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préconisant les passions de l'homme pour l'égarer, l'exaltant pour l'avilir, le flattant pour le perdre, ferment ses yeux sur le besoin qu'il a d'un 'Rédempteur, et sapent la révélation par sa base? Tandis que l'Évangile répète à chaque page: Il n'y a point de salut par aucun autre; Nul ne vient au Père que par lui; Tous ont péché; tous sont privés de l'approbation de Dieu; ils ne peuvent étre justifiés que par un pur effet de sa grâce, à cause de la rédemption faite par Jesus-Christ (1), oserions-nous nous avancer sans lui vers le tribunal suprême, appuyés sur notre propre justice (2)? ou bien, endormis dans une lâche et funeste sécurité, séparant ce que l'Évangile nous présente comme inséparable, le pardon, et les vertus du nouvel homme auxquelles il est promis, adopterions-nous l'opinion commode que le sacrifice du Rédempteur suffit sans que nous ayons rien à faire de notre côté?

Faibles, faibles mortels! connaissons-nous enfin nousmêmes; allons, pressés du sentiment de nos misères, allons à l'Agneau de Dieu qui ôte les péchés du monde (3). Ne perdons point de nouveau cette âme qu'il est venu sauver; ne nous fermons point le Ciel qu'il est venu rouvrir. Sentons le prix de cette existence noble et pure qu'il est venu nous rendre; sentons combien elle est préférable à l'existence grossière de celui qui ne vit que pour les sens, qui ne vit que pour lui-même, abandonnant son cœur aux passions qui l'abusent et le consument!

Ah! désirons-la du moins cette vie de l'âme qui nous rapproche de Dieu. Désirons-la; demandons-la. Ce divin Sauveur nous cherche encore, comme dans les jours de sa vie mortelle. Oui, la même sollicitude l'anime. Dans ce moment surtout il nous appelle; mais il veut que notre cœur se tourne vers lui avec ces sentiments de repentir, de fol, d'espérance, qu'il exigeait jadis de ceux dont il guérissait les maux.

29.

(1) Act. IV, 12; Jean XIV, 6; Rom. III, 22, 23. — (2) Dan. IX, 18. — (3) Jean I,

O Fils de Dieu! produis toi-même en nous les sentiments que tu veux de nous. Tout vient de toi, Seigneur, même ce premier mouvement qui nous conduit à tes pieds. O mon Maître! je t'implore pour moi-même et pour ces âmes que tu m'as confiées. Inspire-nous le vif désir de goûter les biens promis à tes disciples. Que semblables à ces premiers chrétiens qui reçurent une existence nouvelle, nous montrions aussi le pouvoir de ta religion divine! Alors, enrichis des grâces que tu te plais à répandre, nous en jouirons avec transport; alors nous répéterons avec une émotion profonde les paroles de mon texte; nous nous écrierons avec ravissement: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur (1)! Béni soit celui qui est venu chercher et sauver ce qui était perdu! Amen.

(1) Matt. XXI, 9.

PRIÈRE

POUR LE DERNIER DIMANCHE DE L'ANNÉE; COMMUNION DE NOEL, AVANT LE Sermon.

O notre Dieu et notre Père céleste! agrée l'hommage de notre cœur et prête l'oreille à nos prières. Dans ces derniers jours d'une année qui va finir, notre première pensée, notre premier sentiment est de nous élever à toi comme à l'auteur de tout ce que nous sommes et de tous les biens dont nous avons joui.

C'est peu que ta main puissante, qui soutient tous les êtres, nous ait conservés comme elle conserve ce monde matériel: tu nous as accordé tout ce qui donne du prix à l'existence; et combien de grâces qui n'ont pas même fixé notre attention ou laissé des traces dans notre mémoire ! Tous les moments de plaisir, tous les doux sentiments, toutes les sensations agréables, toutes les jouissances que nous avons goûtés, ou dans la nature ou dans la société, c'est toi, Seigneur, qui en as été la source; ce sont les dons de ton amour.

Et que sont ces faveurs encore auprès des faveurs qui ont eu notre âme pour objet ? Tes temples n'ont point cessé de s'ouvrir pour nous : on nous a annoncé ta parole; plus d'une fois ta Providence nous a avertis par ses dispensations; plus d'une fois ta grâce nous a rappelés par ses heureux mouvements; plus d'une fois nous avons entendu au fond de notre cœur une voix divine, la voix de notre Dieu, qui nous invitait à revenir à lui.

Comment avons-nous répondu à cette bonté prévenante du plus grand des êtres, de celui qui n'a pas besoin de nous, qui ne daigne s'intéresser à notre sort que par le pur mouvement d'une compassion généreuse? Hélas! toujours lents à t'obéir, toujours tièdes pour ton service, toujours inconséquents, volages, infidèles, nos jours s'enfuient, nos

années s'accumulent, et nous ne sommes pas plus sages. Tout se détruit et se renouvelle; tout change autour de nous, et nous restons toujours les mêmes. Le temps nous entraîne dans sa course; il nous transporte rapidement vers ce dernier terme où la mort nous attend; mille voix crient L'heure approche, prépare-toi; et nous ne nous préparons point; nous ne sommes pas mieux préparés que nous ne l'étions il y a plusieurs années! Que dis-je? hélas! toujours plus attachés à la terre et aux objets de la terre, nous sentons que l'habitude serre nos chaînes tous les jours davantage : notre énergie se perd, notre sensibilité s'émousse; nous sommes toujours plus indignes de nous unir à toi; nous sommes toujours plus indignes de tes faveurs.

Et cependant, ô bonté adorable! ô bonté qui ne peut être que la bonté d'un Dieu! tu nous préviens encore; tu nous invites encore à venir renouer à ta table ces tendres liens que nous avons mille fois rompus; tu nous offres encore ton FILS et toutes choses avec lui.

O Dieu! lis toi-même au fond de nos cœurs. Vois la honte, la douleur que nous fait éprouver dans cet instant le souvenir de notre folie, de notre ingratitude. Vois le désir sincère qui s'élève en nous de ne plus vivre que pour celui qui s'est donné pour nous.

Pardonne, Dieu tout bon, pardonne à des pécheurs humiliés et repentants, qui demandent grâce au nom du SAUVEUR des hommes. Que la prédication de ta parole, que la participation à la sainte Cène, que les secours de ton EsPRIT fixent dans notre âme ces heureux mouvements, et les rendent désormais efficaces en toute sorte de bonnes cuvres. C'est ce que nous te demandons tous ensemble par les mérites de notre adorable Rédempteur.

Notre Père, etc.

SERMON XVII.

LE DON DU FILS De dieu.

SERMON SUR ROM. VIII, 32:

Celui qui n'a point épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas toutes choses avec lui?

POUR LA COMMUNION DE NOEL.

Mes frères, rien n'est plus magnifique et plus touchant que les expressions qu'emploient nos auteurs sacrés, à l'envi les uns des autres, pour peindre le Sauveur promis aux enfants d'Adam, et la délivrance qu'il devait leur apporter. C'est en lui que seront bénies toutes les familles de la terre. C'est le Soleil de justice qui porte la santé dans ses rayons. C'est l'Emmanuel, c'est-à-dire Dieu avec nous (1).

Les écrivains même du Nouveau-Testament sortent de leur simplicité accoutumée, et pour traiter ce sujet ils empruntent la pompe du langage. Il sera la lumière des nations et la gloire dľ’sraël (2). Il sauvera son peuple de leurs péchés (3). Paix sur la terre et bienveillance envers les hommes, s'écrie le chœur des anges (4). L'Évangile est appelé un trésor, une perle de grand prix. Celui qui l'a trouvé doit tout sacrifier pour s'en mettre en possession (5). Je suis venu, disait le Sauveur lui-même, pour que mes brebis aient la vie, et qu'elles l'aient avec abondance (6). J'ai été envoyé pour annoncer l'Évangile aux pauvres, pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, pour rendre la liberté

(1) Gen. XII, 3; Malach. IV, 2; Es. VII, 14. — (4) Luc II, 14. (5) Malt. XIII, 44.

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(2) Luc II, 32. — (3) Matt. I, 21. (6) Jean X, 10.

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