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faudrait pas accepter sans réserve l'attribution qu'on fait à Primat de toutes les pièces qui ont couru sous son nom. Cette attribution était un moyen d'assurer la fortune des bonnes plaisanteries et des vers plus ou moins burlesques dont s'amusaient les joyeux étudiants du moyen-âge. En un mot, Primat n'est point, à proprement parler, un poète dont la valeur puisse s'apprécier d'après des compositions réelles et authentiques: c'est un type légendaire, c'est la personnification de l'écolier farceur et quelque peu mauvais sujet. Comme tel, il mérite encore d'être étudié car il nous révèle un côté fort curieux de la vie de nos anciennes universités. >>

M. Prou commence la lecture, en communication, d'un Mémoire sur la chirobaliste attribuée à Héron d'Alexandrie, sujet qui a été l'occasion, il y a quelques années, de débats animés devant l'Académie et que l'auteur du mémoire n'a cessé depuis d'étudier et d'approfondir..

MOIS DE JUIN.

Séance du vendredi 3.

PRESIDENCE DE M. RENAN.

Le procès-verbal de la séance precédente est lu et la rédac- ́ tion en est adoptée.

M. le PRÉSIDENT, avant toute chose, annonce que les funérailles de M. ALEXANDRE ont eu lieu le jour même à l'église Saint-Louis d'Antin, sa paroisse, sur l'invitation de la famille, et sans les honneurs officiels que l'Académie rend d'ordinaire aux menibres qu'elle a perdus. Telles étaient les volontés du défunt exprimées par lui dans une lettre adressée sans date précise au Secrétaire perpétuel et dont il est donné lecture. L'assistance n'en était pas moins nombreuse et le bureau, avec beaucoup d'autres membres, s'est fait un devoir d'assister à la cérémonie religieuse.

La lettre de M. ALEXANDRE sera déposée aux archives de l'Institut.

Par un message, en date du 28 mai, M. le ministre des lettres, sciences et beaux-arts adresse au Secrétaire perpétuel le cliché d'une médaille commémorative de la bataille de l'Isly que feu M. Depaulis avait laissée inachevée, que M. Merley, graveur, vient de terminer, et dont M. le ministre prie l'Académie de rédiger l'inscription en lui soumettant ledit cliché.

M. le PRÉSIDENT annonce que le moment est venu de consulter l'Académie, aux termes des art. 23 et 24, se référant aux art. 14-17 du règlement dont il est donné lecture, sur la question du remplacement de M. AMÉDÉE PEYRON, associé étranger, sauf à fixer ensuite l'époque même de ce remplacement. — Le scrutin étant ouvert, l'Académie décide à l'unanimité des 23 membres votants, qu'il y a lieu de remplacer. Consultée de nouveau sur l'époque, elle décide par appel nominal, à 13 voix contre 10, que, d'après les formes actuellement établies, la commission qui doit, préalablement à l'élection, présenter trois candidats au choix de l'Académie, sera nommée dans la séance du vendredi 4 novembre prochain.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

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4° Au nom de l'Académie de Christiania: I. Flateyjarbok, Recueil de Sagas, etc. Publication officielle, vol. III, fasc. 2 (Christ. 1868, in-8°); II. Diplomatarium norvegicum, etc., recueilli et publié par MM. Unger et Huitfeldt (ibid., 1869, in-8°); III. Saga de l'archevéque Thomas Becket, publié d'après les manuscrits, par G.-R. Unger (Ibid., 1869, 4 vol. gr. in-8o); IV. Essai sur l'histoire de l'aristocratie norske, par Ebbe Hertzberg, ouvrage honoré d'une médaille d'or par le roi au concours de l'Université (ibid., 1869, 4 vol. in-8o).

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2o Origine de la foi chrétienne dans les Gaules, et spécialement dans le diocèse d'Amiens, par M. l'abbé Corblet (extr. de la Revue de l'art chrétien, 4870, in-8°).

3o Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la HauteSaône 3o série, no 2 (Vesoul, 1870, in-8°).

:

30 Bibliotheque de l'Ecole des Chartes: 1870, 2o livr.

5o Revue de législation ancienne et moderne: mai-juin 1870.

6o M. EGGER présente à l'Académie, comme un hommage respectueux de l'auteur, le Mémoire couronné par elle en 1869 et publié à

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Turin en 1870, avec une préface et diverses annexes, sous le titre de Recherches sur l'économie politique de l'Egypte sous les Lagides, par Giacomo Lumbróso, docteur en droit (4 vol. in-8°). Ce volume est dédié à M. Gorresio, correspondant de l'Académie.

M. HAURÉAU lit, en communication, un fragment d'une nouvelle édition de son ouvrage, couronné, sur l'Histoire de la scolastique, fragment intitulé: « Ruine et rétablissement des écoles en Occident. »

M. RENIER fait un rapport verbal sur les deux nouvelles inscriptions latines récemment adressées par M. Engelhardt.

«L'Académie, dit-il, m'a chargé d'examiner les deux inscriptions latines qui lui ont été envoyées par M. Engelhardt. Ces deux inscriptions proviennent de Turn-Severin, l'ancien municipium Drobetense.

» La première est assez bien conservée; elle est ainsi conçue:

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Iulia Philumene vixit annis triginta, hic sita est. Philetus Iuli Rufini conjugi bene merenti.

>> On voit que c'est l'épitaphe d'une femme Iulia Philumene, morte à l'âge de 30 ans, épitaphe qui a été gravée par les soins de son mari Philetus, lequel était esclave d'un Iulius Rufinus, dont Iulia Philumene était très-probablement l'affranchie.

» La seconde inscription serait plus intéressante, si elle était moins altérée. Tout ce qu'on peut tirer de la copie qui nous en a été envoyée, c'est qu'il y est question d'une cohors prima Sagittariorum milliaria Gordiana.

« On savait, par une autre inscription, trouvée à peu de distance de Turn-Severin, à Topolitza, que la cohorte première des Sagittaires avait été cantonnée dans cette contrée, mais à quelle époque? On l'ignorait, cette inscription n'étant pas datée. Celle-ci l'est, du moins approximativement, par le surnom de Gordiana donné à la cohorte dont il s'agit, et qui prouve que cette inscription a été gravée sous le régne de Gordien le Jeune, c'est-à-dire entre les années 238 et 244 de notre ère. On sait qu'à partir de Caracalla la plupart des corps de troupes ajoutèrent à leur nom un surnom dérivé de celui de l'empereur, surnom qu'ils changeaient à chaque changement de règne. »

M. RENIER fait ensuite passer sous les yeux des membres de l'Académie une petite plaque de bronze à queues d'aronde, qui a été trouvée en Afrique, dans les ruines de Lambaese, et sur laquelle on lit:

FL XY ST

TOEX-PP-LE

10EX• P.P. LEE OT

RECE DE

« Cette inscription, dit M. RENIER, ne peut s'expliquer que de cette manière :

Flavii) Xysti ex p(rimo) p(ilo); le(ge) et recede.

» Ceci est la propriété de Flavius Xystus ancien primipile: lis et retire-toi. >>

«Deux trous circulaires se voient au commencement et à la fin de la seconde ligne; ils étaient destinés à donner passage aux clous de bronze par lesquels la plaque était assujettie sur le monument qui était la propriété de Flavius Xystus.

L'abréviation LE pour LEGE est singulière; mais elle s'explique par le peu d'étendue de l'espace dont on disposait, et aussi par l'âge de l'inscription, qui, d'après la forme des lettres, doit avoir été gravée au Ve siècle ou tout au plus à la fin du IVe siècle de notre ère.

Peut-être, au lieu de EX Primo Pilo, les sigles EX.P.P. pourraient-ils se traduire EX.PrimiPilaribus, manière de s'exprimer dont on rencontre un assez grand nombre d'exemples à cette époque (1). Mais le sens serait le même, à une nuance près cependant, un ex primo pilo étant nécessairement un ancien primipile, tandis qu'un ex primipilaribus, ou un primipilaris, pouvait avoir reçu ce titre sans avoir exercé réellement le grade de primus pilus.

Le surnom Xystus n'est pas commun on en a cependant des exemples, et même des exemples célèbres. Un C. Pomponius Xystus est mentionné dans deux inscriptions de Cumes (2), gravées en l'honneur de M. Aurèle et de L. Verus, et ce nom Xystus, dont on fit plus tard Sustus (3), Xistus (4) et Sixtus, fut porté par plusieurs papes, dont les premiers, chez les historiens grecs de l'Eglise (5), sont constamment appelés Xúcτos.

M. Prou continue et termine la lecture, en communication, de son Mémoire sur la chirobaliste.

Séance du vendredi 10.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

M. le PRÉSIDENT donne à l'Académie des nouvelles rassurantes

(1) Voy. Marini, Fr. Arval., p. 267 et suiv.

(2) Mommsen, Inscr. regn. Neap., n. 2566 et 2567.

(3) Le Blant, Inscr. chrét. de la Gaule, n. 622.

(4) Marini, Inscr. christ., ap. Mai, Script. vet. nova collect., t. v, p. 413, 2.

(5) Voy. notamment Georg. Syncell. Chronograph., p. 348 B, et p. 381 A.

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