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avec la chambre tout le côté du fond. A gauche du corridor on trouve deux autres chambres et à droite l'écurie. Le plan ressemble à celui des maisons saxonnes de l'est de l'Elbe, avec leur long corridor. Mais le type est cependant tout différent à cause de la situation de l'entrée sur un côté long, tandis que dans la maison saxonne elle est sous un pignon.

Le type alaman des Vosges, de la Forêt-Noire et de la Souabe, réunit, en général, toutes les dépendances sous un seul toit, et se distingue nettement du type franc ou moyen-allemand. Des différences linguistiques correspondent à la répartition de ces deux types.

En Bavière, on trouve, dans les montagnes, des constructions à toit unique. La maison, très allongée, se compose de trois parties parallèles rangées de gauche à droite, et non, comme dans le type moyen-allemand, d'avant en arrière. L'entrée se trouve sous le pignon. A gauche du corridor se trouvent une chambre et la cuisine, à droite une chambre et un cabinet. A la suite de la maison, mais sans communication avec elle, viennent les écuries, et au-dessus d'elles les granges. Un toit qui déborde beaucoup recouvre le tout. La façade est ornée de balcons de bois.

Lorsque l'altitude descend à moins de 500 mètres, ce type bavarois est remplacé par un type à bâtiments séparés. La maison est située au fond de la cour, elle a toujours ses galeries de bois et son, grand toit plat. Sur les côtés se trouvent les bâtiments d'exploitation. Dans les parties franques de la Bavière règne le type moyen-allemand.

En résumé, les types de construction occupent en Allemagne trois bandes orientées du sud-ouest au nord-est. La bande moyenne (type moyen-allemand) tend à refouler les deux autres. Au nord-est règne le type saxon, dont le territoire correspond à celui où on parle le plat-allemand. Au sud, les diverses variétés du type bavarois correspondent aussi à des différences dialectales.

Dr L. LALOY.

Les formations post-glaciaires en Écosse1. Trois grandes extensions glaciaires ont marqué leurs traces en Écosse. La plus ancienne a recouvert le pays tout entier et y a laissé des dépôts connus sous le nom de boulder-clay inférieur; cette glaciation descendait jusqu'à la vallée de la Tamise. La seconde, tout en recouvrant toute l'Écosse, où elle a déposé le boulder-clay supérieur, ne s'étendait pas si loin vers le sud. Enfin la troisième phase est caractérisée par des glaciers situés dans les vallées des montagnes; elle est représentée par des accumulations locales de boulder-clay, par des moraines terminales et des graviers torrentiels. Les dépôts post-glaciaires les plus remarquables de l'Écosse sont les plages soulevées, les terrasses des fleuves et des estuaires, les alluvions lacustres et les tourbières.

On observe, sur les côtes de l'Ecosse, au moins trois lignes de rivages successives; la plus ancienne se présente à une altitude de 30 à 40 mètres et appartient visiblement à la série glaciaire. Dans les grandes vallées du Forth et du Tay, par

1. James Geikie, On the so called « posttglacial formations » of Scotland, in Journal of Geology, Chicago et New-York, vol. XIV, 1906, p. 668, et Late Quaternary Formations of Scotland, in Zeitschrift für Gletscherkunde, Berlin, I, 1, mai 1906, p. 21.

exemple, elle forme de longues terrasses, qui s'élèvent de plus en plus vers l'intérieur et finissent par se perdre dans les cailloutis fluvio-glaciaires, et les moraines terminales de la dernière extension. A cette époque, les fjords et les lacs étaient couverts de glace, une calotte de neige couvrait les Highlands et il en descendait de grands glaciers. A cet épisode M. James Geikie a donné le nom de District ice-sheets and large valley-glaciers. Dans les plaines il y avait une flore polaire (Salix polaris, S. herbacea, S. reticulata, Dryas octopetala, etc.). Les dépôts lacustres renferment un Crustacé, Apus glacialis, qui ne se rencontre plus actuellement qu'au Grönland et au Spitsberg.

La terrasse suivante est à une altitude de 15 à 18 mètres; elle est, comme la précédente, développée surtout dans les grands estuaires, tels que ceux du Tay, du Forth et de la Clyde. Elle est d'ordinaire formée de dépôts de graviers, de sables et de vases; sur les côtes elle est parfois représentée par une strandlinie. Après la formation de la première terrasse, la mer recula et son niveau devint plus bas qu'à présent. Les rivières se creusèrent leur route à travers les maté riaux de cette première terrasse, et déposèrent des alluvions qui se couvrirent de végétation; celle-ci indique un climat aussi tempéré que le climat actuel. Ces anciennes alluvions sont maintenant recouvertes d'une épaisse couche de tourbe. Les racines des plantes de la tourbe pénètrent dans les dépôts fluviatiles sous-jacents.

Les dépôts de la terrasse de 15 mètres renferment dans leurs couches inférieures des rameaux des arbres (chêne, aune, noisetier, bouleau) qui croissaient dans la tourbière. Souvent cette terrasse, bien marquée dans la partie inférieure des fjords, disparaît totalement dans leur partie supérieure, qui devait être occupée par des glaciers. A l'extrémité supérieure du Loch Torridon, elle est surmontée par une moraine terminale. Ces faits prouvent que les phénomènes caractéristiques de la terrasse de 30 mètres se sont réitérés, sur une moindre échelle, lorsque s'est constituée celle de 15 mètres; en d'autres termes, des glaciers existaient encore dans les Highlands.

La dernière terrasse est à l'altitude de 8 à 10 mètres. Nulle part elle n'est en relation avec des graviers fluvio-glaciaires, ni avec des moraines; en divers endroits. elles repose sur la tourbe.

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Un fait frappe dès qu'on étudie les tourbières d'Écosse en beaucoup d'endroits, la tourbe recouvre deux anciennes forêts. L'une est située à la base, l'autre repose sur de la tourbe et est recouverte par une épaisseur variable de cette substance. Il y a là l'indice d'une remarquable modification du climat, les forêts correspondant à un climat relativement sec, la tourbe à une période humide. Le fait que ces dépôts. se rencontrent un peu partout, aussi bien dans la montagne qu'en plaine, prouve, en effet, qu'il ne s'agit pas de variations locales dues par exemple à un drainage plus ou moins parfait des vallées. Dès lors on peut se représenter la succession des événements de la façon suivante.

1° Pendant l'épisode qui est caractérisé par l'existence de calottes glaciaires. locales et de grands glaciers de vallée (District ice-sheets and large valley-gluciers), submersion de l'Écosse jusqu'à la cote 30 à 40 mètres et climat arctique.

2o Emersion du pays, la mer recule, le climat devient tempéré et le sol se couvre d'une végétation forestière.

3° Submersion, et bientôt le froid reparaît; il y a de nouveau des glaciers dans les montagnes qui s'étendent jusqu'à la mer, les forêts cèdent la place aux tourbières; c'est à cet épisode qu'il convient d'assigner la terrasse de 15 mètres, certaines moraines et des dépôts fluvio-glaciaires.

4° Nouvelle émersion. Les neiges et les glaces fondent, le climat redevient plus sec, les forêts reparaissent, et recouvrent les tourbières du stade précédent.

5° Nouvelle incursion marine. Le climat redevient froid et humide, sans qu'on puisse affirmer qu'il se reforme des glaciers. Les forêts diminuent et sont en partie remplacées par des tourbières. La ligne de rivage de 10 mètres est synchrone avec cette couche supérieure des tourbières.

6° La mer rentre dans ses limites actuelles. Le climat devient plus sec, les tourbières cessent de s'accroître, elles sont détruites par l'érosion et remplacées par une végétation d'un type plus xérophile.

Ces données sont confirmées par les recherches botaniques de M. Fr. J. Lewis '. En étudiant spécialement les tourbières des Southern Uplands, il a pu se convaincre qu'il y a dans la tourbe une succession de plantes caractéristiques. La couche inférieure, qui a succédé au retrait de la glace, renferme Betula alba, Calluna vulgaris et Salix repens; elle est surmontée par une couche formée uniquement de sphaignes; ce qui indique une augmentation des précipitations atmosphériques. Ces sphaignes cèdent graduellement la place à Eriophorum vaginatum et à des scirpes. Puis le climat se refroidit on voit apparaître Empetrum nigrum et des arbustes arctiques (Salix herbacea, S. reticulata et Loiseleuria procumbens).

Le retour d'un climat plus chaud est marqué dans la tourbe par la disparition des espèces arctiques et leur remplacement par Eriophorum d'abord, Sphagnum ensuite. A ces tourbières succèdent des forêts de pins et de bouleaux. Celles-ci, à leur tour, sont remplacées dans la zone supérieure par de la tourbe formée essentiellement de sphaignes, de scirpes et d'Eriophorum.

Les tourbières du nord de l'Écosse sont, d'après M. Lewis, d'un âge plus récent que celles des Uplands. Dans les Highlands on ne trouve aucune des couches sousjacentes à la zone des plantes arctiques, parce qu'à ce moment cette région était couverte de neige et de glace. Avec le retrait des glaciers on voit apparaître des saules polaires, le bouleau nain. Ces arbustes sont remplacés bientôt par de la tourbe à sphaignes. Au-dessus on rencontre une forêt de pins avec sous-bois de bruyères. Cette forêt, située entre 1 500 et 1000 mètres au-dessus du niveau actuel de la mer, cède à son tour la place à de la tourbe à sphaignes et à scirpes, qui est en voie de destruction à l'époque actuelle.

En somme, on ne saurait tracer de limite précise entre les temps glaciaires et l'époque actuelle. Il y a eu depuis la fin du Pliocène une série d'oscillations dont. une étude attentive peut seule dégager l'amplitude et l'extension.

Dr. L. LALOY.

1. Fr. J. Lewis, The plant remains of the Scottish peat-mosses, in Transactions of the R. Society of Edinburgh. Vol. XLI, 1905, p. 699.

LA GEOGRAPHIE.

T. XVIII, 1908.

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La végétation des Færöer1. La flore des Færöer porte la marque des condi

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FIG. 4.
- UN « EID A KVALBO (SYDERÖ). SUR DE LARGES ESPACES LE SOL A ÉTÉ ABRASÉ PAR LE
VENT, TANDIS QUE LES PORTIONS PROTÉGÉES PAR UN TAPIS VEGETAL SONT DEMEURÉES EN RELIEF ET
CONSTITUENT DES TÉMOINS DE L'ANCIEN NIVEAU DU TERRAIN.

Reproduction d'une photographie du professeur Warming.

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FIG. 5.

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LANDE DE BRUYÈRES (Calluna) A SAND (SANDÖ). DES AFFLEUREMENTS ROCHEUX COUVERTS DE LICHENS ET DES BLOCS ÉMERGENT DU TAPIS VÉGÉTAL. DANS LE LOINTAIN, LE SANDSVATN. Reproduction d'une photographie de M. C.-H. Ostenfeld.

tions climatiques spéciales qui résultent de la position géographique de ces îles. Le

1. C. H. Ostenfeld, The Land-Vegetation of the Faröer, with special reference to the higher plants. Botany of the Færöer, Part III. Copenhagen, 1908.

climat est caractérisé par des étés frais et par l'absence de grands froids en hiver; les précipitations atmosphériques sont très abondantes et le sol est très humide. La température moyenne de l'année est de 6o,5 C. Elle varie de 3o,2, en

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VÉGÉTATION SUR LE VERSANT D'UN RAVIN DE VESTMANHAVN. DANS LE HAUT, FOUGÈRES,
DANS LE BAS, PRINCIPALEMENT Geranium sylvaticum ET Angelica.

Reproduction d'une photographie de M. F. Börgesen.

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janvier et février, à 102,8, en juillet et août. Le nombre des jours de gelée n'est que de 8 par an. La température la plus basse observée à Thorshavn est 11o,6; en été elle s élève rarement au-dessus de 20'. Les changements de temps sont rapides. La pluie atteint 1570 millimètres par an; elle est abondante surtout en décembre

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