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jardin, qui est derrière tout le reste, comme il étoit aux maisons antiques.

NOTE M, page 115.

On trouve dans un poëme de M. Alex. Soumet, intitulé l'Incrédulité, entre autres imitations du Génie du christianisme, ce fragment sur les ruines des monuments chrétiens:

α

Hé! qui n'a parcouru, d'un pas mélancolique,

Le dôme abandonné, la vieille basilique,

Où devant l'Éternel s'inclinoient ses aïeux ?

Ces débris éloquents, ce seuil religieux,

Ce seuil où tant de fois, le front dans la poussière,
Gémit le Repentir, espéra la Prière;

Ce long rang de tombeaux que la mousse a couvert,
Ces vases mutilés et ce comble entr'ouvert;
Du Temps et de la Mort tout proclame l'empire:
Frappé de son néant, l'homme observe et soupire.
L'Imagination, à ces murs dévastés,

Rend leur encens, leur culte et leurs solennités,
A travers tout un siècle écoute les cantiques
Que la Religion chantoit sous ces portiques.
Là, rougissoit l'Hymen; ici l'adolescent,

Beau comme sou offrande, et comme elle innocent,
Consacroit au Seigneur, modeste tributaire,
De jeunes fleurs, des fruits, prémices de la terre.
Mais tout a disparu, le Temps a fait un pas :
Où sourioit l'enfance est assis le Trépas;
L'herbe croît sur l'autel; l'oiseau des funérailles
De son cri prophétique attriste ces murailles.
Seulement, quelquefois un cénobite en deuil
Y vient de son ami visiter le cercueil;

C'est lui; le souvenir vers ces lieux le ramène;
De tombeaux en tombeaux sa douleur se promène.
Parmi des ossements et des marbres brisés,
Témoins de ses regrets, de ses pleurs arrosés,
Il creuse, sans pâlir, sa retraite dernière.
L'aquilon de minuit se mêle à sa prière,
Et le cloître attentif en redit les accents.

A ces restes sacrés, à ces murs vieillissants,
Quel pouvoir inconnu malgré moi m'intéresse?
C'est la Religion; oui, cette enchanteresse
Se plaît à nous unir d'un nœud mystérieux
A tous les monuments consacrés par les cieux.
Le tombeau du martyr, le rocher, la retraite,
Où dans un long exil vieillit l'anachorète,
Tout parle à notre cœur; et toi, signe sacré,
Des chrétiens et du monde à l'envi révéré,
Croix modeste, quel est ton ineffable empire?
Tes muettes leçons aux mortels semblent dire:
Un Dieu périt pour vous; n'oubliez point ses lois.
Ton aspect imprévu rendit plus d'une fois
La paix au repentir, des pleurs à la souffrance,
Au crime le remords, au malheur l'espérance. »

(Note de l'Éditeur.)

NOTE N, page 119.

Voici encore un fragment poétique emprunté aux harmonies du Génie du christianisme; il est extrait d'un poëme de M. F. de Barqueville, intitulé les Cloitres en ruine:

Voici l'humble cellule où', vers l'éternité,
S'élançoit chaque jour l'ardente piété :

Ici, son cœur à Dieu confioit ses alarmes ;
Cet autel fut souvent arrosé de ses larmes.
Ces murs, encor noircis d'un deuil religieux,
Répétèrent souvent ses cantiques pieux;
Elle-même attachoit aux pilastres antiques
D'un saint ou d'un martyr les modestes reliques,
Dans cet étroit enclos cultivoit quelques fleurs,
Image de son âme et de ses chastes mœurs.
Quels souvenirs surtout rappelle à ma pensée
Cette cloche jadis dans les airs balancée!
Que de fois de l'airain les terribles accents
De l'athée endurci firent frémir les sens,
Alors qu'au sein des nuits leur funèbre harmonie
Annonçoit qu'un mortel alloit quitter la vie!
Écoutez le récit des crédules hameaux :

Un fantôme, à minuit, dans la vieille chapelle,
Par d'affreux tintements a troublé leur

repos,

Et chaque nuit amène une terreur nouvelle.
Au point du jour l'oiseau par son chant matinal
Du champêtre labeur donnoit-il le signal,
Soudain retentissoit la cloche vigilante :

Dans le temple accouroit la foule impatiente;
Femmes, enfants, venoient au pied du saint autel
Pour la moisson naissante implorer l'Éternel.

NOTE O, page 123.

AUTRE FRAGMENT DES CLOITRES EN RUINES.

Mais de plus fiers débris appellent mes pinceaux...
Courons vers ces rochers, noir berceau des orages,
Aux bords de cette mer si féconde en naufrages,
Dont le fils de Fingal a chanté les héros.
Là, d'antiques forêts, un vallon solitaire,
Où le daim vagabond paît l'herbe des tombeaux,

Quelques sapins épars, un torrent dont les eaux
Roulent avec fracas à travers la bruyère;

Le tonnerre grondant sous un ciel nébuleux,
Et des vents et des flots le sauvage murmure;
Aux gothiques débris d'un cloître ténébreux
La fougère mêlant sa funèbre parure,

Tout enchante mes sens, tout en ces sombres lieux
D'une sublime horreur épouvante mes yeux.
L'Imagination de ses rapides ailes

Embrasse de ces monts les neiges éternelles,
Et les peuple bientôt de mille souvenirs.
Son regard suit encor ces pieux Solitaires
Errant sous les arceaux de leurs noirs monastères;
Dans la brise du soir elle entend leurs soupirs;
En silence elle écoute, immobile, rêveuse,
De l'orgue qui gémit la plainte harmonieuse :
Il lui semble qu'au loin d'invisibles concerts
S'élèvent, emportés dans le vague des airs,
Et, de l'autel brisé relevant l'édifice,
A l'Éternel encore elle offre un sacrifice.

(Note de l'Éditeur.)

NOTE P, pag. 145.

Les Offices ont emprunté leurs noms de la division du jour chez les Romains.

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La première partie du jour s'appeloit Prima; la seconde, Tertia; la troisième, Sexta; la quatrième Nona, parce qu'elles commencèrent à la première, la troisième, la sixième et la neuvième heure. La première veille s'appeloit Vespera, soir.

TOME XIII.

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NOTE Q, pag. 161.

« Autrefois je disois la messe avec la légèreté qu'on met à la longue aux choses les plus graves, quand on les fait trop souvent. Depuis mes nouveaux principes, je la célèbre avec plus de vénération : je me pénètre de la majesté de l'Être-Suprême, de sa présence, de l'insuffisance de l'esprit humain, qui conçoit si peu ce qui se rapporte à son auteur. En songeant que je lui porte les vœux du peuple sous une forme prescrite, je suis avec soin tous les rits; je récite attentivement, je m'applique à n'omettre jamais ni le moindre mot, ni la moindre cérémonie. Quand j'approche du moment de la consécration, je me recueille pour la faire avec toutes les dispositions qu'exigent l'Église, et la grandeur du Sacrement; je tâche d'anéantir ma raison devant la suprême Intelligence. Je me dis: Qui es-tu pour mesurer la puissance infinie? Je prononce avec respect les mots sacramentaux, et je donne à leur effet toute la foi qui dépend de moi. Quoi qu'il en soit de ce mystère inconcevable, je ne crains pas qu'au jour du jugement je sois puni pour l'avoir jamais profané dans mon cœur. »

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ROUSSEAU, Émile, tom. III.

NOTE R, page 166.

Les absurdes rigoristes en religion ne connoissent pas l'effet des cérémonies extérieures sur le peuple. Ils n'ont jamais vu notre adoration de la croix le Vendredi

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