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sition avec ce qui vient d'être dit au sujet de l'opinion de Dulaure, déclare qu'entre plusieurs plans de Paris dressés en 1838 par cet auteur, pour différentes époques, et qu'il possède, il s'en trouve un représentant Lutèce sous la domination romaine, dans lequel l'emplacement de l'amphithéâtre romain est parfaitement indiqué sur le versant de la montagne SainteGeneviève. Dulaure n'aurait donc point nié l'existence de ces arènes, et on pourrait même croire que Jollois s'était servi de son plan pour dresser la carte qui a été soumise à l'Académie.

M. DESNOYERS ne peut que répéter, jusqu'à preuve contraire, ce qu'il a déjà dit à la fin de la dernière séance, savoir, que Dulaure ne voyait dans le cirque ou les arènes mentionnés par différents auteurs qu'une construction temporaire et probablement en bois.

M. le SECRÉTAIRE PERPETUEL donne ensuite lecture de la lettre, datée du 47 avril, qu'il a reçue de M. le sénateur préfet de la Seine, en réponse à celle qu'il avait été chargé de lui adresser pour exprimer, au nom de l'Académic le vœu que l'amphithéâtre romain récemment découvert puisse être complétement déblayé et devenir la propriété de la Ville de Paris. M. le préfet, en rappelant les fouilles supplémentaires qui ont été immédiatement ordonnées et exécutées sous la direction du service historique de la Ville, annonce qu'il va saisir le conseil municipal de la question du déblayement total du monument et de l'acquisition des terrains sur lesquels il est situé. Il ne dissimule point que les difficultés financières d'une telle opération sont grandes, surtout dans les circonstances actuelles. Toutefois, s'associant aux désirs de tous ceux qui ont à cœur les intérêts de l'archéologie et de l'histoire nationale, il se fera auprès du conseil l'interprète du vœu formé par l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.

M. Engelhardt, avec le zèle dont il à déjà donné tant de preuves, adresse au Secrétaire perpétuel deux lettres en date

de Belgrade, 6 avril, dont il est fait lecture. Dans la première, il fait observer que le masque antique conservé à Bukarest paraît n'avoir rien de commun avec celui qu'il a décrit dans sa lettre précédente du 23 août 1869. Il est de bronze et représente, assure-t-on, une tête de femme. Au contraire, le masque de fer déposé au musée de Belgrade et découvert, en 1854, aux environs de Semendria, s'annonce, par tous ses caractères, comme une véritable pièce d'armure. C'est ce qui semble résulter de la description détaillée qu'en donne M. Engelhardt, qui y reconnaît le vrai type romain, et incline à le rapporter à l'époque des luttes nombreuses livrées avant Auguste pour la conquête de la rive danubienne sur laquelle il a été trouvé, plutôt qu'à une époque postérieure.

Dans sa seconde lettre, M. Engelhardt soumet à l'Académie deux inscriptions nouvelles qu'il a recueillies à Turno-Severin, en Valachie, sur deux monuments qu'on lui a dit avoir été découverts près du Danube, non loin du pont de Trajan. Il demande, à cette occasion, des nouvelles des trente-cinq inscriptions qu'il a eu l'honneur d'adresser successivement de Servie, soit par ses rapports des 4 et 26 septembre 1868, soit par l'entremise de M. Léon Renier.

M. RENIER dit, à ce sujet, que, s'il n'a pas fait sur ces inscriptions les communications qu'il avait d'abord annoncées, c'est qu'il a constaté que M. Mommsen, correspondant de l'Académie, les a données dans le troisième volume du Corpus inscriptionum Latinarum, avec une correction supérieure et en y joignant des observations auxquelles il ne pouvait rien ajouter. — Quant aux inscriptions nouvelles, qui viennent d'être placées sous ses yeux, et dont une surtout paraît avoir de l'importance, il accepte volontiers le soin de les examiner et d'en faire l'objet d'un rapport à une prochaine séance.

Sont présentés à l'Académie :

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4o De la part de M. Eug. Chatel, secrétaire adjoint de la Société des Antiquaires de Normandie, l'Histoire de la compagnie pendant l'année académique 1868-69, lue par M. Chatel dans la

séance solennelle du jeudi 24 déc. 1869, sous la présidence de M. P. Paris, membre de l'Institut, directeur (Caen, 1870, in-4°). 2o De la part de M. Caillemer, professeur à la Faculté de droit de Grenoble, Neuvième étude sur les antiquités juridiques d'Athènes, intitulée « Le contrat de prêt à Athènes » (Paris, 1870, in-8°). 3o Journal asiatique : janvier-février 1870.

40 Revue archéologique : avril 1870.

5o Annales de philosophie chrétienne: janvier 1870.

/6° Compte-rendu de la Soc. de bienfaisance pour l'enseignement des bègues indigents, par M. Terme, député du Rhône (Paris, 4869, br. in-8°).

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7° Introduction aux cours gratuits de sciences mathématiques et de dessin institués aux Andelys et dirigés par MM. Le Vasseur (Les Andelys, 1870, br. in-8°).

8 M. Paul Hecquet Boucrand adresse tardivement, pour le concours du prix Volney, un volume intitulé « Dictionnaire étymologique des noms propres d'hommes » (1868, 1 vol. in-8° accompagné d'une note manuscrite ayant pour titre : Etude étymologique sur la ville de Paris). Renvoi à la Commission mixte compétente qui jugera si le volume est admissible au concours de 1871, ce qui ne paraît pas possible à cause de sa date.

M. HUILLARD-BRÉHOLLES Continue la seconde lecture de la 2o partie de son mémoire, qui traite du pouvoir papal en Italie pendant la lutte du sacerdoce et de l'empire.

M. Robert, correspondant, lit, en communication, une note Sur un nouveau cachet d'oculiste romain.

Il présente d'abord quelques considérations générales sur les cachets d'oculiste. Il insiste notamment sur la provenance de ces petits monuments, dont un grand nombre ont été recueillis (M. Grotefend (4) en a publié 108; M. Renier en a relevé 125, celui-ci non compris), et qui presque tous ont été trouvés en France, en Angleterre et dans les autres contrées habitées autrefois par des populations celtiques; et il émet, en consé

(1) Die Stempel der römischen Augenärzte; Hannover, 1867, in-8°.

quence, l'opinion que c'est aux Gaulois qu'on doit faire remonter l'usage des collyres solides et estampillés. Il avoue cependant que la découverte d'un cachet d'oculiste, qui aurait eu lieu, suivant M. Grotefend, à Aleria en Corse, peut être invoquée contre cette opinion.

Le sceau mis sous les yeux de l'Académie est gravé sur une plaque de chloritoschiste provenant, suivant toute apparence, du bassin de la Meuse; il a été découvert à Reims, et porte sur ses quatre tranches les inscriptions suivantes :

CASSIIVCVNDIDISMYR

NES AD INPETVS OCV

CASSIIVCVNDIDIALEPI

DOS AD ASPRITVDINE

FLOS ROM

FLOS ROM

La dernière inscription, qui est reproduite deux fois, nous fait connaître un nouveau médicament, dont le nom, contrairement à l'usage, est tiré du latin. M. Robert, se rappelant qu'une sorte de romarin entrait dans la composition d'un collyre fréquemment mentionné sous le nom de DIALIBANVM, propose de traduire FLOS ROM par FLOS ROM ARINI. Il faut alors admettre qu'on a omis, par erreur ou faute de place, la lettre S dans le mot ROSMARINI; mais déjà un A manque dans le nom du premier médicament, écrit DISMYRNES au lieu de DIASMYRNES, et le mot INPETVS présente un N au lieu d'un M ; une troisième incorrection n'aurait donc rien de bien surprenant.

M. MILLER fait remarquer que dans les Hippiatriques, dont il a publié une nouvelle collection au tome XXI des Notices et Extraits des manuscrits, se trouvent mentionnés des collyres avec les noms des médecins qui les administraient.

D'autres membres présentent diverses observations au sujet des inscriptions des cachets d'oculiste, notamment MM. DE LONGPÉRIER et MAURY.

M. RENIER fait remarquer qu'aucun cachet d'oculiste n'a été trouvé à Aleria en Corse, et que celui auquel M. Grotefend attribue cette provenance a été découvert, en 1784, à Allériot, près de Chalon-sur-Saône, ainsi que le dit expressément Baudot, qui le premier l'a publié, dans le Magasin encyclopédique de Millin, 1809, t. II, p. 105. M. Grotefend a été induit en erreur par Duchalais, qui a reproduit depuis ce monument dans les Mémoires de la Société des antiquaires de France, t. XVII, p. 227, en le désignant par le nom de lapis Aleriensis. Il y a d'autres inexactitudes du même genre dans le travail, d'ailleurs estimable, de M. Grotefend. Ainsi un cachet publié par Gori, parmi les inscriptions de Sienne (1), parce qu'il avait appartenu à un antiquaire de cette ville, ne provenait probablement pas plus de Sienne que ne provient de Vienne un autre cachet, auquel M. Grotefend (no 36) attribue cette provenance, parce qu'il se trouve aujourd'hui au cabinet impérial de cette ville, et qui cependant a été trouvé à Naix en 1830 (2). On peut faire la même observation au sujet de deux autres cachets d'oculiste publiés par M. Grotefend, dans le Bulletin de l'Inst. de corresp. arch. 1868, p. 104 et 105, et provenant l'un de la collection Rasponi à Ravenne, l'autre de celle de Sante-Bartoli à Rome.

Séance du vendredi 29.

PRÉSIDENCE DE M. RENAN.

Le procès-verbal de la séance précédente est lu et la rédaction en est adoptée.

Une lettre de M. le doyen de l'abbaye de Ligugé (Vienne), en date du 29 avril, portant demande d'une concession de livres, est renvoyée à l'examen de la commission littéraire.

(1) Grotefend, n. 2.

(2) Voy. Denys de Commercy, Narrateur de la Meuse du 21 juin 4830; cf. Begin, Mém. de l'Académie de Metz, t. XXI, p. 124.

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