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tiennent presque tous à la période du Bas-Empire. En les cherchant, en les réunissant, en les comparant, on arrive, je veux me faire cette illusion, à des conclusions importantes et nouvelles. Mes vœux seraient comblés si l'Académie voulait bien reconnaître qu'un semblable sujet n'a pas cessé d'être digne de sa bienveillante attention. »

M. BEULÉ échange avec l'auteur quelques observations sur le mode d'exécution de ces bustes.

Séance du mercredi 13.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptéc.

M. le PRÉSIDENT lit une lettre de M. le général Faidherbe, accompagnant une nouvelle série d'inscriptions libyques, au nombre de vingt, trouvées à Kef-beni-Feredj, à dix lieues au S.-E. de Bône.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

4° Au nom de M. Mariette, correspondant, le tome I du grand ouvrage intitulé: Abydos. Description des fouilles exécutées sur l'emplacement de cette ville, publié sous les auspices de S. A. Ismaël Pacha, khédive d'Egypte; 4 vol. gr. in-fo (La ville antique, le Temple de Séti), Paris, 1869, texte comprenant la description générale du temple avec deux appendices, l'un représentant les 36 tableaux hieroglyphiques des dix salles voûtées, l'autre les 47 de la salle marquée L, et 53 grandes planches consacrées au monument entier.

2o Au nom de M. Prosper Tarbé, correspondant, Le lay des douze estats du monde, par Eustache. Deschamps, poëte de Champagne (XIV et XVe siècles), Reims, 1870, br. in-8°, vers inédits offrant un tableau de la société sous le règne de Charles VI, « tableau sombre comme l'époque même », dit l'éditeur, qui s'est à plusieurs reprises occupé d'Eustache Deschamps et de ses œuvres.

3o M. Belin, consul général près l'ambassade de France à Constantinople, par une lettre du 30 mars, fait hommage d'un article étendu intitulé: Des capitulations et des traités de la France en

Orient (extr. du Contemporain, revue d'économie chrétienne, 1869), br. in-8°).

40 Gabriel de Boylesve, évêque d'Avranches, par H. Sauvage, juge de paix au Louroux-Béconnais (Angers, 1870, br. in-8o).

5o Mémoires et documents publiés par la Société d'histoire et d'archéologie de Genève, t. XIII, 4re livraison.

6o Revue africaine: mars 1870.

7° M. DE WITTE fait hommage à l'Académie, au nom de l'auteur, M. Louis Passy, d'un mémoire intitulé: Recherches sur une statue colossale d'Hercule, dite l'HERCULE MASTAÏ. Extr. du XXXI® volume des Mémoires de la Société des Antiquaires de France (Nogent-le-Rotrou, 1869, in-8°, avec une planche). M. DE WITTE, après avoir rappelé que plusieurs fois il a été question à l'Académie de la statue colossale trouvée dans les ruines du théâtre de Pompée à Rome (1), ajoute quelques observations au sujet du travail de M. L. Passy.

<< J'ai cru reconnaître, dit-il, dans le colosse d'Hercule, l'imitation d'une œuvre de Lysippe ou de son école. M. Passy rappelle que Fabius Maximus, en l'an 209 avant notre ère, avait enlevé de Tarente un Hercule colossal de bronze, ouvrage de Lysippe, pour la placer au Capitole (2). Les artistes romains avaient donc sous les yeux une statue de bronze sortie des mains de Lysippe, et celte statue représentait précisément Hercule. Il a été question devant l'Académie des statues de bronze dorées et de l'époque à laquelle on a fait des statues de ce genre. Indépendamment des exemples qui ont été cités, on peut ajouter qu'une statue équestre et dorée avait été élevée à Sylla, pendant sa dictature, et placée aux rostres (3).

» Les avis sont très-partagés quant à l'époque à laquelle peut appartenir l'Hercule colossal. J'ai cru, d'après certains rapprochements, pouvoir faire remonter cette statue aux dernières années de la République romaine; d'autres savants ont voulu y recon

(4) Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, 1866, p. 104 et suiv.; 1867, p. 293 et suiv., et p. 306 et suiv. Cf. mon discours lu au Capitole, le 26 avril 1867, Paris, 1867 et Annales de l'Inst. arch., t. XL, 1868, p. 495 et suiv.

(2) Strab. VI, p. 278, éd. Casaubon.

(3) Appian., Bell. civ., I, 97.

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de l'Inst. arch., t. XL, 1868, p. 215.

Cf. sur les statues dorées, Ann.

naître un ouvrage de la fin du IIIe siècle de notre ère. M. L. Passy attribue cette statue au temps des Antonins. L'auteur ne cherche pas à dissimuler les difficultés qui s'opposent à cette attribution; bien au contraire, il passe en revue toutes ces difficultés. Il n'existe pas de statue antique qui montre Commode avec les attributs d'Hercule. On avait cru autrefois retrouver les traits de Commode dans la statue du Vatican représentant le fils d'Alcmène tenant sur son bras le jeune Télèphe; mais Visconti (1) a prouvé d'une manière évidente que cette statue représente Hercule, et non un empereur romain avec les attributs du héros thébain. Si l'on ne possède pas de statues qui rappellent l'Hercule Commodien, on a du moins des médailles qui montrent le buste de Commode couvert de la dépouille du lion, et même Hercule debout avec ses attributs et figuré sous les traits de Commode. (2).

>> J'ai eu occasion de citer plusieurs passages tirés des écrivains de l'antiquité et relatifs à des statues de divinités païennes renversées et détruites par les Chrétiens (3). Les textes qui mentionnent ces faits m'avaient été indiqués par mon savant confrère et ami M. Edmond Le Blant. M. L. Passy a cité les mêmes textes, auxquels il en a ajouté plusieurs autres qui lui ont été signalés également par M. Le Blant.

>> Reste à savoir quand et dans quelles circonstances le colosse d'Hercule a été renversé et mutilé. M. L. Passy hésite entre la révolution qui arriva après le meurtre de Commode en 192 et le sac de Rome par Alaric en 410. L'auteur conclut en disant qu'il préfère la première hypothèse, mais qu'il ne dédaigne pas la seconde; il laisse au temps, qui confond souvent les plus sincères efforts, le soin d'établir la vérité.

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Il est certain que les faits qui suivirent la mort de Commode, ses statues abattues, mutilées, déshonorées (4), l'ordre donné d'effacer partout son nom, les acclamations ainsi que les imprécations du Sénat, les regrets des soldats (5), toutes ces circonstances rendraient compte du renversement, de la mutilation du colosse, du soin

(1) Museo Pio-Clementino, II, tav. IX.

(2) Voir Revue numism., 1845, pl. XIV.

Cf. H. Cohen, Mědailles impériales, tom. III, p. 62 et suiv.; p. 105 et suiv.; p. 137

et suiv.

(3) Annales de l'Inst. arch., t. XL, 1868, p. 214 et suiv. (4) Xiphil. Excerpt. Dionis Cassii, LXXIII, 2.

(5) Capitolin. Pertinax, VI.

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qu'on a eu de le cacher. Mais, d'un autre côté, il faut convenir que rien dans les traits de l'Hercule découvert au théâtre de Pompée ne fournit la moindre ressemblance avec l'indigne fils de Marc-Aurèle.

>> On trouve dans les recherches de M. L. Passy un grand nombre de réflexions ingénieuses et des citations de textes qui peuvent jeter du jour sur la question difficile que l'auteur a cherché à traiter. »

8° M. Egger fait hommage à l'Académie, de la part de l'auteur, de l'ouvrage intitulé « L'éloquence républicaine de Rome, d'après les fragments authentiques », par J. E. Demarteau, ancien élève de l'Ecole normale, professeur d'histoire à l'Athénée royal de Mons, avec une préface où M. Egger lui-même a exposé le caractère et le but de cette intéressante publication (Mons, 1870, in-8°).

M. HUILLARD-BREROLLES Continue la seconde lecture de son mémoire et en commence la seconde partie, qui traite du pouvoir papal en Italie pendant la lutte du sacerdoce et de l'empire.

M. L. Ménard lit, en communication, un mémoire ayant pour titre Enos, Etude sur la symbolique du désir.

Séance du vendredi 22.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN.

Le procès verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

Il est donné lecture d'une note supplémentaire remise par M. DESNOYERS, dans laquelle il a rédigé les observations faites par lui dans la précédente séance relativement à la découverte récente de l'amphithéâtre romain de Paris. M. DESNOYERS rappelle la mention très-formelle qui a été faite de ce monument par M. Jollois dans son Mémoire sur les antiquités romaines de Paris, mémoire qui obtint, en 1840, la 4" médaille du concours des Antiquités de la France, et qui fut publié, en 1843, dans le t. I de la 2 série des Mémoires présentés par divers

savants. Beaucoup d'autres écrivains avant M. Jollois, depuis Grégoire de Tours au VIe siècle et l'Anglais Al. Neckam, au XII siècle, avaient signalé l'existence d'un monument de ce genre sous les différents noms de Cirque, d'Arènes, ď’Amphithéâtre, de Théâtre, spécialement dans un ancien enclos dépendant de l'abbaye de Saint-Victor, désigné, dans les titres du XIIIe siècle, sous le nom de Clos des Arènes. Mais M. Jollois affirmait plus positivement qu'aucun autre, contrairement à l'opinion de Dulaure et d'après des données et des indications trèsplausibles, que des vestiges importants de ces arènes devaient se trouver sous les dépôts de remblais d'une épaisseur de plus de 10 m. qui les recouvraient encore il y a peu de temps et sous lesquels on vient de les découvrir. M. Jollois avait figuré sur le plan joint à son mémoire la place et la forme de ces arènes; cependant il ne les avait point vues. Il avait été mis sur la voie de la forme circulaire qu'il indique par une découverte de M. Héricart de Thury, ancien directeur des travaux de Paris. « Celui-ci, dit-il dans une note, nous a justifié que lors qu'on s'est occupé de l'établissement de la Halle-aux-Vins, qui se trouve, comme on sait, sur l'emplacement de l'ancienne abbaye de Saint-Victor, on a reconnu les fondations des Arènes de Lutèce. » Quoique M. Jollois ait rapporté à un monument unique les indications qu'il trouvait dans les textes et la découverte de M. Héricart, il est plus que probable qu'il s'agit de deux monuments différents, puisque les ruines qui viennent d'être retrouvées en dehors de l'enceinte de la Halle-aux-Vins, étaient encore profondément ensevelies à l'époque où M. Héricart signalait les autres vestiges. Ceux-ci peuvent avoir appartenu à un théâtre, peut-être accompagné d'un temple, lesquels auraient existé l'un près de l'autre et dans le voisinage de l'amphithéâtre récemment découvert, comme semble l'indiquer le texte de Neckam découvert et publié par M. Delisle (Mém. de la Soc. des Antiquaires de France, t. XXV, 1858, p. 155).

M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL, à cette occasion, croit devoir donner communication d'une lettre, en date du 20 avril, adressée à M. le Président, lettre dont le signataire, M. Gamard, en oppo

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