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5o Rivière de Bordeaux. Les températures de surface suivent à peu près la même loi que celle du bassin d'Arcachon.

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Les deux courbes de température de l'Océan et de la rivière, étant superposées, se coupent en deux points, en avril et octobre; à ces époques, la rivière est à la même température que l'Océan, puis, elle devient plus chaude pendant l'été. C'est en avril que les saumons et aloses remontent le fleuve.

La courbe tracée sur les données sous-marines de la côte des Landes montre l'influence de la nature du fond - sable ou vase sur la pénétration de la chaleur dans les couches profondes, et, la profondeur à laquelle se fait sentir l'influence de l'évaporation de surface. Ainsi, si le refroidissement est rapide depuis la surface jusqu'à 7 mètres, c'est l'évaporation. Il devient moins rapide de 7 à 25 mètres, c'est l'influence du rayonnement sur le fond de sable, puis, très rapide de 25 mètres à 45 mètres; c'est l'influence du fond noir et absorbant des vases des fonds plus profonds que 25 mètres. Enfin, la chute thermique devient très lente de 45 mètres à 100 mètres et au delà; c'est que la pénétration solaire devient de plus en plus faible, à partir de 50 mètres de profondeur.

Il n'a pas été fait d'observation de ce genre dans le bassin d'Arcachon, non plus que dans les lacs d'Hourtin, Lacanau et Cazaux. Ces observations faites dans les lacs et à Arcachon, en rade d'Eyrac, et du Feret, celles des époques des minima (février) et des maxima (août) auraient probablement un grand intérêt.

Densités. Les densités ont été observées par le capitaine Durand, avec un aréomètre Bouchardat plusieurs fois comparé à la Faculté des Sciences de Bordeaux, à la surface de l'Océan, pendant quatre années, presque journellement. L'eau de la surface, recueillie dans une bouteille, était analysée à terre dans le repos des instruments. L'aréomètre a oscillé entre 1025 et 1027, suivant à quelque distance les modifications hygrométriques de la côte. En eau profonde, il a été recueilli de l'eau à environ 50 mètres, au moyen de bouteilles bouchées vides, et, dont le bouchon s'enfonçait sous les cinq atmosphères de pression; l'eau analysée à la Faculté a donné une densité de 1026. On peut dire que la masse océanique entière n'est pas sensible aux variations hygrométriques, même à la surface.

Il n'en est pas de même dans

le bassin d'Arcachon. Il s'y jette une petite rivière, la Leyre, et, de nombreux ruisseaux apportant le tribut des eaux landaises; de plus, les sables une fois imbibés, laissent circuler au-dessus de la couche d'alios un volume d'eau considérable, fort lent à s'écouler. C'est ce que démontre pleinement la variation des densités observées dans la rade d'Eyrac, depuis le mois d'octobre 1896 jusqu'au mois de mai 1897.

En rade d'Eyrac, les eaux recueillies à la surface marquent à l'aréomètre Bouchardat, de 1020 à 1022. Elles sont un peu moins salées que celles de l'Océan riverain; le jeu des marées augmente leur densité de deux unités, au moment de la pleine mer. Cette faible influence de la marée, malgré le voisinage si proche de l'Océan et la masse des eaux mises en mouvement, est remarquable. Ainsi, dans la rade d'Eyrac, où l'on a constaté plusieurs fois des densités de 1004, à marée basse, on notait seulement 1007 à marée haute. Il semble que les eaux descendant vers la mer, de la côte landaise, depuis Arès jusqu'au Teich, se rassemblent dans les canaux profonds, sans se mélanger beaucoup avec l'eau marine des passes, et, remontant avec le flot dans leurs anciens chenaux, y ramènent les mêmes

1897

Mars

Avril

Mai

Février

Janvier

Décembre

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DENSITÉS DE LA MER. Bassin d'Arcachon. Rade d'Eyrac

Totaux mensuels des Pluies de chaque jour.

1000

342mm.

118mm.

107mm

eaux, modifiées très légèrement par leur contact avec l'océan Atlantique. Les grandes périodes pluvieuses modifient cet état de choses. Un exemple frappant est fourni par le mois d'octobre 1896, où il est tombé dans le bassin 342 millimètres d'eau. Ces pluies commencèrent le 10, et, durèrent vingt jours; la densité, qui, le 5 octobre, était de 1023, tomba brusquement, le 13 octobre, à 1008, et, se maintint à ce chiffre jusqu'au 2 novembre. Il a donc fallu huit jours de pluies abondantes pour imbiber les sables et amener l'écoulement des eaux landaises jusqu'en rade d'Eyrac. Une autre période pluvieuse, en février, fit baisser la densité à 1004, à la date du 10 février 1897; pour la même cause, le 7 avril 1897, on constata une densité de 1007. Enfin, la salure habituelle ne fut atteinte que le 12 mai 1897; le doucin avait duré six mois.

Il n'est pas besoin de développement pour comprendre l'effet nuisible d'une telle dessalure, aussi prolongée, sur l'élevage des coquillages; les pertes furent considérables.

Les observations ont été faites tous les jours, à basse mer et à la pleine mer; l'eau de la surface, recueillie dans des bouteilles, était pesée à terre. Elles embrassent une période de quatre années.

Le graphique de 1896, page 473, montre que, dans les années ordinaires, la densité de l'eau du bassin se maintient entre 1020 et 1024, toujours un peu inférieure à celle de l'Océan, mais, que dans la période pluvieuse qui dura tout l'hiver de 1896-1897, elle tomba brusquement à des chiffres très inférieurs et atteignit 1004.

Les marées de syzygies ont naturellement une action très sensible sur ces phénomènes, mais malgré que le bassin se vide aux deux tiers, les eaux rentrant avec les fortes marées ne modifient l'état de basse mer que de trois unités.

Embouchure de la Gironde. - Dans les petites baies qui avoisinent Royan et dans lesquelles sont situées des stations balnéaires, il se produit des faits singuliers. La densité, observée à la pleine et, à la basse mer, près du rivage, pendant tout un mois d'août, s'est constamment trouvée plus forte de deux à trois unités à basse mer qu'à pleine mer; et, cependant, au large et à toucher les pointes des baies, la rivière, à basse mer, contient plus d'eau douce qu'à mer haute. C'est donc un fait d'évaporation locale, qui est détruit par la marée montante.

IV

Fonds de la mer.

La nature des fonds marins, à petite distance du rivage, est identique à celle de la plaine des Landes; le sable, sous une faible épaisseur, y recouvre des argiles, la pente est presque la continuation de celle du sol terrestre, abstraction faite des dunes.

Les Landes sont constituées par des terrains stratifiés, sables et argiles. Lorsque les plissements de l'écorce terrestre ont produit l'approfondissement des mers et le soulèvement des montagnes, les eaux, se retirant dans les dépressions, ont découvert le plateau landais jusqu'à des limites voisines des rivages actuels. Les nouvelles terres découvertes dans le monde entier ont modifié le régime des vents généraux, et changé la direction des courants marins, et, par suite, modifié les climats des régions voisines des océans. La période glaciaire, la période du diluvium, en ont été les conséquences nécessaires; le sol des Landes porte les traces de ces modifications. Les monts Cantabres et des Asturies contiennent du minerai de fer en quan-. tité; ce minerai, sous une forme cristalline dure, la magnétite, se rencontre, en grande quantité, dans le sable superficiel des Landes, décelant sa provenance, mais on ne le trouve pas dans les argiles, ni dans les sables sous-jacents. On le rencontre également dans les sables des premières pentes sous-marines, où sa dureté le fait résister aux agents de destruction marins. Le diluvium argileux provient des Pyrénées centrales, d'où sortent l'Adour et la Garonne; la couche arénacée magnétique provient des monts Cantabres, qui l'ont projetée en mer et sur le terrain landais.

Cette pente du sol sous-marin, continue et lente à partir du rivage, se prolonge presque uniforme jusqu'à la profondeur de 200 mètres. Là, brusquement à 100 kilomètres de la côte, le sol s'affaisse de 2000 mètres, et atteint rapidement des profondeurs de 4500 mètres, à moins de 200 kilomètres de la terre; c'est le plissement profond qui a mis à sec les terres actuelles.

Lorsque les besoins de la navigation amenèrent les marins à étudier la profondeur, aux environs des ports qu'ils pouvaient fréquenter, la nature de la côte landaise, le peu d'abri qu'elle offrait, le danger qu'y courait un navire à voiles, la régularité apparente de la pente du terrain sous-marin, firent négliger des recherches minutieuses qui semblaient n'avoir aucun but pratique. Il fut constaté seulement, qu'il n'existait pas de rochers dangereux entre l'Adour et la Garonne, et, que la pente du terrain était plus rapide vers le cap Breton que vers Cordouan; cependant les pêcheurs reconnaissaient qu'il y avait des trous, des fosses d'une certaine étendue, et, leurs filets étaient souvent avariés par des rencontres fortuites avec des conglomérats pierreux. Il semble que des recherches hydrographiques sérieuses devraient être faites. dans cette région.

Pendant que le capitaine Durand observait les températures et les densités de la mer au large de la côte, pendant qu'il lançait à la mer des bouteilles pour l'observation des courants, il prenait la profondeur où il devait mouiller ses chaluts et ramenait des échantillons du fond. Ces observations, faites sur relèvement des phares de la côte, n'ont pas la précision nécessaire, c'est évident, mais telles quelles leur multiplicité (400 environ) dans un espace cir

conscrit à 30 milles, au nord, à l'ouest et au sud d'Arcachon, n'en est pas moins fort intéressante. Ainsi, elle fait voir que la régularité de la pente du sol sous-marin n'est qu'apparente, et, qu'il existe, dans l'ouest du phare du cap Ferret, suivant la direction est-ouest, une sorte de fosse qui se prolonge jusqu'au large. L'intérêt de cette constatation est assez considérable, car son emplacement correspond à la direction même de la rade d'Eyrac, du bassin d'Arcachon, et à la limite ancienne du cap Ferret, il y a deux cents ans. Cette fosse, encore profonde d'une vingtaine de mètres, par rapport aux terrains qui sont au nord et au sud, est encore sensible à 15 milles de la côte. Si des observations scientifiques en démontraient l'existence, ce serait un vestige de l'ancienne fosse de l'entrée d'Arcachon, qui, déjà du temps de Masse, il y a deux cents ans, était portée de 3 500 mètres plus au sud, et que l'avancement du cap Ferret, vers 1782, déplaça encore d'autant, par l'érosion de la montagne du Pilat qui se poursuit encore de nos jours. On voit l'intérêt historique que pourrait avoir la constatation de cette fosse.

En dehors de cette fosse, au sud comme au nord, la déclivité du sol sousmarin est assez rapide, jusqu'à 10 milles au large et à la profondeur de 50 mètres; elle diminue, ensuite, considérablement, pendant les 10 milles suivants, pour redevenir, de nouveau, raide entre 15 et 20 milles de terre et les cotes de 60 à 90 mètres; puis, la pente, uniforme et lente, continue jusqu'à 50 milles de distance du rivage, où se trouve la chute brusque à 2000 mètres de profondeur. Cette inflexion du fond entre 15 et 20 milles de distance, correspond bien exactement à la région côtière des courants littoraux sous-marins, conséquence de la surcharge des eaux produite au fond du golfe par la poussée du nord-ouest.

La nature du fond est intéressante à connaître; c'est du sable pur, qui recouvre l'argile, jusqu'à la distance de 10 à 15 milles, et, jusqu'à la profondeur de 25 à 30 mètres; au delà, le fond est de vase ou d'argile, plus ou moins mélangée de sable. Ce sont ces sables qui forment les plages, et, qui, surélevés par les vents d'ouest, ont formé les dunes et envahi peu à peu les terres jusqu'à la limite des Landes. On retrouve cette argile dénudée dans le bassin d'Arcachon, où elle maintient les chenaux de marée dans leurs lits actuels, et, permet la construction des parcs à coquillages.

L'étude du fond marin a été étendue à la Gironde et à ses deux affluents, Garonne et Dordogne. Ces deux rivières sont parsemées de bancs nombreux qui sont, en majeure partie, restés dans les même emplacements depuis très longtemps. On constate, tout d'abord, que tous les bancs sont constitués par des sables très fins, et, que les vases n'existent que dans les profondeurs qui servent de passes de navigation. Plus de cinquante échantillons de ces bancs ont été recueillis, et, l'on a constaté, avec surprise, que les bancs de le Gironde, depuis Pauillac jusqu'à la pointe de Graves, avaient une tout autre apparence

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