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a refouillé auprès de la sépulture de saint Louis, dans l'espérance d'y trouver le corps de Marguerite de Provence sa femme : on n'a rien trouvé qu'une auge de pierre sans couverture, remplie de terre et de gravats. Dans cet endroit devoit être aussi le corps de Jean Tristan, comte de Nevers, fils de saint Louis, mort en 1270, quelques jours avant son père, près de Carthage en Afrique.

Dans la chapelle dite des Charles, on a retiré le cercueil de plomb de Bertrand-Duguesclin, mort en 1380. Son squelette étoit tout entier, la tête bien conservée, les os bien propres et tout-à-fait desséchés. Auprès de lui étoit le tombeau de Bureau de la Rivière, mort en 1400. Il n'avoit guère que trois pieds de long; on en a retiré le cercueil de plomb.

Après bien des recherches, on a trouvé l'entrée du caveau de François Ier, mort en 1547, âgé de cinquantedeux ans.

Ce caveau étoit grand et bien voûté; il contenoit six corps renfermés dans des cercueils de plomb, posés sur des barres de fer : celui de François Ier; celui de Louise de Savoie sa mère, morte en 1531; de Claudine de France sa femme, morte en 1524, âgée de vingt-cinq ans ; de François, dauphin, mort en 1536, âgé de dix-neuf ans; de Charles, son frère, duc d'Orléans, mort en 1544, âgé de vingt-trois ans ; et celui de Charlotte, sa sœur, morte en 1524, âgée de huit

ans.

Tous ces corps étoient en pourriture et en putréfaction liquide, et exhaloient une odeur insuppor

table; une eau noire couloit à travers leurs cercueils de plomb dans le transport qu'on en fit au cimetière.

On a repris la fouille dans la croisée méridionale du chœur ; on a trouvé une auge ou tombe de pierre remplie de gravats. C'étoit le tombeau de Pierre Beaucaire, chambellan de saint Louis, mort en 1270.

Sur le soir, on a trouvé, près la grille du côté du midi, le tombeau de Matthieu de Vendôme, abbé de Saint-Denis, et régent du royaume sous saint Louis et sous son fils Philippe-le-Hardi ; il n'avoit point de cercueil, ni de pierre, ni de plomb; il avoit été mis en terre dans un cercueil de bois, dont on trouva encore des morceaux de planches pourries. Le corps étoit entièrement consommé : on n'a trouvé que le haut de sa crosse de cuivre doré et quelques lambeaux de riche étoffe, ce qui marque qu'il avoit été enseveli avec ses plus riches ornements d'abbé. Il étoit mort en 1286, le 5 septembre, au commencement du règne de Philippe-le-Bel,

Le lundi 21 octobre 1793.

Au milieu de la croisée du chœur, on a levé le marbre qui couvroit le petit caveau où on avoit déposé, au mois d'août 1791, les ossements et cendres de six princes et une princesse de la famille de saint Louis, transférés en cette église de l'abbaye de Royaumont, où ils étoient enterrés; les cendres et ossements ont été retirés de leurs coffres ou cercueils de plomb, et portés au cimetière dans la seconde fosse commune, où Philippe

Auguste, Louis VIII, François Ier, et toute la famille avoient été portés.

Dans l'après-midi, on a commencé à fouiller dans le sanctuaire, à côté du grand-autel, à gauche, pour trouver les cercueils de Philippe-le-Long, mort en 1322; de Charles IV, dit le Bel, mort en 1328; de Jeanne d'Évreux, troisième femme de Charles IV, morte en 1370, de Philippe de Valois, mort en 1350, âgé de cinquante-sept ans ; de Jeanne de Bourgogne, femme de Philippe de Valois, morte en 1348, et celui du roi Jean, mort en 1364.

Le mardi 22 octobre 1793.

Dans la chapelle des Charles, le long du mur de l'escalier qui conduit au chevet, on a trouvé deux cercueils l'un sur l'autre ; celui de dessus, de pierre carrée, renfermoit le corps d'Arnaud Guillem de Barbazan, mort en 1431, premier chambellan de Charles VII. Celui de dessous, couvert de lames de plomb, contenoit le corps de Louis de Sancerre, connétable sous Charles VI, mort en 1402, âgé de soixante ans; sa tête étoit encore garnie de cheveux longs et partagés en deux cadenettes bien tressées.

On a levé ensuite la pierre perpendiculaire qui couvroit les tombeaux en pierre de l'abbe Suger et de l'abbé Troon, le premier, mort en 1151, et le second en 1221 : on n'y a trouvé que des os presque en pous

sière.

On a continué la fouille dans le sanctuaire, du côté de l'évangile, et on a découvert, bien avant en terre,

une grande pierre plate qui couvroit les tombeaux de Philippe-le-Long, et des autres.

On s'en tint là, et, pour finir la journée, on alla, dans la chapelle dite de Lépreux, lever la tombe de Sédille de Sainte-Croix, morte en 1380, femme de Jean Pastourelle, conseiller du roi Charles V: on n'a trouvé que des ossements consommés.

Le mercredi 23 octobre 1793.

On a repris, du matin, le travail qu'on avoit laissé la veille, pour la découverte des tombeaux du sanctuaire. On trouva d'abord celui de Philippe de Valois, qui étoit de pierre, tapissé intérieurement de plomb, fermé par une forte lame de même métal, soudée sur des barres de fer, le tout recouvert d'une longue et large pierre plate: on a trouvé une couronne et un sceptre surmonté d'un oiseau de cuivre doré.

Plus près de l'autel, on a trouvé le tombeau de Jeanne de Bourgogne, première femme de Philippe de Valois; on y a trouvé son anneau d'argent, un reste de quenouille ou fuseau, et des os desséchés.

Le jeudi 24 octobre.

A gauche de Philippe de Valois étoit Charles-le-Bel. Son tombeau étoit construit comme celui de Philippe de Valois; on y a trouvé une couronne d'argent doré, un sceptre de cuivre doré, haut de près de sept pieds, un anneau d'argent, un reste de main de justice, un bâton de bois d'ébène, un oreiller de plomb pour reposer la tête : le corps étoit desséché.

Le vendredi 25 octobre.

Le tombeau de Jeanne d'Évreux avoit été remué, la tombe étoit brisée en trois morceaux, et la lame de plomb qui fermoit le cercueil étoit`détachée; on ne trouva que des os desséchés sans la tête; on ne fit pas d'information; il y avoit néanmoins apparence qu'on étoit venu, dans la nuit précédente, dépouiller ce tombeau.

Au milieu, on trouva le tombeau en pierre de Philippe-le-Long; son squelette étoit bien conservé, avec une couronne d'argent doré, enrichie de pierreries, une agrafe de son manteau en losange, avec une autre plus petite, aussi d'argent, partie de sa ceinture d'étoffe satinée, avec une boucle d'argent doré, et un sceptre de cuivre doré. Au pied de son cercueil étoit un petit caveau où étoit le cœur de Jeanne de Bourgogne, femme de Philippe de Valois, renfermé dans une cassette de bois presque pourri : l'inscription étoit sur une lame de cuivre.

On a aussi découvert le tombeau du roi Jean, mort en 1364 en Angleterre, âgé de cinquante-six ans ; on y a trouvé une couronne, un sceptre fort haut, mais brisé; une main de justice, le tout d'argent doré. Son squelette étoit entier. Quelques jours après les ouvriers avec le commissaire aux plombs ont été au couvent des Carmélites faire l'extraction du cercueil de madame Louise de France, fille de Louis XV, morte le 23 décembre 1787, âgée de cinquante ans et environ six mois. Ils l'ont apporté dans le cimetière, et le corps a

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