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Musée archéologique de Constantine; -2° l'extrait de la lettre d'envoi certifié conforme par le secrétaire du Comité.

Le SECRÉTAIRE PERPETUEL Communique une lettre datée d'Oxford, 24 janvier, et adressée par M. MAX MÜLLER, associé étranger, au Président sortant de l'Académie, M. Regnier.

Monsieur et très-honoré confrère,

C'est avec bien du regret que je me vois obligé de renoncer au plaisir de présenter moi-même à l'Académie des inscriptions et belles lettres les quelques ouvrages que j'ai publiés dans le courant de l'année passée. J'ai différé à vous envoyer les trois volumes ci-joints parce que j'entretenais l'espoir d'aller à Paris, et que je voulais vous remercier en personne du grand honneur que m'a fait l'Académie en fixant son choix sur moi. Devenir un de vos membres étrangers, c'est le seul honneur, je le dis avec franchise, que j'aie jamais ambitionné.

Maintenant que je vois l'impossibilité de m'absenter de l'Université d'Oxford avant le commencement de nos vacances d'été, je vous prie, Monsieur et très-honoré confrère, de vouloir bien présenter à l'Académie, en mon nom, mes trois derniers ouvrages.

Quant au premier ouvrage, l'édition du Prâtisâkhya, avec traduction et notes, personne ne saurait mieux que vous expliquer à l'Académie toute l'importance de cet ancien texte sanskrit. C'est à vous que reviendra toujours l'honneur d'avoir publié l'editio princeps de cet ouvrage; car, bien que nous ayons commencé nos éditions presque en même temps, il y a déjà dix ans que vous avez fini la vôtre, tandis que le dernier fascicule de la mienne n'a paru que l'année dernière. J'ai discuté dans la préface les questions de la chronologie de la littérature védique qui se rattachent à cet ouvrage; et, si les conclusions auxquelles je suis arrivé sont bien fondées, nous possédons dans cet ouvrage un témoignage du V siècle avant notre ère vérifiant chaque vers, chaque mot, chaque lettre, chaque accent du texte des hymnes du Rig-Veda tel que nous le lisons aujourd'hui. Pour

apprécier toute l'importance d'un tel ouvrage pour nos études, nous n'avons qu'à imaginer la découverte d'un auteur grec qui, cinq siècles avant notre ère, aurait compté chaque mot, et constaté chaque irrégularité dans le texte de l'Ancien Testament ou dans celui d'Homère.

Le second ouvrage contient la première partie de ma traduction du Rig-Veda. J'étais obligé, dans la préface, d'expliquer et de défendre les principes de critique que depuis vingt ans j'avais suivis dans mon édition du texte et du commentaire du Rig-Veda, et de poser en même temps les vrais principes de la métrique védique. Beaucoup de conjectures qu'on avait proposées depuis quelque temps dans le texte du Rig-Veda deviendront inutiles si les principes métriques du Veda sont tels que je les ai représentés. Le nombre des hymnes que j'ai interprétés dans le premier volume est très-petit, mais j'espère que vous approuverez la méthode que j'ai adoptée, la seule, si je ne me trompe, qui puisse nous conduire à des résultats solides. Une telle interprétation, il est vrai, est un procédé bien lent et épineux, mais pour. nous conduire à la pleine intelligence de la poésie et de la religion des anciens bardes de l'Inde, il nous faut des ponts qui reposent sur des piliers de granit, et non des ponts suspendus dans l'air.

Le dernier ouvrage que je vous prie de présenter à l'Académie contient une collection de paraboles bouddhiques traduite du birman par le capitaine Rogers. J'y ai ajouté la traduction complète du Dhammapata, dont le texte en pali remonte au moins au 3 concile, et j'ai discuté dans une préface quelques points de la chronologie bouddhique et la signification originaire du Nirvana. Cette dernière question a été discutée si souvent dans votre Académie et dans l'Académie des sciences morales et politiques que j'attends avec beaucoup d'intérêt votre propre jugement et celui de vos confrères qui se sont occupés de ce problème si important dans l'histoire religieuse du monde.

Agréez, Monsieur et très-honoré confrère, etc.

Parks End, Oxford, 21 janv. 1870.

Sont présentés en outre à l'Académie :

1° Divan de Férazdak.

Récits de Mohammed-Ben-Habib d'après Ibnel-Arabi, publié sur le manuscrit de Sainte-Sophie de Constantinople, avec une trad. française, par R. Boucher (Paris, 1870, in-4o): 4re livraison.

2o Sur l'origine de quelques caractères des inscriptions ariennes des Achéménides, par M. Ménant br. in-8°). - Avec lettre d'envoi.

3o Les monuments en Chaldée, en Asyrie et à Babylone, par H. Cavaniol (1870, 4 vol. in-8°). Avec lettre d'envoi.

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4o Société archéol gique de Ramb uillet. Mémoires et documents, t. I, 1re livraison (Rambouillet, 1869) avec les statuts et le règlement de cette Société.

50 Revue de législation ancienne et moderne, française et étrangère : année 1870, 1re livraison (janvier et février).

M. EGGER fait hommage, au nom de l'auteur, M. Thouron, ancien élève de l'Ecole normale, président honoraire de la Société académique du Var, à Toulon, d'une Traduction nouvelle en vers français de l'Iliade d'Homère (1870, 2 vol. in-8°) et des pièces suivantes en vers provençaux: 1. Lou Naufragé de la Méduse etc. (1824, br. in-8°); II. Une pastorale et un dialogue (avec la traduction) 4864, br. in-8°; III. Un soldat du premier Empire devenu berger, elc. (1868, br. in80); IV. Un rapport fait à la Société académique du Var, en 1865, intitulé Forum Vocontium (1865, in-8°, avec une carte explicative).

M. MOHL communique, au nom de M. Ganneau, chancelier intérimaire du consulat de France à Jérusalem, l'estampage d'un bas-relief contenant deux scènes superposées et deux inscriptions sabéennes en caractères himyaritiques apporté de Sana à Jérusalem par un Juif: ce monument est accompagné d'un mémoire explicatif de M. Ganneau, qui sera prochainement publié dans le Journal Asiatique, et qui porte la date du 15 décembre 1869. L'estampage du monument est destiné au cabinet de la Commission des inscriptions sémitiques.

M. ROSSIGNOL, à qui M. HUILLARD-BRÉHolles veut bien céder son tour de parole, commence la lecture d'un mémoire intitulé Des artistes de l'antiquité qui portèrent le nom d'Hippius. » M. DE VOGUE fait une communication verbale sur l'inscription ANNÉE 1870.. 2

araméenne ou nabatéenne d'un tombeau découvert à l'E. de la mer Morte, d'après un estampage transmis par M. Ganneau et destiné à la Commission des Inscriptions sémitiques. Entre autres particularités, le nom grec de stratége s'y trouve transcrit identiquement en caractère araméens. L'inscription, du reste, se rapproche beaucoup de celle qui a été publiée récemment dans la Revue de la Société orientale de Leipzig.

M. DE ROUGE poursuit et termine la lecture commencée de sa nouvelle traduction du Poëme égyptien de Pentaour.

Séance du vendredi 11.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Il n'y a pas de correspondance officielle.

Sont offerts à l'Académie les ouvrages suivants :

4° Mémoires de la Société archéologique de l'Orléanais: t. X (Orléans, 4869, grand in-8°) se composant exclusivement de la 3 partie (Documents et glossaires) de l'Histoire de la communauté des marchands fréquentant la rivière de Loire, etc., par M. Mantellier, correspondant de l'Académie.

2° Annales de philosophie chrétienne : décembre 1869.

Un rapport demandé à M. DE SLANE sur la traduction en langue turque des Prolégomènes d'Ibn-Khaldoun, adressée à l'Académie par Akhmetvefik-Efendi, est remis à la prochaine séance.

M. DE VOGUE obtient la parole pour une communication d'urgence relative à une découverte récente du plus haut intérêt, faite à l'E. de la mer Morte, dans le pays de Moab, aulicu appelé Dhibân. Il donne avant tout lecture d'une lettre de l'auteur de cette découverte, M. Ganneau, présentement chargé des fonctions de chancelier du consulat de France à Jérusalem, lettre qui donne les détails les plus circontanciés et les plus curieux

sur les divers incidents de son entreprise, exécutée à une 'époque où M. DE VOGUE se trouvait dans la ville sainte.

Il met ensuite sous les yeux de l'Académie le 2e estampage du monument découvert (le premier n'ayant pu être conservé), avec des fragments de l'original, pierre de basalte noir qui a péri. L'inscription qui la couvre n'a pas moins de 34 lignes, chacune de 35 lettres environ, et, quoiqu'elle présente des lacunes nombreuses dans la traduction transmise par M. Ganneau, et qui est lue, elle est d'une importance inappréciable et par les faits qu'elle révèle et par sa date qui se rapporte à l'an 896 environ avant Jésus-Christ, époque de la guerre du roi de Moab, Mesa, contre les rois d'Israël et de Juda, Joram et Josaphat, ligués contre lui, comme le raconte dans un récit qui contrôle le sien le second livre des Rois. M. DE VOGUE, en terminant, annonce la publication provisoire et très-prochaine de l'inscription avec les principaux documents qui se rattachent à cette découverte d'un texte antérieur à tous ceux qui sont jusqu'ici connus, dans une langue sœur de l'hébreu et en caractères phéniciens archaïques d'une grande beauté, dont la distinction des mots par des points, et des phrases par des barres transversales qui les divisent en versets, facilite singulièrement la lecture.

L'Académie entend cette communication avec le plus vif intérêt, et charge M. DE VOGUE de recevoir pour lui-même et de transmettre à M. Ganneau l'expression de ses remerciments.

M. RENIER fait une communication complémentaire se rattachant aux peintures qui décoraient la maison récemment découverte par M. P. Rosa et dont il a mis les photographies sous les yeux de l'Académic. Cette maison, comme l'établit M. RENIER par le rapprochement de divers faits historiques, dut être la maison paternelle de Tibère.

M. HUILLARD BRÉHOLLES reprend et termine la première lecture de la 3o partie de son Mémoire sur l'état politique de l'Italie depuis la paix de Constance jusqu'à la chute de la Maison de Souabe.

M. ROSSIGNOL termine la première lecture de son Mémoire sur les artistes du nom d'Hippias.

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