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obligation de suivre pas à pas les cérémonies de la consécration d'une église, et d'en révéler le sens spirituel. C'est le Pontifical commenté par la lyre, c'est Durand de Mende métamorphosé en poète. Bien des difficultés de détail sont vaincues avec un bonheur merveilleux. Surtout, les richesses de l'imagination la mieux douée se déploient de temps en temps avec un éclat admirable. L'arrivée de l'Archevêque consécrateur et l'émotion du peuple chrétien qui, dans son muet émoi,

Comme un roseau se courbe au souffle de la foi;

la nécessité des prières de l'Eglise pour sanctifier le plus bel édifice humain, «vrai cantique de pierre>> :

Pour lui donner une âme il faut la voix de Dieu;

les deux alphabets grec et latin, écrits par le pontife sur une croix de cendres; les reliques des martyrs déposées dans l'autel du saint sacrifice ces thèmes, qui auraient paru ingrats à un esprit vulgaire, ont fourni à M. Pouydebat des développements de la plus haute poésie. Mais je n'oserais dire que sa victoire soit également complète sur toute la ligne. Plus d'un détail ne paraît pas dessiné avec une netteté parfaite. L'abondance harmonieuse et facile du langage aurait gagné çà et là à quelque sacrifice. Un talent si riche et si vif semble inconciliable avec un travail rude et patient; c'est pourtant par une alliance plus intime avec l'étude qu'il acquerra toute sa force.

Une sincère admiration pour les hautes qualités du jeune poète nous dicte ces réserves qui pourraient se changer en éloge, et ce demi-conseil très présomptueux. C'est parce qu'il a de l'aile, et qu'il l'a laissé voir, que nous le déclarons capable de voler plus haut. Tel qu'il est, son poème procurera une vive jouissance à tous ceux qu'intéresse encore la sainte poésie. Nous engageons nos lecteurs à l'acquérir et à le répandre; ils serviront ainsi une cause encore plus sacrée que celle des lettres. M. Pouydebat consacre le produit de son œuvre à l'église même qu'il a chantée, «pupille indigent » à qui toutes les âmes généreuses voudront envoyer leur offrande. On trouvera un intérêt plus sérieux qu'on ne saurait croire dans ce poème et dans les notes qui l'accompagnent, et où je me reprocherais de ne pas signaler quelques vers adressés à M. Lauzin, curé de Saint-Clar, dont le zèle a fait sortir de terre la nouvelle église. Ce compliment poétique, dù à M. Alphonse Dayrem, est exquis d'à-propos et de délicatesse.

Léonce COUTURE.

DU RHYTHME QUI CONVIENT AU PLAIN-CHANT,

Par M. Aloys Kunc, maître de chapelle de la métropole Sainte-Marie d'Auch, membré de l'Académie et Congrégation pontificale de Ste-Cécile et de l'Académie des Quirites de Rome, membre de la Société pour la restauration du plain-chant et de la musique d'église, etc., etc. - 12 p. in-8°. Paris, typ. Mourgues, 1863.

M. Kune donna lecture de ce travail dans une séance du Congrès pour la restauration du plain-chant, réuni en novembre 1860. L'impression en fut votée dès lors à l'unanimité; et cette brochure est extraite, en effet, des Mémoires du congrès qui ne sont pas encore livrés à la publicité. C'est une étude nette et substantielle, où brillent également l'érudition dans la recherche des origines, le bon sens dans l'application pratique des données de la science, et la modération des idées et du langage dans une affaire où bien des intérêts et des personnalités étaient en jeu. Cette fois, M. Kunc s'est tenu dans le paisible domaine des textes incontestés et de la logique. Il établit que la musique ou le chant mesuré, dont les origines remontent au xr siècle, se distinguait essentiellement du plain-chant; que celui-ci n'est donc point soumis à une mesure régulière; que l'égalité des notes du plainchant n'est pourtant pas absolue; que certaines doivent être prononcées avec insistance, d'autres simplement, d'autres avec une certaine légèreté; enfin, que l'exécution du chant ecclésiastique exige des livres soigneusement écrits d'après ces principes. Tous les amateurs éclairés du chant ecclésiastique seront heureux de lire dans le Mémoire de M. Aloys Kunc le développement et les preuves de ces propositions que nous ne pouvons qu'indiquer ici. L. C.

Nous avons reçu le prospectus d'une Vie de M. Daguerre, fondateur du séminaire de Larressore (Basses-Pyrénées), sa patrie, où il mourut en 1785, après une longue carrière d'oeuvres utiles. M. le chanoine Duvoisin, ancien directeur du même séminaire, a recueilli depuis longtemps les matériaux de ce travail d'autant plus intéressant qu'il offrira, à côté de la vie d'un saint prêtre, l'histoire du diocèse de Bayonne pendant le dernier siècle jusqu'à la Révolution.

La Vie de M. Daguerre remplira un fort volume in-8°, du prix de 6 fr. 50 c. On peut envoyer sa souscription, soit à M. l'abbé C. Du

voisin, chanoine titulaire de la cathédrale, soit à M. l'abbé Franchistéguy, secrétaire de l'évêché, à Bayonne,

Le Congrès scientifique de France tiendra sa 30 session à Chambéry, du 10 au 20 août prochain. Les travaux sont répartis, à l'ordinaire, en cinq sections: 1° sciences mathématiques, physiques et naturelles; 2o agriculture, industrie et commerce; 3° sciences médicales; 4o histoire et archéologie; 5o littérature et beaux-arts. Le programme des questions annonce une préoccupation spéciale des intérêts et de l'histoire de la Savoie. Nous en indiquerons quelques-unes d'une portée plus générale.

SCIENCES. 4. Décrire les terrains anciens des Alpes..... 3. Terrains quaternaires: alluvion ancienne, diluvium, phénomènes plus récents, premiers vestiges de l'homme et de l'industrie humaine. 8. Flore des deux départements.....

MÉDECINE. 1. Crétinisme. Quelle utilité attribuer aux hospices destinés à recueillir les crétins ?... 4. Enseignement médical. Y a-t-il avantage pour la science médicale en France à ce que les centres d'instruction y soient multipliés dans la proportion des ressources cliniques, matérielles et personnelles de l'Empire?.....

HISTOIRE ET ARCHÉOLOGIE. 4. Indiquer les stations lacustres constatées en Savoie. 2. Motiver quelques conjectures sur les races qui les ont habitées, ainsi que les grottes et les souterrains, dans les temps. anté-traditionnels et anté-historiques. 3. Est-il possible de préciser d'une manière satisfaisante les limites de chacun des trois âges de la pierre, du bronze et du fer?... 5. Epoques et limites des invasions gothique, burgonde et franque. Invasions arabe, hongroise et normande. Colonies. Sarrazins. 6. Passages d'Annibal, de Pompée, de César, etc.

LITTÉRATURE ET BEAUX-ARTS. A quelles langues anciennes appartiennent les dialectes de la Savoie? Les études philologiques viennentelles éclairer les données historiques sur les origines de cette province et de sa population primitive?..... 12. Rechercher et proposer les moyens les plus propres à obtenir la décentralisation du mouvement académique et de la vie intellectuelle en France..... 45. La notation musicale substituée au plain-chant a-t-elle produit des résultats avantageux? Doit-on encourager cette méthode?

LES ŒUVRES POSTHUMES

DE

Mgr de SALINIS.

A M. le Rédacteur en chef du Bulletin du Comité d'Histoire et d'Archéologie de la Province ecclésiastique d'Auch.

Mont-de-Marsan, le 2 avril 1863, jeudi de la Semaine sainte.

MON CHER MONSIEUR COUTURE,

Plusieurs personnes me demandent, d'autres me font demander à quelle époque paraîtront les œuvres de Mgr de Salinis, que l'on sait m'avoir été confiées pour les publier. Voudriez-vous me permettre de recourir à la publicité du Bulletin, œuvre aussi, et non la moins précieuse, du vénéré prélat, pour répondre à des interpellations qui sont pour moi un encouragement et une espérance?

Les manuscrits laissés par Mgr de Salinis formeront la matière de quatre ou cinq volumes; ils ont pour objet la démonstration de la divinité du christianisme. Fruit de près de 40 années d'études sérieuses, fécondées par une intelligence supérieure et par un enseignement public qui avait dû s'adapter à toute sorte d'esprits, ce travail me paraît devoir être l'apologie du catholicisme la plus complète et la plus appropriée aux besoins de l'époque actuelle. Les ouvrages apologétiques ne font pas défaut; M. l'abbé Migne a recueilli les plus importants dans une publication en 18 volumes in-4°, intitulée : Démonstrations évangéliques. J'ai parcouru tous ces traités, remarquables à des titres divers, et je crois TOME IV.

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pouvoir affirmer qu'aucun d'eux ne présente un ensemble aussi satisfaisant pour l'esprit que le livre de Mgr de Salinis.

Je vous demande le permission de tracer ici les principales lignes de cette vaste esquisse.

Fille du Ciel voyageant sur la terre, la Religion peut être considérée sous un double aspect: ou dans son origine divine, ou dans ses rapports avec les Sociétés de la terre; de cette notion fondamentale découle la division de l'ouvrage en deux parties: 1 partie, la Religion considérée en elle-même; 2° partie, la Religion considérée dans ses rapports avec l'ordre temporel.

La Religion vient de Dieu; elle est manifestée aux hommes par Jésus-Christ et par l'Eglise qui continue son œuvre. Dieu, JésusChrist, l'Eglise, telles sont les trois idées qui dominent la première partie. La notion de Dieu défendue contre les athées; la mission divine de Jésus-Christ établie contre les déistes; la divinité de l'Eglise démontrée contre les hérétiques.

La seconde partie, la plus neuve et la plus appropriée aux préoccupations actuelles, est en même temps un cours de haute philosophie sociale ou, pour employer une expression du comte de Maistre, de métapolitique et de philosophie de l'histoire.

D'après quel plan Dieu a-t-il constitué le monde?... Existence de deux Sociétés, l'une temporelle destinée à assurer le bonheur terrestre de l'homme, l'autre spirituelle destinée à garantir sa félicité éternelle..... Rapports entre ces deux Sociétés..... Avant Jésus-Christ, absorption de la Société spirituelle par la Société temporelle chez tous les peuples, sauf chez les Juifs..... Après Jésus-Christ, organisation distincte des deux Sociétés; luttes incessan tes..... Rapports actuels.... Solution de l'avenir.

La méthode suivie par Mgr de Salinis donne à son ouvrage un caractère d'actualité qui ne contribuera pas moins que le fond des idées au bien qu'il me paraît destiné à produire.

Depuis l'introduction dans les écoles catholiques de la philosophie cartésienne, les apologistes avaient cru devoir appliquer à la démonstration du catholicisme le procédé du doute méthodique

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