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une montagne, et tire des objets environnants de quoi instruire la foule assise à ses pieds. Du spectacle même de cette foule pauvre et malheureuse, il fait naître ses béatitudes : Bienheureux ceux qui pleurent; bienheureux ceux qui ont faim et soif, etc. Ceux qui observent ses préceptes, et ceux qui les méprisent, sont comparés à deux hommes qui bâtissent deux maisons, l'une sur un roc, l'autre sur un sable mouvant selon quelques interprètes, il montroit, en parlant ainsi, un hameau florissant sur une colline, et au bas de cette colline, des cabanes détruites par une inondation1. Quand il demande de l'eau à la femme de Samarie, il lui peint sa doctrine sous la belle image d'une source d'eau vive.

Les plus violents ennemis de Jésus-Christ n'ont jamais osé attaquer sa personne. Celse, Julien, Volusien avouent ses miracles, et Porphyre raconte que les oracles même des païens l'appeloient un homme illustre par sa piété3. Tibère avoit voulu le mettre au rang des Dieux 4; selon Lampridius, Adrien lui avoit élevé des

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Fortin. on the truth of the christ. relig. pag. 218.

Orig. cont. Cels. 1, 11, Jul. Ap. Cyril. lib. v1, Aug. ep. 3, 4, tom. II.

3 Euseb. dem. III, ev. 3.

4 Tert. Apologet.

temples, et Alexandre - Sévère le révéroit avec les images des âmes saintes, entre Orphée et Abraham. Pline a rendu un illustre témoignage à l'innocence de ces premiers chrétiens, qui suivoient de près les exemples du Rédempteur. Il n'y a point de philosophes de l'antiquité à qui l'on n'ait reproché quelques vices : les patriarches même ont eu des foiblesses; le Christ seul est sans taches : c'est la plus brillante copie de cette beauté souveraine qui réside sur le trône des cieux. Pur et sacré comme le tabernacle du Seigneur, ne respirant que l'amour de Dieu et des hommes, infiniment supérieur à la vaine gloire du monde, il poursuivoit, à travers les douleurs, la grande affaire dé notre salut, forçant les hommes, par l'ascendant de ses vertus, à embrasser sa doctrine, et à imiter une vie qu'ils étoient contraints d'admirer 2.

Son caractère étoit aimable, ouvert et tendre; sa charité sans bornes. l'Apôtre nous en donne une idée en deux mots : Il alloit faisant le bien. Sa résignation à la volonté de Dieu éclate dans tous les moments de sa vie; il aimoit, il connoissoit l'amitié : l'homme qu'il tira du tombeau, Lazare, étoit son ami; ce fut pour le plus

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Lamp. in Alex. Sev., cap. iv et xxxi.
Voyez la note Z à la fin du volume.

grand sentiment de la vie qu'il fit son plus grand miracle. L'amour de la patrie trouva chez lui un modèle : « Jérusalem! Jérusalem! s'écrioit-il en pensant au jugement qui menaçoit cette cité coupable, j'ai voulu rassembler tes enfants, comme la poule rassemble ses poussins sous ses ailes; mais tu ne l'as pas voulu! » Du haut d'une colline, jetant les yeux sur cette ville condamnée pour ses crimes, à une horrible destruction, il ne put retenir ses larmes : Il vit la cité, dit l'Apôtre, et il pleura! Sa tolérance ne fut pas pas moins remarquable, quand ses disciples le prièrent de faire descendre le feu sur un village de Samaritains qui lui avoit refusé l'hospitalité : Il répondit avec indignation: Vous ne savez pas ce que vous demandez!

Si le Fils de l'Homme étoit sorti du ciel avec

toute sa force, il eût eu sans doute peu de peine à pratiquer tant de vertus, à supporter tant de maux; mais c'est ici la gloire du mystère le Christ ressentoit des douleurs; son cœur se brisoit comme celui d'un homme; il ne donna jamais aucun signe de colère que contre la dureté de l'âme et l'insensibilité. Il répétoit éternellement: Aimez-vous les uns les autres. Mon père, s'écrioit-il sous le fer des bourreaux, pardonnez-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. Prêt à quitter ses disciples bien-aimés, il fondit tout

à coup en larmes; il ressentit les terreurs du tombeau, et les angoisses de la croix : une sueur de sang coula le long de ses joues divines; il se plaignit que son père l'avoit abandonné. Lorsque l'ange lui présenta le calice, il dit: O mon Père! fais que ce calice passe loin de moi; cependant, si je dois le boire, que ta volonté soit faite. Ce fut alors que ce mot, où respire la sublimité de la douleur, échappa à sa bouche: Mon áme est triste jusqu'à la mort. Ah! si la morale la plus pure et le cœur le plus tendre, si une vie passée à combattre l'erreur et à soulager les maux des hommes, sont les attributs de la divinité, qui peut nier celle de Jésus-Christ? Modèle de toutes vertus, l'amitié le voit endormi dans le sein de saint Jean, ou léguant sa mère à ce disciple; la charité l'admire dans le jugement de la femme adultère : partout la pitié le trouve bénissant les pleurs de l'infortuné; dans son amour pour les enfants, son innocence et sa candeur se décèlent; la force de son âme brille au milieu des tourments de la croix, et son dernier soupir est un soupir de miséricorde.

CHAPITRE II.

CLERGÉ SÉCULIER.

HIERARCHIE.

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E Christ, ayant laissé ses enseignements à ses disciples, monta sur le Tabor, et disparut. Dès ce moment, l'Église subsiste dans les apôtres : elle s'établit à la fois chez les Juifs et chez les Gentils. Saint Pierre, dans une seule prédication, convertit cinq mille hommes à Jérusalem, et saint Paul reçoit sa mission pour les nations infidèles. Bientôt le prince des apôtres jette dans la capitale de l'Empire romain les fondements de la puissance ecclésiastique1. Les premiers Césars régnoient encore, et déjà circuloit au pied de leur trône, dans la foule, le prêtre inconnu qui de

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Voyez la note AA à la fin du volume.

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