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Tant qu'il vit sous le faix mourir son camarade,
Et reconnut qu'il avoit tort.
Du Baudet, en cette aventure,
On lui fit porter la voiture,
Et la peau par-dessus encor".

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5. La charge, ce que portait le Baudet, quod vehitur. Ce sens de charge est encore admis par l'Académie dans sa dernière édition

(1878).

6.

Tum vero et Asini sarcina et corium insuper
Equo ad priorem sarcinam sunt addita.

(FAËRNE, vers 8 et 9.)

tans.

FABLE XVII.

LE CHIEN QUI LACHE SA PROIE POUR L'OMBRE.

Ésope, fab. 209, Κύων κρέας φέρουσα, et Κύων καὶ βρῶμα (Coray, p. 135 et 136, sous six formes). — Babrius, fab. 79, Kówv xał oxiá. Aphthonius, fab. 35, Fabula Canis, ad avaritiam fugiendam exhorPhèdre, livre I, fab. 4, Canis per fluvium carnem ferens. Romulus, livre I, fab. 5, même titre. -Anonyme de Nevelet, fab. 5, de Cane et carne. Faërne, fab. 53, Canis et caro. Marie de France, fab. 5, dou Chien et dou formage. Chien et de la pièce de chair. Chien et de son umbre.

L'avidité trompée.

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Corrozet, fab. 4, du

Haudent, re partie, fab. 115, d'un Le Noble, fab. 75, du Chien et de l'ombre.

Mythologia sopica Neveleti, p. 259, p. 349, p. 372, p. 392, p. 489. On peut faire remonter assez haut la tradition de cette fable chez les Grecs, puisque, comme on le sait par une citation de Stobée (X, 69, édition Gaisford, 1823, tome I, p. 260), Démocrite y a fait allusion. M. Benfey (tome I, p. 79 et p. 468) et M. Weber (Études indiennes, tome III, p. 339 et 340) ne doutent pas que les Indiens ne la tiennent des Grecs. Elle est rappelée, dans toute sa simplicité primitive, par l'auteur de la Vie de Barzouieh (Barzouieh lui-même, probablement), au chapitre Iv du Calila et Dimna (p. 76 de la traduction de Wyndham Knatchbull, Oxford, 1819). Le Pantschatantra l'a toute transformée, sans cependant la rendre méconnaissable; voici comment l'auteur de ce recueil l'a encadrée dans une histoire qui, elle-même, n'en est guère qu'une sorte d'application, longuement développée (fable vIII du livre IV, tome II, p. 310 et 311 de M. Benfey): La Femme d'un vieux laboureur, qui a quitté son mari pour suivre un araant, et qui est dépouillée et abandonnée par ce dernier, se revcon.re, au bord d'un fleuve, avec un Chacal, qui, arrivant. un morceau de chair à la bouche, le lâche pour courir à un gros poisson qu'il aperçoit

1. Loiseleur Deslongchamps a déjà donné l'analyse de cette histoire, p. 51 et 52 de son Essai sur les fables indiennes.

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étendu sur la rive. La chair est enlevée par un vautour (dans la version de Syntipas, Coray, p. 136, un corbeau vient de même enlever la proie du Chien), le poisson rentre dans l'eau, et la Femme et le Chacal font échange de morale en se raillant l'un l'autre. - Dans le 75o récit des Avadanas (traduction de Stanislas Julien, tome II, p. 11-13), les circonstances et la moralité sont les mêmes dans le Pantschatantra. que Le Livre des lumières 2 (p. 72 et 73, et p. 144-146) contient aussi deux récits qui, par la moralité, et la première surtout par quelques détails, ne sont pas sans rapports avec la fable du Chien qui láche sa proie pour l'ombre, mais qui rappellent plus encore la fable ésopique du Lion et le Lièvre (Coray, p. 147) et la fable du Héron. · On peut voir dans les Poésies inédites du moyen áge, d'Édélestand du Méril (p. 187, et p. 217 et 218), les fables de Neckam et de Baldo sur le même sujet, et dans Robert (tome II, p. 50 et 51), celles d'Ysopet I et d'Ysopet II.

Chacun se trompe ici-bas:

On voit courir après l'ombre

Tant de fous, qu'on n'en sait pas
La plupart du temps le nombre.

Au Chien dont parle Ésope il faut les renvoyer.

Ce Chien, voyant sa proie en l'eau représentéc3,
La quitta pour l'image, et pensa se noyer.
La rivière devint tout d'un coup agitée ";

2. Voyez ci-après, p. 81, note 6.

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3. Et agrandie, ajoutent presque toutes les fables grecques ; Faërne n'a pas non plus négligé ce détail (vers 3) :

Canis ore frustum carnium ferens vado

Transibat amnem, quumque contemplanti aquam
Speciem ampliorem carnium illa redderet....

4. Du plongeon qu'y fait le Chien. On peut imaginer qu'il suivait la rive, comme cela est nettement dit dans le quatrain de Gabrias, la fable d'Aphthonius (tous deux donnés par Nevelet) et dans celle de Babrius. Faërne fait passer le Chien à gué, et Marie de France sur un pont. « Un chien qui est dans l'eau trouble l'ean, dit Chamfort, et ne saurait y voir l'ombre de sa proie. Si ce chien était sur une planche ou dans un bateau, il fallait le dire. » Boissonade (note 2 à la fable de Babrius) défend ici la Fontaine

A toute peine il regagna les bords,

Et n'eut ni l'ombre ni le corps.

Го

contre Chamfort, dont la critique s'appliquerait plutôt à Phèdre (vers 2 et 3):

Canis per flumen, carnem dum ferret, natans,
Lympharum in speculo vidit simulacrum suum.

FABLE XVIII.

LE CHARTIER1 EMBOURBÉ.

Ésope, fab. 335, Boŋλátys xal Hpaxλñs (p. 220 de Coray, qui de cet apologue rapproche, à propos, de beaux vers de l'Électre d'Euripide, 78-81; la fable 246, Navayós, Coray, p. 162, contient la même moralité). — Babrius, fab. 20, même titre. — Avianus, fab. 32, Rusticus et Hercules. Faërne, fab. 91, Bubulcus et Hercules. Haudent, re partie, fab. 202, d'un Rustique requerant Hercules. Mythologia sopica Neveleti, p. 289, p. 478.

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Chez Rabelais, Épistémon rappelle à Panurge, pendant la tempête, l'histoire du Charretier et d'Hercule, au chapitre xxı du quart livre (tome II, p. 346): « C'est sottize telle que du Charretier, lequel, sa charrette versee par vn retouble (une terre grasse), à genoilz imploroit l'ayde de Hercules, et ne aiguillonnoit ses bœufz et ne mettoit la main pour soubleuer les roues. » Saint-Marc Girardin a cité cette fable tout au long dans une de ses plus charmantes leçons, en l'opposant (tome II, p. 51) à quelques passages pris ailleurs où le poëte, « tout entier à son idée du moment, » a un peu trop vanté l'insouciance et le repos.

Le Phaéton d'une voiture à foin 2

Vit son char embourbé. Le pauvre homme étoit loin
De tout humain secours : c'étoit à la
campagne,
Près d'un certain canton de la basse Bretagne,

Appelé Quimper-Corentin 3.

1. Voyez la note 6.

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2. « Aucun poëte français, dit Chamfort, ne connaissait avant la Fontaine cet art plaisant d'employer des expressions nobles et prises de la haute poésie pour exprimer des choses vulgaires ou même basses. C'est un des artifices qui jette le plus d'agrément dans son style. »

3. La ville de Quimper-Corentin (Finistère) était le chef-lieu. d'un district du même nom, qu'on appelait aussi Cornouailles.

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