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nation ingénieuse qui le parle et qui le transforme depuis tant de siècles.

Séance du vendredi 26.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

M. le PRÉSIDENT donne lecture d'une lettre par laquelle M. le Secrétaire perpétuel annonce que, l'état de sa santé l'obligeant de quitter Paris pour quelques semaines, il a, sous l'approbation de l'Académie, délégué M. JOURDAIN pour le remplacer durant son absence.

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M. JOURDAIN fait connaître à l'Académie que, conformément au vœu qu'elle avait exprimé, le complément de l'allocation accordée par le gouvernement à M. Victor Guérin, pour sa mission en Palestine, vient d'être mis à sa disposition, de manière à lui permettre d'acquérir, au nom de la France, le terrain où il vient de retrouver le tombeau des Macchabées. M. DE LONGPERIER demande si le vœu exprimé par l'Académie en faveur de cette acquisition a été notifié à M. Guérin. — Sur la réponse négative de M. JOURDAIN, M. DE LONGPERIER insiste pour que cette notification ait lieu, et que M. Guérin se trouve ainsi autorisé à sacrifier, s'il le faut, une partie de sa mission, afin d'assurer à la France la possession du terrain dont il s'agit.

M. JOURDAIN donne lecture d'une lettre de M. l'administrateur général de la Bibliothèque impériale, qui accuse réception et remercie l'Académie de l'envoi d'un manuscrit påli offert par M. Ménant à l'Académie et offert par celle-ci à la Bibliothèque. Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

4° Cronache della città di Fermo, pubblicate per la prima volia ed illustrate dal Cav. Gaetano de Minicis, vice-presidente della R. deputazione di storia patria etc. Con molti documenti intercalati a cura

di Marco Tabarrini (Firenze, 1870; in-4o). Ce volume fait partie de la collection de documents concernant l'histoire d'Italie, publiée sous les auspices du gouvernement italien. Il comprend plusieurs chroniques relatives à la ville de Fermo et le sommaire chronologique de toutes les chartes et autres documents antérieurs au 14e siècle qui peuvent concerner l'histoire de cette ville.

2o Revue archéologique: août 1870.

3o M. BRUNET DE PRESLE présente, au nom de l'éditeur, M. Emile Legrand, un opuscule, en grec moderne, intitulé: 'Ictopla toŭ äpxovtoS xxl oлalapioυ taupaz, et formant le 40 fascicule d'une collection de monuments pour servir à l'étude de la langue néo-helléniqué.

M. DULAURIER Continue la lecture de son Introduction à la nouvelle édition de l'Histoire du Languedoc de Dom Vaissete.

M. EGGER Communique sommairement à l'Académie les résultats de ses recherches sur des fragments d'un papyrus grec rapporté d'Egypte, en 1869, par M. Mariette. Ces fragments, qui appartiennent à un traité d'optique et qui paraissent inédits, ont conduit M. Egger à rassembler quelques notions sur l'Optique de Ptolémée, dont quatre livres sur cinq, traduits en latin sur l'arabe au XII siècle de notre ère, sont conservés dans deux mss. de la Bibliothèque impériale, dans un ms. de la bibliothèque d'Oxford et sont restés jusqu'à ce jour inédits. M. EGGER exprime le désir que cet ouvrage du grand astronome trouve enfin un éditeur et il indique les principales conditions qu'aurait à remplir le savant qui se chargerait de ce travail.

M. Revillout commence la lecture d'un Mémoire sur quelques textes coptes.

MOIS DE SEPTEMBRE.

Séance du vendredi 2.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et adopté. M. JOURDAIN, secrétaire délégué, présente à l'Académie, au nom de l'auteur, une brochure intitulée : « Physionomie de nos contrées et par

ANNÉE 1870.

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ticulièrement du bassin de Paris avant et pendant la première apparition de l'homme », par le Dr Eug. Robert (Extrait du Journal des Mondes, Paris, 1870, in-8°).

Ανά

M. BRUNET DE PRESLE présente à l'Académie, au nom d'une société philologique, le Parnasse, séant à Athènes, le second fascicule d'un recueil de poésies populaires intitulé Neoλvizd Νεοελληνικά λexta (Athènes, 1870, in-8o). Quelques-uns des chants compris dans ce recueil ont déjà été publiés par M. Fauriel; la plupart sont inédits.

M. DULAURIER a la parole pour continuer la lecture de son Introduction à la nouvelle édition de l'Histoire du Languedoc de Dom Vaissete.

M. Revillout continue la lecture de son Mémoire sur quelques textes coptes.

M. Thurot a la parole pour lire, en communication, la notice suivante :

Documents relatifs à l'histoire de la grammaire au moyen-âge.

Le manuscrit qui est aujourd'hui à la bibliothèque de la ville de Tours sous le n° 416, et qui a appartenu autrefois au chapitre de Saint-Gatien de Tours, est formé de six opuscules grammaticaux, écrits du XIe au XIVe siècle. Ils ont été réunis avant 1375, comme l'apprend une note qu'on lit à la fin du volume: << Iste liber est Johannis de Grangia, armigeri et clerici, et eidem datus fuit a Domino Johanne Morin, presbitero curato de Magduno super Curam Bituricensis dyocesis, anno Domini millesimo CCCm septuagesimo quinto, dum idem regebat scolas eiusdem ville, presente Domino Johanne Blanchardi presbitero, dum prandebant in domo eiusdem curati. Et ipsa die idem clericus eidem curato unum alium reddidit, quem ipse curatus sibi prestaverat mencionem facientem verbi galicis (sic), « quilibet homo debet purgare conscientia(m). »

Ces opuscules, presque tous fort rares dans les dépôts de manuscrits, fournissent pour l'histoire de la grammaire au moyen-âge des renseignements qui ne sont pas sans importance. Je vais les communiquer dans l'ordre chronologique des au

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teurs auxquels ces différents ouvrages doivent être rapportés. I. SEDULIUS, abbé de Kildare, mort en 829 (Lanigan, an ecclesiastical history of Ireland, III, 255), est un auteur irlandais auquel on attribue, entre autres ouvrages, des commentaires sur les seize premiers livres de l'institutio grammatica de Priscien, sur l'ars major de Donat et sur l'ars d'Eutychius. Le commentaire sur Eutychius se trouve dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale 7830 (XIIe siècle): fo 17. « Incipit commentariolum Sedulii in artem Eutitii (sic) grammatici. Quoniam in arte Euticis grammatici que de discernendis coniugationibus practiculatur fo 50, liquide patet quod ipsa verba de nominibus sint traducta. Explicit. Deo gratias. » Le manuscrit de Tours contient un commentaire de Sedulius sur l'ars minor de Donat, que le copiste, qui paraît être du XIIe siècle, n'a pas achevé: fol. 75. « Incipit tractatus Sedulii scotti in arte Donati de octo partibus orationis. Septem sunt species peristaseos, id est circumstantie, sine quibus nulle questiones proponuntur... id est persona, res vel factum, causa, locus, tempus, modus, materia vel materies sive facultas... fo 75 v° Partes orationis quot sunt? hec oratiuncula peusis est fo 104, varie dictiones per quas magistri tradunt veteres Romanorum iurare (Cf. Grammatici latini (Keil), IV, 362, 30). » Sedulius fait parade de ses connaissances en grec. Il emploie des mots grecs sans nécessité; il traduit en grec une partie de la définition du pronom (fol. 85 vo): « In quibusdam codicibus legitur personamque interdum recipit, tumque nulla generis inconsequentia apparct. Unde hic locus melius in greco legitur Και ο Νεδο τε αΠΔΔέχεται (c'est-à-dire καὶ πρόσωπον ἐνίοτε åñodéxɛtα), quod interpretatur et personam interdum recipit. » Il adopte la théorie du pronom donnée par Priscien, le seul des grammairiens latins qui ait suivi sur ce point Apollonius Dyscole, et l'attribue à Donat qui suivait une tradition toute différente (fo 85 vo): « idco pene dixit (Cf. Donat 357,2 (pronomen est) pars orationis quæ pro nomine posita tantundem paene significat), quia substantiam tantum significat, non tamen qualitatem, quomodo nomen. » Cette interprétation du texte de Donat a généralement prévalu au moyen-âge.

II. REMI D'AUXERRE. Le manuscrit de Tours contient un commentaire de Remi d'Auxerre sur le premier livre de l'ars major de Donat qui paraît écrit au XIe siècle (f° 102): « vox est aer ictus sensibilis auditu etc. Que diffinitiones secundum philosophos in hoc versu habentur una substantialis, altera accidentalis --(fo 108 vo) tota autem sententia perhiodus appellatur, id est clausula vel circuitus verborum et sensuum. Explicit commentum Remigii in artem secundam Donati grammatici urbis Rome. >> Le copiste n'avait sans doute eu devant les yeux que le commentaire de Remi sur le premier livre, puisque l'explicit semble dire que le commentaire est complet. Nous savons pourtant (Notices et extraits des manuscrits, XXII, 2, 507) que Remi avait commenté les deux autres livres. Nous donnerons ici ce que Remi dit de l'accentuation latine, quoique ce ne soit pas suffisamment explicite (fo 102): « Arsis grece elevatio, tesis dicitur depositio, quoniam ille sillabe que ante accentum habentur arsi tribuuntur, que post accentum tesi attribuuntur... Acutus accentus dicitur, cum sillaba cursim effertur, dictus quod acuat et erigit sillabam. Gravis vocatur, cum sillaba gravatur et pressius enunciatur. Circumflexus nuncupatur, cum sillaba tractim pronunciatur... Gravis autem accentus ideo a nonnullis iudicatur superfluus, quoniam omnis sillaba aut acutum aut circumflexum habet sonum, sed, ubi non plene sonuerit, gravedo sermonis emergit. >>

III. AIMERICUS était l'auteur d'un traité de l'art de lire (de arte lectoria), qui nous a été conservé très-incomplet dans le manuscrit de la Bibliothèque impériale de Paris 11277 (1), et que le manuscrit de Tours nous offre dans son intégrité, écrit d'une main qui paraît être du XII siècle : « fo 20: cum imperitorum ignorancia - f° 60, vo ipsi summo laus eterna qui condidit universa. Aimericus pausat, ars hic lectoria cessat. »

(4) Voir Notices et extraits des manuscrits, XXII, 2, 13 et p. 43, 1. 9. L'extrait de arte lectoria qu'on lit dans le manuscrit 7505, f° 4 (Cf. ibid. 42 et p. 43, l. 9), est tiré de l'ouvrage même d'Aimericus; car l'écriture de ce fragment est plutôt du XIe siècle que du Xa.

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