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terre! Nous vous louons, nous vous bénissons, nous vous adorons, Roi du ciel, dans votre gloire immense! etc. >>

L'épître succède au cantique. L'ami du Rédempteur du monde, Jean, fait entendre des paroles pleines de douceur, ou le sublime Paul, insultant à la mort, découvre les mystères de Dieu. Prêt à lire une leçon de l'Évangile, le prêtre s'arrête, et supplie l'Éternel de purifier ses lèvres avec le charbon de feu dont il toucha les lèvres d'Isaïe. Alors les paroles de JésusChrist retentissent dans l'assemblée : c'est le jugement sur la femme adultère, c'est le Samaritain versant le baume dans les plaies du voyageur, ce sont les petits enfants bénis dans leur innocence.

Que peuvent faire le prêtre et l'assemblée, après avoir entendu de telles paroles? Déclarer sans doute qu'ils croient fermement à l'existence d'un Dieu qui laissa de tels.exemples à la terre. Le symbole de la foi est donc chanté en triomphe. La philosophie, qui se pique d'applaudir aux grandes choses, auroit dû remarquer que c'est la première fois que tout un peuple a professé publiquement le dogme de l'unité d'un Dieu: Credo in unum Deum.

Cependant le sacrificateur prépare l'hostie pour lui, pour les vivants, pour les morts. Il

présente le calice : « Seigneur, nous vous offrons la coupe de notre salut. » Il bénit le pain et le vin. « Venez, Dieu éternel, bénissez ce sacrifice.» Il lave ses mains.

« Je laverai mes mains entre les innocents... Oh! ne me faites point finir mes jours parmi ceux qui aiment le sang. »

Souvenir des persécutions.

Tout étant préparé, le célébrant se tourne vers le peuple, et dit :

« Priez, mes frères. » Le peuple répond:

Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice. »

Le prêtre reste un moment en silence, puis tout à coup annonçant l'éternité: Per omnia secula seculorum, il s'écrie:

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Élevez

vos cœurs ! >>

Et mille voix répondent :

« Habemus ad Dominum: Nous les élevons vers le Seigneur. »>

La préface est chantée sur l'antique mélopée ou récitatif de la tragédie grecque; les Dominations, les Puissances, les Vertus, les Anges et les Séraphins sont invités à descendre avec la grande victime, et à répéter, avec le choeur des fidèles, le triple Sanctus et l'Hozannah

éternel.

Enfin l'on touche au moment redoutable. Le canon, où la loi éternelle est gravée, vient de s'ouvrir la consécration s'achève : par les paroles mêmes de Jésus-Christ. « Seigneur, dit le prêtre en s'inclinant profondément, que l'hostie sainte vous soit agréable comme les dons d'Abel le juste, comme le sacrifice d'Abraham notre patriarche, comme celui de votre grand-prétre Melchisedech. Nous vous supplions d'ordonner que ces dons soient portés à votre autel sublime par les mains de votre ange, en présence de votre divine majesté. »

A ces mots le mystère s'accomplit, l'Agneau descend pour être immolé :

« O moment solennel! ce peuple prosterné,

Ce temple dont la mousse a couvert les portiques,

Ses vieux murs, son jour sombre et ses vitraux gothiques,
Cette lampe d'airain qui, dans l'antiquité,

Symbole du soleil et de l'éternité,

Luit devant le Très-Haut, jour et nuit suspendue;

La majesté d'un Dieu parmi nous descendue,

Les pleurs, les vœux, l'encens qui monte vers l'autel

Et de jeunes beautés qui, sous l'œil maternel,
Adoucissent encor par leur voix innocente
De la religion la pompe attendrissante;
Cet orgue qui se tait, ce silence pieux,
L'invisible union de la terre et des cieux,

Tout enflamme, agrandit, émeut l'homme sensible:
Il croit avoir franchi ce monde inaccessible,
Où sur des harpes d'or l'immortel Séraphin,
Aux pieds de Jéhovah chante l'hymne sans fin,

Alors de toutes parts un Dieu se fait entendre;
Il se cache au savant, se révèle au cœur tendre:
Il doit moins se prouver qu'il ne doit se sentir 1.

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1 Le Jour des Morts, par M. de Fontanes. La Harpe a dit que ce sont là vingt des plus beaux vers de la langue françoise; nous ajouterons qu'ils peignent avec la dernière exactitude le sacrifice chrétien. Voyez la Note R à la fin du volume.

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CHAPITRE VII.

LA FÊTE DIEU.

L n'en est pas des fêtes chrétiennes comme des cérémonies du paganisme; on n'y traîne pas en triomphe un boeufdieu, un bouc sacré; on n'est pas obligé, sous peine d'être mis en pièces, d'adorer un chat ou un crocodile, ou de se rouler ivre dans les rues, en commettant toutes sortes d'abominations, pour Vénus, Flore ou Bacchus : dans nos solennités, tout est essentiellement moral. Si l'Église en a seulement banni les danses 1, c'est qu'elle sait combien de passions se cachent sous ce plaisir en apparence innocent. Le Dieu des chrétiens ne demande que les élans du coeur, et les mouve

Elles sont cependant en usage dans quelques pays, comme dans l'Amérique méridionale, parce que parmi les Sauvages chrétiens il règne encore une grande innocence.

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