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en présence du Ciel, l'inébranlable résolution de renoncer à ces lectures fatales. Qu'aucun ouvrage licencieux ou impie ne souille désormais vos regards. Imitez ces généreux chrétiens (1) d'Éphèse qui, touchés de la grâce, brúlèrent aux pieds des apôtres les livres pernicieux qu'ils avaient prisés jusqu'alors. Allez, allez, au sortir de ce temple, remettre à vos pasteurs ceux que vous possédez; donnez-leur cette joie. Consolez ces pères spirituels dont les entrailles s'émeuvent pour vous, qui n'ont point cessé de vous porter dans leur cœur, et qui méritent si bien votre confiance. Demandez-leur des directions qu'ils seront heureux de vous donner; mieux que d'autres ils vous indiqueront le remède au poison que vous avez déjà respiré.

Les uns et les autres, chrétiens, concourez avec nous pour garantir la société d'une contagion qui n'est pas moins à redouter que les plus terribles épidémies. Faites servir à ce noble but et vos droits et votre influence sur ceux qui vous entourent. Vous-mêmes ne vous croyez pas trop légèrement à l'abri du danger; ne comptez pas trop sur la fermeté de vos principes et de vos vertus; songez que l'âme se nourrit, comme le corps, d'aliments qu'elle change en sa propre substance. La lecture est cet aliment spirituel, aliment salutaire ou empoisonné, suivant le choix qu'on en fait. Envisagez donc un ouvrage dangereux qui se lit autour de vos foyers du même œil que vous verriez des mets corrompus servis sur votre table. Et ce n'est pas seulement ceux qui attaquent grossièrement la décence ou la foi que vous devez ranger dans cette classe, mais tous ceux qui leur portent une atteinte plus ou moins déguisée, tous ceux où vous trouverez un autre esprit que celui de l'Évangile. Prenez garde, dit l'Apôtre, de ne pas vous laisser séduire par de vaines subtilités fondées sur les principes d'une science toute humaine, et non sur Jésus-Christ (2). Faites plus encore; en choisissant dans les divers auteurs ce qu'ils ont de plus estimable et de plus sain, ne perdez jamais de

(1) Act. XIX, 19. — (2) Col. II, 8.

vue que tout ce qui vient de l'homme est mêlé d'alliage, d'erreurs, d'imperfections; et, pour entretenir ou réveiller en vous le sentiment du vrai, du beau, du bon, lisez habituellement, lisez de préférence ce LIVRE trop oublié qui porte l'empreinte majestueuse de son Auteur; ce LIVRE qui est une lumière pour nos sentiers (1); ce LIVRE qui instruit l'ignorant, le simple, et fournit au savant des méditations sublimes; ce LIVRE où nous trouvons tout ce qui peut nourrir notre cœur, élever notre âme, éclairer notre esprit; ce LIVRE qui nous apprend la seule chose nécessaire, la science du salut par Jésus-Christ (2). Mes chers frères, si j'ai été assez heureux pour faire sur vous quelque impression, conservez-la, cette impression, je vous en conjure; qu'elle serve à vous rendre attentifs et scrupuleux dans le choix de vos lectures. Puisse cet emploi de vos loisirs contribuer à votre vrai bonheur dès ici-bas, et vous préparer à une vie meilleure! Puissions-nous désormais nous éloigner des citernes crevassées qui ne contiennent point d'eau (3), de ces marais fangeux qui répandent une mortelle infection, et nous abreuver aux sources divines qui jaillissent en vie éternelle (4)! Ainsi soit-il.

(1) Ps. CXIX, 105.

(2) Luc X, 42.

(3) Jér. II, 43. - (4) Jean IV, 14.

PRIÈRE AVANT LE SERMON.

O Dieu, Créateur, père des hommes ! nous venons t'offrir nos hommages dans ce jour qui t'est consacré. Nous venons le célébrer, ce jour cher aux chrétiens, la sauvegarde de notre foi, la colonne de notre religion sainte; ce jour qui nous rappelle les plus grands événements qui soient inscrits dans les annales du monde. Par un acte de ta volonté souveraine l'univers sortit du néant. Tu dis: Que la lumière soit ; et la lumière fut; la terre avec toutes ses beautés, le Ciel avec tous ses feux, les astres, les animaux, les plantes, toutes ces choses qui n'étaient pas, entendirent ta voix et comparurent. Mais il est un prodige plus intéressant, plus auguste, dont nous célébrons aussi la mémoire. Eh! que serait l'existence pour des coupables rejetés de toi sans espoir de te fléchir! Jésus, Jésus, le Prince de la vie, après avoir répandu son sang pour satisfaire à la justice, après avoir courbé sa tête divine sous le joug de la mort, a brisé son aiguillon; il est sorti vainqueur du tombeau; il a proclamé le pardon et l'immortalité pour les enfants d'Adam. Oh! qu'il nous est doux de le célébrer ce jour qu'en mémoire de son triomphe la première Église appela le jour du Seigneur! Qu'il nous est doux de déposer les soucis de la terre, après en avoir suspendu les travaux, et, après avoir fait régner dans nos maisons la tranquillité sainte que tu prescris, de venir chercher auprès de toi, auprès de toi, Seigneur, le calme et le repos de nos âmes! Jette un regard de bonté sur ces fidèles prosternés en ta présence. Ce matin, en ouvrant les yeux à la lumière, ils ont dit avec joie : Nous irons à la maison de l'Éternel. C'est la piété, c'est l'amour qui les amène dans ton temple. Ils t'ont choisi pour leur Dieu; ils veulent être ton peuple. Que ta grâce puissante fortifie cette volonté sincère, mais, hélas! trop languissante et trop faible, que nous apportons aux pieds de ton trône. O Dieu !

nous voulons être à toi; nous voulons t'aimer, te servir, te plaire, et cependant nous t'offensons tous les jours et tous les instants du jour; et nos prières sont sans chaleur et sans vie, et dans cet instant peut-être notre esprit s'égare, nos désirs volent à la poursuite des vains objets de la terre. Hélas! aucun des mouvements de notre cœur ne t'est caché; il est comme un livre ouvert à tes yeux ; toutes nos offenses sont devant toi; le plus imparfait, le plus faible, le dernier des mortels ne pourrait supporter tant d'infidélités, tant d'ingratitude, tant d'outrages; et c'est un Dieu, c'est celui dont le bras soutient les mondes dans l'espace, celui qui a semé les soleils dans le firmament, celui qui d'un acte de sa volonté peut dissoudre l'univers et faire rentrer les éléments dans le chaos, c'est lui qui supporte l'homme et lui pardonne! O miséricorde, miséricorde de mon Dieu! que deviendrions-nous si tu n'étais infinie comme sa grandeur? Seigneur, que le sentiment profond de notre indignité, qu'un recours ardent au sacrifice de ton Fils nous tienne lieu des vertus qui nous manquent! Ce n'est pas assez achève ton ouvrage; crée en nous quelque sentiment digne de toi. Nous allons méditer ta parole, ta parole qui convertit autrefois l'univers! Qu'elle fasse sur notre âme cette impression profonde qui ne s'efface jamais; que ses leçons si simples et si sublimes se gravent dans nos esprits et dans nos cœurs; qu'il n'y ait personne dans cette assemblée qui ne sorte de ce temple plus heureux et meilleur qu'il n'y est entré! C'est ce que nous te demandons pour l'amour de ce Jésus qui nous a promis que, quand nous t'invoquerons en son nom, tu nous exau

ceras.

Notre Père, etc.

SERMON XIX.

LA LECTURE DE LA PAROLE DE DIEU.

SES AVANTAGES.

Oh!

SERMON SUR PS. I, 2:

que bienheureux est l'homme qui met son plaisir dans la loi de l'Éternel, tellement qu'il la médite jour et nuit!

Qu'il sentait profondément cette vérité, le roi-prophète dont j'emprunte les paroles! Elle anime tous ses écrits; il la répète de mille manières. Tantôt nous le voyons oubliant le sommeil et devançant l'aurore pour méditer les Écritures, tantôt perdant le souvenir de ses peines, et quelles peines! dans les douceurs de cette occupation. Il nous dit que c'est elle seule qui le soutient, qui lui conserve la vie dans ses malheurs. C'est un sentiment qui remplit son âme : il ne saurait le contenir; il a besoin de le répandre; il voudrait le communiquer à tous les hommes; il les invite, il les appelle tous à cette source céleste où il se désaltère. Il ne connaissait cependant que l'ancienne loi, et même, en partie, les seuls écrits de Moïse. Et nous, chrétiens, qui possédons dans son ensemble, enrichi de nouveaux trésors, ce Livre divin dont il parcourait avec ravissement les premiers feuillets; nous, favorisés de cette révélation nouvelle, plus complète, plus sublime, plus consolante, dont la seule espérance, la seule promesse, faisait la première beauté, la plus précieuse partie de l'ancienne, trouvons-nous à l'étudier le même charme que David? Que dis-je, hélas! en avons-nous seulement l'idée ? Puissé-je, mes chers frères, réveiller ou faire naître en vous ce sentiment. Daigne l'Esprit divin, dont nos oracles sacrés sont

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