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et ils partirent. Mais ils n'étaient pas partis depuis une demiheure que Murchadh déracina le grand arbre et le voilà parti à leur suite. Il les rejoignit comme ils passaient à côté d'une grille. Ils le battirent terriblement et l'attachèrent avec des liens à la grande grille de fer, lui et l'arbre, et ils partirent devant eux. Mais ils n'étaient pas partis depuis plus d'une demi-heure, que Murchadh fit sauter la grille de ses gonds et le voilà parti à leur suite. Quand il les eût rejoints cette fois-là, ils dirent qu'il était aussi bon pour eux de le détacher et d'en faire leur serviteur. C'est ce qu'ils firent et il fut leur serviteur.

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Puis ils allèrent et ils allèrent encore jusqu'à ce qu'ils arrivèrent auprès du château du roi d'Espagne. Alors Dômhnall dit : -<< Je vais aller voir la fille du roi, et attendez-moi ici jusqu'à ce que je revienne. »

Il partit et quand il fut près du château, il vit un grand lion de chaque côté de la grille. La peur le prit, il s'en retourna et dit à ses frères : — « Je n'ai jamais vu une si horrible femme que la fille du roi. »

- « J'irai la voir, » dit Brian.

Il alla aussi loin qu'était allé Domhnall, mais quand il eut vu les deux lions, la peur le prit; il s'en retourna le cœur sur les lèvres, tant il avait peur, et il dit : « Tu as raison, Domhnall, »> dit-il, « il n'y a pas au monde de femme à moitié aussi horrible. »

Puisque j'ai tant fait d'aller jusqu'ici, je la verrai, moi,» dit Murchadh.

Quand il fut parti, Domhnall dit à Brian : « Les lions vont tuer Murchadh; autant vaut pour nous nous en retourner à la maison. >>>

- « Je suis avec toi alors, » dit Brian.

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AN SGEULUIDHE GAODHALACH.

Chuaidh an bheirt go dti an cuan, agus chuaidh siad ar bord loinge le dul abhaile, agus fágfamaoid ann sin iad.

Anois nuair tháinig Murchadh i ngar do'n gheata, chonnairc sé an dá leómhain agus dubhairt sé leis féin, « Dar m'anam! is mór an dá mhadadh sibh, acht ní chongbhóchaidh sibh mise amach. Ann sin d'éirigh sé agus chuaidh sé de léim thar a gcionn. D'fheuch sé suas agus chonnairc sé inghean an righ ann san gcaislean, agus ní fhacaidh sé aon bhean ariamh leath chomh breágh agus bhí sí.

« Tháinig mé as Éirinn le d'fheiceál má's é do thoil é, » ar sa Murchadh, «< agus le nidh beag d'innseacht duit. »

<< Imthigh leat, imthigh leat, » ar sí, « no marbhóchaidh na léomhain thú, tá h-uile dhoras ann san gcaisleán dúnta agus tá na h-eochracha ag m'athair. »

<< Fosgail an fhuinneóg dam,» ar sa Murchadh, « agus rachaidh mé de léim asteach ann do sheomra. »

D'fhosgail si an fhuinnéog, agus chuaidh sé de léim asteach ann san tseomra. Chuir si fáilte roimhe, agus do fhliuch si é le pógaibh. Ann sin thug sí neart le n'ithe agus le n'ól dó. D'fhan sé ag cómhrádh léithe go raibh dorchadus na h-oidhche ag teacht. Ann sin léim sé suas, agus dubhairt, « Caithfidh mé bheith ag imtheacht, tá mo bheirt dhearbhráthar ag fanamhaint liom. »>

Budh chóir dhuit mise do thabhairt leat,» ar sa Bhénis, budh h-é sin ainm inghine an righ.

<< Bhéarfainn agus fáilte, dá mbeidheadh aon tslighe agam le do thabhairt,» ar sa Murchadh.

Thug Bhéinis cáthaoir dhỏ ann sin, agus dubhairt sí leis, «<suidh ann san gcáthaoir sin agus abair, « budh mhaith liom bheith ann a leitheid seo no ann a leitheid sin d'áit », agus béidh tu innti gan mhoill. >

Do shuidh sé ann san gcáthaoir agus Bhénis ar a dhá ghlúin, agus dubhairt sé, « budh mhaith liom bheith i mB'l'åth-cliath, > agus le casadh do láimhe chuaidh an chathaoir tríd an bhfuin

Tous deux allèrent au port; ils se rendirent à bord d'un vaisseau pour aller chez eux, et nous les laisserons là.

Maintenant, quand Murchadh approcha de la grille, il vit les deux lions et se dit à lui-même : - « Sur mon âme! ils sont grands ces deux chiens-là, mais vous ne m'écarterez pas. » Puis il se dressa et passa d'un saut par-dessus leur tête. Il regarda en l'air; il vit la fille du roi dans le château, et il n'avait jamais vu une femme à moitié aussi belle qu'elle.

-

« Je suis venu d'Irlande pour te voir, si tu y consens, » dit Murchadh, « et pour te raconter quelque chose. »

« Va-t'en, va-t'en, » dit-elle, « ou les lions vont te tuer; toutes les portes du château sont fermées et mon père en a les clefs. »

— «< Ouvre-moi la fenêtre, » dit Murchadh, « et j'entrerai d'un saut dans ta chambre. >>

Elle ouvrit la fenêtre et il entra d'un saut dans la chambre. Elle lui fit bon accueil et elle le mouilla de ses baisers. Puis elle lui donna force à manger et à boire. Il resta à converser avec elle jusqu'à ce que vint l'obscurité de la nuit. Alors il sauta et dit : - « Il faudra que je m'en aille, mes deux frères m'attendent. »

« Il serait juste que tu m'emmenasses avec toi, » dit Vênis (c'était le nom de la fille du roi).

-«Je t'emmènerais, et volontiers, si j'avais un moyen pour t'emmener, dit Murchadh.

Vênis lui donna alors un siège et lui dit : «<- Assieds-toi sur ce siège et dis je voudrais être dans tel ou tel endroit, et tu y seras sans retard. »

Il s'assit sur le siège, et Vênis sur ses genoux, et il dit : — « Je voudrais être à Dublin, » et, en un tour de main, le siège passa

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neỏig, tar muir agus tir, agus faoi cheann leath-uaire bhíodar i mB'l'áthcliath.

Ann sin cheannaigh Murchadh teach agus chuaidh sé féin agus Bhénis ag cómhnuidhe ann.

Faoi cheann cúpla lå 'na dhiaigh sin, chuaidh Murchadh go tighearna Bhl'ath'cliath agus d'iarr obair air.

<< Cad é do cheird? » ar san tighearna leis.

<< Is mé an tincéar is fearr i n-Éirinn, > ar sa Murchadh.

< Tá obair seacht mbliadhan agam duit,» ar san Tighearna. Thug sé Murchadh leis agus thaisbeán sé dhỏ cárnán mór stáin, agus dubhairt sé leis, « deun bád dé sin. >

Thosaigh Murchadh ag obair, agus bhí an båd críochnuighthe aige sul má ndeachaidh an ghrian faoi an trathnóna sin. Chuaidh sé chuig an tighearna ann sin, agus d'innis sé dhỏ go raibh an bád críochnuighthe aige. Níor chreid an tighearna é go bhfacaidh sé an båd, ann sin d'ioc sé é agus dubhairt, « ní breug le rádh gur tú an fear-ceirde is fearr i nEirinn, seo dhuit croiceann tairbh le bád do dheunamh dhuit féin. » Rinne sé an bád dỏ féin agus do Bhénis.

Tar éis sin chualaidh sé trácht mhór ar Fhionn mac Cúmhail agus ar a chuid Fianta [Féinne], agus chuaidh sé chuig Fionn agus d'iarr sé obair air.

« Cad é do cheird? » ar sa Fionn.

<«< Tincéar mise, » ar seisean, «< acht tig liom obair ar bith do dheunamh d'a ndearnaigh fear ariamh. »

<«< Is úsáideach an fear thú, » ar sa Fionn, « agus bhéarfaidh mé seirbhís duit. »

Ar maidin, lá ar n-a mhárach, bhí Fionn agus na Fiannta ag cathadh uird mhóir, nuair tháinig Murchadh amach, fuair greim ar an ord, agus chaith é fiche péirse níos faide 'nå an fear is láidre aca. Bhí iongantas mór ar Fhionn, chuir sé a mhéar ann a bheul, agus ghearr sé é asteach go dti an smior.

par la fenêtre, à travers mer et terre et, au bout d'une demiheure, ils étaient à Dublin.

Alors Murchadh acheta une maison et alla y demeurer, lui et Vênis.

Deux jours après, Murchadh alla trouver le seigneur de Dublin et lui demanda de l'ouvrage.

- Quel est ton métier? » lui dit le seigneur.

Je suis le meilleur chaudronnier d'Irlande, » dit

Murchadh.

« J'ai de l'ouvrage pour sept ans, » dit le seigneur. Il conduisit Murchadh avec lui et lui montra deux grands tas d'étain et lui dit : << Fais m'en un bateau. »

Murchadh se mit à l'œuvre et il avait terminé le bateau avant que le soleil ne se couchât au soir. Il alla trouver le seigneur alors et lui raconta qu'il avait fini le bateau. Le seigneur ne le crut pas qu'il n'eût vu le bateau; alors il le paya et lui dit : - << Il n'y a pas de mensonge à dire que tu es l'artisan le meilleur d'Irlande, voici pour toi une peau de taureau pour te faire un bateau. » Il fit un bateau pour lui et pour Vênis.

Après cela, il entendit faire grand éloge de Fionn mac Cûmhail et de ses Fianta et il alla trouver Fionn et lui demanda de l'ouvrage.

« Quel est ton métier? » dit Fionn.

« Je suis chaudronnier, » dit celui-ci, « mais je puis faire tout ce qu'a jamais fait homme au monde. »

« Tu es un homme précieux, » dit Fionn, « et je te donnerai du service. »

Au matin, le lendemain, Fionn et les Fianta étaient à lancer de grands marteaux quand Murchadh vint, saisit le marteau et le jeta vingt perches plus loin que le plus fort d'entre eux. Fionn s'étonna beaucoup; il mit son pouce dans sa bouche et le coupa jusqu'à la moelle. Il apprit ainsi qu'il n'y avait pas un homme en

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