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rucci, acceptée par M. De Rossi et tous ceux qui s'occupent spécialement des antiquités chrétiennes. La science encore bien jeuné de l'archéologie chrétienne, dont M. Haupt déclare avoir ébranlé la base, voit de nouveau justifiée sa méthode, et j'espère que l'on ne m'en voudra pas, si je me suis approprié, vis-àvis des tendances de l'écrivain autrichien, les paroles adressées par Tertullien à Scapula: « Nos quidem neque expavescimus neque pertimescimus ea quæ ab ignorantibus patimur. »

Sont offerts à l'Académie :

40 De la part de l'auteur de la précédente communication, Das Spottcrucifix vom Palatin und dessen neueste Deutung. (Wien, 1869, in-8°.) 2o De la part de M. LITTRÉ, la 24 livraison de son Dictionnaire de la langue française (RED-RET).

3o Au nom de M. DEL:SLE, vice-président, Recherches sur les comtes de Dammartin (Extrait du XXXIe volume des Mémoires de la Société des antiquaires de France 1869, in-8°).

4o Archæologia or Miscellaneous tracts, etc., publié par la Société des antiquaires de Londres, vol. XLII (1869, in-4o).

5° Procès-verbaux de la même Société, de mars 1868 à juin 1869 (4 fascicules in-8°).

6o Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie: XXVIIIe vol. de la collection, 4re livraison (1869, in 4o).

7° Bulletin de la même Société : avril à septembre 1869.

8° A guide to the study and arrangement of english coins by Henry William Henfrey part V (London, 1870).

9o Du nombre des tués dans les batailles, par Ed. De La Barre Duparcq, mémoire lu devant l'Académie des sciences morales et politiques (1870, in-8°).

40° Revue archéologique : n° de mars 1870 renfermant la 2o Lettre de M. Clermont-Ganneau à M. De Vogüé sur la stele de Dhibản avec une planche représentant les estampages.

44° M. DE ROUGÉ fait hommage, au nom de l'auteur, M. Naville, de Genève, égyptologue bien connu, de la publication intitulée: Textes relatifs au mythe d'Horus recueillis dans le temple d'Edfou et précédés d'une Introduction suivie de 25 planches copiées par l'auteur sur le monument et dessinées par Edm. G. Reuter (4 vol. in-folio). M. DE ROUGE fait ressortir le caractère et le mérite de ce travail qui jette une

vive lumière sur la mythologie égyptienne, « telle qu'elle était devenue au temps des Ptolémées en prenant la forme d'une histoire divine antérieure à l'histoire humaine et en plein accord avec l'esprit de celte croyance, de plus en plus matérielle, qu'on nomme l'évhémérisme. »

M. REGNIER fait hommage, au nom des auteurs, des trois publications suivantes: I. Mémoires de la Société de linguistique de Paris, t. I, er fascicule; II. Esus, Euzus, noms divins, que l'auteur, M. D'Arbois de Jubainville, croit devoir distinguer l'un de l'autre (extrait de la Revue archéologique); III. Le baron de Jauioz, par le

même (extr. de la Bibliothèque de l'Ecole des Chartes). L'auteur, reprenant l'opinion critique de M. Vallet de Viriville et l'appuyant d'une communication de M. Luzel, bat en brèche la forme accréditée donnée au récit breton.

Séance du vendredi 25.

PRÉSIDENCE DE M. DELISLE, VICE-PRÉSIDENT.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée, y compris deux observations complémentaires, l'une relative au graffito ALEXAMENOS FIDELIS, dont l'authenticité a besoin d'être constatée; l'autre au prétendu monogramme représentant AN de PVTEOLANVS dans l'inscription de la mosaïque de Lillebonne, qui paraît tout à fait imaginaire.

Il est donné lecture de la correspondance officielle.

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MM. RENAN et DERENBOURG écrivent pour annoncer qu'en conséquence de la vacance déclarée de la chaire d'hébreu, de chaldaïque et de syriaque au Collège de France, ils se présentent comme candidats aux suffrages de l'Académic.

L'ordre du jour appelle la présentation de deux candidats à ladite chaire, qui doit avoir liu par deux scrutins distincts et successifs.

Le scrutin est ouvert pour la première présentation. Sur 35 membres inscrits, le dépouillement des bulletins accuse 34

votants. M. RENAN obtient 30 voix, M. Derenbourg, 1 voix; il y a 3 billets blancs. M. RENAN, en conséquence, ayant réuni la majorité absolue des suffrages, est déclaré premier candidat de l'Académic. Au 2e tour de scrutin, pour la seconde présentation, sur 34 votants, M. Derenbourg obtient 31 voix, M. Latouche, 4 voix, il y a 2 billets blancs, M. Derenbourg est déclaré, en conséquence, second candidat de l'Académie.

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Conformément à l'ordre du jour, il est passé à la désignation d'un lecteur qui représentera la compagnie dans la séance trimestrielle de l'Institut du 6 avril prochain. Le SECRÉTAIRE PERPETUEL rappelle, au préalable, les lectures faites dans le cours du précédent trimestre. Le scrutin étant ouvert, sur 28 votants, M. LE BLANT réunit 15 voix, M. EGGER 12; une voix est donnée à M. ROSSIGNOL.M. LE BLANT, ayant obtenu la majorité des voix, lira, en conséquence, dans la prochaine séance trimestrielle, un extrait de son mémoire intitulé: Sur la Préparation au martyre.

M. l'abbé Cochet, correspondant de l'Académie, lit la note suivante Sur la mosaïque de Lillebonne.

« Dans les premiers jours de mars 1870, un cafetier de Lillebonne défonçait une cour, pour en faire un jardin, lorsqu'à 60 centimètres du sol il rencontra un pavage antique qui attira son attention. Il en référa immédiatement à son propriétaire, M. le docteur Pigné, maire de Lillebonne, qui ne tarda pas à reconnaître une mosaïque. Comprenant toute l'importance de cette découverte, M. Pigné fit aussitôt procéder à son dégagement avec tout le soin possible. Il ne négligea pas d'appeler à lui les personnes les plus capables de le seconder dans cette délicate opération.

» Averti par ses soins, et par l'intermédiaire obligeant de M. Duval, percepteur du lieu, je me rendis à Lillebonne, afin de connaître et d'apprécier une découverte qui déjà faisait du bruit. A huit jours de distance (les 15 et 24 mars) j'ai visité deux fois la mosaïque, et j'ai pu suivre la découverte dans ses principales péripéties.

>> Cette mosaïque est située dans le quartier Saint-Denis, sur un terrain qui fut autrefois l'ancien hôpital, entre les routes du Havre et de Bolbec. Elle est au milieu de jardins cultivés par de petits ménages. Fort heureusement elle est isolée de toute construction moderne.

» M. Pigné a pris le plus grand intérêt à une trouvaille qui enrichissait et illustrait sa propriété. Dans l'opération du dégagement, il a été puissamment aidé par M. Brianchon, de Gruchet-le-Valasse, membre de la commission des antiquités, et par M. Delarue, agent-voyer cantonal. Ces hommes dévoués n'ont jamais laissé à un ouvrier le soin d'enlever la dernière couche des débris qui recouvraient la mosaïque.

» Ce beau pavage mesure 8 mèt. 50 centim. dans sa plus grande longueur qui va de l'est à l'ouest; la largeur n'est que de 6 mèt. 80 c. Il se compose de deux parties bien distinctes, un péristyle placé dans la direction de l'est, et où l'on voit, sur un fond blanc, des cercles rouges enchevêtrés les uns dans les autres et imitant assez bien les croix de consécration de nos églises du moyen âge. Cette partie ornementée peut avoir 6 mèt. 70 de long sur 2 mèt. 25 de large. La portion qui contient les sujets forme un carré de 5 mèt. 80 sur 5 mèt. 60.

» Ce beau pavage était renfermé dans des murs dont nous n'avons pu encore apprécier l'épaisseur, mais qui s'élèvent à peine à quelques centimètres de hauteur. Ces murs étaient recouverts de peintures et de crépis coloriés, dont nous avons retrouvé les débris; des marbres ont dû décorer cet appartement, car plusieurs plaques ont apparu dans les déblais.

>> Le toit s'était affaissé sur l'édifice. Aussi avons-nous retrouvé la surface du pavage toute couverte de faîtières et de tuiles à rebords. On retrouvait jusqu'aux clous de la toiture. Un incendie avait détruit cette construction antique. Sur tout l'ensemble de la mosaïque régnait une couche noire et charbonnée, épaisse de plusieurs centimètres.

» C'est dans ce milicu, noirci par les flammes, que nous avons recueilli plusieurs statuettes en terre cuite, brisées ou entières; nous y avons reconnu spécialement la figurine assise, désignée

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sous le nom de Latone, et des Vénus Anadyomènes. Ces statuettes étaient noircies par un long séjour dans un terrain charbonné. Ces images me paraissent votives et je ne serais pas éloigné de penser que l'édifice, dont nous avons le pavage, était un temple consacré à Diane et à Apollon.

» Par la description qui va suivre, on verra pourquoi nous indiquons de préférence ces deux divinités.

» La mosaïque se compose d'abord d'une grande bordure de couleur blanche, large de 35 centimètres et encadrée dans des lignés noires. Immédiatement après, vient le compartiment des chasses. Ce compartiment, large de 1 mètre 20 centim., s'étend sur les quatre faces de la mosaïque. La séparation des caisses ou compartiments a lieu vers les angles. Elle s'opère à l'aide d'une ligne partant de l'angle lui-même et se dirigeant vers le centre. La bande séparative se compose de losanges alternées de blanc et de rouge, ce qui produit un bon effet. Voici quelle est la composition des chasses.

CÔTÉ EST.

» Ce côté présente les accidents d'une chasse à courre ou à cheval. Nous pensons toutefois que le tableau n'a pas été complété par l'artiste, car nous avons les hommes, les chevaux et les chiens, mais nous ne voyons pas l'animal poursuivi, à moins qu'il ne soit dans le compartiment suivant.

>> Comme dans chaque tableau qui va suivre, la scène se passe en forêt trois cavaliers courent les uns après les autres. Les deux premiers sont au galop, le cheval du troisième paraît plus calme. Derrière la tête de ce troisième cavalier, on remarque une arme ou un bâton. Le deuxième cavalier, dont le cheval est lancé, tient dans sa main un fouet avec sa courroie ; le premier de tous tient une lance ou épieu qui apparaît vers la tête. Au pied de son cheval est un chien assez petit, mais qui est précédé d'un autre beaucoup plus grand. Nous ne savons ce qu'ils poursuivent, à moins que ce ne soit le beau cerf dix cors qui est calme et tranquille dans le compartiment voisin.

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