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Oct. 1813-janv. 1814 Naufragé près de Brest. San Buenaventura (espagnol),

72.000

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Ainsi de 1803 à 1813, les cités de Saint-Malo et de SaintServan mirent en mer cent cinquante-sept bâtiments corsaires de divers tonnage avec un effectif s'élevant à 9,400 officiers et matelots. On enleva à l'ennemi plus de cent soixante-dix navires, mais les armateurs français perdirent de leur côté, soixantecinq bâtiments et 3,400 marins restèrent prisonniers des Anglais. C'est bien ici le cas de répéter que les chiffres ont par euxmêmes une réelle éloquence. Les Malouins se montrèrent dignes de leur passé et on regarde avec une satisfaction respectueuse l'image de Robert Surcouf placée aux côtés de DuguayTrouin dans la salle des portraits de l'Hôtel-de-Ville de SaintMalo (1); ce grand armateur et capitaine de corsaires, que Napoléon récompensa par la croix de la Légion d'honneur, fit armer en dix ans seize bâtiments et en commanda lui-même plusieurs. Son nom seul est demeuré populaire, mais combien d'autres il serait juste de citer avec lui: parmi les Malouins, Augustin Thomas qui fut maire de Saint-Malo, Thomazeau, Magon-Vieuville, Fontan, Lemême et Gaultier; parmi les Servanais, Protet, Kermel, Delorme-Villedaulé.

Les deux villes prirent donc leur part de la grande ambition napoléonienne l'abaissement de l'Angleterre. Le patriotisme et les intérêts commerciaux de leurs habitants y trouvaient une égale satisfaction. Tout ce passé glorieux ne revit-il pas facilement en notre esprit, quand on vient de la haute mer vers la la côte française et qu'on voit peu à peu surgir au-dessus des flots les petites îles et les barrières de rochers d'une teinte

(1) Dans cette salle se trouvent les principaux portraits de malouins illustres : Jacques Cartier, Porcon de la Barbinais, Duguay-Trouin, André Desiles, Maupertuis, Chateaubriand, Robert Surcouf, Lamennais, le chirurgien Broussais, et l'abbé Huchet, curé de la cathédrale, qui officia aux obsèques de l'auteur des Martyrs.

sombre sous le ciel tour à tour azuré et brumeux par les sautes brusques des vents? Les fortifications en ruines y attestent l'ancienne puissance militaire, en arrière se laisse apercevoir la cité malouine blottie à l'abri de ses pittoresques remparts que domine la flèche pierreuse et finement dentelée de la vieille cathédrale, profil de géant au-dessus des maisons basses et des rues étroites; sur la droite le large estuaire de la Rance, le port militaire de Saint-Servan avec la tour de Solidor noircie par le temps, nid véritable de corsaires, coin curieux de littoral et fières cités dont le riant aspect aurait tenté les aventuriers normands du X° siècle, toujours en quête de refuges difficilement accessibles. De là sont partis les Surcouf, les Pottier, les Verron, les de Bon, tous ces hardis corsaires dont nous pouvons inscrire les noms après celui de Duguay-Trouin, sur le livre d'or de la course malouine qui fut une admirable école de marins.

LES TRADITIONS POPULAIRES

DU PAYS DE DOL

I

CONTES

Les contes les plus écoutés sont ceux de Cendrillon, de Peau d'Ane, du Petit-Poucet, et surtout de Barbe-Bleue. Ils diffèrent fort peu du récit donné par le bon Perrault.

Signalons aussi Moitié de coq, histoire d'un coq coupé en deux, dont une moitié meurt et l'autre continue de vivre. Et la moitié vivante fait alliance avec une rivière et un renard, puis trouve moyen, grâce à ces étranges amis, de se venger d'un recteur incivil à son égard.

Il ne faut pas oublier non plus les bons tours que l'archange saint Michel joue à Lucifer. Aux yeux de nos paysans, le vainqueur de Satan est le représentant intarissable de la verve gauloise. Il n'est point de plaisanterie que le prince de la milice céleste ne fasse au démon, oh! sans méchanceté, simplement pour tracasser avec esprit l'ennemi du genre humain.

Il est à noter que les récits les plus anciens contiennent les traits principaux sous une sorte de forme rythmée. W. Joyce fait la même remarque pour les traditions populaires d'Irlande (1), Ajoutons enfin que plusieurs contes sont assez gaulois, ce

(1) Joyce's Old celtic Romances. Préface.

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