Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

mettre ses habitudes d'activité physique, et qui n'ont point interrompu ses travaux.

Sont présentés à l'Académie les ouvrages suivants :

1o Au nom de M. HAURÉAU, Histoire littéraire du Maine (nouvelle édition), t. I, Paris, 1870, in-12, « Après un intervalle de 25 ans, dit M. le SECRÉTAIRE PERPÉTUEL, l'auteur reproduit son ouvrage soigneusement revu et complété, avec la préface qui accompagnait la première édition et qui porte le caractère de cette solide érudition, de cette critique à la fois indépendante et impartiale que l'Académic devait apprécier de plus en plus dans le continuateur du Gallia christiana, dans le collaborateur et l'éditeur actuel de l'Histoire littéraire de la France. »

2o De la part de M. DE Rossi, associé étranger, les nos 5-6 (septembre à décembre 1869) du Bulletin d'archéologie chrétienne, consacrés en grande partie à l'histoire des catacombes d'Albano à la Stella.

3o Au nom de M. Foucart, ancien membre de l'Ecole française d'Athènes, Mémoire sur un décret inédit de la ligue arcadienne en l'honneur de l'Athénien Phylarchos, lu devant l'Académie et destiné au t. VIII, 2 partie, du Recueil des Mémoires présentés par divers savants (2o série).

4o Par une lettre, en date du 1er mai, M. le sénateur Nigra, chef de la légation d'Italie, à Paris, adresse à la bibliothèque de l'Institut de France l'ouvrage que vient de publier à ses frais M. Sereno Caccianotti, intitulé: Summarium monumentorum omnium quæ in tabulario municipii Vercellensis continentur, ab anno 882 ad ann. 1444, ab auctore incerto concinnatum et nunc primum editum (Vercellis, 1868, in-4°).

5o-6o Mémoires de la Société imp. des Antiquaires de France: 4a série, t, I (Paris, 1869, in-8°). Bulletin de la même société : 3° et 4e trimestres de l'année 1869 (in-8°).

7° M. DE SAULCY fait hommage à l'Académie, au nom de l'auteur, du livre intitulé: Philon d'Alexandrie Ecrits historiques, influence, luttes et persécution des Juifs dans le monde romain, par M. Ferd. Delaunay (2e édition, 1870, in-12).

80-9° M. BRUNET DE PRESLE présente à l'Académie les deux publications suivantes : I. Annuaire de l'Association pour l'encouragement des études grecques en France : 4o année (1870), 4 vol. in-8°'« comprenant, outre les statuts et les actes de cette société qui se développe rapidement au grand profit des lettres dans notre pays, des mémoires ou

notices de plusieurs de ses membres, sans parler du remarquable discours de M. Beulé, président actuel, et d'un rapport plein d'intérêt de M. Chassang, secrétaire, lus à la séance générale de 1869-70 ». II. La première partie du volume publié extraordinairement par la Société philologique de Londres, et intitulé: Medieval greek texts, recueil des premières productions en grec vulgaire antérieures à l'an 1500. Cette première partie renferme sept poèmes, dont trois publiés pour la première fois, avec un Essai sur la version grecque d'Apollonius de Tyr, par M. Ch. Gidel, ancien lauréat de l'Académie (1870, 1 vol. in-8°).

40o M. DE ROUGE offre à l'Académie la 7 livraison, publiée sous sa direction, des Notices descriptives conformes aux manuscrits autographes rédigés sur les lieux par Champollion le jeune, « livraison qui est une première suite, un complément bien nécessaire, des six premières éditées d'une manière à la fois si défectueuse et si incomplète ».

11° M. RENIER fait don à l'Académie de trois liasses d'inscriptions provenant d'Afrique et remises dans ses mains à différentes époques. par feu M. le commandant De la Marre, par MM, Berbrugger, Cherbonneau, etc. Il lui paraît que la place de ces documents est maintenant au cabinet de la Commission des inscriptions sémitiques.

M. HUILLARD-BRÉHOLLES poursuit la seconde lecture de la troisième partie de son mémoire traitant des Villes lombardes, de leur ligue et de leur gouvernement intérieur.

M. JOURDAIN lit le morceau suivant :

L'Université de Paris à l'époque de la domination anglaise.

Les historiens racontent qu'après sa victoire de Bouvines le roi Philippe-Auguste écrivit à l'Université de Paris : « Louez Dieu, très-chers amis, nous sommes sortis vainqueurs de la bataille la plus terrible que nous ayons jamais eue à livrer (1). »

Il y avait alors quatorze ans que les étudiants et les maîtres des écoles de Paris avaient obtenu du roi certains priviléges qui donnaient à leur corporation une existence officielle et

(4) Laudate Deum, carissimi, quia nunquam tam gravem afflictum evasimus. Recueil des historiens de France, t. XIX, p. 259.

authentique. A peine constituée, cette corporation puissante se trouvait associée par la dépêche de Philippe-Auguste à la politique royale et aux intérêts nationaux.

Ces premiers liens, ces liens patriotiques entre l'Université de Paris naissante et le pays déjà fier de la posséder, s'étaient resserrés de siècle en siècle tant par une communauté naturelle de sentiments, que par l'effet des services rendus, lorsque les désastres du règne de Charles VI et la démence de ce prince mirent une partie de la France aux mains des Anglais.

Dans ces douloureuses conjonctures, il n'appartenait pas à l'Université de retenir l'Etat sur le penchant de sa ruine; elle n'en avait ni la mission, ni le pouvoir. Mais elle parut alors céder trop facilement au cours des événements politiques. Son attitude résignée ne répondit pas aux espérances des bons citoyens, et ne fut même pas toujours digne du rôle que l'Ecole de Paris avait joué, depuis la mort de Charles V, dans les affaires de la nation et dans celles de l'Eglise.

C'est un tableau assez triste que celui des défaillances, même excusables, d'une grande institution qui, après avoir servi, non sans éclat, le pays, se détache de sa cause par faiblesse et par égoïsme. Cependant ces défaillances appartiennent à l'histoire et ne sauraient être couvertes par son silence. C'est le motif qui nous a engagé à écrire les pages qui suivent dans lesquelles nous essayons de retracer la physionomie et les actes principaux de l'Université de Paris à l'époque de la domination anglaise.

Nous ne parlerons pas des tribulations que l'Université eut à souffrir à la suite de la prise de Paris par le duc de Bourgogne en 1418, ni du massacre et de la dispersion de ses maîtres les plus illustres, ni de l'exil volontaire de Gerson, ni du pillage des colléges. Nous ne mentionnons ces événements, antérieurs de quelques mois au triomphe des Anglais, que pour avoir le droit d'ajouter qu'ils sont la meilleure explication de la contenance réservée, et à certains égards blâmable, que l'Université garda ensuite durant plusieurs années.

Après la mort tragique de Jean-sans-Peur à Montereau, lorsque des conférences étaient sur le point de s'ouvrir dans la ville.

de Troyes pour le rétablissement de la paix entre le roi de France, le nouveau duc de Bourgogne et le roi d'Angleterre, l'Université de Paris fut invitée par Charles VI à venir prendre part à la délibération. Pour la représenter, elle désigna sept de ses membres les plus notables, maîtres Thomas Lemoine, Jean de Boissy, Jean Manson et Jean Beaupère, tous quatre maîtres èsarts et docteurs en théologie; Guillaume Enurie, maître èsarts et bachelier en théologie; Jacques Saquespée, maîtreès-arts et docteur en médecine; enfin, Pierre Cauchon, le futur évêque de Beauvais, alors simple licencié en décret (4). Il est à présumer que tous ces personnages siégèrent dans les conseils multipliés qui furent tenus, selon Monstrelet (2), dans les derniers jours du mois de mai, en présence du roi, de la reine et du duc de Bourgogne, et qui préparèrent le traité de Troyes. L'Université de Paris, en la personne de quelques-uns des siens, eut ainsi officiellement sa part de responsabilité dans ce traité funeste qui, au mépris des lois de la monarchie, dépouillait le fils de Charles VI et livrait la France à l'ambition anglaise. En des temps meilleurs, elle eût rallié autour d'elle par d'énergiques protestations tous ceux qui maudissaient un pareil traité, « toutes gens d'entendement », comme s'exprime Juvénal des Ursins (3),

qui le réputoient de nulle valeur et effet » : mais dans ces jours de trouble et d'affliction, décimée par les factieux, ayant perdu ses chefs les plus honnêtes et les plus respectés, épuisée par tant d'épreuves et à demi ruinée, elle ne songea qu'à son propre salut, et mit exclusivement ses soins, durant quelques années, à sauver les priviléges deux fois séculaires qui étaient la base de sa constitution.

(4) Du Boulay, Hist. Univ., t. V, p. 343.

(2) Chronique de Monstrelet, édit. de la Société de l'histoire de France, t. III, p. 378: « Et en aucuns briefs jours ensuivans furent assemblez plusieurs consaulx en la présence du roy, de la royne et du duc de Bourgogne, pour avoir advis sur la paix... »

(3) Histoire de Charles VI, dans la collect. Michaud et Poujoulat,

p. 557.

L'influence que les avis et les démarches des députés de l'Université ont exercée se reconnaît aisément dans les articles du traité de Troyes qui garantissent aux bénéficiers la possession paisible de leurs bénéfices, et aux églises, universités, études générales et colléges d'étudiants la jouissance de leurs droits, prérogatives, libertés et franchises (4). Cependant, et si claires que soient les promesses contenues dans ces articles, peut-être ne furent-elles pas jugées suffisamment explicites; car, peu de temps après la conclusion du traité de Troyes, l'Université de Paris envoya dans cette ville deux nouveaux députés, Me Philippe Marescal, procureur de la nation de France, et Me Jean Basset, qui, sous le nom de promoteur, représentait la corporation près le tribunal du conservateur de ses priviléges apostoliques (2). Dès leur arrivée, Marescal et Basset devaient se mettre en rapport avec ceux de leurs collègues, enfants et suppôts comme eux de l'Université, que renfermait alors la capitale de la Champagne; ils devaient leur rappeler leurs serments d'obéissance et de dévouement filial envers l'Ecole de Paris, et les conjurer de lui venir en aide dans la circonstance critique où elle se trouvait. Pierre Cauchon commençait à être en crédit singulier auprès du roi d'Angleterre ; aussi les instructions des deux ambassadeurs signalent-elles Pierre Cauchon comme un personnage important, qui peut leur prêter l'appui le plus utile, qui se chargera de parler à Charles VI et qui saura disposer favorablement Henri V.

Il s'agissait de représenter à Charles VI la situation déplorable de l'Université, les cruelles vexations auxquelles, en dépit de ses priviléges, elle était en butte, les lourdes charges qu'entraînait pour ses écoliers et pour ses maîtres le service de jour et de nuit sur les remparts et aux portes de la ville, service qu'on exigeait d'eux avec rigueur au grand préjudice nonseulement de leur tranquillité, mais de leurs études. Mais à quoi

(1) Chronique de Monstrelet, t. III, p. 395; Chronique du religieux de Saint-Denys, publ. et trad. par M. Bellaguet, t. VI, p. 421. (2) Du Boulay, Hist. Univ., t. V, pag. 346.

« ZurückWeiter »