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que nous avons adopté sur la matière du même sacrement (1). Nous disons donc que toute la forme sacramentelle de la Confirmation consiste dans ces paroles: Signo te signo crucis, et confirmo te chrismate salutis, in nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti. En effet, voici ce qu'enseigne le Catéchisme du concile de Trente: « La forme du sacrement de Confirmation consiste dans les paroles qui accompagnent l'onction. Il faut avertir les fidèles qui doivent « recevoir ce sacrement d'exciter en eux des sentiments de foi, de piété et de religion, surtout lorsque l'évêque prononce ces paroles, afin qu'il n'y ait rien en eux qui puisse mettre obstacle à la grâce. Ainsi donc, les paroles qui composent la forme entière du « sacrement de Confirmation, sont celles-ci: Je te marque par le signe de la croix, et je te confirme par le chrême du salut, au « nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit : et il est facile de « démontrer que c'est là la forme essentielle de ce sacrement; car « la forme d'un sacrement doit renfermer tout ce qui explique sa • nature et sa substance. Or, les trois choses qui constituent l'es<< sence du sacrement de Confirmation, savoir: la puissance de Dieu, quí y opère comme cause principale; la force de l'esprit et du « cœur, qui, par l'onction sainte, est donnée aux fidèles pour leur salut; et le signe dont est marqué celui qui va entrer dans la « milice chrétienne, sont clairement exprimées dans les paroles que « nous venons de rapporter : la première, dans ces mots, qui sont « à la fin, Au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit; la seconde, dans ceux-ci, placés au milieu, Je te confirme avec le «< chrême du salut; et la troisième, par ces mots, qui sont au com«mencement, Je te marque du signe de la croix. Au reste, lors « même que la raison ne pourrait démontrer que telle est la véri« table forme du sacrement de Confirmation, veram et absolutam formam, l'autorité de l'Église catholique ne nous laisserait au« cun lieu de douter à cet égard, puisqu'elle a toujours enseigné e qu'elle consiste dans les paroles que nous avons indiquées (2). »

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135. Le décret d'Eugène IV, pour les Arméniens, n'est pas moins exprès : « Secundum sacramentum est Confirmatio, cujus.... « forma est: Signo te signo crucis, et confirmo te chrismate salu« tis, in nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti. » C'est aussi la doctrine du concile provincial de Bourges de l'an 1584, qui fut approuvé par le pape Sixte V en 1585: « In administratione hujus (Confirmationis) sacramenti servetur forma debita et qua

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(1) Voyez, plus haut, le n° 127.- (2) De confirmationis sacramento, § ix.

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« uti consuevit Ecclesia, videlicet: N. consigno te signo crucis, « et confirmo te chrismate salutis, in nomine Patris, et Filii, et Spiritus sancti. » Enfin, le pape Benoît XIV, dans sa lettre aux évêques du rite grec, déclare qu'il est hors de doute que, dans l'Église latine, l'évêque administre la Confirmation par l'onction du saint chrême, en prononçant les paroles qui répondent à cette onction (1).

136. On ne doit rien changer ni dans la matière ni dans la forme du sacrement de Confirmation. Tout changement qui porterait atteinte à la substance du saint chrême, ou qui ôterait aux paroles sacrées leur véritable sens, compromettrait la validité du sacrement. On pourra facilement juger si tel ou tel changement est substantiel ou seulement accidentel, par ce qui a été dit dans le traité des sacrements en général (2). Nous ajouterons qu'à la différence du Baptême et de la Pénitence, il ne serait pas permis d'administrer la Confirmation, même à un malade, avec une matière douteuse; car ce sacrement n'est pas, comme les deux premiers, nécessaire de nécessité de moyen.

CHAPITRE III.

Des Effets du sacrement de Confirmation.

137. Comme tous les autres sacrements, la Confirmation produit la grâce sanctifiante; c'est une grâce d'accroissement et de perfection, une grace qui augmente en nous la grâce du Baptême, qui nous fortifie contre les ennemis du salut et nous rend parfaits chrétiens. Par le Baptême, nous recevons la vie spirituelle; par la Confirmation, nous en recevons le développement. Cependant, suivant le sentiment le plus commun, le sacrement de Confirmation confère quelquefois la première grâce sanctifiante, qui efface le péché mortel: « Aliquando prima gratia sanctificans per hoc sacramen« tum confertur, » comme l'enseigne saint Alphonse de Liguori (3). « Si quis adultus, dit saint Thomas, in peccato existens, cujus «< conscientiam non habet, vel si etiam non perfecte contritus

(1) Voyez, ci-dessus, le no 130. - Voyez aussi S. Thomas, S. Alphonse de Liguori, Billuart, etc. — (2) Voyez, ci-dessus, le no 12. — (3) Lib. vi. no 169.

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« accedat (ad Confirmationem), dummodo non fictus accedat, per «< gratiam collatam in hoc sacramento consequitur remissionem pec«catorum (1). »

138. Un autre effet, qui est particulier à la Confirmation, est de nous donner la plénitude du Saint-Esprit, et de renouveler dans nos âmes les merveilleux effets qu'il opéra lorsqu'il descendit sur les Apôtres. A la vérité, le Saint-Esprit ne nous communique pas, comme à eux, le don des langues, celui des miracles, et les autres grâces extérieures nécessaires alors au progrès et à l'affermissement de l'Évangile; mais il répand dans nos âmes les mêmes grâces intérieures dont il sanctifia et fortifia les Apôtres, et particulièrement les sept dons qui lui sont attribués. Ces dons sont certaines dispositions ou habitudes surnaturelles qui ornent notre âme, nous font agir suivant les inspirations et les mouvements de la grâce qui nous est donnée à tous en temps opportun, in tempore opportuno, et nous facilitent l'accomplissement de la loi de Dieu, surtout dans les circonstances difficiles.

139. Les dons du Saint-Esprit sont : le don de sagesse, le don d'entendement, le don de conseil, le don de force, le don de science, le don de piété, le don de crainte de Dieu. 1o Le don de sagesse, qui nous fait aimer les biens éternels, nous détache des biens de ce monde, et nous éloigne de tout ce qui peut être contraire à notre fin dernière; 2° le don d'entendement, qui nous fait concevoir les vérités de la religion, autant que cela nous est nécessaire, eu égard aux desseins particuliers que Dieu a sur chacun de nous; 3o le don de conseil, qui nous fait choisir à propos ce qui contribue davantage à la gloire de Dieu et à notre salut; 4° le don de force, qui nous donne le courage de professer la religion, de fouler aux pieds le respect humain, de surmonter les tentations, de résister, même au péril de la vie, aux fureurs de la persécution; 5o le don de science, qui nous fait connaître la volonté de Dieu en ce qui concerne le salut, et nous découvre les dangers que nous devons éviter; 6o le don de piété, qui nous unit à Dieu d'une manière plus particulière, et nous fait embrasser avec joie tout ce qui est du service divin; 7° enfin, le don de crainte, qui nous inspire un souverain respect pour Dieu, et nous fait éviter tout ce qui est contraire à sa sainte volonté.

140. La Confirmation produit encore un autre effet qui lui est commun avec le Baptême et le sacrement de l'Ordre. Elle imprime

(1) Sum. part. 3. quæst. 72. art. 7.

un caractère ineffaçable qui est le signe, la marque des soldats de Jésus-Christ; aussi ce sacrement ne peut être réitéré. Cependant, dans le doute si un adulte a reçu la Confirmation, on peut le confirmer conditionnellement, sans qu'il soit nécessaire d'exprimer la condition. Mais, toutes choses égales, on doit être, à cet égard, plus réservé pour ce qui regarde le sacrement de Confirmation, qui n'est pas indispensablement nécessaire au salut, que pour ce qui regarde le sacrement de Baptême, qui est nécessaire de nécessité de moyen.

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CHAPITRE IV.

Du Ministre du sacrement de Confirmation.

141. L'administration du sacrement de Confirmation est une fonction particulière à l'évêque; il en est seul le ministre ordinaire. « Ordinarius (Confirmationis) minister est episcopus, dit le pape Eugène IV. Et cum cæteras unctiones simplex sacerdos valeat exhibere, hanc non nisi episcopus debet conferre ; quia de solis Apostolis legitur, quorum vicem tenent episcopi, quod per manus impositionem Spiritum sanctum dabant (1). » Aussi, le concile de Trente l'a défini expressément : « Si quis dixerit sanctæ Confirma« tionis ordinarium ministrum non esse solum episcopum, sed quemvis simplicem sacerdotem; anathema sit (2). »

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Ces décrets supposent qu'il y a un ministre extraordinaire de ce sacrement autre que l'évêque; Eugène IV le dit même assez clairement : « Legitur tamen aliquando per apostolicæ sedis dispensatio« nem ex rationabili et urgente admodum causa, simplicem sa«< cerdotem chrismate per episcopum confecto hoc administrasse Confirmationis sacramentum (3). » Un simple prêtre peut donc, par extraordinaire et en vertu d'une délégation spéciale du Souverain Pontife, administrer la Confirmation. Telle est la pratique du saintsiége, comme le prouvent les concessions accordées par saint Grégoire le Grand, par Nicolas IV, Jean XXII, Urbain V, Léon X, Adrien VI, Sixte V, Benoît XIII, Clément XI, Benoît XIV, et autres Papes; de sorte que cette question, qui était autrefois controversée, ne peut plus aujourd'hui souffrir de difficulté : « Quare non « videtur hodie fas esse potestatem, de qua olim disceptabatur,

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(1) Decret. ad Armenos. - (2) Sess. vn. de Confirmatione, can. 3. — (3) Deoret. ad Armenos.

"summo pontifici adjudicare (1). Mais un prêtre ne peut confirmer qu'avec du saint chrême béni par l'évêque : la faculté de conférer ce sacrement n'emporte pas par elle-même celle de consacrer es saintes huiles.

142. Un évêque ne peut déléguer un simple prêtre pour la Confirmation, ce droit étant réservé au vicaire de Jésus-Christ; par conséquent, ni le curé, ni tout autre prêtre, quoique délégué par l'évêque, ne pourrait administrer validement le sacrement de Confirmation.

Un évêque ne doit point confirmer dans un diocèse étranger, sans la permission de l'Ordinaire; il ne doit pas même confirmer chez lui les fidèles qui ne sont pas ses diocésains, à moins qu'il n'y soit autorisé par qui de droit, soit expressément, soit tacitement. Il y a consentement tacite, lorsque, à raison de certaines circonstances particulières, on peut raisonnablement présumer que l'évêque des confirmands consent qu'ils soient confirmés par l'évêque auquel ils s'adressent. Exemple: L'évêque donne la Confirmation dans une paroisse de son diocèse : un curé du diocèse voisin lui présente plusieurs de ses paroissiens pour la Confirmation, sans montrer aucune lettre de son évêque, ayant omis de lui écrire ou par ignorance ou par oubli. Évidemment, dans ce cas, qui arrive de temps en temps, aucun évêque ne trouvera mauvais que ceux de ses diocésains qui ont été préparés au sacrement soient confirmés par une main étrangère. « Il est même reçu par l'usage, dit « le rédacteur des Conférences d'Angers, que des diocèses voisins « on se rende dans les lieux où un évêque confirme, pour recevoir « un sacrement qu'on ne pourrait peut-être recevoir de la main de « son propre évêque qu'après un temps trop long. Il y a, à cet « égard, un accord tacite entre les différents évêques, et c'est, au « fond, un service qu'ils se rendent mutuellement et à leurs diocé« sains respectifs (2). » Un évêque peut aussi confirmer les étrangers qui ont un domicile de fait dans son diocèse; tels sont, par exemple, les ouvriers ou domestiques, ainsi que les élèves d'un college ou d'un pensionnat.

143. L'évêque est obligé d'administrer la Confirmation à ses diocésains: celui qui passerait un temps considérable, huit à dix ans par exemple, sans leur donner à tous la facilité de recevoir ce sacrement, pécherait mortellement, à moins qu'il n'en fût légiti

(1) Benott XIV, de Synodo, lib. vi. cap. 7. - (2) Conf. sur la Confirmation,

quest. 3.

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