Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

On à voulu leur faire peur des jésuites, par des raisons politiques; et bientôt peut-être, car le temps presse, ce sera par des raisons politiques qu'ils cesseront de les craindre pour les aimer.

[merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Nous ajouterons à ces courtes notices, qui ont du moins le mérite d'une authenticité incontestable, l'extrait d'une lettre quia d'abord été imprimée dans le Courrier, journal ministériel de l'Angleterre, et ensuite traduite dans le numéro 150 de l'Observateur autrichien de l'année 1823.

« Il est évident, dit cette lettre, qu'au point où les choses en sont arrivées, c'est un devoir impérieux pour le gouvernement de faire suivre les recherches actuelles sur l'état de l'Irlande d'une mesure propre à guérir le mal dans son principe. Le gouvernement a sondé la plaie, il a découvert le siége de la maladie le pays a été soumis aux opérations les plus douloureuses, et si le parlement ne tente pas d'employer une méthode curative, on auroit fait à l'Irlande l'injustice la plus eriante et la plus gratuite.

>> Le but politique de cet examen n'exige plus aucure discussion. Le parlement a ordonné ces recherches, et ne peut plus s'y arrêter, sans convenir qu'on ne les a faites que pour satisfaire une vaine curiosité. Du reste, elles paroissent avoir provoqué toutes sortes de vues et de conséquences diverses. Quelques uns attribuent les maux généralement reconnus à la municipalité de Dublin, d'autres au gouvernement irlandais. Nous avons lieu de croire que l'un et l'autre reproche est

:

mal fondé, le dernier surtout les véritables causes du mal sont dans le système général d'une administration hostile, système qui a été pratiqué depuis tant d'années; et la corporation de Dublin, dont on a beaucoup trop grossi l'influence et le poids, est plutôt l'instrument que l'auteur de ce système.

» Le plus grand et le plus juste grief contre la municipalité de Dublin se fonde sur son inimitié irréconciliable contre les habitants catholiques romains; on lui reproche à bon droit, que quoique trente ans se soient passés depuis que la loi a déclaré les catholiques capables de participer aux priviléges de ce corps, néanmoins pas un individu professant cette religion n'a été admis. On regarde cette exclusion comme la mesure la plus rigoureuse de toutes, parcequ'elle frappe une classe de sujets qui à eux seuls forment les six septièmes de la population de la ville et du pays.

»Je viens maintenant à démontrer que cette bigoterie n'est autre chose qu'une émanation de l'esprit général des institutions et des lois irlandaises, et je tirerai mes preuves du livre des Statuts ainsi que de l'Almanach du royaume de 1823.

» Par le statut irlandais de l'an 33° du règne de Georges II, chapitre XXI, les sujets catholiques étoient déclarés admissibles à un grand nombre de places subalternes, dont ils avoient été auparavant exclus. Par la neuvième section du même statut, on décida qu'ils continueroient d'être inhabiles à siéger et à voter dans l'une ou l'autre chambre du parlement, ou bien à remplir la charge d'un lord lieutenant d'Irlande, d'un lord chancelier ou commissaire du grand sceau, d'un lord trésorier général ou chancelier de la trésorerie, d'un lord chief, justice ou de juge du King's Bench ou des common pleas, d'un chief baron ou baron of the Exchequer, de juge au tribunal de l'amirauté ou d'un directeur de la chancellerie près la cour suprême, d'un secrétaire d'état, d'un garde des sceaux, d'un vice-trésorier ou suppléant du vice-trésorier, d'un caissier de la trésorerie, d'un auditeur général, d'un lieutenant ou d'un gouverneur, d'un custode des rôles des comtés, d'un

secrétaire du lord lieutenant, d'un membre du conseil secret, d'un premier avocat, d'un attorney général, d'un solliciteur général, d'un deuxième et troisième avocat ou consulent royal, d'un assesseur à la chancellerie, d'un prevôt ou membre du collège de la Trinité à Dublin, d'un directeur général des postes, d'un directeur des arsenaux, d'un lieutenant général de l'artillerie, d'un commandant en chef, d'un général de l'état-major, d'un sherif ou sous-sherif de quelque comté; enfin ils sont inhabiles à toutes les places spécifiées dans les nouvelles lois sur les corporations. Par la quatrième section du même acte, les catholiques sont encore exclus du droit de voter dans les assemblées paroissiales, toutes les fois qu'il s'agit de fournir de l'argent pour la construction et la réparation des temples, ou pour d'autres objets concernant l'église et la paroisse locales.

»Je n'examinerai pas si ces mesures sont bien ou mal fondées: je me bornerai à vous faire remarquer l'immense étendue de cette exclusion, qui comprend toutes les places tant soit peu dignes d'être ambitionnées. Quelques uns pensent que ces dispositions oppressives ne doivent pas être adoucies, et qu'elles ne sont pas trop dures; mais je ne connois personne qui soutienne qu'elles ne soient pas assez dures. En effet les adversaires les plus prononcés de toutes les concessions ultérieures, ont unanimement insisté sur la nécessité de donner du moins à la population catholique de l'Irlande, une part effective et proportionnée des avantages publics auxquels la loi les a déclarés admissibles.

» J'arrive maintenant aux preuves authentiques que m'offre l'almanach d'Irlande, dont j'ai parlé, pour démontrer, par un simple exposé des faits, que le principe prédominant du gouvernement irlandais est véritablement hostile envers la plus grande partie de la population de ce pays, et qu'on a maintenu ce principe avec une persévérance opiniâtre, au mépris des dispositions et de l'esprit même des lois. Il n'entre pas dans mon plan de m'étendre sur l'origine de ce système, et

d'en nommer les principaux adhérents et protecteurs; je me bornerai à spécifier nos établissements et nos emplois publics, en suivant l'ordre où ils sont placés dans l'almanach, et à indiquer dans une colonne le nombre des personnes employées dans chacun de ces établissements, et dans l'autre le nombre de ceux qui, parmi ces individus, appartiennent à l'Église catholique et romaine.

»J'ai devant moi Smith's City and Country Almanak for the year 1822, duquel j'extrais la liste suivante;

PLACES ET EMPLOIS PUBLICS.

TOTAL

des personnes Catholiques employees.

Office des postes, y compris le vice-directeur.. Banque d'Irlande, gouverneur, vice-gouverneur, directeurs, officiants et employés.

Société royale de Dublin.

Commission pour les pavés.

Commission des fontaines.

Commission

la conservation du port de Dublin.

pour
Commission pour l'embellissement des routes.
Préposés du bureau pour le commerce des toiles.
Sous-employés de cet établissement.
Bureau du timbre.

[ocr errors]

Cour du lord lieutenant à l'exception des chapelains.
Conseil de ville et de commune.

Comité pour l'eau et les tuyaux.

Police de Dublin.

[ocr errors]
[ocr errors]

Auditeurs des comptes, commissaires et autres employés.

Court of chancery, y comprise la commission des banqueroutes.

Tribunal des débiteurs insolvables.

[ocr errors]
[blocks in formation]

King's Bench

[ocr errors]

Common Pleas.

[merged small][ocr errors]

Exchequer, Law and Equity.

63

223

Estimateurs.

[blocks in formation]

2

18

4 31

85

Crown-sollicitors.

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small]

10 il existe encore d'autres départements publics qui ne sont pas spécifiés dans cet almanach, et desquels les catholiques se trouvent également exclus. De plus, je dois vous rappeler ici de nouveau que cette liste est tout-à-fait indépendante des exceptions portées par le statut ci-dessus mentionné, et qu'en vertu de la loi, les catholiques sont admissibles à toutes les places qui composent ladite liste.

» Remarquez surtout, je vous prie, qu'ils sont totalement exclus de la direction du bureau pour le commerce des toiles, quoique cet établissement, fondé pour encourager notre unique branche de manufactures, soit d'une telle nature qu'il devroit être administré sans aucun esprit de parti religieux ou politique. On voit par la liste, que cet institut ne compte pas moins de soixante-douze préposés, et cependant il ne se trouve parmi eux pas un seul pair, pas un seul baronet, pas un seul gentleman catholique. On en peut dire autant de beaucoup d'autres places spécifiées dans la liste, et que je recommande à l'attention de mes lecteurs, parceque cette considération sera plus propre à fixer leur jugement sur le système de l'administration irlandaise que tous les discours et toutes les réclamations publiques ne pourroient le faire. Ce funeste principe d'exclusion s'est également manifesté dans l'administration et la composition du bureau général de santé qui fut établi en 1820 par un arrêté du vice-roi, principalement pour examiner l'état actuel de l'armée, et les circonstances qui peuvent porter préjudice à la santé, comme les localités, les professions, le domicile, le chauffage, la nourriture, les vêtements et l'éducation. A cet effet on avoit nommé quatorze commissaires, des banquiers, des médecins, des ecclésiastiques et des négociants, mais pas un seul catholique romain, quoiqu'il dût cependant sauter aux yeux que les habitants catholiques, tant laïques qu'ecclésiastinues, ont autant et plus de moyens de remplir les devoirs d'une pareille vocation. Vous remarquerez également que parmi trente et un avocats assistants des comtés (assistant-barristers

« ZurückWeiter »