

La Prise du fort Saint-Philippe.

Du haut de son trône immobile,
Au-dessus des temps et des airs,
Dieu voit sous lui, d'un œil tranquille,
Rouler tous les globes divers.

Il parle, et soudain, sur leurs ailes,

Ses anges, ministres fidèles,

Portent la mort et la terreur,

Lorsque sur la sphère où nous sommes,
Pour punir les enfants des hommes,
Il veut envoyer sa fureur.

Tel est ce monarque suprême,
En qui le dieu de majesté
Prit plaisir à graver lui-même

Les traits de sa divinité.

Du Très-Haut image visible,
Louis apprend, d'un front paisible,
De ses voisins les vains complots:
Forcé de leur faire la guerre,

Il a déjà mis son tonnerre
Entre les mains de ses héros.

Ils volent avec assurance,
Sous les drapeaux de Richelieu :
Il sera l'ange de la France
Comme Louis en est le dieu.
Allez, troupe illustre et chérie,
Venger l'honneur de ma patrie,
Sous les auspices de mon roi;
Il enchaînera la fortune
Sur les campagnes de Neptune
Comme aux plaines de Fontenoi.

Un peuple inquiet et parjure
Se rit des traités les plus saints;
A travers son intrigue obscure,
On voit l'orgueil de ses desseins :
Peuple fier, du sein de tes ondes,
Tu prétends régir les deux mondes,

Et seul dominer sur les mers:
Dragon superbe, la tempête
Bientôt écrasera ta tête,

Que couronnent les flots amers.

Tu n'as point appris à connoître
Dès long-temps, quels sont les Français.
Tu veux encor faire renaître,

Et tes malheurs et leurs succès.
Insensé!.... Mais, dans leur enceinte,
Tes îles, frémissant de crainte,
Plaindront tes horribles tourments,
Quand abattu sur ton rivage,
Tu feras éclater ta rage
Par d'effroyables sifflements.

Déjà dans Minorque alarmée,
Nos légions jettent l'effroi,
Et c'est par là que notre armée
S'avancera jusques à toi.
Lorsqu'elle entre dans la carrière
Par cette puissante barrière,

En vain tu voudrois l'arrêter :
Elle va, malgré mille obstacles,
Y préluder par des miracles,
Aux coups qu'elle doit te porter.

Quel est ce roc inaccessible,
Pareil aux antiques géants,

Qui presse de son poids horrible,
Le séjour des mânes tremblants?
Sur son front le tonnerre gronde;
De sa bouche énorme et profonde,
Il vomit des torrents de feux;
Mais, en l'attaquant, nos Alcides
Bravent tous les traits homicides,
Que ses cent bras lancent sur eux.

De toutes parts, pour sa défense,
La mer enfante des vaisseaux;
Et tels qu'une forêt immense,
Leurs mâts s'élèvent sur les eaux.
Byng combat, il cède, il soupire,
Et des mers nous laissant l'empire,
Dans Albion fuit en courroux.
Richelieu, le fort, presque en poudre,
Se soumet et suspend ta foudre!...
C'en est fait, Minorque est à nous.

Par des louanges immortelles
Chantons l'arbitre des combats,
Qui, selon les lois éternelles,
Ebranle ou soutient les Etats.
Dans un amas d'armes fragiles
Et dans des vaisseaux inutiles
L'Anglais a mis tout son appui :
Louis le met en ta justice;

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