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épaisses de 4 m. 75, lesquelles reposent directement sur la craie. A la surface

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DIAGRAMME DE LA COUPÉ GÉOLOGIQUE DE LA VALLÉE DE LA VESLE EN AMONT DE L'USINE DES FONTAINES, DE REIMS.

DRESSÉE PAR M. EUGENE MATHIEU.

FIG. 11.

C 8.

Campanien (Craie blanche de Reims).

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E V.

Thanétien (Sables de Chalons-sur-Vesle).

Lutétien

Calcaire grossier inférieur.

E.

supérieur.

E IV.

Sparnacien (Argile plastique à lignites).

E 2.

Bartonien (Travertin de Saint-Ouen).

E 1.

Yprésien (Sables du Soisonnais).

E 3.

Ligurien (Calcaire de Ludes.

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de la première de ces couches coule la Vesle dans un lit d'argile, tandis que dans

l'épaisseur de la seconde circule une nappe alimentée par les eaux d'infiltration provenant des collines crayeuses riveraines. Tellement abondante est cette nappe que la langue populaire lui a donné le nom de Vesle souterraine; mais, comme le fait observer M. Mathieu, ce nom ne saurait être pris au pied de la lettre; il ne s'agit, en effet, ici nullement d'une rivière souterraine, mais simplement d'une nappe d'infiltration, particulièrement abondante dans certaines parties de la vallée. Cette abondance des eaux souterraines semble correspondre à un ancien lit quaternaire de la Vesle possédant un tracé, différent de celui du cours d'eau actuel et dont l'existence a été révélée par des sondages. En effet, le long de la ligne V I (fig. 11) on rencontre, avant d'atteindre la craie, une épaisseur d'alluvions beaucoup plus grande que de part et d'autre de cette ligne. En V la craie se trouve à 17 mètres de profondeur, puis en remontant vers I on la rencontre successivement à 9,15 mètres, 8,30 mètres, 8,10 mètres. Un sillon d'érosion paraît donc bien exister suivant la ligne VI et sa profondeur maxima s'observe à un étranglement de la vallée.

Au delà de ce resserrement, sur l'emplacement qu'occupe Reims, s'étend un delta torrentiel engendré par la Vesle quaternaire et qui est recouvert par des alluvions récentes.

La couche argileuse des alluvions récentes présente des solutions de continuité. Par suite, lorsque la nappe d'infiltration est gonflée après des pluies abondantes, se fait-elle jour à travers ces dépôts superficiels et vient-elle les recouvrir, comme le cas s'est produit en 1897 dans le faubourg Saint-Charles, à la limite du cône de déjection torrentiel. Pareillement dans la vallée de la Vesle, les mêmes circonstances déterminent de nombreux et fréquents phénomènes d'émergence.

Sur l'abaissement progressif de cette nappe durant ces deux derniers siècles M. Eugène Mathieu a recueilli des documents qui paraissent probant.

Sur l'emplacement de l'usine dite des Fontaines, située en amont de Reims, et qui puise les eaux d'alimentation de la ville dans les alluvions anciennes, existaient au XVII et au XVIIe siècle des marais engendrés par l'émergence de la nappe souterraine. L'altitude du terrain autour des puits actuels est de 79 m. 20. Vers 1700 le plan d'eau devait donc être au moins à cette altitude. En 1877, alors que l'usine des Fontaines n'avait pas encore commencé à fonctionner, le niveau supérieur de la nappe, à l'étiage, n'était plus qu'à 78 m. 10; douze ans après, en 1889, il descend à 77 m. 70, puis à la fin de 1906 à 77 m. 45. Il est vrai qu'à partir de 1877 on a puisé d'abord 5000 mètres cubes, puis 13 000 mètres cubes d'eau par jour dans la nappe souterraine et qu'actuellement cette extraction s'élève à 18 000 mètres cubes.

Les faits signalés par M. E. Mathieu montrent qu'il y a eu d'abord un appauvrissement de la nappe souterraine naturel, suite de phénomènes naturels, puisque cette situation a été aggravée par une cause industrielle. CHARLES RABOT.

Les variations récentes du delta du Pô. Depuis un siècle seulement nous sommes en mesure de suivre avec une précision suffisante les variations du delta du Pô. En effet, seulement depuis 1800 les levers effectués possèdent une exactitude et une échelle suffisantes pour permettre les comparaisons. En 1898, mettant en œuvre

les documents cartographiques alors existant, mon père, Giovanni Marinelli, reconnut dans leurs lignes principales les vicissitudes éprouvées par le delta padan durant le XIXe siècle1. La carte la plus récente utilisée pour ce travail fut le 23 000 de l'Institut géographique militaire italien levé vers 1893.

Depuis, de nombreux et importants travaux cartographiques ont été exécutés, les uns par les services du Génie civil de Rovigo et de Ferrare, les autres par les hydrographes de la marine royale, principalement en vue d'étudier les conditions de la navigabilité du Pô, question qui depuis quelques années préoccupe vivement l'opinion publique, comme le gouvernement. Grâce à ces travaux on possède de précieux éléments topographique, et bathymétriques qui nous permettent de juger de l'état de tout le delta padan, comme de celui de son talus immergé, pour les années 1896 et 1904. A part les publications officielles du Comité technique et exécutif de la Commission royale de la navigation intérieure, ces travaux sont accessibles aux géographes, grâce à la carte de l'Office hydrographique de la Marine royale, offerte aux membres du VI congrès géographique italien (Venise, mai 1907) 2, et mieux encore par un article du D' Mario Baratta, paru récemment dans la Rivista Geografica italiana 3.

Pendant onze ans, de 1893 à 1904, aucun déplacement notable ne s'est manifesté dans les cours des différentes branches du Pô. Celle du milieu, dite de Tolle, resta toujours la plus importante (elle débite 87 p. 100 du débit total du Pô pendant la période d'étiage et 75 p. 100 en hautes eaux). La plus grande partie de ce volume d'eau n'arrive pas à la mer par la partie inférieure de cette branche (10 p. 100 du débit total pendant la période d'étiage et 8 p. 100 en hautes eaux), mais par les diramations de Pila (53 p. 100 pendant la période d'étiage et 47 p. 100 en hautes eaux toujours par rapport au débit total du Pô) et du Basimento (24 p. 100 pendant la période d'étiage et 20 p. 100 en hautes eaux), tandis que les branches méridionales de Goro (0,1 p. 100 pendant la période d'étiage, 7 p. 100 en hautes eaux), de la Grocca (12 p. 100 pendant la période d'étiage et 13 p. 100 en hautes eaux), et, la plus septentrionale, celle de Maestra (1 p. 100 pendant la période d'étiage et 5 p. 100 en hautes eaux) restent tout à fait secondaires.

A l'activité prépondérante de l'embouchure de la Pila, qui débite environ la moitié de l'eau du Pô, correspond la conquête la plus importante de la terre ferme sur la mer; le terrain s'étend progressivemement, formant, pour ainsi dire, un nouveau petit delta dépassant l'ancien de 1600 mètres, ce qui donne une valeur maximum d'accroissement annuel de 136 mètres. Les isobathes de 5 et de 10 mètres tracées d'après des sondages effectués en 1896 et 1904 montrent une modification correspondante des fonds marins sur une longueur de côte encore plus étendue que le pourtour extérieur du delta de formation nouvelle.

1. Rivista Geografica Italiana, 1898, t. III. Ce mémoire a été traduit en français sous le titre : L'accroissement du delta du Pô au XIXe siècle. Université nouvelle. Institut géographique de Bruxelles. Publication n° 6, Bruxelles. 1901.

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2. Le Bocche del Po da Chioggia a Magnavacca. Rilievi delle navi Tridano » e « Staffella.. Feuille 226 des cartes de la Marine royale, indiquant en couleurs les limites du delta en 1300, 1603, 1786, 1868, 1886, 1896 et 1905.

3. Sulle recente trasformazioni del delta del Po (1893-1904), in Riv. Geogr. It., 1907, fasc. X.

Des alluvionnements, moins importants, se remarquent devant les branches du Pô de Tolle, de la Gnocca et de Goro, tandis qu'au contraire, à l'embouchure du Pô de Maestra et dans toutes les autres parties extérieures au nord et au sud du lobe deltaïque principal (Pila), la côte a reculé de façon inégale. Ce recul, souvent considérable, ne se manifeste pas seulement sur la terre ferme, mais encore par un approfondissement du talus immergé jusqu'à 10 mètres de profondeur et même davantage.

Il nous manque encore une analyse détaillée expliquant les causes des diverses variations, quelquefois de sens contraire, subies par les limites successives du delta du Pô, et exposant en quelle mesure interviennent, d'une part, la quantité variable de matière débitée par les bouches, et la puissance accumulatrice du mouvement des ondes; de l'autre, le retrait naturel du sol alluvionnaire, l'action destructrice des flots et celle de la marée. Pour le moment, nous devons nous contenter de constater que les variations sont beaucoup plus irrégulières qu'on ne le croit généralement. Quand les géographes et les hydrographes vont répétant que la limite générale du delta du Pô s'avance en moyenne de 70 à 80 mètres par an, ils affirment un fait qui ne correspond pas aux conditions actuelles et qui doit, de quelque façon qu'on l'entend, être accepté avec circonspection. Si l'on considère la variation de la limite côtière, on observe qu'elle subit de point en point des modifications trop diverses pour être résumées en une évaluation moyenne, tandis que, pour donner une idée de la quantité de matière accumulée à l'embouchure du Pô, il serait nécessaire d'avoir des éléments qui exprimeraient en volume l'augmentation de son delta. Les matériaux recueillis en Italie dans ces dernières décades permettent à coup sûr de faire des recherches comme celle que vient de publier le Dr Mario Baratta. Ce mémoire n'est en quelque sorte qu'une prise de date; dans un nouveau travail en préparation, aussi complet que possible, notre confrère étudiera les variations du delta du Pô au XIXe siècle.

OLINTO MARINelli.

La végétation de Gotland'. L'ile de Gotland est constituée par des roches appartenant au Silurien supérieur. Ce sont surtout des calcaires, des schistes, et, à un moindre degré, des grès. Le calcaire émerge en bien des points, et, en 1907, une enquête a été faite par M. H. Hesselmann pour savoir si le déboisement de ces rochers calcaires n'offrait pas de danger et pour rechercher les causes de la dénudation des surfaces calcaires. Tantôt on a affaire à des roches sans terre végétale, mais où des fentes verticales permettent aux plantes d'enfoncer leurs racines; tantôt la roche est recouverte d'une faible couche de terre. Dans les deux cas les conditions offertes à la végétation sont fort différentes. D'autre part, ces couches calcaires sont en général très plates et l'écoulement des eaux se fait difficilement, de sorte qu'il faut distinguer le cas où le drainage est bon et celui où il n'existe pas.

Sur la roche nue on rencontre des plantes exclusivement calcicoles et adaptées à la sécheresse (xérophiles). Si les fentes sont larges et profondes, elles peuvent même

1. Henrik Hesselmann, Vegetationen och skogsväxten pa Gotlands hällmarker, in Skogsvards föreningens tidskrift, Stockholm, 1908 (avec une carte et un résumé en allemand).

donuer asile à une flore ombrophile (Anemone hepatica). Ce n'est que dans ces fentes qu'ont pu s'implanter des arbres, surtout des pins. Ils sont rabougris et ne dépassent pas 3 à 4 mètres de hauteur.

Lorsque la roche est recouverte d'une couche de terre végétale bien drainée, il y a en général une forêt composée essentiellement de pins. La hauteur de ceux-ci varie suivant l'épaisseur de la couche d'humus. Si celle-ci atteint 0 m. 23 à 0 m. 50 et que la roche sous-jacente soit fendillée, la forêt devient assez compacte, sans jamais atteindre une grande hauteur. Sur les rivages, formés de cailloux calcaires, il y a parfois d'assez belles forêts de pins.

Sur les roches recouvertes de terre végétale à drainage insuffisant, la végétation est toute différente. Il y a excès d'eau au printemps et en automne, tandis qu'en été le sol se dessèche fortement. De plus, la gelée exerce sur ce sol des modifications profondes et peut même briser les racines. Les surfaces ainsi constituées ne sont pas favorables à la végétation arborescente: elles portent des genévriers et des plantes herbacées (Galeopsis ladanum, forme globosa, Circium arvense f. ferox, Daucus carola f. contracta), dont les fortes racines sont constituées de façon à résister à la gelée. C'est dans le sud de l'île que cette formation est surtout développée, tandis qu'ailleurs elle ne se présente qu'à l'état sporadique. Dans les landes marécageuses du nord de l'île, le drainage est assez insuffisant, et la végétation arborescente se limite à des pins rabougris.

Dans les parties basses, le carbonate de chaux se présente à l'état pulvérulent. Ces bas-fonds se remplissent d'eau au printemps et en automne et se dessèchent entièrement en été. Les arbres y font totalement défaut.

Parmi les causes qui ont contribué au déboisement de Gotland il convient de citer en première ligne les fours à chaux, très nombreux, et chauffés au bois. Cependant, malgré les coupes à blanc, la forêt repousse toujours, lorsque le sol se prête à la végétation arborescente. Il y a cependant des territoires qui ont été autrefois boisés et qui sont maintenant entièrement dénudés. Mais la cause du phénomène doit être recherchée dans l'élevage du mouton, qui avait autrefois une importance encore plus grande qu'aujourd'hui. Le terrain de pâturage était un bien commun et les moutons y vivaient toute l'année en liberté; chaque paysan en possédait environ 400 têtes. Actuellement ces biens communaux ont été répartis entre les habitants, l'élevage du mouton a diminué d'importance et la forêt regagne une partie du terrain perdu.

En somme, l'enquête a démontré que la situation forestière de Gotland n'est pas mauvaise, et que ses territoires calcaires n'ont pas besoin d'être protégés contre le déboisement par une loi spéciale. Dr L. LALOY.

L'accroissement du delta du Danube'. Dans son cours inférieur, le Danube a, d'après M. Semenov Tian-Chanski, une grande analogie avec l'Amour. A partir de Sofiisk, ce dernier se dirige brusquement vers le nord, en contournant les dernières ramifications du Sikhota-Aline, puis se divise en un grand nombre de bras.

1. Semenov Tian-Chanski Véniamine, K voprosou o narostanii delty Dounaia, in Izvestia rousskavo geografitcheskavo obstchestva, XLIV, 1908, p. 161 (deux cartes).

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