Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

précipité dans une fosse commune, il tomba sur le sein de Marie de Médicis: tout fut détruit. Dieu, dans l'effusion de sa colère, avoit juré par lui-même de châtier la France ne cherchons point sur la terre les causes de pareils événements; elles sont plus haut.

Dès le temps de Bossuet, dans le souterrain de ces princes anéantis, on pouvoit à peine déposer Madame Henriette : « tant les rangs y sont pressés, s'écrie le plus éloquent des orateurs, tant la mort est prompte à remplir ces places! » En présence des âges, dont les flots écoulés semblent gronder encore dans ces profondeurs, les esprits sont abattus par le poids des pensées qui les oppressent. L'âme entière frémit en contemplant tant de néant et tant de grandeur. Lorsqu'on cherche une expression assez magnifique pour peindre ce qu'il y a de plus élevé, l'autre moitié de l'objet sollicite le terme le plus bas, pour exprimer ce qu'il y a de plus vil. Ici, les ombres des vieilles voûtes s'abaissent, pour se confondre avec les ombres des vieux tombeaux; là, des grilles de fer entourent inutilement ces bières, et ne peuvent défendre la mort des empressements des hommes. Écoutez le sourd travail du ver du sépulcre, qui semble filer, dans ces cercueils, les indestructibles réseaux de la mort! Tout annonce qu'on est descendu à l'em

pire des ruines; et, à je ne sais quelle odeur de vétusté répandue sous ces arches funèbres, on croiroit, pour ainsi dire, respirer la poussière des temps passés.

Lecteurs chrétiens, pardonnez aux larmes qui coulent de nos yeux, en errant au milieu de cette famille de saint Louis et de Clovis. Si tout à coup, jetant à l'écart le drap mortuaire qui les couvre, ces monarques alloient se dresser dans leurs sépulcres, et fixer sur nous leurs regards, à la lueur de cette lampe!... Oui, nous les voyons tous se lever à demi, ces spectres des rois; nous distinguons leur race, nous les reconnoissons nous osons interroger ces majestés du tombeau. Hé bien, peuple royal de fantômes, dites-le-nous : voudriez-vous revivre maintenant au prix d'une couronne? le trône vous tente-t-il encore?... Mais d'où vient ce profond silence? d'où vient que vous êtes tous muets sous ces voûtes? Vous secouez vos têtes royales, d'où tombe un nuage de poussière; vos yeux se referment, et vous Vous recouchez lentement dans vos cercueils!

Ah! si nous avions interrogé ces morts champêtres, dont naguère nous visitions les cendres, ils auroient percé le gazon de leurs tombeaux; et, sortant du sein de la terre, comme des vapeurs brillantes, ils nous auroient répondu : << Si Dieu l'ordonne ainsi, pourquoi refuserions

nous de revivre? Pourquoi ne passerions-nous pas encore des jours résignés dans nos chaumières? Notre hoyau n'étoit pas si pesant que vous le pensez; nos sueurs même avoient leurs charmes, lorsqu'elles étoient essuyées par une tendre épouse, ou bénies par la religion. >>

Mais où nous entraîne la description de ces tombeaux déjà effacés de la terre? Elles ne sont plus, ces sépultures! Les petits enfants se sont joués avec les os des puissants monarques: SaintDenis est désert; l'oiseau l'a pris pour passage, l'herbe croît sur ses autels brisés; et au lieu du cantique de la mort, qui retentissoit sous ses dômes, on n'entend plus que les gouttes de pluie qui tombent par son toit découvert, la chute de quelque pierre qui se détache de ses murs en ruine, ou le son de son horloge, qui va roulant dans les tombeaux vides et les souterrains dévastés 1.

Voyez la note X à la fin du volume.

[ocr errors]

TOME XIII,

15

(

QUATRIÈME PARTIE.

CULTE.

LIVRE TROISIÈME.

VUE GÉNÉRALE DU CLERGÉ.

CHAPITRE PREMIER.

DE JÉSUS-CHRIST ET DE sa vie.

ERS le temps de l'apparition du Rédempteur sur la terre, les nations étoient dans l'attente de quelque personnage fameux. « Une ancienne et constante opinion, dit Suétone, étoit répandue dans l'Orient, qu'un homme s'élèveroit de la Judée, et

« ZurückWeiter »