RECHERCHES DIALECTALES BRETONNES (Suite) LE BRETON DE L'ILE-AUX-MOINES Les mots suivants ont été recueillis de la bouche de Madame Briantin, âgée de 78 ans. Le breton est sa langue maternelle. Elle a toujours habité l'Ile-aux-Moines. izil bas. juod er juod la joue. lãnẹ ar lāne l'année dernière. le veau. legir: ur legir une lettre (epistola). lehüir éclair. lezii lessive. lic endroit. liręc vase. lor voleur; plur. lọrõ. lue d'er lue en haut. lun: el lun le lundi. luyarn renard. liac lait. merh: er mere le mardi. mes: i'r mes dehors. metegō: v. motyęć. metōn matin. mjb fils. moć porcs. mær bélier, mouton; ur gyoĉ mærir un troupeau de mou tons. mogeris : er vogeris la nour rice. motyęć: er votyęć servante; er metegō. mur mer. mibagir fumée. mwarib tante. myašt maître. myerĉ fille; plur. merhyir. Posc: sul vosc dimanche de Pâques. priederyac er briederyac le sacrement de mariage. piven peine; er bwen, plur. er pirenegœiv. pyac paix ; erpac a cọ geniê la paix soit avec vous. pyemp cinq. pyempir: er byęmpir le cinquième. ridyęc courir. sic sec. sæer vaches. sorurn: er sorurn le samedi. REMARQUE. ruhặn empan. sehun (et suhun) semaine. sõ: ur sõ un son. Stiryen étoile. tā feu; pyentă cuisine (foyer). termen terme, fin. terhyā fièvre. tuwyen: en duwyen le toit. trderan tiers. wen agneau. yun jeûne. Les voyelles a, o actuellement longues, c'està-dire anciennement suivies d'une seule consonne, se nasalisent et, de plus que dans les autres dialectes, la nasale disparaît entièrement; -un est intact; -în devient -en; -en haut-vannetais (= -in-, -eino- (holen), etc., devient en. Le seul mot dont l'évolution étonne est gwen blanc, qui devrait faire givięn (cf. miryen, qstyen, etc.). L'évolution en -en paraît bien due à l'influence de e fermé sur la nasale, mais il reste à rechercher le pourquoi de cette prononciation de gwen. Azyen qui paraît représenter asinus a été assimilé aux singulatifs brittoniques ordinaires. La terminaison du singulatif, à en juger par son traitement dans tout le haut-vannetais (-yenn ou -ènn) représente non pas -ĭno-, -inā, mais -inno-, înnă, c'est-à-dire un suffixe à double consonne (-i-sno-, i-sna?), ce qui était déjà à présumer par la corrélation du gallois dynyn petit homme et l'irlandais duinén. Le breton ordinaire -en représente donc des suffixes d'origines diverses. (A suivre). |