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l'orthographe grecque dans les diphthongues, le memphitique remplaçait & par un i simple, ɑ par un ɛ.

» Dans la forme verbale, tandis que le thébain suivait réguliè. rement dans tous les cas les règles de contraction grecque, le memphitique distinguait selon les cas; il contractait bien EEV en iv, aɛív en av, parce qu'il évitait les diphthongues & et ά; mais il préférait la forme o à la forme ouv, parce qu'il conservait dans l'intérieur des mots la diphthongue o..

>> Les différences sont donc très-tranchées, en ce qui touche les verbes grecs; elles le sont infiniment moins, en ce qui concerne les noms soit substantifs, soit qualificatifs. En thébain comme en memphitique, la règle était d'emprunter aux Grecs le nominatif singulier et d'en faire un mot indéclinable (1). A l'aide des articles du masculin, du féminin et du pluriel, à l'aide de prépositions, on pouvait lui donner le nombre, le genre et le cas qu'il fallait. C'était le système de beaucoup de noms égyptiens qui ne variaient pas suivant le genre ou suivant le nombre. D'autres noms, d'origine copte, avaient bien des formes diverses pour le masculin et le féminin, le singulier et le pluriel; mais ils auraient pu s'en passer; et, comme nous l'avons vu plus haut, lorsqu'il s'agissait de mots empruntés, les Egyptiens visaient toujours à la plus grande simplicité grammaticale.

» Nous venons de poser la règle, elle souffrait des exceptions. D'abord il en est une tellement générale qu'elle devient presque une sous-règle, c'est celle qui concerne les mots grecs dont le singulier se termine par un ta et dont le pluriel copte est purement égyptien. Nous en avons donné plus haut quelques exemples. D'un autre côté, dans les ouvrages les plus soignés, à la meilleure époque grammaticale, on trouve un certain nombre de locutions composées, dans lesquelles entrent des génitifs grecs. Quand on écrivait à un personnage, à un évêque, il était d'usage de commencer par une formule de politesse débutant ainsi : ярожаνтшν аνапt toutes choses. « Avant toutes

(1) Cependant on trouvé souvent la forme légère du vocatif Пavλs pour Παυλος; Αντωνι pour Αντώνιος.

choses, je salue et je vénère votre paternité, » ou «< Avant toutes choses, j'embrasse les pieds sacrés de votre seigneurie », etc., etc. Ici, évidemment, l'expression ролαντшν prise en bloc formait un seul mot. Ce n'était pas le cas d'appliquer la règle générale et à peine peut-on dire que de tels exemples soient des exceptions.

>> Mais il n'en est plus de même pour les génitifs, datifs, vocatifs, accusatifs grecs, qui se rencontrent fréquemment dans certains documents, tout à fait archaïques ou tout à fait vulgaires. Ici les cas semblent employés intentionnellement, de telle sorte que le langage est, à vrai dire, mi-partie copte et mi-partie grec. Nous en trouvons plus d'un exemple dans un manuscrit publié par Zoega et qu'on a rattaché à un quatrième dialecte, parce qu'il n'est régulièrement ni memphitique, ni thébain, ni même basmurique. C'est un recueil populaire de formules médicales contre diverses affections de la peau. Dans ce texte, très-négligé au point de vue du style, le mot utapyupos entre autres est presque entièrement décliné.

>> Enfin, et ceci s'applique encore plus aux verbes qu'aux noms, il est une autre classe d'irrégularités qui semblent provenir non point d'une influence grecque, mais d'une influence memphitique sur le thébain.

» Un certain nombre de textes savants, tels que les actes des conciles (4), etc., semblent avoir été rédigés d'abord en memphitique, langue des grécisants et des lettrés. Du memphitique ils ont été traduits en thébain; mais les traducteurs, tenant à rendre fidèlement et servilement la pensée, alors surtout qu'ils n'en saisissaient pas parfaitement la juste nuance, préféraient s'écarter plutôt des règles de la grammaire que de l'expression des premiers auteurs.

» C'est ainsi qu'on possède en thébain quelques transcriptions d'infinitifs grecs moyens ou passifs; mais même alors les Thébains tenaient à se rapprocher le plus possible de leurs propres règles.

(1) Les histoires patriarcales et un certain nombre d'autres textes du même genre sont dans le même cas.

Ils débarrassaient ces infinitifs de l'auxiliaire memphitique ɛp, remplaçaient le plus souvent l'e final par a, pour restituer la forme grecque et conjuguaient directement, comme ils le feraient pour le thème verbal qu'ils auraient extrait et modifié à leur manière: ei-κατατιθεσθαι, pentaf" επειχρισθαι, αf-αρχισθαι (1).

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Quelquefois l'emprunt des mots grecs par le canal memphitique mène à de singuliers résultats. Aussi nous avons vu plus haut que le verbe ɛp (er) joint à un substantif le verbalisait pour ainsi dire. Nous avons cité entre autres la locution er-xpia, avoir besoin. Les traducteurs thébains rencontrant cette locution voulurent l'emprunter et comme d'habitude ils firent tomber le verbe er, de telle sorte que le mot ype, substantif grec, fut conjugué directement à l'aide d'affixes, comme s'il avait eu par luimême le sens verbal.

» Rappelons à ce sujet que, dans les noms comme dans les verbes, le memphitique supprime dans les transcriptions grecques les diphthongues & et α, qui sont conservées au contraire dans le thébain.

» Tous ces détails sur les mots grecs paraîtront peut-être un peu longs; mais nous avons cru devoir les donner, à cause de leur grande importance au point de vue grammatical et dialectal.

>> Par sa manière de modifier les mots d'emprunt, le thébain de la bonne époque se distingue essentiellement, scit du dialecte memphitique, soit des dialectes archaïques ou vulgaires. Je ne dis pas que ce soit là de toutes ses caractéristiques la plus importante; mais c'était peut-être la plus mal connue, car les coptisants les plus distingués n'y avaient point encore porté leur attention. »

(1) Z. 214, 27; 549, 28; 267, 8,

MOIS DE DÉCEMBRE.

Séance du vendredi 2.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

Il n'y a pas de correspondance.

M. le PRÉSIDENT rappelle qu'aux termes du règlement (art. 25 amendé) l'Académie devrait entendre la lecture de la liste des correspondants, afin de faire connaître les vacances et d'arrêter les mesures nécessaires pour y pourvoir; mais, dans la situation actuelle, cette lecture ne pourrait produire ses effets avec quelque certitude. Il paraît donc indispensable de l'ajourner après la levée du siége, ainsi que la fixation du terme (ordinairement le 1er janvier) de l'envoi des mémoires et ouvrages destinés aux différents concours. D'autres mesures transitoires seront encore à prendre, par voie de conséquence, spécialement en ce qui concerne l'époque de la nomination de la commission du prix Gobert. — L'Académie partage cet avis et prononce les ajournements proposés.

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M. Ern. Desjardins termine la lecture, en communication, de la première partie de son Etude sur le dessin de la table de Peutinger. Cette lecture, comme les précédentes, donne lieu à quelques observations. MM. DE WAILLY, NAUDET et QUICHERAT expriment leurs doutes sur l'addition du mot Varii à la suite de Chamavi, d'après des indices qui leur paraissent suffisants dans le texte de la table. D'un autre côté, le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL, reprenant la question du dessin à un point de vue général, déclare qu'il ne saurait admettre qu'il y ait là rien de semblable à un système de projection tant soit peu scientifique selon lui, la carte de Peutinger est exclusivement topographique et routière, au sens le plus élémentaire ; elle rentre entièrement dans ces

itinera picta, que Végèce distingue des annotata, et procède par développement aréal, sans trace de construction mathématique quelconque. Elle n'en est pas moins précieuse, malgré ses défauts, ses altérations et les surcharges de toute sorte qui ont rendu si difficile, mais en même temps si méritoire, l'entreprise de M. Desjardins, comme étant un des monuments les plus complets de la géographie toute pratique des Romains, à la différence de la géographie des Grecs, de bonne heure assujettie à l'astronomie.

M. Feer commence la lecture, en communication, d'un mémoire intitulé « De la guerre entre Prasenajit, roi de Kosala, et Ajâtaçatru, roi de Magadha » (un Avadana sanscrit, un sûtra pâli, et un vers du Dhammapada rapprochés).

Séance du vendredi 9.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

M. Aloïs Heiss, par une lettre en date du 9 décembre, adresse un exemplaire de l'ouvrage suivant et en demande l'admission au concours de numismatique pour l'année 1871 : « Description générale des monnaies antiques de l'Espagne » (1 vol. in-4°, 546 pages de texte avec les tables et LXVIII planches). — Renvoi à la future commission.

M. JOURDAIN commence la seconde lecture de son Mémoire sur l'éducation littéraire des femmes au moyen-âge.

M. Desjardins poursuit la lecture, en communication, de son Etude sur le dessin de la carte de Peutinger, dont il met sous les yeux de l'Académie un spécimen tiré de l'édition qu'il prépare. M. BRUNET DE PRESLE, revenant incidemment sur les observations faites par lui et d'autres membres de l'Académie, relativement à la construction générale de la table, rappelle un

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