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plus correct, je crois, qu'il n'a paru à l'éditeur, comme on va le voir par la transcription et la traduction suivante :

Αγαπῇ τύχῃ.

Ὑπὲρ ὑγείας | τοῦ κυρίου ἡμῶν αὐτο | κράτορος Καίσαρος Τ. Αἰ ] λίου ̓Αδριανοῦ ̓Αντωνείνου | Σεβαστοῦ Εὐσεβοῦς τύχης ] καὶ δήμου Ῥωμαίων καὶ [ τοῦ Συρίων δήμου Λ. Μιλιώ | νιος Σκύμνος, αὐθαί [ ρετος ἄρχων στεφανηφόρος συν | άρχειν Ἡρέμα Φιλαργύρου | γυναικὶ ἰδίᾳ, ἐκαλλιέρησεν | Εστία Πρυτανείᾳ καὶ τοῖς [ ἄλλοις θεοῖς πᾶσι παὶ | πάσαις, καὶ ἐδημοθοίνησεν πάντας τοὺς κα | τοικοῦντας τὴν νῆσ ] ον ἐλευθέρους καὶ | ἐλευθέρας καὶ τὰ τού ] των τέκνα καὶ τοὺς ] ἐκ τῶν ἀστυγειτό [ νων ἐπιδημήσαντας. Ἐπὶ τούτων ἦν ὑγεία.

« Ce qu'à bonne fortune soit !

» Pour la santé de notre maître l'empereur T. Ælius Hadrianus » Antoninus Auguste, Pieux ; pour la fortune du peuple des Ro» mains et du peuple des Syriens, L. Milionius Scymnus, ayant, » de son plein gré, partagé la fonction d'archonte stéphanéphore » avec sa propre femme Erema, fille de Philargyrus, a fait les >> sacrifices d'usage à Hestia Prytaneia et à tous les autres dieux » et déesses; il a traité tous les habitants libres de Syros, hommes » et femmes, ainsi que leurs enfants, et ceux des voisins qui » étaient de séjour dans l'île »...

Quant à la dernière ligne, elle paraît signifier :

<< Le vœu de bonne santé a eu lieu sous ces deux magistrats », c'est-à-dire sous Milionius et Erema.

A la ligne 11, dans la copie, jusqu'ici unique, de M. Timoléon Ampelas, on lit :

ΗΤΕ ΜΑ ΦΙΛΑΡΓΥΡΟΥ (?)

on n'aurait sans doute pas douté de φιλαργύρου si l'on avait rem marqué que ce peut être un nom propre (voyez-en un exemple dans le Corpus no 488) et qu'il peut désigner le père de la propre femme de Milionius; que, par conséquent, le nom de cette femme doit précéder. C'est ce qui nous conduit à lire ΗΡΕΜΑ, Κρέμα, οὐ liota n'est pas adscrit, non plus que dans ἰδίᾳ, Εστία,

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Ilpuravela, ce qui est l'usage à peu près consacré sur les monuments, à partir du premier siècle après J.-C. S'il faut tenir compte de l'espace laissé blanc entre E et M, on serait tenté de prendre ce M pour deux AA et de lire 'Heλq, pour 'Hçλą, féminin, jusqu'ici sans exemple, mais fort admissible, du nom propre Hpos qui est bien connu.

Αυθαίρετος ἄρχων συνάρχειν forme une construction bizarre pour αὐτὸς ἑλόμενος συνάρχειν. Mais les inscriptions de l'Archipel sont, en général, d'un style traînant et négligé. Ainsi s'expliquent sans doute:

1° La répétition de la formule ay¤‡ã tú? qui se lit d'abord cncadrée dans une couronne, puis en tête de la dédicace dont elle compose toute la première ligne;

2. La séparation des mots vysías et túyns, qu'il eût été naturel de rapprocher après úñép ;

3 L'expression trop elliptique qui termine ce texte : Enì TOÚTV (s.-entendu ἀρχόντων) ἦν ὑγεία.

Le fond des idées et des souvenirs attestés par ce petit monument s'expliquera de même, si nous le rapprochons de quelques-unes des inscriptions, d'ailleurs peu nombreuses, que nous ont rendues les pierres antiques de Syros.

Le n° 2347.K. du Corpus, reproduit par Le Bas (Inser. II, n°1889), est comme le long développement d'une dédicace analogue en l'honneur de Marc-Aurèle et de Lucius Vérus: un citoyen de Syros, stéphanéphore et archonte éponyme, a accompli avec sa femme les cérémonies d'usage envers l'Ilestia Prytaneia; il a fait participer les hommes, les femmes et les enfants habitants de l'île, ainsi que les voisins qui y étaient de séjour, à certains avantages décrétés par le sénat et le peuple; mais, en outre, il a fait à tous, même aux servantes, 9ɛрaлavío, des distributions généreuses dont le détail ne nous est parvenu que fort mutilé. Ce qui reste des dernières lignes de l'inscription: nl Toútwv [n]v üyɛíα............. iαEvεTρía rappelle la formule finale de la nôtre : c'est comme le résumé du veu ὑπὲρ σωτηρίας καὶ αἰωνίας διαμονῆς des deux empereurs, vœu accompli sous l'archontat éponyme (ênì toútwv) des deux époux.

....

La nouvelle inscription va nous induire à restituer plus exactement que ne l'ont fait Ross et Boeckh la ligne 7 de la première, ou, après καὶ ἐπών[υ]μος ἄρχων κλήρῳ καὶ χειροτονία προγραφείς, όπ lit, dans le Corpus: luv yuvaixì [cu] []? avec un signe de doute qui est fort naturel. En effet il est probable que le v suivi de deux II que portait la copie communiquée à Boeckh fait partie du nom de la femme de l'archonte, nom terminé par la syllabe vn (comme seraient Ερίννη, Φιλίννη, etc.), et que le mot Ονησιφόρω (ainsi écrit pour 'Ovarpópov) est le nom du père de cette femme (1).

Cela est confirmé par la leçon de Le Bas (Inscr. II, no 1889) qui avait sans doute vu le monument et qui écrit en toutes lettres OINONII.

En tout cas, on a ici un mari nommé archonte par le sort, puis désigné (2) par le suffrage pour partager l'archontat avec sa femme. Au contraire, dans notre nouvelle inscription, c'est la femme qui a été désignée la première et le mari s'est joint volontairement à elle pour l'exercice de ladite fonction et pour les dépenses qu'elle entraine.

S'il restait quelque doute sur cette admission très-réelle des femmes aux fonctions municipales, une autre inscription du musée de Syra suffirait à les lever (Corpus, no 2347 .L.): c'est le résumé d'un décret qui décerne l'honneur funèbre d'une couronne d'or à Berniké (Bérénice), fille de Nicomaque, pour les vertus qu'elle a montrées comme mère (Texvоτρоqńcαcα), comme prêtresse (iepaτεúcαca) et dans les fonctions d'archonte (il faudrait dire archontesse, apzívn yevoμśvn). D'ailleurs on retrouve, avec une va

(1) Ceci m'incline à croire, comme Boeckh l'a déjà soupçonné, et comme l'admet Le Bas, que les deux fragments A et B de ce n° 2347.к. n'appartiennent pas à un seul et même document car dans le second, ligne 19, la femme dont le nom manque a pour père un 'Icíwv, ou Ision. Ce n'est donc pas la même personne que dans le premier.

(2) Пpoуpáperv paraît avoir un sens analogue dans une autre inscription de Syros (Corpus, no 2347 .c.) et dans les actes de provenance voisine qui sont réunis sous le n° 349 .B. dans le Corpus.

riante de terminaison, une apyís, ou archontesse Demetria sur un monument de l'île de Tenos (Corpus, no 2339), et une apeitis sur un monument de l'île de Thasos (Corpus, no 2162); et, pour que rien ne manque à des rapprochements de textes déjà si décisifs, L. Ross atteste (Inscr. ined., Fasc. II., Præf.) qu'il a lu sur un monument d'Athènes et du siècle des Antonins le composé féminin συναρχείνη qui répond précisément au masculin συνάρχων et qui désigne la collègue d'un archonte.

L'épigraphie de l'île de Syros n'est donc pas aussi pauvre ni aussi stérile que paraît le croire M. Ampelas, le correspondant de la Pandora. En 1862, les fouilles opérées dans cette île avaient fourni à M. G. G. Pappadopoulos la matière d'un mémoire intéressant publié par notre Revue archéologique. La nouvelle découverte dont je viens d'entretenir l'Académie prouve que les inscriptions de cette petite île, jadis célèbre, ne sont pas sans intérêt pour l'histoire de la société grecque et de la civilisation dans le monde ancien. »

M. DELISLE lit, pour M. Lenormant, la suite de son Mémoire sur l'époque éthiopienne dans l'histoire d'Egypte et sur l'avénement de la 26° dynastie.

L'Académie se forme en comité secret.

Séance du vendredi 29.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté.

Il est donné lecture de la correspondance officielle.

M. le Ministre des lettres, sciences et beaux-arts, par une dépêche datée du 21 juillet, soumet à l'examen de l'Académie un second rapport de M. Guérin sur les résultats de sa nouvelle mission en Palestine. Ce rapport, qui paraît offrir un grand intérêt et qui fait présumer une découverte importante, donne lieu à la formation d'une commission de 4 membres, composée de MM. DE SAULCY, DE ROUGE, DE LONGPERIER et WADDINGTON, qui

en prendra connaissance, ainsi que du premier, et donnera son avis préalable à l'Académie.

M. LITTRÉ a la parole, au nom de la Commission du prix Volney, sur les résultats du concours de 1870, et lit le Rapport suivant:

-

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« La Commission pour le prix Volney, qui a reçu les ouvrages" suivants: 1. Tradition karkaphienne ou la Massore chez les Syriens (Paris, 1870), par M. l'abbé Martin; Jacques d'Edesse et les voyelles syriennes, par le même; Jacobi episcopi Edesseni epistola ad Georgium, episcopum Surugensem, de Orthographia Syriaca, textum Syriacum edidit, latine vertit notisque instruxit J. P. Martin (1869); 11. Grammaire latine du Dr J. R. Madvig, professeur à l'Université de Copenhague, trad. de l'allemand, sur la 4 édition, par M. N. Theil, prof au Lycée imp. Saint-Louis (Paris, 1870); III. Tableau historique et comparatif des noms propres français, par M. Mary-Lafon (ms.); - IV. Dictionnaire étymologique de la langue française, par M. A. Brachet; V. Corsi di glottologia dati nella regia Academia scientifico-letteraria di Milano, da G. J.Ascoli: t. I (Fonologia comparata del sanscrito, del greco e del latino) Torino e Firenze, 4870; VI. Manuscrit Trouno. Etude sur le systéme graphique et la langue des Mayas, par M. Brasseur de Bourbourg, t. I et II (4869 et 1870); VII. Grammatica linguæ persicæ cum dialectis antiquioribus persicis et lingua sanscrita comparata, scripsit V. A. Vullers (4870,1 vol. in-8°); VIII. Origine du langage et des mythes, par M. Morgan Kavanagh (ms. in-4o); IX. The relation of the Malagasy to the other languages of the old World tropicale area, by C. Staniland Wake(ms.); - X. Grammaire de la langue latine raisonnée et simplifiée d'après de nouveaux principes expliquant le latin par les règles de la langue française, par le DJ. M. Rabbinowicz (Paris, 1869); XI. Grammaire de la langue Wolofe, par Mgr. A. Kobès (1869, vol. in-8°), après avoir examiné ces 11 ouvrages, sauf les numéros 3 et 4 qui appartiennent à la philologie française, formellement exclue par une clause expresse du testament, a, dans sa séance du 29 juillet, à l'unanimité, partagé le prix entre la Grammaire persane de M. Vullers et le Cours de phonologie comparée de M. Ascoli. »

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L'Académie se forme en comité secret pour entendre le rapport de la commission de vérification des comptes pour l'exercice 1869.

La séance étant redevenue publique, M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL donne lecture d'une lettre de M. Castan, bibliothécaire à Besançon, accompagnée d'une photographie qui représente l'état des fouilles qu'il fait exécuter, en ce moment même, sur l'emplacement du théâtre romain de l'antique Vesontio, place actuelle de SaintJean. Par ses soins et les encouragements qu'il a trouvés, notamment ceux de l'Empereur, « une notable section, dit-il, d'un podium grandiose, puis les bases, fûts et chapiteaux d'une colonnade corinthienne qui enveloppait par en haut la cavea de l'é

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