J.C.L. de Sismondi. Fragments de son journal et correspondance [ed. by J.J.C. Chenevière].

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Seite 76 - ... il aime les souvenirs, et il s'attache à celle qui a existé autrefois dans son pays, mais il sent fort bien que les restes auxquels il veut s'attacher sont réduits en poudre; il croit nécessaire aux autres et à lui-même de croire; il s'en fait une loi, et il n'obéit pas. Il ya dans tout cela beaucoup d'inconséquence et beaucoup moins de mauvaise foi que je n'aurais supposé.
Seite 75 - Asie, et il comparaît ces symptômes de dissolution à ceux du polythéisme au temps de Julien. Le rapprochement est frappant, en effet; mais je n'aurais pas osé le faire devant lui, pour ne pas le scandaliser. Il en concluait la chute absolue des nations de l'Europe avec celle des religions qu'elles professent. J'ai été assez étonné de lui trouver l'esprit si libre; et il m'a paru plus spirituel que je ne croyais...
Seite 76 - Quant à mes livres, ils n'en ont pas lu une ligne. Ce sont des hommes dans la tête desquels rien de nouveau ne peut entrer. La place qu'ils occupent à l'Institut leur fait croire qu'ils sont au pinacle, et ils considèrent les livres qu'on leur envoie comme un hommage qu'on leur doit, et qui ne les engage à rien.
Seite 123 - On n'a point connu Mme de Staël si on ne l'a pas vue avec Benjamin Constant. Lui seul avait la puissance, par un esprit égal au sien , de mettre en jeu tout son esprit , de la faire grandir par la lutte, d'éveiller une éloquence, une profondeur d'âme et de pensée, qui ne se sont jamais montrées dans tout leur éclat que vis-à-vis de lui; comme lui aussi n'a jamais été luimême qu'à Coppet. Quand, après la mort de Mme de Staël, je l'ai vu si éteint, j'aurais à peine pu croire que ce...
Seite 101 - On lit dans son journal ces graves paroles, datées de 1835 : « Je sens désormais les traces profondes de l'âge, je sais que je suis un vieillard, je sais que je n'ai plus longtemps à vivre, et cette idée ne me trouble point. Ma confiance dans la parfaite bonté de Dieu comme en sa justice s'affermit tous les jours. Je deviens plus religieux, mais c'est d'une religion...
Seite 66 - ... avait droit de se choisir une nouvelle patrie; mais elle a répliqué avec tant de chaleur en faisa.nt parler les droits sacrés de la patrie, le lien indissoluble qui lui attache ses enfants, la résignation, la constance et le courage avec lesquels ils doivent en partager les malheurs, lui en diminuer le poids, qu'elle m'a communiqué tout son enthousiasme. Je rougissais, comme si je reconnaissais ma faute; cependant j'alléguais ma sensibilité extrême pour elle. Je ne pouvais, disais-je,...
Seite 60 - Cara je m'è la vostra», fut donné par un empereur de la maison de Souabe à l'un des miens, lorsqu'il se précipita devant le poignard d'un assassin , et couvrit Henri VI de son corps. Ma vie s'est partagée entre l'étude de l'économie politique et celle de l'histoire ; aussi l'économiste doit se montrer souvent dans ce long récit à côté de l'historien. J'ai tâché de ne point laisser perdre les leçons que donne l'expérience, sur ce qui contribue à créer, à maintenir la prospérité...
Seite 60 - Ce fut au mois de mai 1818 que je commençai sérieusement à travailler à l'Histoire des Français. C'est au mois de mai 1842 que je pose la plume, après avoir été aussi loin que mes forces m'ont permis d'aller. En livrant au public...
Seite 23 - Tu me diras que tu le connais et que je ne le connais pas. Ce que je pense de son caractère est en grande partie le résultat des éloges que je t'en ai entendu faire; mais enfin..., mais enfin. il est du nombre de ceux à qui il ne faut pas se livrer entièrement. Il peut goûter les gens, il peut vouloir leur plaire ; mais une tendre et vraie amitié, l'abandon, le dévouement, sont choses qu'il ne faut pas attendre de lui. Revenu de tout cela, il n'a de sensibilité que celle des passions ; il...
Seite 189 - Gloire à la vérité ! Si la parole éternellement vivante ne vivifie l'écriture, jamais celle-ci ne deviendra parole, c'est-à-dire vie. Que d'autres invoquent donc tant qu'il leur plaira LA PAROLE MUETTE, nous rirons en paix de ce...

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