DE THÉRAPEUTIQUE GÉNÉRALE ET DE PHARMACODYNAMIE PAR LE DOCTEUR ARMAND DE FLEURY PROFESSEUR A L'ÉCOLE DE MÉDECINE, ET MÉDECIN DES HOPITAUX DE BORDEAUX MEMBRE ET LAURÉAT DE PLUSIEURS SOCIÉTÉS SAVANTES, ETC., ETC. U 101 761 1875 INTRODUCTION En publiant ces Etudes de Thérapeutique générale et de Pharmacodynamie, je remplis un engagement depuis longtemps contracté envers la jeunesse qui, chaque année, veut bien suivre mes leçons. Persuadé qu'aucun enseignement scientifique n'est profitable qu'autant qu'il est le développement d'un plan méthodique et d'une sériation naturelle des matières; frappé d'autre part, de la nécessité de préparer à l'étude des actions spéciales de la thérapeutique, par un exposé lucide et complet des principes généraux de cette science, j'ai construit lentement, péniblement, une Classification à la fois clinique et physiologique des agents médicateurs. Cette classification rectifiée sans cesse et corrigée, amendée chaque année, a paru aux jeunes gens un cadre simple, utile et commode, pour étudier les propriétés de la matière médicale et ses applications, tant pathologiques que physiologiques. Le développement de cette classification qui embrasse dans ses divisions la pharmacodynamie tout entière, est naturellement précédé d'une explication étendue des principes mêmes de l'art thérapique. C'est comme une introduction à l'exposé analytique de la thérapeutique spéciale. Il y avait là, en effet, manifestement, une lacune à combler dans notre enseignement. Car aucun traité sérieusement développé parmi les ouvrages les plus autorisés en cette matière, n'insiste suffisamment sur ces grandes questions de méthodes, de traitement, de médications, d'actions médicatrices, de voies d'introduction et d'application des médicaments, d'art de formuler, de division et de sériation naturelle des agents, d'analyse des moyens, qui sont cependant le fondement, la préface obligée de la Thérapeutique. Durant le cours de cette publication, M. le professeur Fonssagrives (de Montpellier), a édité un livre qui a pu me faire croire un instant à l'inutilité de mon entreprise. J'aurai bientôt l'occasion d'expliquer en quoi cette œuvre brillante, écrite par un maître pour des maîtres. ne remplit pas vis-à-vis des élèves, la tâche plus modeste, mais aussi plus pratique que je me suis tracée. Dans la première partie, qui constitue plutôt une esquisse de thérapie transcendante qu'un programme élémentaire de thérapeutique générale, la curiosité de l'esprit y est sans cesse éveillée, aussi bien par l'originalité des idées que par la touche véritablement magistrale de l'exposition. Le lieu commun lui-même y est traité avec distinction; et l'on est tenu comme sousle charme, par un style tour à tour incisif, profond, où l'élégance d'un artiste consommé se trahit sans cesse sous les dehors d'uns simplicité native. C'est une poétique en même temps qu'une synthèse de l'art de guérir. Deux chapitres notamment, l'un sur l'action sensible des médicaments, l'autre sur l'opportunité des applications, demandent surtout à être lus et médités. Mais un élève chercherait vainement dans ces dissertations abstraites, les notions élémentaires dont il a besoin. Or, c'est là, précisément, l'objectif que je me suis proposé. Je dois m'expliquer ici sur l'épithète de générale que j'ai jointe dans mon titre au mot Thérapeutique. Car il y a deux manières d'entendre la thérapeutique générale. Pour les uns, qui ne la séparent pas de la pathologie, elle est la science des indications de traitement de la maladie. C'est ainsi que l'ont comprise des maîtres éminents, tels que Ribes, Chauffard, Bouchut, et tout récemment le docteur Ferrand, dont le |