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et janvier, moins fréquente au printemps et en été. L'humidité relative de l'atmosphère atteint 82 p. 100 en moyenne. Les chutes de neige sont assez rares, et la neige ne couvre jamais le sol pendant longtemps. Aussi n'offre-t-elle pas de protection aux plantes contre le froid. Le vent est presque constant aux Færöer; il est souvent très violent, et souffle avec une fréquence presque égale de tous les points de l'horizon. Cependant les vents d'ouest et de sud-ouest, qui apportent de la chaleur et de l'humidité, sont un peu plus fréquents. L'influence du vent sur la végé tation est marquée surtout dans les dépressions qui découpent les îles et qui dans les langues scandinaves portent le nom d'eider (fig. 4). Sur ces seuils telle est la violence des coups de vent qu'il est parfois difficile de garder la station verticale. Aussi bien les plantes y revêtent-elles des formes naines et leurs fleurs s'ouvrentelles au milieu des feuilles, au lieu d'être portées sur des pédoncules. Sur les plateaux la force de la brise donne également aux plantes des dimensions naines.

Il n'y a pas de forêts aux Færöer et les plantes herbacées reçoivent toute la lumière disponible. Mais celle-ci est souvent assez peu abondante, tant à cause de la fréquence du brouillard que des nuages.

Le sol de ces îles est très uniforme. Il est formé exclusivement de couches horizontales de basalte séparées par des lits minces de tuf et d'argile. Ce basalte subit une désagrégation rapide du fait de la pluie et des alternatives de gel et de dégel. Les petits cours d'eau et les lacs de toutes dimensions sont extrêmement abondants. L'humidité constante produit une rapide décomposition des matières organiques et par suite la formation d'une couche profonde d'humus.

L'influence de l'homme sur la végétation s'est fait sentir par l'immigration de quelques espèces nouvelles, surtout dans les champs d'orge et de pommes de terre, et, à un degré bien supérieur, par la destruction causée par le pâturage. En effet, pour 15000 habitants les Færöer n'ont pas moins de 100 000 moutons. Aussi les plantes n'acquièrent-elles leur entier développement que dans les endroits inaccessibles à ces animaux.

Les associations végétales sont mal définies aux Færöer, en raison du climat insulaire; c'est que l'abondance des précipitations assure partout une humidité suffisante du sol. On peut cependant distinguer les formations suivantes, quoiqu'il existe de nombreux passages de l'une à l'autre.

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I. Formations halophiles. La plus grande partie des rivages des Færöer est formée de falaises; mais au fond des baies et des fjords on rencontre des plages de sable présentant une flore typique. Les espèces les plus importantes sont : Honckeneya peploides, Cakile maritima, Matricaria inodora var. phæocephala, Atriplex Babingtonii, Elymus arenarius et Potentilla anserina. En un seul point des Færöer, à Sand-bugt, dans Sandö, le sable a été accumulé sous forme de dune. La plante dominante est la même que sur les dunes de l'Europe occidentale, Psamma arenaria, graminée particulièrement adaptée à vivre dans le sable. On rencontre en outre Agropyrum repens, Agrostis stolonifera et les plantes des plages.

Il y a de petits marais à eau saumâtre dans le fond des fjords. Les plantes caractéristiques sont Glyceria maritima, Plantago maritima, Festuca rubra, Triglochin palustre, Agrostis stolonifera et Armeria elongata. Sur ce tapis s'élèvent des touffes de

Carex salina et Heleocharis palustris. Dans les flaques d'eau vivent des Enteromorpha.

Les plantes des rochers et falaises sont soit des Cryptogames (Mousses et Lichens) qui vivent à la surface même de la pierre, soit des Phanérogames qui en peuplent les fentes, où de la terre végétale a pu s'accumuler. Parmi ces dernières, il convient de citer Armeria, Cerastium tetrandrum, Cochlearia officinalis, Matricaria phæocephala, Haloscias, Plantago maritima. Toutes ces plantes sont succulentes et ont des feuilles charnues,

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ce qui leur permet de résister à la sécheresse.

II. Formations subalpines. La zone allant jusqu'à 200 à 400 mètres d'altitude mérite le nom de subalpine par comparaison de sa flore avec celle de l'Angleterre et de la Scandinavie, tandis que les plateaux et sommets des montagnes renferment une flore alpine. On peut distinguer d'abord les associations hydrophiles. Dans les lacs, la végétation est en général assez pauvre. On y trouve, à partir du bord jusqu'à 0 m. 50 de profondeur, Litorella, Isoëtes, Subularia aquatica, Juncus supinus, Callitriche hamulata. De 0 m. 50 à 1 m. 50 de profondeur se rencontre une association formée de Sparganium affine et divers Potamogeton.

Dans les cours d'eau

on rencontre les mêmes

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plantes que dans les lacs, sauf Isoëtes. Parmi les Mousses il faut citer Fontinalis antipyretica. Près des sources et des ruisseaux poussent Montia lamprosperma, Saxifraga stellaris, Epilobium alsinifolium, etc. Les marais renferment soit une association formée de Heleocharis palustris, Equisetum, Carex salina et Ranunculus flammula, soit une autre où dominent Menyanthes et Potamogeton polygonifolius.

Les tourbières renferment dans leurs parties humides des Cypéracées et des Sphaignes, dans leurs parties sèches Nardus, Juncus squarrosus, Scirpus cæspitosus.

auxquels se mêlent des mousses du genre Hylocomium. On passe par une transition insensible de la tourbière à la lande caractérisée par Calluna et Erica tetralix (fig. 5).

Les pâturages se présentent sur un sol modérément humide, en général en pente. Ils renferment Agrostis vulgaris, Anthoxanthum, Festuca ovina, Brunella vulgaris, Leontodon, Trifolium repens, etc.

Sur les rochers on rencontre des Mousses et des Lichens; dans les crevasses et les ravins vivent des Phanérogames très variées, qui dépendent surtout de l'orientation et du degré d'humidité (fig. 6). On y trouve Cochlearia officinalis, Epilobium alsinifolium, diverses saxifrages, Sedum rhodiola, Oxyria digyna, etc.

III. Formations alpines. Les reliefs des Færöer sont constitués en général par des plateaux à versants plus ou moins abrupts. Ces plateaux se trouvent à des altitudes de 300 à 800 mètres. Ils sont couverts de graviers et de rocailles, et les vents violents qui y règnent rendent la flore très peu abondante. Il y a des Mousses, notamment du genre Grimmia (fig. 8); les Lichens couvrent les rochers, mais les graviers sont trop mobiles pour porter aucune plante. Dans les endroits où de la terre végétale a pu s'accumuler, on rencontre des Phanérogames. Ce sont Cerastium Edmondstonii, Silene acaulis, Armeria, Arabis petræa, Cochlearia officinalis, Thymus serpyllum, Konigia islandica, Ranunculus pumilus et R. glacialis, Alchemilla alpina, Sedum villosum, diverses saxifrages, Salix herbacea, etc. Toutes ces plantes ont des racines profondes et sont adaptées pour résister au vent. Les organes aériens sont bas et la plante prend une apparence naine.

Sur les plataux les plus élevés, on trouve un tapis de Grimmia hypnoides mêlé de quelques autres Mousses et de.Lichens. Un certain nombre de Phanérogames percent ce tapis. Cette formation est surtout développée dans les îles du nord.

Entre 200 et 400 mêtres d'altitude, en rencontre une formation de transition, avec Grimmia et Nardus, tandis que plus bas apparaissent les pâturages, où prédomine Nardus.

IV. Il faut considérer enfin une dernière association végétale, c'est celle des falaises où nichent d'innombrables colonies d'oiseaux marins. Leurs excréments accumulés forment un milieu favorable à certaines plantes au détriment des autres. L'Angélique, Archangelica officinalis, se rencontre presque exclusivement dans ces conditions.

Pour terminer, il convient de dire quelques mots des associations culturales. Lorsque le sol est très humide, on donne au champ la forme d'une terrasse à une seule pente, et on sépare chaque champ par un fossé. On cultive pendant deux ans des pommes de terre, et la troisième année on laisse le champ en friche. Les Graminées dominent dans les pâturages. On y trouve aussi des Renoncules, des Marguerites, le Trèfle rampant, des Myosotis.

La plupart des maisons des Færöer sont recouvertes de tourbe, où croît une végétation luxuriante. On y trouve surtout Agrostis vulgaris et Festuca rubra, auxquels se mêlent parfois Holcus mollis, Anthoxanthum et Poa pratensis. Les plantes à fleurs apparentes sont absentes.

Outre les pommes de terre on cultive l'orge, un peu d'avoine et de turneps. Dans les champs poussent Galeopsis tetrahit, Brassica campestris, Lamium purpu

reum, L. intermedium et L. dissectum, Anchusa arvensis, Senecio vulgaris, Spergula arvensis et Cirsium arvense. Dans les jardins on rencontre, en outre de ces plantes, Capsella bursapastoris, Cerastium glomeratum, Poa annua, Polygonum aviculare. Lorsque des terres précédemment cultivées sont abandonnées à elles-mêmes, elles sont envahies par Stellaria media, Galeopsis, Ranunculus repens, Poa annua, Poa trivialis, Alopecurus geniculatus et Cardamine hirsuta. Ces plantes peuvent être considérées comme les pionniers de la végétation naturelle.

Ce résumé montrera, nous l'espérons du moins, tout l'intérêt que l'étude très consciencieuse consacrée par le Dr C. H. Ostenfeld à la végétation des Færöer pré

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FIG. 8.

AU-DESSUS DE VELBESTAD (STRÖMÖ).

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PLATEAU LA SURFACE DÉNUDÉE EST CONSTITUÉE PAR UNE NAPPE DE GRAVIERS PARSEMÉE DE PIERRES DE PLUS GROS CALIBRE. A GAUCHE, TAPIS DE MOUSSE. Reproduction d'une photographic de M. F Börgesen.

sente pour les géographes. Les nombreuses illustrations documentaires qui accompagnent ce mémoire et dont nous donnons ici plusieurs spécimens ajoutent à la valeur de ce travail. Dr L. LALOY.

ASIE

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Nouvelle exploration de M. P.-K. Kozlov en Mongolie et dans le Sseu-tch'ouan'. M. Kozlov a entrepris, comme nous l'avons annoncé, une nouvelle expédition en Asie Centrale, accompagné de MM. A. Tchernov, géologue, et Napalkov, topographe, d'un préparateur et de dix cosaques transbaïkaliens, dont trois Bouriates destinés à servir d'interprètes.

Quittant Kiakhta le 10 janvier, la mission s'est acheminée vers Ourga, en suivant un itinéraire à l'est de celui d'Obroutchev. Durant cette marche le froid a été très intense; le thermomètre est descendu jusqu'à 47°,3.

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1. Viesti iz Mongolo-Souitchouan expeditzii pod natchalstvom P.-K. Kozlova. I. Iz pismak sekretariou obtchesva ot 20 ianouaria 1898 g. is Ourgoui. II. A. Tchernov, Ot Kiakhtoui do Ourgoui (prédvaritelnouï geologiskii otcherk pouli, proïdennova expeditzii, in Isvestya imper. rousskova geografitcheskona obtchesva, Saint-Pétersbourg. XLIV. 1908, III; Viesti iz Mongolo-Souitchouan Expeditzii pod natchalotvom P.-K. Kozlova. I. P.-K. Kozlova, Iz pisma k secretariou obtchesva ot 27 febralia 1908 g. - II A. Tchernov. Ot Ourgoui do massiva Gourboun-Saïkhan (predvaritelnouì geologitcheskii otchet), in Ibid., XLIV, 1908, V.

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Les observations de M. Tchernov complètent très heureusement celles d'Obrontchev concernant la géologie de la région traversée. La présence de deux horizons d'âges très différents a été reconnu. Le premier, le plus ancien, est constitué par des gneiss aux environs de Kiakhta, et, plus au sud, par des gneiss granitoïdes; le second comprend des grès, des schistes micacés, probablement antérieurs aux argillites, aux grès et aux conglomérats qui s'observent en couches régulièrement superposées au mont Chora-Khada, et qui paraissent devoir être rapportés au Dévonien inférieur. Dans cette localité, M. Tchernov a recueilli de nombreux fossiles: bryozoaires, brachiopodes, etc., qui ont été expédiés à Saint-Pétersbourg pour être déterminés par le professeur Tchernichev. Au sud du Chora-Khada ces mêmes couches, fortement plissées et disloquécs, forment de nombreuses collines et la chaîne assez élevée de Tologoïtou.

Les roches éruptives (granite et granite porphyroïde) sont particulièrement développées dans la partie nord de l'itinéraire. Près de la frontière russe les reliefs sont constitués de nappes de mélaphyres et de porphyrites; plus au sud, la diorite domine. Les relations entre ces roches éruptives et les formations sédimentaires n'ont pu être observées qu'en deux localités : 1° aux environs de Kiakhta, où des granites traversent des gneiss; 2° près d'Ourga, à la colline Mafousa, où le porphyre quartzifère recoupe les argillites et les grès.

Les terrains récents sont représentés par des nappes très puissantes de graviers offrant une grande ressemblance avec notre diluvium. Dans cette région le loss se rencontre entre ces graviers et l'humus superficiel; il renferme de petits lits et des poches de graviers; ce qui indique qu'il a dû être formé avec le concours des eaux courantes.

Entre Kiakhta et Ourga, le relief du terrain, très confus, n'offre généralement aucune ligne directrice; bien plus, les quelques alignements que l'on relève sont indépendants de la direction des assises qui constituent ces collines. Le modelé actuel du pays est le résultat des actions exercées par les agents de dénudation.

A partir d'Ourga Kozlov suivit d'abord la route de Prjévalsky vers l'Alachan pendant 100 kilomètres environ, puis, tournant à l'ouest-sud-ouest, il est parvenu au Toukhoumnor. Ce lac n'est plus représenté aujourd'hui que par une croûte de sel épaisse de quelques centimètres et s'étendant sur une distance de 5 kilomètres. De là, la mission traversa le Gobi dans la direction nord-sud, en suivant le lit à sec de l'Onghiin-gol, visita le couvent lamaïte d'Oughiin-Doghen ou Kochoum-oubougoum-khit qui renferme deux cents moines, et arriva finalement aux monts Gourboun-Saïkhan, portion de l'Altaï mongol située sous le 44° de Lat. N., entre le 103° et le 104o de Long. E. de Gr. - Cette chaîne franchie, les voyageurs russes arrivèrent au camp du prince mongol Baldyn-tzasak, situé au lieudit d'Ougoldzen-Tologoï, près d'un couvent.

Dans cette région au sud d'Ourga comme dans celle traversée au nord d'Ourga, le relief est complètement indépendant des influences tectoniques et est le résultat de la dénudation. Dans cette œuvre les actions exercées par la mer du Han-haï tiennent une large place. Les dépôts torrentiels postérieurs à cet épisode sont très étendus et atteignent parfois une puissance de 3 mètres. Le loss est, par contre, peu développé

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