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terrogé, ou que es accusations qu'il fait ne demandent quelque explication essentielle (1). Si quelquefois le confesseur juge à propos de faire des reproches à son pénitent, il doit les lui faire d'une manière bien paternelle. Mais il ne se permettra jamais de lui en faire quand il s'accuse d'une faute considérable; il doit plutôt lui adresser quelques paroles d'encouragement, qui lui ouvriront le cœur, et lui inspireront la confiance d'achever les aveux pénibles qui lui restent à faire (2).

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Le pénitent ayant achevé sa confession, le confesseur verra, dans sa sagesse, s'il doit lui faire quelques interrogations, tant pour compléter ou assurer l'intégrité de la confession, que pour juger s'il y a lieu de lui accorder l'absolution. Nous l'avons dit plus haut (3), et nous le répétons d'après saint François de Sales : « Le pouvoir des confesseurs n'est pas un pouvoir arbitraire, ils sont « comptables à Dieu des absolutions qu'ils refusent comme de « celles qu'ils donnent (4). Ainsi, « Après que le pénitent aura « fait sa confession avec autant d'intégrité qu'il aura pu, le con« fesseur réfléchira devant Dieu s'il doit lui accorder, différer, ou « peut-être lui refuser l'absolution : si rien n'empêche qu'il ne la « lui accorde sur-le-champ, après lui avoir fait remarquer l'énor«mité de ses fautes, lui avoir prescrit les règles pour éviter la « rechute, lui avoir enjoint les satisfactions auxquelles il pour«rait être obligé, et lui avoir imposé une pénitence convenable et proportionnée, il l'excitera à la contrition et l'absou« dra (5). »

610. Le confesseur, se découvrant, dit d'abord : Misereatur tui omnipotens Deus, et dimissis peccatis tuis perducat te ad vitam æternam. Amen. Ensuite, tenant la main droite élevée vers le pénitent, il ajoute: Indulgentiam, absolutionem et remissionem peccatorum tuorum tribuat tibi omnipotens et misericors Deus. Amen. Il ne doit point omettre l'imposition de la main, quoiqu'elle ne soit certainement pas essentielle au sacrement. Après avoir dit Indulgentiam, etc., il continue: Dominus noster Jesus Christus te absolvat (il se couvre); et ego auctoritate ipsius, te absolvo ab omni vinculo excommunicationis, suspensionis et interdicti, in quantum possum, et tu indiges. Deinde ego te absolvo a peccatis tuis, in nomine Patris †, et Filii, et Spiritus

(1) Rituel romain, de sacramento Pœnitentiæ. (2) S. François de Sales, Avis aux Confesseurs; Mgr Devie, Rituel de Belley, tom. 1, etc. — (3) voyez, ci-dessus, no 531. (4) Constitutions synodales, etc.- (5) Ibidem.

sancti. Amen. Si le pénitent est laïque, on omet le mot suspensionis. Puis le prêtre, se découvrant, récite la prière suivante: Passio Domini nostri Jesu Christi, merita beatæ Mariæ virginis et omnium sanctorum, quidquid boni feceris et mali sustinueris, sint tibi in remissionem peccatorum, augmentum gratiæ, et præmium vitæ æternæ. Amen. Après quoi il renvoie le pénitent, en lui disant: Allez en paix, et priez Dieu pour moi.

611. Nous ferons remarquer: 1o qu'on peut omettre, dans les confessions plus fréquentes et plus courtes, in confessionibus frequentioribus et brevioribus, les trois prières qui commencent par Misereatur tui, Indulgentiam et Passio Domini (1). Il en est de même, dit saint François de Sales, quand il y a une foule de pénitents, et qu'on a lieu de craindre de n'avoir pas assez de temps pour les entendre tous en confession (2). 2o Que, dans un cas de nécessité urgente à raison du danger de mort, on peut se contenter de dire: Ego te absolvo ab omnibus censuris, et peccatis, in nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti. Amen (3). 3o Que si le confesseur ne juge pas à propos d'absoudre le pénitent, il pourra lui donner la bénédiction suivante, après l'avoir averti que ce n'est pas l'absolution sacramentelle qu'il lui donne : Benedictio Dei omnipotentis, Patris †, et Filii et Spiritus Sancti, descendat super te, et maneat semper. Amen. En tous cas, pour que ceux qui sont près du confessionnal ne puissent pas connaitre si le confesseur accorde ou refuse l'absolution, il doit faire extérieurement les mêmes cérémonies à l'égard de tous les pénitents.

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« Le confesseur, au tribunal de la Pénitence, tient la place de Jésus-Christ; il parle en son nom, exerce ses pouvoirs, distribue les mérites de son sang : qu'il en ait toujours l'esprit, la douceur, la charité, surtout quand il refuse ou diffère l'absolution. Mais « qu'il n'oublie pas que les jugements qu'il prononce sur les péni<< tents ne sont pas en dernier ressort; qu'ils seront, un jour, ré«< visés par le souverain Juge, qui examinera alors les motifs qui l'ont porté à donner ou à refuser l'absolution: heureux, s'il n'a « jamais eu d'autres vues que le plus grand bien des âmes qui lui « étaient confiées (4)! »

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(1) Rituel romain, de sacramento Pœnitentiæ. — (2) Avis aux Confesseurs, - (3) Rituel romain. — (4) Mgr Devie, Rituel de Belley, tom. 1, etc.

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TRAITÉ DU SACREMENT DE L'EXTRÊME-ONCTION.

612. « Nous lisons dans l'Écriture sainte : Dans toutes vos œu*vres souvenez-vous de vos derniers moments, et vous ne pécherez jamais. Cela fait assez entendre aux curés qu'ils ne doivent manquer aucune occasion d'exhorter les fidèles à méditer continuellement la pensée de la mort. Et comme le sacrement de « l'Extrême-Onction rappelle nécessairement cette pensée, il s'ensuit qu'ils doivent en parler souvent, non-seulement parce qu'il « est très-utile et très-convenable d'expliquer les mystères qui ont « rapport au salut, mais encore parce que les fidèles, en se rappelant que c'est pour tous une nécessité de mourir, trouveront « dans ce souvenir un moyen de réprimer leurs passions déréglées. « Il arrivera de là que l'attente de la mort les troublera moins, et « même qu'ils rendront d'immortelles actions de grâces à Dieu, «< qui, après avoir ouvert l'entrée à la vie véritable par le sacre<< ment de Baptême, a bien voulu instituer encore le sacrement de l'Extrême-Onction, afin qu'au sortir de cette vie mortelle nous << ayons un chemin plus sûr pour aller au ciel (1). »

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CHAPITRE PREMIER.

De la Notion et de l'Institution du sacrement de l'ExtrêmeOnction.

613. Le sacrement de l'Extrême-Onction est ainsi appelé, parce que l'onction qui se fait pour l'administration de ce sacrement est la dernière de celles que Notre-Seigneur Jésus-Christ a instituées pour la sanctification des hommes. On l'appelle aussi le sacrement des Infirmes, des Mourants, parce qu'il a été institué en faveur de ceux qui sont en danger de mort. Ainsi l'Extrême-Onction est un sacrement institué par Jésus-Christ, par lequel les malades reçoivent, en vertu de l'onction faite par le prêtre et de la prière qui y est jointe, des graces particulières pour le soulagement du corps

(1) Catech. Concil. Trident. De Extrema Unctionis sacramento, § 1.

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et la rémission des péchés. « Infirmatur quis in vobis, dit l'apôtre saint Jacques, inducat presbyteros, et orent super eum, ungen« tes eum oleo in nomine Domini: et oratio fidei salvabit infirmum, « et alleviabit eum Dominus; et si in peccatis sit, remittentur ei (1). » On voit, par ce passage, que l'Extrême-Onction est un véritable sacrement, puisque les péchés sont remis par l'onction qui se fait avec l'huile au nom du Seigneur. Telle est aussi la doctrine constante de l'Église catholique, comme nous l'apprenons des Pères, des conciles, et notamment du concile de Trente, qui a prononcé anathème contre quiconque enseignerait ou penserait le contraire. Si quis dixerit Extremam Unctionem non esse vere et proprie « sacramentum a Christo Domino nostro institutum, et a beato Ja«< cobo apostolo promulgatum, sed ritum tantum acceptum a Patribus, aut figmentum humanum ; anathema sit (2). » L'ExtrêmeOnction, comme l'enseigne ce concile, est d'institution divine; saint Jacques l'a promulguée, et en a recommandé l'usage aux fidèles; mais ce n'est pas lui qui l'a instituée, c'est Jésus-Christ luimême. Dieu seul peut communiquer à un élément matériel la vertu de produire la grâce et d'effacer les péchés.

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CHAPITRE II.

De la Matière et de la forme du sacrement de l'ExtrêmeOnction.

614. La matière de ce sacrement est l'huile d'olive, consacrée par l'évêque : « Quintum sacramentum est Extrema Unctio, cujus « materia est oleum olivæ per episcopum benedictum, dit le pape Eugène IV (3). » Le concile de Trente n'est pas moins exprès : « Intellexit Ecclesia materiam (hujus sacramenti) esse oleum ab episcopo benedictum (4). » En effet, l'huile est très-propre à figurer les effets de ce sacrement: de même que cette matière adoucit les douleurs du corps, ainsi la vertu de l'onction sacrée diminue et affaiblit la tristesse et la douleur de l'âme. D'ailleurs, l'huile rétablit la santé, donne de la joie, sert d'aliment à la lumière, et renouvelle les forces du corps, quand elles sont abattues par la fa

(1) Jacob. Epist. c. 5. v. 14 et 15. — (2) Concil. Trident. sess. XIV. De sacramento Extremæ Unctionis, can. 1.-(3) Eugène IV, Decret. ad Armenos. (4) Sess. xiv. De sacramento Extrema Unctionis, cap. 1.

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tigue. Or, tous ces effets représentent ce que lavertu de l'ExtrêmeOnction opère dans le malade (1).

L'huile qui doit servir pour l'Extrême-Onction doit être bénite par l'évêque, comme le disent Eugène IV et le concile de Trente. Mais cette bénédiction est-elle nécessaire de nécessité de sacrement? Les docteurs ne sont pas d'accord: les uns pensent qu'elle n'est nécessaire que de nécessité de précepte; les autres, en plus grand nombre, la croient nécessaire de nécessité de sacrement. On ne peut, dans la pratique, s'écarter de ce dernier sentiment: celui qui se servirait d'huile commune pécherait mortellement, parce qu'il risquerait la validité du sacrement. Il en serait de même du prêtre qui emploierait une huile même bénite, mais d'une autre bénédiction que celle que l'Église fait pour l'huile des Infirmes. Ainsi, le prêtre qui, par ignorance ou par inadvertance, aurait pris du saint chrême ou de l'huile des catéchumènes pour administrer le sacrement des Mourants, serait obligé de recommencer avec l'huile qui a été bénite pour l'Extrême-Onction (2); il le ferait sans solennité, sans les cérémonies d'usage, afin de prévenir le scandale ou les murmures de la part des fidèles. Cependant, à défaut de l'huile administrer des Infirmes, on pourrait, dans un cas de nécessité, conditionnellement l'Extrême-Onction à un mourant avec le saint chrême ou l'huile des catéchumènes, sauf à réitérer le sacrement aussitôt qu'on aura pu se procurer une matière certaine (3).

615. Quand un curé voit que l'huile des Infirmes est sur le point de manquer, ce qui arrive souvent dans les cas d'épidémie, et qu'il ne peut commodément s'en procurer autant qu'il lui en faut, il doit ajouter à ce qui reste d'huile bénite une quantité moindre d'huile commune, et recommencer ainsi chaque fois qu'il en aura besoin. On fait la même chose quand on n'a plus assez de saint chrême ou d'huile des catéchumènes. Au reste, les curés sont obligés de faire renouveler chaque année les saintes huiles; celui qui négligerait de le faire commettrait une faute grave (4). Pour ce qui regarde la tenue des saintes huiles, nous ferons remarquer qu'il n'est pas permis de les conserver à la maison (5).

Suivant le Rituel romain, l'onction doit se faire sur les yeux, les oreilles, les narines, la bouche, aux mains, aux pieds et aux reins; mais cette dernière onction n'a jamais lieu pour les femmes, (1) Catech. concil. Trident. de Extrema Unctionis sacramento, § 10. (2) Voyez S. Alphonse, les Conférences d'Angers, les Actes de l'Eglise de Milan, etc.(3) S. Alphonse, lib. vi. no 709. — (4) Ibidem. no 708. — (5) Voyez, dessus, le n° 107

ci

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