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voit les remplacer au Capitole. La hiérarchie commence; Lin succède à Pierre, Clément à Lin: cette chaîne de pontifes, héritiers de l'autorité apostolique, ne s'interrompt plus pendant dix-huit siècles, et nous unit à Jésus-Christ1.

Avec la dignité épiscopale, on voit s'établir dès le principe les deux autres grandes divisions de la hiérarchie, le sacerdoce et le diaconat. Saint Ignace exhorte les Magnésiens à agir en unité avec leur évéque qui tient la place de JésusChrist, leurs prêtres qui représentent les apôtres, et leurs diacres qui sont chargés du soin des autels 2. Pie, Clément d'Alexandrie, Origène et Tertullien confirment ces degrés 3.

Quoiqu'il ne soit fait mention, pour la première fois, des métropolitains ou des archevêques, qu'au concile de Nicée, néanmoins ce concile parle de cette dignité comme d'un degré hiérarchique établi depuis long-temps 4. Saint Athanase 5 et saint Augustin 6 citent des métro

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Voyez la note BB à la fin du volume.

Ignat. Ep. ad Magnes. n. 6.

Pius, , ep. 11. Clem. Alex. Strom. lib. vi, pag. 667. Orig. Hom. 11, in num. Hom. in cantic. Tertull. de

De Fuga, 41. De Baptismo, c. xvII.

4 Conc. Nicen. can. 6.

5 Athan. de Sentent. Dionys., t. 1, p. 552.

6 Aug. brevis Collat. tert. die, cap. xvI.

monogam. c. XI.

politains existants avant la date de cette assemblée. Dès le second siècle, Lyon est qualifié, dans les actes civils, de ville métropolitaine, et saint Irénée, qui en étoit évêque, gouvernoit toute l'Église (napoxíov) gallicane 1.

Quelques auteurs ont pensé que les archevêques même sont d'institution apostolique 2; en effet, Eusèbe et saint Chrysostome disent que Tite, évêque, avoit la surintendance des évêques de Crète 3.

Les opinions varient sur l'origine du patriarchat; Baronius, de Marca et Richerius la font remonter aux apôtres; mais il paroît néanmoins qu'il ne fut établi dans l'Église que vers l'an 385, quatre ans après le concile général de Constantinople.

Le nom de cardinal se donnoit d'abord indistinctement aux premiers titulaires des églises 4. Comme ces chefs du clergé étoient ordinairement des hommes distingués par leur science et leur vertu, les papes les consultoient dans

1 Euseb. H. E. lib. v, cap. xxш. De apoxion, nous avons fait Paroisse.

2 Usher. de Orig. Episc. et Metrop. Revereg. cod. can. vind. lib. 11, cap. vi, n. 12. Hamm. Pref. to Titus i Dissert. 4 cont. Blondel, cap. v.

3 Euseb. H. E. lib. 111, c. IV. Chryst. Hom. 1. in Tit. 4 Héricourt, Lois eccl. de Franc. p. 205.

les affaires délicates; ils devinrent peu à peu le conseil permanent du Saint - Siége, et le droit d'élire le souverain pontife passa dans leur sein, quand la communion des fidèles devint trop nombreuse pour être assemblée.

Les mêmes causes qui avoient donné naissance aux cardinaux près des papes, produisirent les chanoines près des évêques, c'étoit un certain nombre de prêtres qui composoient la cour épiscopale. Les affaires du diocèse augmentant, les membres du Synode furent obligés de se partager le travail. Les uns furent appelés vicaires, les autres grands - vicaires, etc., selon l'étendue de leur charge. Le conseil entier prit le nom de chapitre, et les conseillers celui de chanoines, qui ne veut dire qu'administrateur canonique.

De simples prêtres, et même des laïques, nommés par les évêques à la direction d'une communauté religieuse, furent la source de l'ordre des abbés. Nous verrons combien les abbayes furent utiles aux lettres, à l'agriculture, et en général à la civilisation de l'Europe.

Les paroisses se formèrent à l'époque où les ordres principaux du clergé se subdivisèrent. Les évêchés étant devenus trop vastes pour que les prêtres de la métropole pussent porter les secours spirituels et temporels aux extrémités

du diocèse, on éleva-des églises dans les campagnes. Les ministres attachés à ces temples champêtres ont pris long-temps après le nom de curé, peut-être du latin cura, qui signifie soins, fatigue. Le nom du moins n'est pas orgueilleux, et on auroit dû le leur pardonner, puisqu'ils en remplissoient si bien les conditions '.

Outre ces églises paroissiales, on bâtit encore des chapelles sur le tombeau des Martyrs et des Solitaires. Ces temples particuliers s'appeloient martyrium ou memoria ; et, par une idée encore plus douce et plus philosophique, on les nommoit aussi cimetières, d'un mot grec qui signifie sommeil.

Enfin, les bénéfices séculiers durent leur origine aux agapes, ou repas des premiers chrétiens. Chaque fidèle apportoit quelques aumônes pour l'entretien de l'évêque, du prêtre et du diacre, et pour le soulagement des malades et des étrangers 3. Des hommes riches, des princes, des villes entières, donnèrent dans la suite des terres à l'Église, pour remplacer ces aumônes incertaines. Ces biens partagés en divers lots,

* S. Athanase, dans sa seconde apologie, dit que de son temps il y avoit déja dix églises paroissiales établies dans le Maréotis, qui relevoit du diocèse d'Alexandrie.

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Fleury, Hist. eccl.

3 S. Just. Apol.

TOME XIII.

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par le conseil des supérieurs ecclésiastiques, prirent le nom de prébende, de canonicat, de commande, de bénéfices - cures, de bénéfices manuels, simples, claustraux, selon les degrés hiérarchiques de l'administrateur aux soins duquel ils furent confiés 1.

saint Au

Quant aux fidèles en général, le corps des chrétiens primitifs se distinguoit en moт, croyants ou fidèles, et xaTeXOUμEVOL, catéchumènes 2. Le priκατεχουμενοι, vilége des croyants étoit d'être reçus à la sainte table, d'assister aux prières de l'Église, et de prononcer l'oraison dominicale 3, ', que gustin appelle par cette raison oratio fidelium, et saint Chrysostome Euyn TGTOV. Les catéchumènes ne pouvoient assister à toutes les cérémonies, et l'on ne traitoit des mystères devant eux qu'en paraboles obscures 4.

Le nom de laïque fut inventé pour distinguer l'homme qui n'étoit pas engagé dans les ordres du corps général du clergé. Le titre de clerc se forma en même temps: laïci et xλɛpxos se lisent à chaque page des anciens auteurs. On se servoit de la dénomination d'ecclésiastique,

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Héric. Lois eccl. p. 204-13.

2 Eus. Demonst. Evang. lib. vii, cap. 11.

3 Constit. Apost. lib. vin. cap. viii et XII. 4 Theodor. Epit. div. dogm. cap. xxiv. Neophytos, in append. tom. x. p. 845.

Aug. Serm. ad

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