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le même Évangile, d'autres passages qui désignent également la consubstantialité du Fils avec le Père; ce sont: Jean v, 19; XIV, 9; XVI, 15; xvII, 10.

4° Les témoignages du Nouveau Testament portant, les uns que Dieu le Père, le Seigneur Dieu d'Israël, parla autrefois par les Prophètes (Hébr., 1, 1; Luc, 1, 68, 70), et les autres que « c'est par le mouvement du Saint-Esprit que les saints hommes de Dieu ont parlé, » et que c'est le Saint-Esprit lui-même qui prédit « par la bouche de David et des autres prophètes. » (II Pierre, 1, 21; Act., I, 16; xxvi, 25; Hébr., III, 7; x, 15; Jér., xxx1, 333.) Comment expliquer cela sinon en admettant que le Père et le Saint-Esprit, distincts par leurs attributs personnels, sont indivisibles par leur nature; que le père est dans l'Esprit et l'Esprit dans le Père; que, par conséquent, toutes les fois que le Père parla par la bouche de ses Prophètes, le Saint-Esprit parlait également, et que le Père parlait avec le Saint-Esprit (1)? C'est dans le même sens que le Saint-Esprit, qui dans l'Ancien Testament inspirait les Prophètes et dans le Nouveau les Apôtres, est aussi appelé l'Esprit de Dieu : « Ce n'est pas vous qui parlez, mais l'Esprit de votre Père qui parle en vous,» dit le Sauveur à ses disciples en les envoyant prêcher l'Évangile. (Matth., x, 20.)

5o Les paroles de l'Apôtre concernant le Saint-Esprit : « Pour nous, Dieu nous l'a révélé par son Esprit, parce que l'Esprit pénètre tout, et même la profondeur de Dieu. Car qui des hommes connaît ce qui est en l'homme, sinon l'esprit de l'homme qui est en lui? Ainsi nul ne connaît ce qui est en Dieu que l'Esprit de Dieu.» (I Cor., II, 10-12.) Il est à remarquer ici qu'il est attribué au Saint-Esprit une connaissance parfaite de ce qui est en Dieu; or le Sauveur n'attribua ce trait qu'au Père et à luimême, et le donna comme signe caractéristique de sa divinité

gustin (Tract. XLVIII in Joann.). En même temps ils réfutent en détail cette erreur des Ariens, qu'il ne serait ici question que d'une union spirituelle de Jésus-Christ avec Dieu le Père, semblable à celle que peut avoir avec Lui la créature.

(1) Saint Bas., Contre Eun., liv. v; Œuvr. des saints Pères, VII, 187-188 Ambros. de Spiritu S., lib. 1, cap. 13.

et de son égalité avec le Père (Matth., x1, 27); il faut donc tirer de là la mème conclusion par rapport au Saint-Esprit. Une autre remarque à faire, c'est que le Saint-Esprit s'appelle l'Esprit de Dieu; il n'est donc pas provenu du néant; il n'est pas une créature; il est de même nature que Dieu. Enfin le SaintEsprit est représenté soutenant avec Dieu le même rapport que l'esprit de l'homme avec l'homme, c'est-à-dire qu'il est représenté résidant en Dieu et faisant un avec Lui, de même que notre esprit réside en nous et ne fait avec notre corps qu'un seul et même homme (1).

α

Disons, en général, pour terminer, que la doctrine de la sainte Trinité forme l'objet capital de tout le Nouveau Testament. Que nous prêche-t-il en effet? Dans les Évangiles, c'est surtout le Père, qui « a tellement aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle » (Jean, ш, 16), et le Fils, qui, s'étant incarné, consomma la grande œuvre de notre Rédemption. Dans les Actes et les Épitres des Apôtres, c'est principalement le Saint-Esprit, que le Sauveur envoya à sa place aux Apôtres, et qui depuis lors entreprit la grande œuvre de notre régénération et de notre sanctification.

§ 28. Confirmation de la même vérité par la tradition sacrée.

Malgré le nombre et la lucidité des passages de l'Écriture, du Nouveau Testament surtout, enseignant la trinité des personnes en un Dieu unique, nous avons encore à interroger la

(1) Athanase le Grand : « Ne croyez pas que ce qui est de Dieu soit créature, afin de ne pas appeler créature Dieu lui-même, de qui procède le Saint-Es. prit..... » Et plus loin : « N'est-ce pas le comble de l'impiété que de prendre pour une créature le Saint-Esprit, qui procède de Dieu et sonde les profondeurs de la Divinité? Autrement il faudra dire que même l'esprit de l'homme se trouve hors de l'homme (EwOsv autou), et que le Verbe qui réside en Dieu est également une créature. «< (Epist. I ad Serapion., n. 22; Ambr. De Spiritu S., lib. п, cap. 2, n. 124-129.) Clément d'Alexandrie, Sur la Trinité, chap. 23: « Il résulte clairement des paroles de l'Apôtre (I Cor., I, 10-11) que le Saint-Esprit n'est pas une essence étrangère et distincte, mais qu'il a en lui l'essence divine...; de plus, comme nul ne connait le Père que le

tradition sacrée, qui s'est conservée dans l'Église depuis sa fondation. C'est un travail indispensable, parce que tous ces passages de l'Écriture ont été de tout temps et sont encore aujourd'hui l'objet de différentes interprétations et de controverses qui ne peuvent être définitivement résolues, pour le fidèle du moins, que par la tradition apostolique et l'ancienne Église (1). Il est indispensable aussi, cet examen, pour défendre l'Église même contre une injuste accusation des incrédules, qui prétendent que cette doctrine des trois hypostases en Dieu ne fut enseignée qu'à dater du quatrième siècle òu du premier concile œcuménique, et que, avant cette époque, elle était ou tout à fait inconnue, ou tout autrement enseignée (2). Il nous suffira donc de suivre le fil de la tradition jusqu'au quatrième siècle ou jusqu'au premier concile œcuménique, et de montrer si, dans les trois premiers siècles, l'Église chrétienne enseigna le dogme de la sainte Trinité, et de quelle manière elle le fit.

Pour jeter plus de jour sur le sujet, nous exposerons : 1o quel fut alors, sur la sainte Trinité, l'enseignement de toute l'Église fidèle à la tradition des Apôtres; 2° quelle fut la doctrine ou la foi de ses pasteurs pris individuellement et de ses troupeaux; 3o enfin quel est à cet égard le témoignage des ennemis mèmes de l'Église.

I. Jusqu'au concile de Nicée toute l'Église chrétienne enseigna la sainte Trinité, précisément de la même manière qu'elle l'a fait depuis cette époque et qu'elle le fait encore de nos jours. Nous en avons pour preuve irréfragable: 1° les formules générales de la foi, ou les Symboles employés alors dans les différentes Églises et faits par les Apôtres eux-mêmes suivant la tradition. Ainsi, par exemple: a. Le Symbole connu sous le nom d'apostolique, en usage surtout dans l'Église romaine et

Fils, que nul ne connaît le Fils que le Père, de même, selon les paroles de l'Apôtre, nul ne connaît Dieu que le Saint-Esprit, paroles qui nous révèlent la consubstantialité... Il dit : l'Esprit qui provient de Dieu, nous enseignant par là que l'Esprit procede du Père, et qu'il est consubstantiel avec Lui, ou de même nature que Lui.» (Lect. chr., 1847, III, 43-45.)

(1) V. Intr. à la Théol. orth., A. M., §§ 127, 132, 134-137. (2) C'est en général l'opinion des rationalistes.

dans l'Occident en général, est conçu en ces termes : « Je crois en Dieu le Père tout-puissant... Je crois aussi en Jésus-Christ son Fils unique, Notre-Seigneur... Je crois en même temps au Saint-Esprit...» b. Le Symbole exposé dans les constitutions apostoliques et employé surtout en Orient dans le sacrement du Baptême : « Je crois et suis baptisé dans la foi au seul Eternel, seul vrai Dieu tout-puissant, Père de Jésus-Christ... et au Seigneur Jésus-Christ, son Fils unique, le premier-né d'entre toutes les créatures, engendré et non créé avant les siècles, par le bon vouloir (évôocią) du Père. . . et au Saint-Esprit, c'est-àdire au Consolateur, qui, depuis le commencement du monde, agit dans tous les saints, et qui fut ensuite envoyé aussi aux Apôtres par le Père, selon la promesse de Jésus-Christ notre Sauveur (1). c. » Le Symbole de l'Église de Jérusalem : « Je crois en un seul Dieu, Père tout-puissant... et en un seul Seigneur Jésus-Christ, Fils unique de Dieu, engendré du Père avant les siècles, vrai Dieu, car tout fut par Lui... et en un seul SaintEsprit, consolateur, qui parla dans les Prophètes (2). » d. Le Symbole de l'Église de Césarée : « Nous croyons en un seul Dieu, Père tout-puissant... et en un seul Seigneur Jésus-Christ, parole de Dieu, Dieu de Dieu, lumière de lumière, vie de vie, Fils unique, premier-né de toute créature, engendré du Père avant tous les siècles... Nous croyons aussi en un seul Saint-Esprit, en confessant l'existence (elva) et la réalité personnelle (Sáp) de chacun d'eux : celle du Père, vrai Dieu; celle du

(1) Constit. apostol., lib. vII, cap. 41. Bien que les Pères du sixième concile œcuménique (déc. 2) aient remarqué, par rapport à ces Constitutions, que certains hétérodoxes y ont glissé, au détriment de l'Église, du faux et du profane, cependant, comme le Symbole cité est entièrement d'accord avec les autres confessions de foi de l'Église primitive et ne renferme aucune proposition hérétique, il est justement compté par les érudits pour l'un des plus anciens et des plus respectables modèles de la foi orthodoxe. D'ailleurs ce Symbole se rapprochant, par son exposition, des Symboles des Églises de l'Orient plutot que de ceux des Églises de l'Occident, on en conclut qu'il fut principalement en usage dans les premières. (Bingham, Orig. Eccl., vol. IV, p. 92, 95, Hal., 1755; Krabbe, Ueber den Ursprung und den Inhalt der apostol. Const... S. 204, Hamb., 1829; Hahn., Bibliothek der Symbole und Glausbensrey. der apostolisch-cath. Kirche., S. 40-41, Breslau, 1842.)

(2) Ce Symbole nous est parvenu dans les Catéchèses de saint Cyrille de Jérusalem, auxquelles il sert de base.

Fils, vrai Fils, et celle du Saint-Esprit, vrai Saint-Esprit, selon ces paroles du Seigneur à ses disciples en les envoyant prêcher l'Évangile : « Allez, instruisez toutes les nations; baptisezles au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit (1). »

2o Les témoignages de saint Irénée et de Tertullien, qui vivaient à cette époque, et qui, par le ministère dont ils étaient revêtus, pouvaient et devaient parfaitement connaître la véritable croyance de l'Église œcuménique. Après avoir passé les jours de sa jeunesse en Orient sous la direction suivie de saint Polycarpe, contemporain des Apôtres, puis visité près de la moitié du monde chrétien de son temps, enfin desservi l'Église du Christ en qualité d'évêque de Lyon, Irénée s'exprime ainsi : << Bien que l'Église soit répandue par toute la terre, elle a reçu des Apôtres et de leurs disciples la foi en un seul Dieu, Père tout-puissant... et en un seul Jésus-Christ, Fils de Dieu, qui s'incarna pour nous sauver... et au Saint-Esprit, qui annonça d'avance par les Prophètes l'économie du salut... Après avoir reçu cette prédication et cette croyance, l'Église, comme nous l'avons dit, bien que répandue par le monde entier, la garde avec le plus grand soin, comme si elle logeait sous un même toit; elle croit partout de la même manière, comme si elle n'avait qu'une âme et qu'un cœur; et ce qu'elle croit en tous lieux d'un unanime accord, elle le prêche, l'enseigne et le transmet partout, comme si elle n'avait qu'une seule et même bouche. Quoique dans le monde il y ait une infinité d'idiomes, cependant la force de la tradition est partout la même... Vous trouvez la même croyance et la même prédication dans les Églises fondées en Germanie, en Ibérie, chez les Celtes; dans les Églises d'Orient, de l'Égypte, de la Libye, et du centre même du monde (c'est-à-dire, selon les idées des chrétiens de ce temps,

(1) Ce Symbole fut lu au concile de Nicée par Eusèbe, évêque de Césarée, comme une règle de foi provenant de nos pères : Xaw; πapeλáboμev παρὰ τῶν πρὸ ἡμῶν ἐπισκόπῳ καὶ ἐν τῇ πρώτη κατηχήσει..., οὕτω καὶ νῦν πιστεύοντες τὴν ἡμετέραν πίστιν προσαναφέρομεν. Ἔστι δὲ αὐτὴ : πιστεύοp.ev... Socrat. H. E., lib. 1, cap. 8; Theodoret. H. E, lib. 1, cap. 12; et Athanas. Epist. de decret. synodi Nicen. in Opp., t. I, p. 1, p. 238; éd. Montfaucon.

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